27 avril, 2013

SANTIAGO NE CÉDERA PAS UN MÈTRE CARRÉ

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LES DICTATEURS HUGO BANZER ET AUGUSTO PINOCHET À CHARAÑA LE 8 FÉVRIER 1975, PETITE GARE FERROVIAIRE BOLIVIENNE À LA FRONTIÈRE DU CHILI. IL EST ÉTONNANT DE CONSTATER QUE LES TENTATIVES D’OCTROYER UN ACCÈS À LA MER À LA BOLIVIE N’ONT ÉTÉ SUR LE POINT DE SE CONCRÉTISER QUE LORSQUE LES DEUX DICTATEURS ÉTAIENT AU POUVOIR. L’ACCORD DE CHARAÑA FUT MIS À MAL PAR LE VETO DU PÉROU.
La Bolivie, qui réclame un accès à la mer, a saisi la Cour internationale de Justice de La Haye contre le Chili. La tension s’était accentuée ces derniers mois, comme en témoigne un échange virulent entre les présidents conservateur chilien Sébastián Piñera et socialiste bolivien Evo Morales au sommet de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC). Mais c’est maintenant devant une juridiction internationale que le Chili et la Bolivie pourraient en découdre.

par François Reman Correspondant à Santiago du Chili


David Choquehuanca, le ministre bolivien des Affaires étrangères, vient en effet d’introduire (voir LLB 26 avril) une requête devant la Cour internationale de Justice de La Haye pour régler un différend frontalier datant de la Guerre du Pacifique (1879-1883) qui opposa le Chili, d’un côté, au Pérou et à la Bolivie, de l’autre, pour le contrôle de mines de salpêtre dans le désert d’Atacama. La victoire chilienne déboucha sur l’annexion d’une partie du territoire de ses voisins du nord (les actuelles régions chiliennes d’Antofagasta et Arica, riches en cuivre) mais, surtout, priva la Bolivie de son accès à la mer. Un problème stratégique pour un pays devenu producteur de gaz.