30 avril, 2024

URUGUAY: L'ANCIEN PRÉSIDENT "PÉPÉ" MUJICA ANNONCE SOUFFRIR D'UNE TUMEUR

 

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Uruguay: l'ancien président "Pépé" Mujica annonce souffrir d'une tumeur / José Mujica, ancien président de l'Uruguay et figure majeure de la gauche latino-américaine, a annoncé lundi souffrir à l'âge de 88 ans d'une tumeur à l'œsophage dont le traitement est "complexe".

Courrier international 

José Mujica, ancien président de l'Uruguay et figure majeure de la gauche latino-américaine, a annoncé lundi souffrir à l'âge de 88 ans d'une tumeur à l'œsophage dont le traitement est "complexe".

L'ancien chef d'État, qui s'est fait connaître dans le monde entier pour son style informel, son franc-parler et sa façon de gouverner l'Uruguay entre 2010 et 2015, a appris l'existence de la tumeur vendredi lors d'un examen médical, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

"C'est quelque chose d'évidemment très risqué", a estimé "Pépé" Mujica. "Et c'est doublement complexe dans mon cas, car je souffre depuis plus de vingt ans d'une maladie immunologique qui a affecté mes reins, entre autres, ce qui crée des difficultés pour les techniques de radiothérapie ou de chirurgie", a-t-il expliqué.

Celui qui reste une figure majeure de la gauche latino-américaine a assuré qu'il continuerait malgré la maladie à être politiquement actif. "Tant que je le pourrai, je serai présent", a-t-il assuré.

Ex-guérillero d'extrême gauche au verbe spontané, parfois polémique, il s'était attiré pendant son mandat le surnom de "président le plus pauvre du monde" car ce chantre de la frugalité reversait la quasi-totalité de son salaire de chef d'État à un programme de logement social.

Il est également devenu célèbre pour avoir fait adopter des mesures progressistes dans le petit pays d'Amérique du Sud : avortement, mariage homosexuel et légalisation du cannabis, cette dernière étant une première mondiale en 2013.

Sa maladie immunitaire avait fait renoncer l'atypique ancien président à son mandat de sénateur en octobre 2020 en raison des risques liés à l'épidémie de coronavirus.


TROIS POLICIERS ABATTUS AU CHILI, UN ACTE “BARBARE” QUI RAVIVE LE DÉBAT SUR LA PEINE DE MORT

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LA VOITURE DE PATROUILLE CARBONISÉE DANS LAQUELLE ONT ÉTÉ TUÉS TROIS CARABINIERS, LE 27 AVRIL 2024, DANS LE SUD DU CHILI.LA VOITURE DE PATROUILLE CARBONISÉE DANS LAQUELLE ONT ÉTÉ TUÉS TROIS CARABINIERS, LE 27 AVRIL 2024, DANS LE SUD DU CHILI.
PHOTO CARABINEROS DE CHILE/REUTERS


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COURRIER I
Criminalité. Trois policiers abattus au Chili, un acte “barbare”  qui ravive le débat sur la peine de mort / Les trois hommes ont été criblés de balles, samedi 27 avril, et leurs corps calcinés retrouvés lors d’une patrouille dans le sud du Chili. L’opposition en profite pour critiquer la politique du président de la République, Gabriel Boric, en matière de sécurité, et certains réclament même le rétablissement de la peine de mort.

Courrier international

Cest la première fois depuis des décennies que trois membres des forces de police meurent dans un attentat terroriste, un crime barbare, écrit un commentateur du quotidien La Tercera. Cette tragédie marque un tournant.” Le Chili est sous le choc après l’assassinat, samedi 27 avril, de trois carabiniers, membres d’un corps de maintien de l’ordre qui se rapproche de la gendarmerie – militaire à l’origine, mais qui dépend désormais du ministère de l’Intérieur.

► À lire aussi :      CHILI / TRIPLE ASSASSINAT DE CARABINEROS

Les trois hommes patrouillaient près de la ville de Cañete, dans la région du Biobío, dans le sud du pays, une zone sous état d’exception depuis 2022 après des incendies criminels attribués pour la majorité d’entre eux à des groupes radicalisés de la communauté mapuche.

Les trois hommes sont tombés dans une embuscade, abattus dans leur véhicule qui a ensuite été incendié, les assassins laissant les corps calcinés. “La patrie tout entière est en deuil, a réagi le président, Gabriel Boric, repris dans un autre article de La Tercera, nous remuerons ciel et terre pour retrouver les criminels abjects qui ont perpétré cet infâme assassinat.” De fait, trois jours de deuil national ont été décrétés. Lundi 29 avril, l’enquête piétinait toujours, et l’attentat n’avait pas été revendiqué.

“Béni-oui-oui”

ÉNERGUMEN DE LA
PHACHOSPHÈRE LOCALE 
/JOHANNES KAISER

Le chef de l’État en a appelé à “l’unité nationale”, mais celle-ci n’a pas duré, une partie de l’opposition rebondissant sur l’insécurité croissante qui sévit dans le pays, causée notamment par des groupes criminels organisés souvent liés au trafic de drogues. José Antonio Kast, leader du Parti républicain (PR, extrême droite), a dénoncé sur son compte X un gouvernement de “béni-oui-oui” et réclamé “l’état d’urgence” et la “fermeture des frontières” : “Président Boric : il est temps de vous réveiller.”

D’autres voix se sont élevées pour réclamer le rétablissement de la peine de mort, comme celle du député Johannes Kaiser, un ancien du PR, qui a annoncé vouloir déposer une proposition de loi en ce sens : “Certains crimes sont tellement graves qu’ils doivent être sanctionnés par la peine maximale, je crois que l’abolition de la peine de mort [en 2011] n’a pas aidé à la paix sociale”, a-t-il lancé, repris par le site 24horas.

Rodrigo Díaz, gouverneur de la région du Biobío, indépendant et ancien démocrate-chrétien, a réclamé “au gouvernement un projet de loi pour rétablir la peine de mort pour les assassins de policiers ou de carabiniers”.

Le crime organisé tue désormais presque chaque jour, poursuit le commentateur de La Tercera. Le gouvernement actuel ne peut échapper à ses responsabilités.

Courrier international

28 avril, 2024

CHILI: TROIS CARABINIERS TUÉS DANS UNE EMBUSCADE DANS LE SUD DU PAYS

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LE VÉHICULE INCENDIÉ DES CARABINIERS TUÉS
DANS LA RÉGION DE BIOBIO, LE 27 AVRIL 2024.
PHOTO  CARABINEROS DE CHILE/HANDOUT VIA REUTERS

Chili: trois carabiniers tués dans une embuscade dans le sud du pays / Trois carabiniers ont été tués dans une embuscade dans le sud du pays alors que l’institution policière s’apprêtait à fêter dimanche 28 avril 2024, la date anniversaire de sa création. Le président Gabriel Boric s'est rendu sur place et a décrété trois jours de deuil national. Les faits ont eu lieu dans une région sous tension depuis plusieurs années. [Le directeur général des Carabineros, Ricardo Yáñez, « ad portas » d'une éventuelle démission et formalisation, a reçu un soutien]

RFI

RICARDO YÁÑEZ DIRECTEUR
 GÉNÉRAL DE CARABINIERS

les trois policiers qui ont été tués s'étaient rendus tôt samedi matin dans un secteur rural de la région de Biobio, au sud du Chili, après avoir reçu un appel à l’aide de présumés victimes d’un vol à main armée, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné. Une fois arrivée sur place, la patrouille se serait fait tirer dessus. Selon les premiers éléments de l’enquête, les policiers seraient alors sortis du véhicule, mais les tirs auraient continué jusqu’à ce que les trois hommes tombent à terre. Les assaillants auraient ensuite disposé les corps à l’intérieur de la voiture de police avant de l’incendier.

CHILI : TRIPLE CRIME DES CARABINEROS À CAÑETE

Selon le directeur général des carabiniers, Ricardo Yañez, il s’agirait d’une attaque planifiée. « En 38 ans de service, je n'ai jamais eu connaissance de la mort d'un carabinier et pas seulement d'un, mais de trois assassinés de manière cruelle, le jour de notre anniversaire. Ce n'est pas un accident, ce n'est pas un hasard », s'est indigné Ricardo Yañez.

► À lire aussi :     COLOMBIE : “COUP D’ÉTAT MOU” CONTRE LE PRÉSIDENT PETRO

Le président Gabriel Boric parle lui de délinquants terroristes. « J'assure aux Chiliens et aux Chiliennes qu'il n'y aura pas d'impunité et que nous trouverons les auteurs de ce crime terrible », assure le président chilien, qui a également lancé un appel à l'unité nationale : « Attenter contre les carabiniers c’est attenter contre la Patrie tout entière. Et notre meilleure arme pour combattre ces délinquants, ces personnes impitoyables qui ont commis ce crime horrible, c’est l’unité ! Pour les affronter il ne doit pas y avoir de gauche, ni de droite, c’est le Chili avant tout ! ». En signe d'unité, les commandants de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine se sont rendus dans la ville de Concepción avec M. Boric, ainsi que des parlementaires et le président de la Cour suprême.

► À lire aussi :     ESPAGNE LAWFARE / PEDRO SANCHEZ MENACE DE DÉMISSIONNER APRÈS L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE SA FEMME

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CAPTURE X DE GABRIEL BORIC FONT

Une attaque non revendiquée

Cet endroit du Chili, dans le sud du pays, est depuis plusieurs années le théâtre de violences. La zone est d’ailleurs placée sous état d’exception depuis deux ans avec des militaires présents dans certains secteurs ruraux jugés sensibles où se mêlent trafic de drogue, trafic de bois, sabotage, mais aussi revendications de communautés mapuches pour la récupération de leurs terres ancestrales. Cette semaine, le gouvernement s'était félicité de la réduction de moitié des actions violentes dans cette zone par rapport au début du mandat du président, en mars 2022.


Pour l’instant, l’attaque contre les trois policiers n’a pas été revendiquée et les assaillants restent introuvables. Suite à l’attaque, des personnalités politiques réclament des mesures encore plus drastiques, comme José Antonio Kast, président du parti d’extrême droite Les Républicains : « Il est temps d’en finir avec la bien-pensance. Le président de la République doit décréter dès maintenant l’état de siège. Il doit convoquer dès maintenant les forces armées et les forces de la police. Mais ce n’est pas tout, il doit aussi destituer son équipe de sécurité ». Le Conseil de sécurité nationale pourrait être convoqué, une possibilité que le président Boric n’a pas écartée.


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27 avril, 2024

CHILI / TRIPLE ASSASSINAT DE CARABINEROS

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DES MEMBRES DE LA POLICE CHILIENNE TRAVAILLENT À
L'ENDROIT OÙ TROIS CARABINEROS ONT ÉTÉ TUÉS, DANS
LA RÉGION MAPUCHE DE CAÑETE, RÉGION DE BIOBÍO, CHILI,
LE 27 AVRIL 2024. AFP - GUILLERMO SALGADO
PHOTO GUILLERMO SALGADO

Triple assassinat de carabineros / Ce samedi matin en pays Mapuche, trois carabineros sont tombés dans un guet-apens. Arrivés sur les lieux de leur intervention, les trois carabiniers été assassinés à bout portant par des armes de gros calibre qui ont transpercé le blindage du véhicule policier. Le même véhicule a ensuite été incendié avec les trois corps à l’intérieur.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

Ce crime a visiblement été mûrement prémédité et organisé. Il se situe en pays Mapuche et a lieu le jour de la fête annuelle des carabiniers. Jusqu’à présent il n’a pas été revendiqué. Il a plongé le pays en état de choc. Depuis un an, le nombre d’actes violents avait été diminué par deux par rapport à 2021 qui fût l’année la plus violente. Le dialogue avait été renoué entre le gouvernement et les représentants Mapuches. Ce crime arrive par surprise et surprend tout le monde.

Les commanditaires peuvent être nombreux. Narcos ? Mafias de l’exploitation illégale des forêts ? Groupe mapuche extrémiste ? Etc…

Evidemment la droite a déjà trouvé les coupables : le gouvernement de Boric laxiste face à des groupes mapuches violents.

Le président Boric, plusieurs ministres, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, les représentants au plus haut niveau des partis politiques se sont tous réunis à dans une commune mapuche, dans le sud du pays. Il y a trois jours l’état d’exception qui régit la zone où a eu lieu l’attentat avait été prolongé comme il l’est depuis sa proclamation en 2022.

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25 avril, 2024

ESPAGNE LAWFARE / PEDRO SANCHEZ MENACE DE DÉMISSIONNER APRÈS L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE SA FEMME

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LE PRÉSIDENT DU GOUVERNEMENT, PEDRO SÁNCHEZ
 ET SON ÉPOUSE, BEGOÑA GÓMEZ.
PHOTO PRESSE EUROPA
Pedro Sanchez menace de démissionner après l’ouverture d’une enquête contre sa femme / Le chef du gouvernement espagnol, à la tête d’une coalition fragile, dénonce le « harcèlement de la droite et de l’ultradroite » dans un climat politique de plus en plus polarisé.

Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)

BEGOÑA GÓMEZ
PHOTO CARLOS LUJÁN

Le chef du gouvernement espagnol va-t-il faire mentir le titre de sa propre autobiographie, Manuel de resistancia (« manuel de résitance », Ediciones Peninsula, non traduit), parue en 2019 ? Pedro Sanchez s’est, en tout cas, donné cinq jours pour « réfléchir » et « répondre à la question de savoir si cela vaut la peine » de « continuer à la tête du gouvernement ou [s’il lui faut] renoncer à cet honneur ». Lundi 29 avril, le dirigeant socialiste communiquera sa décision, a-t-il précisé dans une « lettre aux citoyens », publiée sur ses réseaux sociaux, mercredi 24 avril au soir, à la surprise générale.

Dans la matinée, la justice avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire contre son épouse, Begoña Gomez, pour trafic d’influence et corruption en entreprise, après une plainte déposée par l’association d’extrême droite Manos limpias (« mains propres »). « Je suis conscient qu’ils portent plainte contre Begoña non pas parce qu’elle a fait quelque chose d’illégal – ils savent qu’il n’y a pas d’affaire –, mais parce qu’elle est mon épouse, a réagi M. Sanchez, sur X. La droite et l’ultradroite ont dépassé les limites du respect à la vie de famille d’un président du gouvernement » en essayant de « déshumaniser et [de] délégitimer l’adversaire politique par le biais de plaintes aussi scandaleuses que fausses ».

Experte en levée de fonds, Mme Gomez a poursuivi son activité professionnelle après l’arrivée de son époux au pouvoir, en 2018. Dans la plainte de Manos Limpias [pseudo-syndicat vrai groupe d'extrême droite], qui reprend les informations publiées par le site El Confidencial, il lui est notamment reproché d’avoir signé une lettre de recommandation à un chef d’entreprise qui sollicitait des subventions publiques, ou encore d’avoir rencontré, à l’été 2020, le président du groupe Globalia, Javier Hidalgo, pour discuter de possibles partenariats, alors qu’elle dirigeait une fondation, IE Africa Center. Or, le chef d’entreprise négociait alors un plan de sauvetage avec le gouvernement pour sa compagnie aérienne, Air Europa, mise à mal par la pandémie ; ces tractations se sont soldées par un prêt de 475 millions d’euros.

Les attaques se multiplient

Dans un climat politique de plus en plus crispé et polarisé, marqué par plusieurs affaires de corruption présumée, les deux principaux partis politiques multiplient les attaques depuis plusieurs mois. Depuis février, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) est ainsi confronté à l’affaire Koldo, du nom du bras droit de l’ancien ministre des infrastructures José Luis Abalos. Profitant de ses entrées dans les administrations publiques gouvernées par les socialistes, cet ancien vigile aurait joué les intermédiaires dans la vente de masques, qui plus est défectueux, durant la pandémie, moyennant d’importantes commissions.

Peu après ces révélations, en mars, des fuites ont révélé que le fiancé de la présidente conservatrice de la communauté (région) de Madrid, Isabel Diaz-Ayuso (Parti populaire, PP, droite), avait commis une fraude fiscale de plus de 350 000 euros entre 2020 et 2021. La droite et l’extrême droite répondent alors par des attaques contre l’épouse de M. Sanchez.

Pour le chef de l’exécutif, ce « harcèlement » est intolérable. D’où sa décision, à la veille des élections régionales catalanes du 12 mai et des européennes du 9 juin, de menacer de démissionner. Difficile de savoir s’il s’agit d’un coup de bluff, destiné à resserrer les rangs autour de lui et à remobiliser l’électorat socialiste, en se présentant comme la victime d’une « coalition des intérêts de la droite et de l’ultradroite ». Ou si l’homme politique de 52 ans entend véritablement mettre un terme à son mandat, afin de protéger sa famille.

À la tête d’un gouvernement de coalition des gauches minoritaire, il se sait fragile et incertain de pouvoir faire approuver la loi de budget 2025 à la rentrée. Il dépend en effet des voix de six formations politiques, dont les deux principaux partis indépendantistes catalans et grands rivaux, ERC, à gauche, et Junts, à droite.

Activités publiques annulées

Pour le président du PP, Alberto Nuñez Feijoo, M. Sanchez fait preuve d’« irresponsabilité » et de « narcissisme », et cherche à « jouer les victimes pour polariser » le débat politique. « Pedro Sanchez représente la dignité et le courage face à une droite immorale et prête à tout », a réagi, pour sa part, le porte-parole du PSOE, Patxi Lopez, sur X, terminant son message par le slogan antifasciste « No pasaran ». Les partis indépendantistes catalans et basques ont, eux, mis l’accent sur ce qu’il considère comme un nouveau cas d’instrumentalisation de la justice par la politique.

M. Sanchez a annulé toutes ses activités publiques d’ici à lundi. Y compris sa participation, jeudi, au meeting d’ouverture de campagne du candidat du Parti socialiste catalan (PSC), Salvador Illa, donné favori dans les sondages. Ainsi qu’au comité fédéral de son parti, samedi, qui devait entériner la liste des candidats socialistes aux élections européennes, menée par la ministre de la transition énergétique, Teresa Ribera.

Sa démission ouvrirait un nouveau processus d’investiture au Parlement. Mais la loi interdit de dissoudre les chambres dans l’année suivant la dernière dissolution, dans ce cas avant le 29 mai. Par ailleurs, un départ anticipé pourrait lui permettre de briguer un poste haut placé en Europe. S’il décide de se maintenir, il pourrait présenter une motion de confiance au Congrès des députés. Et chercher ainsi à renforcer sa légitimité.

Sandrine Morel (Madrid, correspondante)

FLYER D'ARAUCARIA

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22 avril, 2024

COLOMBIE : “COUP D’ÉTAT MOU” CONTRE LE PRÉSIDENT PETRO

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IMAGEN LUISA GONZALEZ / REUTERS
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Colombie : “coup d’État mou” contre le président Petro 
/ Mécontentement. Colombie / manifestations massives contre le président Petro / Des centaines de milliers de Colombiens ont défilé dimanche dans les principales villes du pays pour protester contre la politique du gouvernement. Le président Gustavo Petro, dont la popularité est au plus bas, a dénoncé un “coup d’État mou” destiné à “renverser le gouvernement du changement” [ Golpe de Estado blandoLes États-Unis, la droite et les médias tentent un coup d’État contre Petro]

Courrier international

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LE PRÉSIDENT GUSTAVO PETRO 
PHOTO FERNANDO VERGARA

Quelque 500 000 personnes ont participé aux défilés, selon les organisateurs, faisant de la mobilisation de dimanche “la plus grande manifestation à laquelle ait été confronté le gouvernement de Gustavo Petro depuis son arrivée au pouvoir” en 2022, observe La Nación.

“Les images sont impressionnantes et témoignent d’une journée historique, durant laquelle des centaines de milliers de Colombiens se sont rassemblés pour exprimer leur désaccord avec le gouvernement”, confirme le magazine Semana.

À Bogota, Medellín, Cali, Barranquilla, et aux quatre coins du pays, “ont défilé côte à côte des personnels de santé en blouses blanches, des chauffeurs routiers, des militaires à la retraite, des femmes au foyer ou des opposants politiques”, pour exprimer leur colère, raconte El Heraldo.

Selon le quotidien de Barranquilla, des pancartes où était écrit “Petro, dehors !”, “La Colombie ne veut pas d’Assemblée constituante” ou “Non à la destruction de la Colombie” étaient “le dénominateur commun des manifestations, qui se sont déroulées sans incidents”.

Participation historique à Medellín

La plus grosse mobilisation a eu lieu à Medellín, où les autorités ont estimé à 350 000 le nombre de manifestants – des chiffres historiques pour la deuxième ville de Colombie – tandis que 80 000 personnes ont défilé à Bogota, sous une légère pluie.

Dans la capitale, la manifestation ressemblait “à une promenade en famille, à laquelle participaient des citoyens avec toutes sortes de griefs contre Gustavo Petro, le premier président de gauche dans l’histoire moderne de la Colombie”, remarque El País.

Les réformes qu’il a proposées, les négociations avec les groupes armés illégaux, ses changements de ministres ou sa relation avec le voisin vénézuélien : aucune de ses décisions politiques ne semblait à l’abri des critiques, ce dimanche”, ajoute le quotidien madrilène.

Pour la Deutsche Welle, cependant, c’est “surtout la gestion du système de santé et l’intention [de M. Petro] de convoquer une Assemblée constituante pour réformer la Constitution” qui concentraient le mécontentement.

CAPTURE D'ÉCRAN X DE GUSTAVO PETRO

Popularité en berne

Ces manifestations surviennent “à un moment où la popularité” du président colombien “est au plus bas, après vingt mois au pouvoir”, souligne Clarín. “Avec un taux de désapprobation de 60 %, selon l’institut de sondage Invamer, le dirigeant a peu à peu perdu le soutien des forces politiques au Congrès puis celui de la rue, où il est pourtant très actif”.

Dimanche soir, Gustavo Petro “a tenté de minimiser” le caractère massif de la mobilisation, en ramenant le nombre de participants à 250 000, selon le titre conservateur La República. Et il a une nouvelle fois évoqué “un coup d’État mou” contre son gouvernement, assurant que le sort de ce dernier “dépendra exclusivement du soutien de la population”, ajoute El Tiempo.

IMAGEN LUISA GONZALEZ / REUTERS

L’objectif principal des marches est de crier ‘Petro, dehors’ et de renverser le gouvernement du changement, a écrit M. Petro sur X. Ce processus a déjà commencé, et il s’agit d’un coup d’État mou pour inverser la décision populaire en faveur du changement en 2022.”

Courrier international

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21 avril, 2024

ARGENTINE : « LE PROJET POLITIQUE DU PRÉSIDENT JAVIER MILEI EST ASSIS SUR UN RÉCIT SÉLECTIF ET FANTASMÉ DU PASSÉ »

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MILEI FACE A L'HISTOIRE ARGENTINE

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LE MONDE

DÉBATS /  Argentine : « Le projet politique du président Javier Milei est assis sur un récit sélectif et fantasmé du passé » / Les historiens spécialistes de l’Amérique latine Ernesto Bohoslavsky, Marianne Gonzalez Aleman et Nadia Tahir reviennent, dans une tribune au « Monde », sur le rapport que le chef de l’État argentin entretient avec l’histoire de son pays, afin de mieux éclairer ses choix gouvernementaux.

TRIBUNE

Ernesto Bohoslavsky, Marianne Gonzalez Aleman, Nadia Tahir

Temps de Lecture 4 min.

DIBUJO SERGIO LANGER

Comme tous les ans, des centaines de milliers d’Argentins sont descendus, le 24 mars, dans la rue en hommage aux victimes de la dernière dictature militaire (1976-1983), l’une des plus brutales qu’ait connues l’Amérique latine. En 2024, la mobilisation a eu une charge symbolique particulière : pour la première fois depuis la transition démocratique, elle s’est déroulée sous un gouvernement qui relaie, produit et encourage les voix des nostalgiques de la dictature, au premier rang desquels la vice-présidente Victoria Villarruel, ancienne membre d’associations civiles visant à réhabiliter les tortionnaires condamnés pour crimes contre l’humanité.

► À lire aussi :     DANIEL JADUE NE PEUT PLUS SORTIR DU CHILI !

L’enjeu autour de la date du 24 mars n’est pas seulement mémoriel : c’est au présent, en effet, que les Argentins assistent à une refondation du système politique et à une dérégulation totale de l’économie, menées à marche forcée par un président qui n’affiche aucune considération pour la démocratie.

► À lire aussi :      KAROL CARIOLA, PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS !

Javier Milei est arrivé à la présidence par la voie des urnes ; néanmoins, cela ne suffit pas à l’inscrire dans le jeu démocratique. Preuve en est sa perception du champ politique qui se résume à un antagonisme entre les « bons Argentins » et la « caste », c’est-à-dire la classe politique traditionnelle, les syndicalistes, les journalistes et les fonctionnaires. Il rejette l’idée même de droits, de justice et de citoyenneté sociales, autant d’obstacles à la seule liberté qu’il reconnaît comme légitime et vertueuse, celle des forces du marché. Sa refondation de l’Argentine consiste à instaurer le règne sans partage des inégalités et un darwinisme social violent maquillé de méritocratie.

Age d’or censément perdu

Rien n’est plus éclairant sur le projet de Milei que la manière dont il l’assoit sur un récit sélectif et fantasmé du passé argentin. Toutes novatrices qu’elles prétendent être, les forces politiques sont porteuses de représentations du passé national. S’agissant des extrêmes droites, elles se plaisent à évoquer certaines périodes en termes de décadence et à présenter d’autres comme un âge d’or censément perdu. L’action politique devient alors plus une œuvre de régénération que de construction d’un avenir alternatif. Le président Milei ne déroge pas à cette règle.

Le rapport au passé du chef de l’État est marqué par sa condamnation générale de l’histoire nationale des XXème et XXIème siècles. Rien n’échappe à sa verve accusatoire : ni les premiers gouvernements démocratiquement élus (1916-1930), ni les gouvernements péronistes (1946-1955), qui, quelles que soient les critiques à leur apporter, ont bâti une citoyenneté sociale dans ce pays, ni les quatre dernières décennies de vie démocratique. S’il est vrai que la démocratie n’a pas tenu ses promesses et n’a pas su protéger tous les Argentins, le mépris et même la haine dans lesquels Javier Milei tient toute forme d’inclusion sociale se transposent dans un rejet de l’ensemble des processus historiques qui en sont à l’origine. La décadence argentine serait due à l’existence même de mécanismes étatiques de répartition des richesses qui ont permis aux catégories populaires et à leurs représentants (la « caste ») d’obtenir des avantages que le marché ne leur aurait pas spontanément octroyés.

De l’histoire argentine, le président ne sauve que trois moments. Le premier est la république oligarchique de la fin du XIXème siècle. C’est l’âge d’or de Milei. Il y situe une oasis de libéralisme, d’ouverture indiscriminée aux investissements étrangers et de fortes restrictions à la participation politique. Afin d’enfoncer le clou de son discours décadentiste, Milei n’hésite pas à asséner des affirmations saugrenues, comme l’idée que l’Argentine aurait alors été une puissance mondiale, dont la destinée glorieuse se serait trouvée ensuite empêchée par des élites désireuses de réguler l’activité économique et politique.

Rejet des luttes de la construction démocratique

La deuxième période qui trouve grâce à ses yeux est la dernière dictature (1976-1983). Il ne cesse d’en minimiser les violations des droits humains, en reprenant le langage des bourreaux lorsqu’il parle des simples « excès » de la répression pour se référer aux 30 000 disparus du terrorisme d’État et en célébrant les réformes néolibérales de l’époque.

Le dernier moment qui échappe à l’anathème présidentiel est celui de Carlos Menem (1989-1999), le président des « politiques du pardon ». En 1989-1990, il a gracié les principaux chefs militaires condamnés dans les années 1980. Ses deux mandats se sont par ailleurs caractérisés par l’hyperprésidentialisme, l’ouverture accélérée de l’activité économique aux intérêts étrangers et l’accroissement considérable de la dette extérieure. La désindustrialisation et la récession ont fait exploser la pauvreté et le chômage, et finalement mené à la terrible crise de 2001.

Etrange héros donc, dont Javier Milei a fait accrocher le portrait dans le Salon des grands hommes qu’il a inauguré au siège du gouvernement le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, en lieu et place de l’ancien Salon des femmes. À travers cette généalogie, le président Milei envoie un message sur lequel nous sommes en devoir d’alerter, en tant qu’historiens, citoyens et démocrates, à l’instar de nos collègues argentins.

Son inscription dans l’histoire argentine ne fait pas de lui un simple ultralibéral, ou un anarcho-capitaliste, comme la presse internationale se plaît à le décrire. Son rapport au passé est mû par un rejet beaucoup plus large des luttes de la construction démocratique, et de ce qu’elles ont porté d’élaboration d’un État social, de souveraineté économique, d’affirmation de droits. En cela, Milei s’inscrit dans la famille idéologique de l’extrême droite néolibérale : celle qui vise à rétablir un ordre naturel, inégalitaire et violent – ici l’ordre du marché –, par des méthodes autoritaires, contre la démocratie et la société.

Ernesto Bohoslavsky est professeur en histoire latino-américaine à l’Université nationale de General Sarmiento et chercheur au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet), en Argentine ; Marianne Gonzalez Aleman est maîtresse de conférences en histoire argentine à l’Université nationale Tres de Febrero et chercheuse au Conicet ; Nadia Tahir est maîtresse de conférences en études hispano-américaines à l’université de Caen-Normandie.


Ernesto Bohoslavsky (Historien), Marianne Gonzalez Aleman (Historienne) et Nadia Tahir (Historienne)


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19 avril, 2024

CHILI / L’EXTRÊME-DROITE N’A PAS PERDU DE TEMPS.

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LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA
FUT ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.

Revanche ? / L’extrême-droite n’a pas perdu de temps.  / À peine Karol Cariola élue présidente de la Chambre des députées et députés, des parlementaires du parti d’extrême-droite de José Antonio Kast ont déposé une motion de censure contre le bureau de l’Assemblée.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

outre Karol Cariola, présidente communiste, on y trouve deux vice-présidents, l’un de la démocratie-chrétienne, l’autre du Parti de la Gente (Parti des Gens).

L’extrême-droite espère entraîner toute la droite dans cette contre-attaque revancharde. Et imposer un peu plus son leadership sur toute la droite.


LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT 
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
LES POSTES DE PREMIER VICE-PRÉSIDENT ET DEUXIÈME
 VICE-PRÉSIDENT  SERONT OCCUPÉS RESPECTIVEMENT PAR
 LES DÉPUTÉS GASPAR RIVAS (PDG) ET ERIC AEDO (DC).
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Il faut rappeler qu’il y a 155 députés, la majorité absolue est de 78 voix.

KAROL CAROLA PRÉSIDENTE DE
 LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS 

Karol Cariola a été élue au deuxième tour avec 76 voix contre 75 et 4 abstentions. Pour réunir 78 voix sur la motion de censure, il faudrait que 3 des 4 abstentionnistes rejoignent la droite. Difficile mais pas impossible. El Mercurio, le grand quotidien de la droite, se met à rêver de la présidence de l’Assemblée la plus courte de l’histoire du Chili.

Le vote aura lieu lundi prochain, 22 avril.


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18 avril, 2024

DANIEL JADUE NE PEUT PLUS SORTIR DU CHILI !

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LE MAIRE DE RECOLETA ET GIOVANNA HERRERA, LA PROCUREURE DE LA 
RÉGION MÉTROPOLITAINE CENTRE-NORD, QUI POURSUIT DANIEL JADUE
Daniel Jadue ne peut plus sortir du Chili ! / Aujourd’hui Daniel Jadue, le maire communiste de Recoleta, a été empêché à la dernière seconde d’embarquer pour un vol à destination de Caracas, où il se rendait dans le cadre d’une rencontre internationale.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

La PDI (police judiciaire qui joue aussi le rôle de police des frontières) a bloqué Daniel Jadue. La Justice a annoncé inculper Daniel Jadue dans une affaire de corruption des plus douteuses le prochain 29 mai. En attendant, elle n’a pas confisqué le passeport de Daniel Jadue ni lui a signifié une interdiction de sortir du territoire national.

DANIEL JADUE
PHOTO  SEBASTIAN BELTRAN GAETE

Et pourtant c’est ce qui a été fait. La Justice précise qu’elle en a décidé ainsi quand elle a été informé par la PDI que Daniel Jadue se rendait au Vénézuéla, pour éviter un délit de fuite ! Et s’il avait voulu passer de force pour embarquer, il aurait immédiatement été conduit en prison. 

C’est illégal et anticonstitutionnel. Le harcèlement judiciaire contre Daniel Jadue est sans fin et sans limite. 

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LA STRATÉGIE DU « LAWFARE »
L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE