27 septembre, 2007

Martin Hirsch: "On peut réduire d'un tiers la pauvreté"

Entretien avec le haut-commissaire aux Solidarités actives, qui réaffirme ses objectifs et explique sa méthode.

A Paris, en janvier 2006 (Pascal Rossignol/Reuters)

De passage au Chili pour le Forum UE/Amérique latine sur la cohésion sociale, le haut-commissaire français aux Solidarités actives contre la pauvreté a accepté de répondre aux questions de Rue89. Il explique sa méthode pour réduire le nombre de pauvres en France.

La semaine dernière, le haut-commissaire a annoncé que son Revenu de solidarité active (RSA), qui permet de reprendre une activité sans risquer de gagner moins que le montant des prestations sociales, serait expérimenté dans 17 départements à partir de novembre. A terme, le gouvernement s'est fixé l'objectif de réduire d'un tiers le taux de pauvreté en France en cinq ans. Un objectif "envisageable" et même "indispensable" selon l'ancien directeur de la Fondation Emmaüs, qui rappelle que c'est la première fois que l'on se fixe un objectif clair en matière de réduction de la pauvreté en France:

Martin Hirsch, haut commissaire du gouvernement (Reuters) Un objectif que Martin Hirsch n'estime pas incompatible avec les autres mesures, en particulier fiscales, prises jusque-là par le gouvernement, comme le bouclier fiscal. Lui continue à travailler à son projet de bouclier sanitaire, qui plafonnerait les dépenses de santé non-remboursées. En effet, explique-t-il, le retour de la croissance seul ne suffira pas à faire reculer la pauvreté. Des "mesures spécifiques" seront, quoi qu'il arrive, indispensables:

Au titre de ces mesures, le haut-commissaire dialogue actuellement avec les partenaires sociaux et les collectivités territoriales de la mise en place de "principes communs" d'action:

Autre thème à aborder, la relation, plus complexe qu'il ne pourrait y paraitre, entre revendication salariale et pauvreté, les gens très pauvres n'étant pas concernés par ces négociations. Pour éviter toute "discontinuité entre les pauvres et les très pauvres", les négociations salariales doivent donc inclure la question des minimas sociaux à la "grande table des négociations":