26 août, 2007

BUENOS AIRES LIBÈRE L'EX-PATRON DE LA POLICE DE PINOCHET

Enrique Arancibia Clavel

La justice argentine a libéré l'ancien chef de la police secrète chilienne (DINA) à Buenos Aires. Cette libération est survenue il y a un mois, souligne Clarín, mais la nouvelle n'a été rendue publique que récemment. 

Enrique Arancibia Clavel avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre du général Carlos Prats (ancien ministre de Salvador Allende) et de son épouse dans un attentat ayant eu lieu à Buenos Aires en 1974 dans le cadre du plan Condor, un programme de collaboration de toutes les polices secrètes des dictatures de la région visant à éliminer les opposants, généralement de gauche. Incarcéré en 1996, l'ancien agent secret chilien avait été à nouveau jugé et condamné en 2004 – cette fois à douze ans de réclusion – pour l'enlèvement et la torture de deux Chiliennes âgées de 18 et 21 ans. 

Sa libération a lieu dans le cadre de la loi argentine dite "deux pour un", qui veut que, lorsqu'on effectue plus de deux ans de détention préventive, chaque jour passé en prison compte double. "Arancibia démontre une nouvelle fois qu'il a du pouvoir en Argentine", souligne le quotidien argentin. Interrogée par Clarín, la journaliste chilienne Laura Elgueta – chef du bureau de presse du ministère de la Défense chilienne – raconte que son sang n'a fait qu'un tour lorsqu'elle a entendu à la radio qu'Arancibia Clavel retrouvait la liberté : "J'ai revécu le même cauchemar, j'ai entendu sa voix menaçante et senti le poids de ses mains qui torturaient mon corps." Elle avait été enlevée par des agents chiliens à Buenos Aires en 1977 avec son frère, toujours disparu.