28 avril, 2024

CHILI: TROIS CARABINIERS TUÉS DANS UNE EMBUSCADE DANS LE SUD DU PAYS

   [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

LE VÉHICULE INCENDIÉ DES CARABINIERS TUÉS
DANS LA RÉGION DE BIOBIO, LE 27 AVRIL 2024.
PHOTO  CARABINEROS DE CHILE/HANDOUT VIA REUTERS

Chili: trois carabiniers tués dans une embuscade dans le sud du pays / Trois carabiniers ont été tués dans une embuscade dans le sud du pays alors que l’institution policière s’apprêtait à fêter dimanche 28 avril 2024, la date anniversaire de sa création. Le président Gabriel Boric s'est rendu sur place et a décrété trois jours de deuil national. Les faits ont eu lieu dans une région sous tension depuis plusieurs années. [Le directeur général des Carabineros, Ricardo Yáñez, « ad portas » d'une éventuelle démission et formalisation, a reçu un soutien]

RFI

RICARDO YÁÑEZ DIRECTEUR
 GÉNÉRAL DE CARABINIERS

les trois policiers qui ont été tués s'étaient rendus tôt samedi matin dans un secteur rural de la région de Biobio, au sud du Chili, après avoir reçu un appel à l’aide de présumés victimes d’un vol à main armée, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné. Une fois arrivée sur place, la patrouille se serait fait tirer dessus. Selon les premiers éléments de l’enquête, les policiers seraient alors sortis du véhicule, mais les tirs auraient continué jusqu’à ce que les trois hommes tombent à terre. Les assaillants auraient ensuite disposé les corps à l’intérieur de la voiture de police avant de l’incendier.

CHILI : TRIPLE CRIME DES CARABINEROS À CAÑETE

Selon le directeur général des carabiniers, Ricardo Yañez, il s’agirait d’une attaque planifiée. « En 38 ans de service, je n'ai jamais eu connaissance de la mort d'un carabinier et pas seulement d'un, mais de trois assassinés de manière cruelle, le jour de notre anniversaire. Ce n'est pas un accident, ce n'est pas un hasard », s'est indigné Ricardo Yañez.

► À lire aussi :     COLOMBIE : “COUP D’ÉTAT MOU” CONTRE LE PRÉSIDENT PETRO

Le président Gabriel Boric parle lui de délinquants terroristes. « J'assure aux Chiliens et aux Chiliennes qu'il n'y aura pas d'impunité et que nous trouverons les auteurs de ce crime terrible », assure le président chilien, qui a également lancé un appel à l'unité nationale : « Attenter contre les carabiniers c’est attenter contre la Patrie tout entière. Et notre meilleure arme pour combattre ces délinquants, ces personnes impitoyables qui ont commis ce crime horrible, c’est l’unité ! Pour les affronter il ne doit pas y avoir de gauche, ni de droite, c’est le Chili avant tout ! ». En signe d'unité, les commandants de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine se sont rendus dans la ville de Concepción avec M. Boric, ainsi que des parlementaires et le président de la Cour suprême.

► À lire aussi :     ESPAGNE LAWFARE / PEDRO SANCHEZ MENACE DE DÉMISSIONNER APRÈS L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE SA FEMME

[ -Ñ- Cliquez sur la flèche pour visionner la vidéo ]

CAPTURE X DE GABRIEL BORIC FONT

Une attaque non revendiquée

Cet endroit du Chili, dans le sud du pays, est depuis plusieurs années le théâtre de violences. La zone est d’ailleurs placée sous état d’exception depuis deux ans avec des militaires présents dans certains secteurs ruraux jugés sensibles où se mêlent trafic de drogue, trafic de bois, sabotage, mais aussi revendications de communautés mapuches pour la récupération de leurs terres ancestrales. Cette semaine, le gouvernement s'était félicité de la réduction de moitié des actions violentes dans cette zone par rapport au début du mandat du président, en mars 2022.


Pour l’instant, l’attaque contre les trois policiers n’a pas été revendiquée et les assaillants restent introuvables. Suite à l’attaque, des personnalités politiques réclament des mesures encore plus drastiques, comme José Antonio Kast, président du parti d’extrême droite Les Républicains : « Il est temps d’en finir avec la bien-pensance. Le président de la République doit décréter dès maintenant l’état de siège. Il doit convoquer dès maintenant les forces armées et les forces de la police. Mais ce n’est pas tout, il doit aussi destituer son équipe de sécurité ». Le Conseil de sécurité nationale pourrait être convoqué, une possibilité que le président Boric n’a pas écartée.


SUR LE MÊME SUJET :