20 juin, 2007

ADIEU COMPAÑERO PEDRO DIAZ VILLARROEL

La famille Diaz Villarroel
à la douleur de vous faire part du décès de :
Monsieur Pedro Diaz Villarroel


survenu le 19 juin 2007, à Niort , à l'âge de 78 ans
.
Il m´est difficile de dire ces quelques mots, Anita, Wladimir, Margarita, Roxane et leurs enfants, le décès de notre regretté camarade Pedro Diaz Villarroel, nous laisse un grand vide, c´était un père, un camarade communiste et un ami, un homme honnête et de qualité. Sa sincérité et son franc parler vont terriblement nous manquer.

Que de souvenir, depuis notre arrivée, il y à 31 ans déjà, exilé en France avec un parcours presque identique à des milliers de compatriotes, nous avons essayé d'organiser la "Résistance face à la brutale dictature de Pinochet. Tout pour l'intérieur, telle était la consigne, alors nous avons organisé des ventes partout en France, d'artisanat chilien réalisés par les prisonniers politiques au Chili, du ponche et des empanadas. Nous étions présent même aux fêtes de "L'Humanité". Combien de sacrifice et de kilomètres parcourus, mais en compensation, l'allégresse de notre devoir accompli, la satisfaction de savoir que nous avions apportés quelque chose à la résistance, à l'intérieur du Chili.


La fatigue et l'incompréhension, à causes des différentes méthodes de travail ou des diverses idéologies politiques, n´ont jamais freiné ou arrêté le camarade Pedro Diaz. Pour lui, c´était son parti avant tout, aux risques de perdre quelques relations personnelles et allant même jusqu´au mépris de sa propre personne.


Vendredi dernier, j'ai reçu un coup de téléphone de sa part pour me dire qu'il fallait participer à une rencontre du parti à Berlin "pour les camarades de l'extérieur" a- t-il dit. En ce moment précis je dis "il est mort avec ses bottes aux pieds", toujours prêt a bondir et à concrétiser les consignes de son parti, dans sa tête tout était clair, mais son corps, lui, ne le suivait plus, sa terrible maladie nous l´a emporté.


Son véritable tombeau n'est pas dans la terre, mais dans le cœur des hommes, qui regrettent son départ. Je te le dis Pedro, il ne reste plus rien à redouter dans la vie puisque tu as compris que hors de la vie il n'y a rien à redouter, car la mort ne surprend point le sage, car il est toujours prêt à partir. Je ne suis pas mort, j'ai juste changé de prison! Lorsque Pedro était en prison, Anita, vous avez accompli un acte digne et courageux avec vos enfants, à l'époque en bas âge, toujours fidèle au poste et à toutes les visites. A partir d'aujourd'hui, ce sera au cimetière où vous irez lui rendre visite, lui parler avec le même dévouement qu´au Chili, lui donner des nouvelles de son " Nono " de Wladimir, son fils, qui a été pour lui sa principale préoccupation tout au long de sa vie. Si Pedro a combattu sa maladie, ce fut pour rester plus longtemps à vos côtés, Anita ! Courage il ne faut pas oublier que les morts sont invisibles, mais ils ne sont pas pour autant absents, ils sont toujours à nos côtés, et toujours parmi nous dans nos souvenirs ! D'autre part la pire souffrance est dans la solitude qui l'accompagne. La femme qui guide l'homme dans la souffrance et le combat, dans la douleur et dans l'amour, si bien qu'un jour vienne la perte irréparable, vous la compagne de toujours qui l´avez assisté jusqu´à son dernier souffle, c'est a vous Anita ! C’est maintenant qu’arrive l'heure de prendre sa relève et de marcher tout droit avec le drapeau rouge que Pedro aimait tant.


La mort est une nuit qui ne finit jamais, c'est le repos éternel, Anita et ta famille, nous vous présentons, au nom du Parti communiste du Chili de l’Association des prisonniers politiques en France et de tous les chiliens et des amis Français en général, dans ces moments de profond chagrin, nos sincères condoléances, et je finirais en disant : Compañero Pedro Diaz Villarroel, «Présente !».


Avec toute mon amitiés et celle de ma famille, courage!
Erno Gajardo