06 novembre, 2012

LE CHILI EXHUME LA CASERNE SIMON BOLIVAR, CENTRE D’EXTERMINATION INCONNU


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
VICTIMES DE LA BRIGADE LAUTARO : FERNANDO ORTIZ LETELIERLINCOYAN BERRIOS CATALDO ET HORACIO CEPEDA, DES OPPOSANTS À LA DICTATURE DE PINOCHET, MILITANTS DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN, SÉQUESTRÉS EN DÉCEMBRE 1976 ET DISPARUS DEPUIS. LEURS DÉPOUILLES ONT ÉTÉ  IDENTIFIÉES APRÈS 36 ANS D’INCERTITUDE ET DE RECHERCHES. ILS ONT ÉTÉ CRUELLEMENT ASSASSINÉS DANS LA CASERNE SIMÓN BOLÍVAR, LE SITE SECRET D'EXTERMINATION DE LA DICTATURE.

DICTATURE • Le témoignage d’un ancien majordome du chef de la police secrète a permis de révéler l’un des secrets les mieux gardés du régime Pinochet, celui de la caserne Simon Bolivar.
« Je vous attendais depuis longtemps » répondit-il à Claudio Perez, membre de la brigade des Droits de l’homme de la police d’investigation. Arrêté le 19 janvier 2007 près du lac Vichuquen, au sud de Santiago, Jorgelino Vergara travaillait comme jardinier dans une propriété aux allures d’hacienda du XIXe siècle. Le soir même de son arrestation, il se confie aux policiers et rompt ainsi le pacte du silence conclu trente ans plus tôt avec ses camarades de la Direccion de inteligencia nacional (DINA), la police secrète d’Augusto Pinochet chargée de la répression des opposants à la dictature militaire. 


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
JORGELINO VERGARA, ALIAS « PETIT VALET », ANCIEN AGENT DE LA DINA REPENTI, RECRUTÉ D’ABORD COMME TRÈS JEUNE DOMESTIQUE AUPRÈS DU GÉNÉRAL MANUEL CONTRERAS, CHEF DE LA POLICE POLITIQUE DE PINOCHET. SON TÉMOIGNAGE, RECUEILLI DANS UN LIVRE PARU RÉCEMMENT ─« LA DANSE DES CORBEAUX », DE JAVIER REBOLLEDO─ EST VENU CONFIRMER LES DÉCOUVERTES DES JUGES EN CHARGE DES DOSSIERS DES DISPARUS. 
Ses propos vont révéler un des secrets les mieux gardés de la dictature chilienne. Jusqu’à cinq heures du matin, il raconte aux enquêteurs son histoire de mocito (maître d’hôtel) dans la famille de Manuel Contreras, directeur de la DINA et homme fort de la dictature militaire. Il va surtout témoigner de l’existence d’un centre de torture et d’extermination jusque-là inconnu: la caserne Simon Bolivar. A l’inverse de la célèbre Villa Grimaldi, ceux qui y «séjournaient » n’en ressortaient pas vivants. Sa confession a fait l’objet d’un documentaire et récemment d’un livre écrit par le journaliste Javier Rebolledo (1) – épuisé dès la première semaine de ventes.
VÍCTOR DÍAZ LÓPEZ AVEC LE PRÉSIDENT SALVADOR ALLENDE LE 4 SEPTEMBRE 1973. SECRÉTAIRE GÉNÉRAL CLANDESTIN DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN SUITE AU COUP D’ÉTAT, VÍCTOR DÍAZ A ÉTÉ ASSASSINÉ EN JANVIER 1977 DANS LA CASERNE SECRÈTE SIMÓN BOLÍVAR. PHOTO CHES GERRETSEN, NEDERLAND FOTOMUSEUM.