29 juillet, 2024

NICOLÁS MADURO ANNONCÉ VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE AU VENEZUELA.

    [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

MADURO, CE DIMANCHE, APRÈS L'ANNONCE DU
CONSEIL NATIONAL ÉLECTORAL, À CARACAS.
PHOTO FERNANDO VERGARA 
Nicolás Maduro annoncé vainqueur de la présidentielle au Venezuela. Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela a annoncé, dans la nuit du 28 au 29 juillet, la victoire de Nicolás Maduro à l’élection présidentielle vénézuélienne. 

Courrier international

LE PRÉSIDENT CANDIDAT  NICOLAS MADURO
 À CARACAS, LE 18 JUILLET 2024.
PHOTO JUAN BARRETO 

Six heures après la fermeture officielle des bureaux de vote, Elvis Amoroso, président du CNE, a déclaré qu’avec 80 % des bureaux de vote dépouillés la tendance était “nette et irréversible” et que Maduro l’emportait avec 5 150 092 voix, soit 51,20 %, écrit BBC Mundo. Le leader de l’opposition, Edmundo González, a obtenu 4 445 978 voix, soit 44,2 %. L’opposition a toutefois dénoncé des irrégularités après une journée marquée par un taux de participation élevé de 59 %, selon le CNE.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

LE PRÉSIDENT MADURO (CENTRE) A
DEMANDÉ PUBLIQUEMENT À M. SAAB
 DE LANCER DES INVESTIGATIONS.
PHOTO MIGUEL GUTIERREZ 

SUR LE MÊME SUJET : 

28 juillet, 2024

CHILI / FARES JADUE REMPLACE DANIEL JADUE.

 

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
 FARES JADUE REMPLACE DANIEL JADUE.
Fares Jadue remplace Daniel Jadue. / Daniel Jadue, étant depuis plus de 45 jours en prison préventive, ne peut plus de fait accomplir son mandat de maire de la commune de Recoleta. La loi précise que dans ce cas, ce sont les conseillers municipaux qui procèdent à l’élection d’un maire intérimaire jusqu’aux prochaines municipales. 

 Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

celles-ci auront lieu en octobre prochain. Au Chili, normalement ce ne sont pas les conseillers municipaux qui élisent le maire. Celui-ci est élu directement au suffrage universel dans une élection distincte de celle des conseillers municipaux. 

► À lire aussi :         LA PETITE PALESTINE DU CHILI 

C’est Fares Jadue qui a été élu maire. Il était déjà l'un des huit conseillers municipaux. Fares Jadue, malgré son nom, n’a aucun lien de parenté avec Daniel Jadue. Le nom de Jadue est répandu dans la communauté chilienne d’origine palestinienne. Fares Jadue a 51 ans et est diplômé en Histoire, Administrateur de la fonction publique et homme politique chileno-palestinien.

► À lire aussi :         LA PHOTO VOLÉE ?

Comme Daniel, il est militant communiste. Pour les prochaines municipales, Fares Jadue avait déjà été désigné comme le candidat de toute la gauche et de la démocratie-chrétienne pour la commune de Recoleta.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Les Palestiniens sont arrivés au Chili à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, du temps de l’Empire ottoman. Ils venaient principalement de la région de Bethléem et à 95% étaient d’origine chrétienne. La seconde vague d’immigration palestinienne a eu lieu après l’occupation totale de la Palestine par Israël en 1967. La commune de Recoleta était le point de regroupement des palestiniens à leur arrivée au Chili.


27 juillet, 2024

ASSASSINAT DU COMMANDANT ARTURO ARAYA PEETERS

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

ARTURO ARAYA
 PEETERS
1973 - 27 JUILLET- 2024
CINQUANTE-ET-UNIÈME ANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINAT
 DU COMMANDANT ARTURO ARAYA PEETERS 
LE PRÉSIDENT SALVADOR ALLENDE ET 
SON AIDE DE CAMP DE LA MARINE  LE  
COMMANDANT ARTURO ARAYA PEETERS
Le Capitaine de vaisseau Arturo Araya Peeters, fut un marin chilien, aide de camp de la marine du président Salvador Allende. Assassiné chez lui de plusieurs coups de feu, le 27 juillet 1973, par des membres du groupe d'extrême droite «  Patria y Libertad » (Patrie et de Liberté).

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

 COMMANDANT ARTURO ARAYA PEETERS, 
AIDE DE CAMP DU PRÉSIDENT ALLENDE 



SUR LE MÊME SUJET :

26 juillet, 2024

CUBA / RAÚL ET DÍAZ-CANEL PRÉSIDENT L'ACTE CENTRAL DU 26 JUILLET À SANCTI SPIRITUS

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

UNE DU JOURNAL «GRANMA»
DU 26 JUILLET 2024


Raúl et Díaz-Canel président l'acte central du 26 juillet à Sancti Spiritus / La Havane, 26 juillet (RHC) Le général d'armée Raúl Castro Ruz, leader de la Révolution, et Miguel Díaz-Canel Bermúdez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba (PCC) et président de la République, ont dirigé aujourd'hui, à Sancti Spíritus, l'acte central du 71ème anniversaire de l'assaut contre les casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes.
 1953 - 26 JUILLET - 2024
SOIXANTE-ET-ONZIÈME 
 ANNIVERSAIRE DE L'ATTAQUE DES CASERNES MONCADA ET CARLOS MANUEL DE CESPEDES   
Pour écouter, cliquez ici ! ]
«PARA NOSOTROS SIEMPRE ES 26» , DU CUBAIN CARLOS PUEBLA, 
PARU DANS L'ALBUM «CUBA SI, YANQUIS NO», ÉDITE PAR LA MAISON 
DE DISQUES MOVIEPLAY-SERIE GONG SOUS LICENSE EGREM
 EN 1977 PAR LA BANDE CARLOS PUEBLA Y SUS TRADICIONALES 

Radio Habana Cuba 

CAPTURE D'ÉCRAN RHC

Les membres du Bureau politique, du Comité central et les plus hautes autorités du PCC et du gouvernement du territoire sont présents à la commémoration, qui se déroule sur la Plaza de la Revolución Mayor General Serafín Sánchez Valdivia, une place qui s'est parée de ses plus beaux atours et où sont arrivées quelque cinq mille personnes de toute l'île.

► À lire aussi :         CUBA FÊTE L'ANNIVERSAIRE DE L'ATTAQUE DE LA MONCADA EN 1953

Des médecins, des travailleurs, des scientifiques, des enseignants, des sportifs et des intellectuels ont participé à cette célébration, à laquelle ont également pris part des membres de diverses brigades et groupes de solidarité avec Cuba ainsi qu'une délégation vietnamienne.

C'est la troisième fois que Sancti Spíritus accueille le lieu central de la Journée de la rébellion nationale. Le 26 juillet 1986, elle a marqué pour la première fois les commémorations centrales de l'épopée moncadiste, une célébration présidée par le leader historique de la révolution cubaine, le commandant en chef Fidel Castro Ruz.

Il y a huit ans, la province a accueilli pour la deuxième fois l'événement national du 26 juillet, présidé à cette occasion par le leader de la révolution, le général d'armée Raúl Castro Ruz.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

 « 26 JUILLET

SUR LE MÊME SUJET : 

24 juillet, 2024

LA CHAMBRE BASSE DU CONGRÈS CHILIEN DEMANDE À BORIC D'ANNULER L'ACCORD ENTRE CODELCO ET SQM

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

PHOTOMONTAGE «EL CIUDADANO»
La chambre basse du Congrès chilien demande à Boric d'annuler l'accord entre Codelco et SQMLa chambre basse du Congrès chilien a approuvé une résolution demandant au président Gabriel Boric d'annuler un accord entre la compagnie nationale de cuivre Codelco et le mineur chilien SQM SQMA.SN qui donnerait à Codelco un rôle prépondérant dans l'industrie du lithium.

Boursorama avec REUTERS

((Traduction automatisée par Reuters, veuillez consulter la clause de non-responsabilité https://bit.ly/rtrsauto))

La motion, adoptée mardi en fin de journée, a été présentée par le Parti de la démocratie (PPD), qui fait partie de la coalition au pouvoir, et approuvée par 41 voix pour, 15 contre et 10 abstentions.


 # Daniel Jadue Libre

► À lire aussi :         LA PHOTO VOLÉE ?

Le partenariat entre Codelco et SQM est un élément majeur du plan de M. Boric visant à renforcer le rôle de l'État dans la production de lithium au Chili, un métal utilisé dans les batteries des véhicules électriques.

L'accord imposé par le gouvernement prolongerait jusqu'en 2060 le contrat de SQM pour l'extraction du lithium dans la précieuse région saline d'Atacama, tout en donnant à Codelco une participation de plus de 50 % dans le projet.

Ce rapprochement a suscité des critiques de la part de certains législateurs et experts du secteur, qui ont déclaré que le contrat de SQM dans le Salar d'Atacama, qui doit expirer en 2030, aurait dû faire l'objet d'une procédure d'appel d'offres.

La résolution signée par les législateurs demande l'annulation de l'accord afin que le processus puisse "se faire par le biais d'un appel d'offres national et international et non d'un marché direct"

Le ministère des mines et Codelco n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires. M. Boric s'est montré favorable au partenariat, que les deux entreprises souhaitent finaliser au début de l'année prochaine.

Le président de Codelco, Maximo Pacheco, a défendu à plusieurs reprises la coentreprise, affirmant que l'accord direct avec SQM garantissait un flux constant de fonds à l'État chilien, l'entreprise minière reversant 70 % de sa marge d'exploitation jusqu'en 2030, et 85 % jusqu'en 2060.

"Il y a des avantages évidents qui permettent de conclure que la transactions directe a atteint ses objectifs", a-t-il déclaré aux membres du Sénat lors d'une audition le mois dernier.

Le Chili est le deuxième producteur mondial de lithium, avec la production de SQM et d'Albemarle ALB.N .


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

SUR LE MÊME SUJET :

CHILI: DÉMISSION DU PRÉSIDENT DE L’UNION DÉMOCRATIQUE INDÉPENDANTE (UDI)

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE SÉNATEUR JAVIER MACAYA A DÉMISSIONNÉ DE L'UDI
PHOTO ATON CHILI

INTERNATIONALChili: démission du chef du parti d’extrême droite UDI / Le président du principal parti d'opposition au Chili, Javier Macaya, a démissionné mardi après avoir défendu son père condamné pour des violences sexuelles sur mineurs dans une affaire qui a suscité l'indignation dans le pays.

Nouvelle aube avec l'AFP 

«Vin Don Eduardo / Tradition
familiale Dégénérescence
en Dégénérescence»
MÈME INTERNET 

Sénateur et président de l'Union démocratique indépendante (UDI), Javier Macaya démissionne après avoir publiquement pris partie en faveur de son père, Eduardo Macaya, condamné à six ans de prison pour des violences sexuelles sur mineurs dans le cadre d'une enquête impliquant des membres de sa famille.


 # Daniel Jadue Libre

► À lire aussi :         LA PHOTO VOLÉE ?

"Je ne permettrai jamais qu'une situation familiale, aussi douloureuse soit-elle, affecte davantage les mineurs impliqués et également les résultats de mon parti", a déclaré M. Macaya dans un communiqué.

Il a également critiqué la justice, soulignant que la condamnation était basée sur un enregistrement réalisé sans le consentement de l'accusé et une vidéo "fortement éditée".

Des déclarations qui ont suscité l'indignation au Chili, alors qu'Eduardo Macaya, 72 ans, d'abord placé vendredi en détention provisoire, a été lundi assigné à résidence par une Cour d'appel.

Une décision contestée par des centaines de personnes rassemblées lundi soir devant le siège de l'UDI, dénonçant un traitement privilégié et offusquées d'apprendre que M. Macaya n'a pas été placé en cellule mais dans une salle d'infirmerie de la prison.

"L'une des raisons qui provoquent l'indignation des citoyens c'est lorsqu'il existe de privilèges en fonction de l'origine d'une personne", a déclaré le président chilien de gauche, Gabriel Boric ,qui a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les conditions de la détention de M. Macaya.

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

ILLUSTRATION FAST CHECK CL.


SUR LE MÊME SUJET : 

23 juillet, 2024

PALESTINE / JOURNAL DE BORD DE GAZA 41

  [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

DESSIN ENEKO DE LAS HERAS

JOURNAL DE BORD DE GAZA 41 / « Tu es obligé de raser le crâne de ton enfant, comme s’il partait à l’armée » / Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre son appartement de la ville de Gaza avec sa femme et son fils Walid, deux ans et demi, sous la pression de l’armée israélienne. Réfugié depuis à Rafah, Rami et le siens ont dû reprendre la route de leur exil interne, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.

RAMI ABOU JAMOUS > 18 JUILLET 2024

Gaza 2023—2024 Bande de Gaza Palestine

RAFAH, 31 MAI 2024. UNE FEMME VÉRIFIE
 QU’IL N’Y A PAS DE POUX DANS LES 
CHEVEUX  DE SA FILLE, DANS UN CAMP
 TEMPORAIRE POUR PALESTINIENS DÉPLACÉS.
PHOTO EYAD BABA / AFP
Mardi 16 juillet 2024.

Hier, j’étais au marché de Deir El-Balah. Comme vous le savez, j’habite au bord de la route côtière. Pour faire mes courses, je dois aller au grand marché du centre-ville, où on peut trouver des légumes et des fruits importés par des entrepreneurs du secteur privé. Nous pouvons nous considérer comme des privilégiés, nous qui sommes dans le sud de la bande de Gaza, parce que les Israéliens autorisent des commerçants de Gaza à importer de la marchandise depuis la Cisjordanie ou Israël. Ce n’est pas du tout le cas au nord de la bande de Gaza, qui a été coupée en deux en son milieu. Dans la ville de Gaza, c’est vraiment la famine, les gens n’ont pas vu un légume ni un fruit depuis trois mois environ.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Mais il y a une autre pénurie, dont on parle peu. Au marché, j’ai croisé un ami, et j’ai été surpris de le voir avec la tête complètement rasée, alors qu’il portait d’habitude ses cheveux longs. Je lui ai demandé : « Mais pourquoi as-tu fait ça ? Il m’a répondu : « Parce qu’il n’y a plus de shampoing. » Et là, je me suis rappelé que depuis le premier jour de la guerre, les Israéliens ont interdit l’entrée de tout produit d’hygiène.

 # Daniel Jadue Libre

► À lire aussi :         LA PHOTO VOLÉE ?

UNE SEULE RÉPONSE : L’HUMILIATION

Cela fait neuf mois que pratiquement aucun de ces produits n’entre dans la bande de Gaza, à part une très faible quantité qui est entrée via les quelques camions d’aide humanitaire, à l’époque où le terminal de Rafah était encore ouvert. Et quand je parle de produits d’hygiène, ça concerne tout : savon, shampoing, gel douche, dentifrice, couches, papier toilette… mais aussi les produits ménagers, détergents, liquides vaisselle, lessive, etc. On trouve parfois au marché un petit savon, ou un flacon de shampoing, à des prix exorbitants. Le shampoing par exemple est passé de 10 à 100, parfois 120 shekels (30 euros). De toute façon, très peu de gens ont les moyens d’en acheter à ce prix

Je me pose la question : pourquoi les Israéliens interdisent-ils ces produits ? Avant la guerre, dans le cadre du blocus, ils empêchaient l‘entrée de produits et de matériel « à double usage », par exemple la ferraille qui pouvait servir à la fabrication des roquettes. Mais là, je ne trouve pas de réponse rationnelle. Il y en a une seule : l’humiliation. À l’humiliation de mourir sous les décombres, de mourir chez soi ou dehors, de vivre sous des bâches dans des camps de fortune, ils ont ajouté l’humiliation de ne pas pouvoir se laver, ni la tête ni le corps, de ne pas pouvoir laver son linge. Les Israéliens veulent faire de nous un peuple humilié, et il n’y a pas pire humiliation que d’interdire la propreté. Quoi de plus humiliant que l’absence de serviettes hygiéniques pour les femmes ?

Alors, comme d’habitude, on a recours au système D. Les femmes utilisent des morceaux de tissu, des vieux t-shirts, ou n’importe quoi d’autre, qu’elles découpent en carrés. Pour le shampoing et le savon, on mélange un produit qu’on trouve encore au marché, qu’on appelle « hita », que l’on mélange avec de la maïzena et un peu de sel, et on obtient une sorte de savon qui ne sent rien et qui ne lave pas comme un vrai savon. On ne trouve ni lames de rasoir ni mousse à raser, ni déodorants, ni parfum, tout cela est interdit. Les couches pour bébés sont à 400 shekels (100 euros) le paquet de trente, alors que cela coûtait 25 shekels (6,25 euros) avant la guerre. Beaucoup sont là aussi passés au  système D, en utilisant des bouts de tissu et des morceaux de vieux vêtements.

MÊME LES USTENSILES DE CUISINE

Avec tout cela, nous sommes dans un tel état que trouver un savon ou prendre une douche, se brosser les dents, laver son linge, cela passe en dernier parce que la priorité, c’est survivre. La priorité, c’est de travailler pour trouver quelques sous afin d’acheter un peu de pain, un peu de lait et de nourriture pour les enfants. La guerre, ce n’est pas seulement les bombardements, les massacres, le sang qui coule. Vivre humilié, c’est encore pire. Et c’est ce que les Israéliens sont en train de faire. Tout ce qui est lié à la propreté n’existe plus. Ils le font exprès. C’est pour ça que maintenant, vous voyez les gens avec une barbe, parce qu’ils ne trouvent pas de lames pour se raser et pour aller chez le coiffeur. Beaucoup d’amis ont rasé les cheveux de leurs enfants par crainte des poux et des maladies dermatologiques. Cela aussi, c’est de l’humiliation. Tu étais fier des jolis cheveux de ton enfant et tu es obligé de lui raser le crâne, comme s’il partait à l’armée.

Même chose pour le papier toilette, il n’y en a presque plus à Gaza, et 90 % de la population ne peut pas se permettre d’en acheter. Avant, un paquet d’une trentaine de rouleaux coûtait 20 shekels (5 euros), maintenant c’est le prix d’un seul rouleau. Là encore c’est le système D, on utilise des bouts de papier, des morceaux de tissu, des bouts de T-shirt, des vieux vêtements inutilisables qu’on découpe en carrés.

Outre les produits d’hygiène, les Israéliens interdisent l’importation de tout ustensile de cuisine. On ne trouve même pas une cuillère ou une fourchette, ni une assiette au marché. Tout ce qui restait a été acheté par les déplacés. Pour vivre sous une tente, il faut de la vaisselle. Beaucoup de gens mangent avec les mains, directement dans la casserole. Les Israéliens font cela pour que l’on ressente la misère à tout instant. Avant, même sous le blocus, on vivait dans un monde moderne. Dans chaque maison, on trouvait un lave-linge, un frigo, etc. Aujourd’hui on est revenus à la vie du Moyen Age où on mange avec les mains, où on se contente juste un peu d’eau pour se laver, se nettoyer et où on utilise des bouts de tissus ou pour changer nos bébés. On se frotte avec des pierres, comme on le faisait il y a longtemps. On cuisine avec du feu de bois, on nettoie avec de l’eau. Avant, à Gaza, l’hygiène, c’était la priorité. Aujourd’hui elle vient en dernier.

LES MASSACRES SONT VUS COMME UNE ROUTINE

J’ai honte de devoir parler de tout ça, mais je veux que les gens sachent comment nous vivons, comment les Israéliens sont en train de nous humilier, sans que personne ne dise un mot. La communauté internationale se contente de répéter qu’Israël « a le droit de se défendre ». Mais personne ne demande aux Israéliens pourquoi ils refusent de faire entrer les produits d’hygiène. Et les massacres sont vus comme une routine, comme si c’étaient des accidents de voiture.

La priorité aujourd’hui, c’est de donner à manger à sa famille. Et je parle de la moitié sud, là où je suis. Ici, il n’y pas de famine, mais il y a de la malnutrition. On mange surtout le contenu des boîtes de conserves. On fait entrer quelques fruits et légumes mais peu de gens ont les moyens d’en acheter. Depuis que le terminal de Rafah a été fermé, aucune aide alimentaire ne passe. Plus personne n’a d’argent. Celui qui en avait mis un peu de côté a tout dépensé. Tout le monde essaie de se procurer quelques sous en se faisant marchand ambulant, en vendant des biscuits par exemple, en trouvant des petits boulots, en faisant le taxi. C’est juste pour trouver à manger. La nécessité c’est survivre, trouver un endroit où dormir avec sa famille et trouver quelque chose pour les nourrir.

Même les vêtements sont interdits depuis le début de la guerre. Je porte les deux mêmes t-shirts et les deux mêmes pantalons depuis que j’ai quitté Gaza-ville. Si on trouve quelque chose, c’est forcément trop cher. Nous les adultes, on peut faire attention pour préserver nos vêtements, mais c’est plus difficile pour les enfants, et surtout pour les bébés qu’on doit changer trois fois par jour. Moi, j’ai de la chance parce que j’ai des amis qui arrivent parfois à me faire parvenir des vêtements pour Walid et pour les enfants. Mais les autres n’ont pas de ressource, et la majorité des enfants portent des habits usés qui ont perdu leurs couleurs, à force d’être lavés tous les jours.

La solution que les femmes ont trouvée, c’est de porter en permanence leur tenue de prière. C’est une sorte de voile qui enveloppe tout le corps, de la tête aux pieds. Normalement, on ne le porte que chez soi, au moment de prier, pas à l’extérieur. Mais aujourd’hui, on voit toutes les femmes habillées ainsi, parce qu’elles n’ont rien d’autre à se mettre. Les chaussures sont également interdites d’entrée dans la bande de Gaza. Je n’en ai qu’une paire. Pareil pour les enfants. On ne trouve même pas de tongs. Les enfants portent des tongs à moitié déchirées. Quand nous étions encore à Rafah, j’ai pu acheter à deux reprises des chaussures et des tongs pour les enfants, à des prix très élevés. Et quand ils les abîment, on ne peut pas les remplacer. Deux millions trois cent mille personnes sont dans la même situation : sans vêtements, ni chaussures, ni produits d’hygiène, ni ustensiles de cuisine. Sans rien du tout.

Le monde ne sait pas comment on vit, ni comment on meurt. Dans le nord de la bande de Gaza, on meurt de faim. L’arme de la famine commence à fonctionner. Beaucoup de gens sont en train de quitter la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza pour fuir vers le sud. Ils ne fuient pas les bombardements, ils fuient la famine. Ils viennent ici parce qu’ils espèrent trouver un peu plus à manger, c’est ça qui est grave. On en revient toujours à la même chose : l’humiliation, encore, toujours. Ils veulent humilier toute la population de Gaza par tous les moyens.

Le prétexte de la guerre c’est d’éradiquer le Hamas. Mais quel est le rapport avec la proscription de l’hygiène et des vêtements ? En réalité, cette guerre n’a rien à voir avec le Hamas. Le Hamas, c’est juste l’épouvantail que les Israéliens agitent pour se débarrasser de toute la population palestinienne, et en particulier de la population de la bande de Gaza, pour que nous ne restions plus là. Au début de la guerre, on évoquait un « transfert » vers le désert du Sinaï, ou d’autres scénarios du même genre. Maintenant je pense que le projet de transfert est en route, doucement, lentement. Les Israéliens ne vont pas nous pousser en masse vers le Sinaï, devant leurs chars. Il leur suffira, quand la guerre s’arrêtera, d’ouvrir les portes du terminal de Rafah, et tout le monde partira. Les gens veulent que leurs enfants aient une meilleure éducation, une meilleure vie. Malheureusement, à Gaza, les Israéliens n’ont pas seulement tué des êtres humains, ils ont tué la vie.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

« DE TOUS LES FLEUVES À TOUTES LES MERS »


FRANCE / QUI EST LUCIE CASTETS, PROPOSÉE POUR MATIGNON PAR LE NFP ?

   [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LUCIE CASTETS À PARIS, EN FÉVRIER 2023.
PHOTO LIVIA SAAVEDRA

LOGO
L'HUMANITÉ
Qui est Lucie Castets, proposée pour Matignon par le NFP ? / Lucie Castets, directrice du collectif Nos Services Publics, a été proposée par les quatre partis du Nouveau Front populaire pour devenir la nouvelle Première ministre. Peu connue du grand public, elle pourrait être la solution pour sortir de la crise à gauche.

[ Cliquez sur la flèche pour visionner la vidéo ]

Latifa Madani

UNE DU JOURNAL «L'HUMANITÉ »
 DU 24 JUILLET 2024

Elle a fait le buzz dans l’émission « C ce soir », sur France 5, le 29 novembre 2022, laissant pantois Stanislas Guerini au sujet du recours aux cabinets de conseil. « On a perdu 180 000 fonctionnaires d’État entre 2006 et 2018, dans le même temps, le recours aux cabinets de conseil explosait alors qu’ils coûtent trop cher et souvent ne servent à rien », a-t-elle asséné face au ministre de la Fonction publique, médusé.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

UNE DU JOURNAL «LIBÉRATION»
DU 24 JUILLET 2024 

Lucie Castets, fonctionnaire de l’État, en poste à la Ville de Paris pour les questions budgétaires et financières, a l’amour du service public chevillé au corps. Elle co-fonde, en avril 2021, avec une bande de copains, le collectif Nos services publics, dont elle est l’un des trois porte-parole. « Il manquait une entité qui prenne la parole de l’intérieur pour mettre en lumière les dysfonctionnements et faire des propositions. »

 # Daniel Jadue Libre

► À lire aussi :         LA PHOTO VOLÉE ?

Le « point de rupture »

En moins de deux ans, l’association, née d’un cercle de réflexion, a suscité l’adhésion de près de mille agents publics. « Un grand besoin s’exprime parce que le service public va très mal. Il ne s’agit plus d’une lente dégradation, on arrive à un point de rupture. On ne peut pas traiter le service public comme on traite une entreprise », lance Lucie Castets.


Le collectif réalise des enquêtes, intervient dans les médias, publie des rapports dont celui sur l’externalisation qui a fait beaucoup de bruit. Actuellement, il met le paquet sur la réforme des retraites, qui « répond à une logique plus financière que de progrès social et qui aura un impact négatif de grande ampleur sur les services publics si les hypothèses retenues se réalisent ».


Comment expliquer son si fort attachement au service public alors même qu’elle n’a pas baigné dans un milieu de fonctionnaires, ses parents étant psychanalystes. La réponse vient tout naturellement : depuis l’enfance, elle a toujours désiré servir le public. Diplômée de Sciences-Po et de la London School of Economics, elle a décroché son premier poste à la direction générale du Trésor, où elle a côtoyé « des gens très attachés au service public ». Il va de soi, assure l’ancienne élève de l’ENA, qu’il y a « continuité entre s’engager au service de l’État et fonder un collectif pour redonner du sens au service public et le hisser à la hauteur de l’urgence écologique et sociale ».


Née à Caen, Lucie Castets y a vécu jusqu’à ses 18 ans. Au cours de ses études supérieures, elle a effectué plusieurs séjours à l’étranger. Consultante à la Banque mondiale, elle a enquêté sur des dossiers de blanchiment, un domaine qu’elle considère comme « un fil rouge dans sa carrière » car « il y a d’énormes enjeux de justice et d’égalité dans la lutte contre la criminalité financière ». Son intérêt pour le sujet ne faiblira pas puisqu’elle rejoindra la cellule de renseignement financier Tracfin, ce qui ne fera que conforter ses convictions.


Lucie Castets nourrit l’espoir que la crise actuelle fasse l’effet d’un électrochoc pour sauver le service public, restaurer la confiance des agents et celle des citoyens. « Quand une part croissante de Français accepte de voir ses impôts augmenter pour améliorer les services publics, c’est bon signe », ajoute-t-elle, espérant, par ailleurs, que « la contrainte écologique nous force à changer de paradigme car nous aurons massivement besoin de l’État pour lutter contre le réchauffement climatique ».


Soucieuse de l’environnement et sportive – elle joue au foot –, Lucie Castets est aussi une féministe convaincue. « Si on poussait encore plus loin la privatisation de la santé, les femmes seraient les grandes perdantes », affirme celle qui sait combien le service public est un outil essentiel pour l’égalité et l’émancipation.

22 juillet, 2024

ÉTATS-UNIS / JOE BIDEN RENONCE À SE PRÉSENTER À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE

  [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE PRÉSIDENT JOSEPH BIDEN (DIT JOE) ET LA VICE-PRÉSIDENTE KAMALA HARRIS
 APRÈS QUE BIDEN AIT SIGNÉ LE « EMMETT TILL ANTILYNCHING ACT »,
LE MARDI 29 MARS 2022.
PHOTO  SAMUEL CORUM 

Joe Biden renonce à se présenter à l’élection présidentielle américaine : Kamala Harris ou une convention ouverte pour lui succéder ? / L’annonce du président en exercice de renoncer à la course présidentielle ouvre chez les démocrates le scénario d’une convention ouverte à Chicago, du 19 au 22 août, une possible boîte de Pandore même si Joe Biden a d’ores et déjà apporté son soutien à Kamala Harris.

Christophe Deroubaix

5 min

LA COUVERTURE PUBLIÉE
LE 21 JUILLET 2024
ILLUSTRATION DU TIME

Ses jours comme candidat démocrate étaient comptés et Joe Biden, en bon catholique, a préféré ne pas boire le calice jusqu’à la lie. Par un communiqué publié hier, en début d’après-midi, le président sortant, 81 ans, a annoncé qu’il se retirait de la course à l’élection présidentielle et qu’il ne briguera pas un second mandat.

LA COUVERTURE DE GAUCHE A ÉTÉ PUBLIÉE LE 21 JUILLET, LE JOUR OÙ
 LE PRÉSIDENT JOE BIDEN S'EST RETIRÉ DE LA COURSE À LA PRÉSIDENCE ;
 CELLE DE DROITE A ÉTÉ PUBLIÉE NUMÉRIQUEMENT LE 28 JUIN, LE LENDEMAIN
DU PREMIER DÉBAT PRÉSIDENTIEL. LA COUVERTURE DE CES ÉVÉNEMENTS
EST INCLUSE DANS LE NUMÉRO IMPRIMÉ DU 5 AOÛT 2024 DE TIME.
PHOTO-ILLUSTRATIONS DE TIME ; GETTY IMAGES (2)

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

« Cela a été le plus grand honneur de ma vie de servir en tant que votre président », a-t-il déclaré dans une lettre publiée sur les médias sociaux. « Et bien que j’aie eu l’intention de me représenter, je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat. »

Depuis sa prestation catastrophique lors de son premier duel face à Donald Trump, les déclarations l’appelant à jeter l’éponge s’étaient multipliées. Ce week-end, encore, Sherrod Brown, sénateur de l’Ohio et poids lourd démocrate du Congrès, avait demandé à Joe Biden de renoncer. L’étape suivante – forcément humiliante – aurait pris la forme d’une quasi-exécution politique par l’un de ses plus proches alliés. En l’occurrence, le rôle aurait été dévolu, selon de nombreux observateurs, à Nancy Pelosi, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants.

Deux scénarios possibles

Dans sa déclaration, le président en exercice a annoncé qu’il s’exprimerait plus tard dans la semaine. Pourtant, quelques minutes après, il apportait son soutien à la vice-présidente, Kamala Harris. Ce dernier ne tranche pas entre les deux scénarios. A ce stade, il ne peut y en avoir que deux.

Le premier : la candidature de Kamala Harris ne rencontre pas de concurrence et, dès début août, un vote est effectué pour valider cette proposition.

Le second : une convention « ouverte » comme en 1968. Les délégués élus durant le cadre de la primaire démocrate se rendent, comme prévu, à Chicago, du 19 au 22 août avec les « super délégués » (non élus mais bénéficiant d’un droit de vote). Comme Biden se retire, ils sont déliés (« unbound ») de leur engagement à le soutenir et peuvent choisir le candidat de leurs choix. Les candidatures seront ouvertes et il ne devrait pas manquer d’y en avoir plusieurs, ne serait-ce que pour peser au sein de l’appareil démocrate dans les années à venir.

C’est sans doute le plus démocratique mais également le plus dangereux pour le parti au pouvoir. L’histoire peut se terminer en déchirements dont les démocrates auraient dû mal à se remettre alors que les Américains pourront commencer à voter de manière anticipée à peine quelques jours plus tard, soit début septembre.

Des ressemblances avec 1968

La dernière convention « ouverte » remonte à 1968. Elle se déroulait (déjà) à Chicago. Lyndon Johnson avait dû renoncer à se présenter, en raison de son impopularité grandissante liée à la guerre du Vietnam. C’est finalement son vice-président, Hubert Humphrey, qui sortit vainqueur d’une convention demeurée dans les mémoires : tandis que les tractations se déroulaient à l’intérieur du centre de convention, la police de Chicago de triste réputation frappait dehors les militants pacifistes. Quelques semaines plus tard, Richard Nixon remportait l’élection présidentielle sur une double promesse : du respect de la loi et de l’ordre ; de mettre fin à, l’escalade au Vietnam (on sait ce qu’il en advint).

Si les éléments d’analogie semblent frappants, la convention de cette année ne se présente pas forcément sous les mêmes auspices. Contrairement à celle du Vietnam, la guerre à Gaza, pour laquelle Joe Biden est rendue responsable par une partie de sa base électorale, n’est pas menée directement par Washington. Et le mouvement anti-guerre, bien que présent dans les campus, n’a pas atteint le point d’ignition de 1968, l’année rebelle par excellence. Le candidat républicain, Richard Nixon, n’avait pas encore fait la démonstration de son cynisme, ce que Donald Trump a parfaitement prouvé lors de son premier mandat. Rien ne dit pourtant que l’Histoire se terminera mieux pour les démocrates.

  [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

# Daniel Jadue Libre

SUR LE MÊME SUJET :