25 août, 2024

MEXIQUE : LA GAUCHE AU POUVOIR AURA UNE LARGE MAJORITÉ POUR FAIRE VOTER LES RÉFORMES PROMISES

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LE PRÉSIDENT MEXICAIN, ANDRES MANUEL LOPEZ OBRADOR,
 ET LA PRÉSIDENTE ÉLUE, CLAUDIA SHEINBAUM, À NUEVA ROSITA,
AU MEXIQUE, LE 14 JUIN 2024
PHOTO . DANIEL BECERRIL

INTERNATIONAL / MEXIQUE / 
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LE MONDE

La coalition du président sortant, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), pourra faire adopter ses réformes, qui inquiètent jusqu’aux Etats-Unis, premier partenaire commercial du pays. / 
Au Mexique, l’Institut national électoral (INE) a défini, vendredi 23 août, la répartition finale des sièges dans le prochain Parlement, et a confirmé que la gauche au pouvoir disposerait d’une large majorité.

Le Monde avec l'AFP

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La coalition du très populaire président sortant, Andres Manuel Lopez Obrador, disposera ainsi de 364 députés, sur 500 sièges, pour les trois prochaines années, soit plus que la majorité des deux tiers nécessaire pour modifier la Constitution.

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Au Sénat, le Mouvement pour la régénération nationale (Morena) et ses alliés disposeront de 83 sièges, sur 128, à trois voix de la majorité des deux tiers nécessaire pour mettre en place les réformes constitutionnelles. Trois voix que le parti au pouvoir pourrait facilement obtenir, d’après des analystes.

Avec cette majorité qualifiée, Morena et ses alliés peuvent faire adopter les vingt-trois réformes constitutionnelles que le chef de l’État sortant laisse en héritage à la future présidente, Claudia Sheinbaum – elle prendra ses fonctions le 1er octobre après sa large victoire à l’élection du 2 juin. Parmi ces réformes figure un projet de refonte du pouvoir judiciaire, qui prévoit l’élection directe des juges, au nom de la lutte contre la corruption et les privilèges.

Un parti « surreprésenté », selon des analystes

Les États-Unis, par la voix de leur ambassade à Mexico, ont estimé que cette réforme menaçait la relation commerciale bilatérale et la confiance des investisseurs envers le cadre légal mexicain, et qu’elle représentait un risque pour la démocratie au Mexique. Elle pourrait « faciliter l’influence des cartels et d’acteurs malveillants sur des juges sans expertise », a ajouté jeudi l’ambassadeur américain au Mexique, Ken Salazar, lors d’une conférence de presse.

Le Canada a également estimé qu’existaient des « préoccupations » parmi ses investisseurs au Mexique. Les trois pays sont liés par un traité de libre-échange.

Le parti de M. Lopez Obrador a très largement remporté les élections présidentielle, législatives, sénatoriales et locales du 2 juin. À la présidentielle, Claudia Sheinbaum a obtenu près de 60 % des voix. Le nouveau Parlement entrera en fonction le 1er septembre.

Au Mexique, 300 députés sur 500 et 96 sénateurs sur 128 sont élus directement. Les autres sont désignés selon le résultat de chaque parti. Des analystes et des opposants estiment que le parti au pouvoir est « surreprésenté ». Ils rappellent que Morena et ses alliés, qui ont obtenu 54 % des voix aux législatives, obtiennent 73 % des sièges.

Les partis pourront saisir le Tribunal fédéral électoral contre la décision de l’INE publiée vendredi, avant le 28 août.

Dans Le Monde de l'AFP


LE PRÉSIDENT DU MEXIQUE REJETTE L’INGÉRENCE DE L’AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS

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ANDRÉS MANUEL LÓPEZ OBRADOR A QUALIFIÉ
D’INTERVENTIONNISTES  LES DÉCLARATIONS FAITES LA VEILLE
 PAR L’AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS, KEN SALAZAR
PHOTO PRENSA LATINA

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PRENSA LATINA
Le président du Mexique rejette l’ingérence de l’ambassadeur des États-Unis/ Mexico, 23 août (Prensa Latina) Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a qualifié d’interventionnistes les déclarations faites la veille par l’ambassadeur des États-Unis, Ken Salazar, quant à la proposition de réforme judiciaire promue par l’exécutif.

Prensa Latina 

« Il y a eu récemment des actes (de la part des États-Unis) qui ont été considérés comme un manque de respect envers notre souveraineté, comme cette déclaration malheureuse et imprudente de l’ambassadeur », a affirmé le président lors de sa conférence de presse quotidienne en informant également de l’envoi par le ministère des Affaires étrangères d’une note de protestation.

« Je soutiens ce que le Ministère des Relations Extérieures a annoncé, car nous n’acceptons pas l’ingérence, nous n’acceptons pas qu’un représentant de gouvernements étrangers intervienne dans des affaires qu’il nous appartient de résoudre », a-t-il déclaré.

Dans la note divulguée par le président, ledit ministère exprime son profond étonnement face aux commentaires du diplomate, qui a affirmé que la réforme du pouvoir judiciaire examinée au Congrès représente des risques pour la démocratie mexicaine et l’intégration commerciale entre les deux nations.

L’objectif principal de l’initiative « est de renforcer l’état de droit par une réforme du pouvoir judiciaire qui se réalise à travers les procédures démocratiques consacrées dans la constitution politique des États-Unis Mexicains », souligne le document.

Il ajoute que le gouvernement « s’est engagé à mettre en place un pouvoir judiciaire qui jouisse d’une véritable indépendance, autonomie et légitimité, renforçant ainsi l’état de droit et améliorant l’accès à la justice pour tous ».

En ce sens, la déclaration de Salazar représente un acte d’ingérence inacceptable, contrevient à la souveraineté du Mexique et ne reflète pas le degré de respect mutuel qui caractérise les relations entre nos gouvernements, souligne le communiqué.

En réitérant les raisons de proposer la réforme, López Obrador a indiqué que le pouvoir judiciaire est criblé de corruption et aux mains d’une minorité rapace, dominée par la criminalité organisée et de col blanc.

Selon les autorités, l’initiative vise à mettre fin à la corruption et au trafic d’influence qui imprègne ce pouvoir autonome et qui a permis la libération de criminels, une condamnation partagée par la majorité de la population, selon les sondages.

Il est important que les membres de la magistrature fédérale soient démis de leurs fonctions et remplacés par ceux qui remporteront un scrutin populaire, estiment les autorités actuelles. peo/rgh/las


#États-Unis #ingérence #Mexique

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