68 % c'est la part consacrée aux dépenses sociales dans le prochain budget du gouvernement chilien, présenté le 25 octobre. L'amélioration du système de retraite et l'aide aux enfants des plus pauvres sont les deux points forts du programme. Pour doter sonpays du meilleur système de protection sociale d'Amérique latine, comme elle l'a promis, la présidente, Michelle Bachelet bénéficie d'une économie dynamique, avec 6 % de croissance en 2005. Le Monde Article paru dans l'édition du 31.10.06
31 octobre, 2006
Pinochet arrêté pour "séquestration, homicide et torture"
L'ex dictateur chilien Augusto Pinochet a été placé en état d'arrestation pour la quatrième fois en cinq ans lundi 30 octobre 2006. Mais c'est la première fois qu'il est inculpé pour des actes de torture, subis par 23 personnes à la Villa Grimaldi, la prison secrète de la dictature. Il est également mis en cause dans la disparition de 36 personnes et dans un homicide. Le juge Alejandro Solis a demandé l'assignation à résidence du général Pinochet, déjà inculpé dans des affaires financières et criminelles.
30 octobre, 2006
Le général Pinochet arrêté pour tortures
Augusto Pinochet (AP) Seize ans après la fin de la dictature au Chili, le général Pinochet est rattrapé par son passé. L'ex-dictateur chilien a été placé, lundi 30 octobre, en état d'arrestation avec assignation à résidence pour des cas de tortures et des disparitions forcées à la Villa Grimaldi, une prison secrète du régime militaire.La Cour d'appel de Santiago, chargée de ce dossier, a notifié son placement en détention dans sa propriété de La Dehesa, un quartier aisé dans l'est de la capitale chilienne.L'ancien homme fort du Chili avait été inculpé vendredi pour des tortures sur 23 personnes et pour 36 cas de disparitions forcées à la Villa Grimaldi.4e arrestationPlus de 4.500 prisonniers politiques sont passés par ce centre de détention, le principal de la dictature, et 226 n'en sont jamais sortis. La présidente chilienne Michelle Bachelet et sa mère ont été détenues et torturées en janvier 1975 dans cette ancienne maison de repos pour gens aisés située à Santiago.Augusto Pinochet, qui aura 91 ans le 25 novembre, a dirigé d'une main de fer le pays de 1973 à 1990. Depuis 2001, l'ex-dictateur avait déjà été placé en détention - en l'occurence assigné à résidence - à trois reprises avant de recouvrer sa liberté de mouvement quelques jours ou semaines plus tard, moyennant le paiement d'une caution. NOUVELOBS.COM 30.10.06 19:05
28 octobre, 2006
AUGUSTO PINOCHET INCULPÉ POUR DES DISPARITIONS ET DES TORTURES
Le général Pinochet est rattrapé par de nouvelles affaires. Après l'ouverture d'une enquête jeudi sur la présence de lingots d'or à son nom dans une banque de Hongkong, un juge chilien a inculpé, vendredi 27 octobre, l'ancien dictateur pour des disparitions et des tortures sur des prisonniers commises pendant le régime militaire (1973-1990). L'immunité dont jouissait Augusto Pinochet en tant qu'ancien président avait été officiellement levée dans cette affaire le 4 octobre par la Cour suprême du Chili.
Le juge Alejandro Solis a annoncé que la responsabilité de Pinochet était mise en cause pour 36 cas de disparitions, un meurtre et 23 cas de torture, concernant des personnes détenues à la Villa Grimaldi, qui servit de 1973 à 1978 de centre clandestin aux services secrets chiliens. Cette décision pourrait ouvrir la voie à l'arrestation de l'ancien dictateur, selon des sources judiciaires. "Je ne vais pas donner plus de détails avant lundi, où la décision sera notifiée officiellement", a précisé le juge, sans confirmer ou démentir s'il demanderait l'arrestation du général Pinochet. Selon l'agence Reuters, qui cite une source judiciaire, le général Pinochet sera assigné à résidence chez lui à partir de lundi.
Augusto Pinochet, qui aura 91 ans en novembre, a déjà perdu son immunité à plusieurs reprises dans le cadre d'enquêtes sur des disparitions d'opposants survenues pendant la dictature, qui se solda par 3 000 morts et disparus.
DÉMENTI DU GROUPE HSBC DANS L'AFFAIRE DES LINGOTS D'OR
Par ailleurs, une enquête a été ouverte jeudi sur la présence de lingots d'or au nom de l'ex-dictateur dans une banque britannique à Hongkong. Le juge Juan Gonzalez, chargé de cette affaire, a déclaré vendredi "poursuivre ses investigations" malgré le démenti du groupe bancaire, qui a affirmé ne pas détenir cet or, contrairement aux révélations de la presse chilienne, et qualifié de "contrefaçons" les documents accréditant cette information.
Les journaux chiliens El Mercurio et La Nación ont affirmé que Pinochet aurait déposé 9 620 kilos d'or en lingots auprès de la banque HSBC à Hongkong, estimés à plus de 190 millions de dollars (149 millions d'euros). C'est le consultant américain en vente d'or Al Landry qui, selon la presse, aurait révélé l'existence des lingots au gouvernement de Santiago, sur la base de documents reçus d'un vendeur potentiel. "Déterminer comment s'est produit tout cela constituerait également un des buts de l'enquête", a souligné le magistrat chilien, qui souhaiterait identifier les "responsables d'une supposée falsification".
26 octobre, 2006
LE GÉNÉRAL PINOCHET POURRAIT ÊTRE RENVOYÉ DEVANT LA COUR D'ASSISES À PARIS
L'affaire remonte à la plainte déposée en 1998 par les proches d'Alphonse René Chanfreau, Etienne Pesle, Georges Klein et Jean-Yves Claudet. Les trois premiers disparurent au Chili en 1973 ou 1974, tandis que M. Claudet a été enlevé à Buenos Aires en novembre 1975. Le réquisitoire estime qu'il est "suffisamment établi" que les quatre "ont été victimes d'arrestations et de séquestrations arbitraires au sens de la loi pénale française".Alors que la justice française poursuit le général Pinochet pour simple "complicité", un des avocats des familles des victimes, William Bourdon, plaide "pour que soit retenue (sa) responsabilité pénale en sa qualité de chef d'orchestre, instigateur et maître d'oeuvre d'une politique de répression sur tout le territoire chilien, menée par l'ensemble des différents corps de l'armée chilienne, et ce dans des conditions incompatibles avec l'existence d'un acte isolé et qui serait intervenu hors le cadre fixé par M. Augusto Pinochet." Comme la jurisprudence française ne reconnaît pas la responsabilité pénale personnelle du supérieur hiérarchique, Me Bourdon invoque la jurisprudence internationale (tribunaux pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie)
L'or de Pinochet
Plus de 9 tonnes d'or en lingots d'or au nom de l'ex-dictateur Augusto Pinochet ont été découverts dans le coffre d'une banque de Hong Kong, révélait mercredi 25 octobre la presse chilienne. Selon la presse, Augusto Pinochet a déposé 9,620 kilos d'or en lingots auprès de la banque HSBC (Hong Kong and Shanghai Banking Corporation) à Hong Kong, estimés à plus de 190 millions de dollars au cours actuel. Depuis Hong Kong, le groupe bancaire HSBC a annoncé avoir diligenté sa propre enquête sur ces lingots d'or.Enquête au ChiliAu Chili, cette découverte a été confirmée par le chef de la diplomatie Alejandro Foxley. La justice chilienne a ouvert une enquête sur cette affaire jeudi, qu'elle a confiée au juge Juan Gonzalez. Celui-ci a fait savoir que les premières mesures qu'il prendrait seraient de "demander des informations aux institutions correspondantes". Il envisage aussi l'envoi d'un de ses collaborateurs à Hong Kong.Le juge Gonzalez a également pris le relais du juge Carlos Cerda dans l'enquête ouverte il y a deux ans pour enrichissement illicite contre Pinochet. Une centaine de comptes secrets de l'ex-dictateur et sa famille, contenant plus de 27 millions de dollars, avaient été découverts à l'étranger en particulier auprès de la banque Riggs de Washington. En août, la Cour d'appel avait retiré ce dossier au juge Cerda, accusé de partialité par des avocats de la défense du général Pinochet. NOUVELOBS.COM 26.10.06 17:35
Lingots d'or de Pinochet à Hong Kong
La justice chilienne a ouvert jeudi une enquête à la suite de révélations dans la presse sur l'existence de plus de 9 tonnes d'or en lingots au nom de l'ex-dictateur Augusto Pinochet dans le coffre d'une banque de Hong Kong, a-t-on appris de sources officielles à Santiago.
La Cour d'appel de Santiago a demandé au juge Juan Gonzalez d'enquêter sur cette affaire, révélée mercredi par deux journaux et que le chef de la diplomatie Alejandro Foxley a jugé crédible. Ce dernier a indiqué avoir obtenu des informations "qui ne sont pas quelconques".
25 octobre, 2006
LE SOUS-MARIN CARRERA PART VERS LE CHILI
Un sous-marin pour la Malaisie
Jusqu’à 60 jours sans se ravitailler
9.000 (neuf mille) kilos d'or
Le gouvernement chilien a annoncé mercredi avoir été informé de l'existence d'un dépôt de plusieurs millions de dollars au nom de l'ancien dictateur Augusto Pinochet dans une banque à Hong Kong.
"Nous avons reçu des informations il y a quelques jours par le biais d'une de nos missions diplomatiques à l'étranger", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Alejandro Foxley sur les ondes de Radio Cooperativa de Santiago. Il commentait des informations publiées dans deux quotidiens chiliens.
Alejandro Foxley a précisé que ces informations, qui comprennent des photocopies de documents, "ne sont pas encore officielles", mais qu'elles avaient été transférées aux tribunaux qui enquêtent depuis plus de deux ans sur la fortune de Pinochet à l'étranger.
Le général a la retraite Guillermo Garin, porte-parole de l'ancien dictateur, a affirmé ne disposer d'aucune information sur un éventuel dépôt à la banque anglaise HSBC à Hong Kong.
"Ces informations me font rire", a déclaré Garin par téléphone à l'Associated Press. AP
"Je me trouvai hier avec lui et sa famille et on m'a affirmé qu'il n’a jamais possédé un seul gramme d'or […] Le seul or qu'il a en sa possession, c’est celui de son alliance matrimoniale", a ajouté Pablo Rodriguez, avocat de Pinochet...
22 octobre, 2006
DROIT D’ACCÈS À L’INFORMATION
Pour la première fois dans l’histoire, un tribunal international a reconnu l’accès à l’information gouvernementale comme un droit fondamental de la personne. Le 11 octobre 2006, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a confirmé l’existence d’un tel droit dans une affaire opposant le gouvernement chilien et trois militants environnementaux qui tentaient d’obtenir des renseignements sur un projet controversé d’exploitation forestière, selon ce que rapportent l’Initiative Justice de l’Open Society et Access Info Europe.
Ces deux organisations, de même qu’ARTICLE 19, l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS) et le groupe mexicain Liberté de l’information Mexique, Asociación Civil (LIMAC), ont déposé en début d’année un mémoire à titre d’intervenants désintéressés auprès de la cour, dans lequel elles pressent le tribunal de statuer que la Convention américaine relative aux droits de l’homme garantit le droit d’accès à l’information que détiennent les corps publics (voir à http://www.ifex.org/fr/content/view/full/73459/).
Dans sa décision sur l’affaire « Marcel Claude Reyes et autres contre le Chili », la cour a conclu que le Chili avait violé le droit à l’information en négligeant de fournir les renseignements demandés en 1998 au sujet du dossier environnemental de la société Trillium Ltd., une entreprise américaine qui appuie le projet forestier. Les violations par le Chili incluaient également l’absence de loi et d’autres mécanismes efficaces pour garantir le droit de demander et d’obtenir les renseignements que détiennent les corps publics. La cour a ordonné au Chili de rendre publics les renseignements demandés et d’adopter des mesures, juridiques et autres, notamment de la formation pour les responsables publics, afin de garantir un processus efficace de traitement des demandes de renseignements, rapporte Access Info Europe.
« Ce jugement porte sur plus d’un cas dans un seul pays », dit l’Initiative Justice de l’Open Society . « Il crée un précédent que les autres tribunaux et les autres pays devraient suivre. » Les répercussions se feront sentir au-delà des Amériques. Access Info Europe fait remarquer, par exemple, que certains pays d’Europe, comme l’Espagne, la Grèce et l’Italie, n’ont pas de lois garantissant le plein accès à l’information et pourraient maintenant devoir envisager des réformes afin de respecter les normes internationales.
* ARTICLE 19 : http://www.article19.org/pdfs/press/inter-american-court-a19-foi-amicus-brief.pdf
* IPYS : http://www.ipys.org
* Access Info Europe : http://www.access-info.org/
* Open Society Justice Initiative : http://www.justiceinitiative.org/db/resource2?res_id=103448
* Convention américaine relative aux droits de l’homme : http://www.cidh.org/Basicos/basic3.htm
Source : Communiqué de l’IFEX volume 15, n°41Mis en ligne par : Tiny le 22 octobre 2006 @ 09.46.09
SANTIAGO
Plusieurs groupes révolutionnaires latino-américains partisans de la lutte armée vont se réunir au Chili pour un sommet inédit, destiné à "coordonner leur combat" dans le sous-continent.
Ce rassemblement, prévu du 27 au 29 octobre, a été lancé à l'initiative du FPMR (Front Patriotique Manuel Rodriguez), groupe historique chilien qui a combattu la dictature du général Pinochet (1973-1990) avant de déposer les armes au retour de la démocratie.
Baptisé "Projections de la lutte révolutionnaire en Amérique latine", ce sommet réunira des organisations "classiques et historiques" du Chili, Pérou, Colombie, Venezuela, Uruguay et Equateur, a confié à l'AFP le porte-parole du FPMR, Leonardo Tapia.
Pour des "raisons de sécurité", le nom des groupes invités n'a pas été dévoilé, alors que la presse chilienne évoque la présence du mouvement marxiste péruvien Tupac Amaru comme celle des guérillas colombiennes, les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et l'ELN (Armée de libération nationale).
Le texte de présentation du sommet, qui se tiendra dans une enceinte privée, souligne "la nécessité d'unir les forces pour affronter l'impérialisme qui insiste pour perpétuer sa domination et son contrôle sur les peuples".
Le ministre chilien de l'Intérieur Belisario Velasco a indiqué que le gouvernement ne s'opposerait pas à la tenue de cette réunion tant que les participants "se soumettront à la Constitution et la loi chilienne".
Aucun invité ne se verra refuser l'entrée sur le territoire chilien, à l'exception des personnes "effectivement recherchées par la justice", a-t-il souligné
BALTASAR GARZON AUTORISÉ À INTERROGER PINOCHET
La justice chilienne a autorisé le juge espagnol Baltasar Garzon à interroger le général Augusto Pinochet et son épouse Lucia Hiriart dans l'affaire des comptes secrets détenus à l'étranger par l'ancien dictateur, a annoncé samedi le quotidien La Tercera.
Le juge Garzon, connu pour avoir obtenu l'arrestation d'Augusto Pinochet à Londres en 1998 dans le cadre de l'enquête sur les crimes commis sous sa dictature (1973-1990), mène aussi une investigation sur l'origine de fonds secrets, découverts notamment sur un compte de la banque Riggs à Washington.
Selon la Tercera, la Cour suprême du Chili a autorisé le magistrat espagnol à interroger le général Pinochet à propos de transferts de fonds litigieux, effectués par la banque Riggs sur des comptes chiliens en 1998 malgré un embargo international prononcé à la suite de son arrestation à Londres.
Le magistrat a d'ailleurs réclamé, à plusieurs reprises, à la justice chilienne la mise sous séquestre des biens de l'ex-dictateur.
Le général Pinochet a été inculpé pour des délits de fraude fiscale au Chili à la suite de la découverte d'une centaine de comptes bancaires secrets à l'étranger, d'un montant estimé à 27 millions de dollars.
L'existence de ces comptes avait été révélée en juillet 2004 par une commission anti-blanchiment du Sénat américain qui enquêtait sur le financement des groupes terroristes islamistes.
21 octobre, 2006
LA PRÉSIDENTE DU CHILI REVOIT L'ALLEMAGNE DE SES ANNÉES D'EXIL
Le Président s'est montré fier qu’une ancienne élève de son établissement devienne Présidente.
SOUVENIRS DE POTSDAM
L'étudiante avait emménagé dans un immeuble tout neuf à Potsdam, ville mitoyenne de Berlin. Dans ce quartier vivaient une cinquantaine de Chiliens, dont certains sont encore là aujourd'hui. Tel Luis Gonzalez, qui évoquait récemment, dans la Berliner Zeitung, ses souvenirs de la présidente chilienne : "Elle se déplaçait comme une hippie avec ses jeans étroits et ses cheveux longs, elle portait toujours un sac en laine à l'épaule." Michelle Bachelet s'est ensuite mariée et a eu son premier enfant avant de rentrer au Chili.
Durant sa visite officielle, qui devait s'achever vendredi soir, la présidente, âgée de 55 ans, n'est pas retournée à Potsdam. Elle avait revu son quartier il y a quelques années, alors qu'elle était ministre de la défense. Si elle parle encore allemand, elle a préféré l'espagnol, jeudi, lors de ses entretiens avec Angela Merkel, 52 ans. Au menu : la coopération, notamment dans les domaines universitaire, judiciaire et des énergies renouvelables.
"Je trouve très positif (...) que nos deux pays soient dirigés par des femmes. Cela signifie que nos sociétés deviennent plus égalitaires", a commenté Mme Bachelet, classée 17e au palmarès des femmes les plus puissantes du monde, établi en août par le magazine américain Forbes. Mme Merkel y occupe la première place. La chancelière a promis de continuer à soutenir la "démocratie stable" qu'est devenu le Chili.
Compte rendu Antoine Jacob
QUAND SANTIAGO DU CHILI RESSEMBLE AU PARIS DE 1968
Plusieurs similitudes.
1- le mouvement a démarré en mai (de l’année dernière)
2- il y a un cycle manifestations-répression
3- ces derniers jours suite à l’occupation de lycées, plusieurs élèves en ont été exclus (comme à la Sorbonne en 68)...
Mais bon l’histoire ne se répète jamais de la même manière n’est-ce pas ? En plus nous avons au Chili une situation "éducative" beaucoup plus critique qu’en France à cette époque (certains ont d’ailleurs nommé ce moment historique comme "le commencement d’une époque"). Quelqu’un a sous la main un historique succint de mai 68, son déclenchement, les barricades quartier latin... pour le traduire et l’envoyer aux pingouins ?
Presque 370 étudiants ont été arrêtés après des affrontements avec les forces de l’ordre à Santiago, où la grève générale organisée par les élèves a été la plus suivie. Les scènes de camions à eau et de gaz lacrymogène se sont encore répétées.
Des marches, des affrontements et des centaines de détenus : hier on a vécu un nouveau round de la bataille que les étudiants et les carabiniers se livrent, avec quelques interruptions, depuis mai dernier. Mais la grève nationale convoquée par les lycéens n’a pas eu le suivi attendu. Bien que certains des lycées emblématiques du centre de Santiago ont senti l’absence de la majorité des élèves, ce ne fut pas le cas dans d’autres zones du pays.
La journée de mobilisation hier à Santiago et dans d’autres points du pays s’est soldée par presque 370 détenus. Le but de la grève était d’exiger l’application immédiate de mesures pour améliorer l’éducation et mettre en cause la dure répression cette semaine de la part des Carabiniers, qui ont délogé les étudiants des lycées occupés. "Nous justifions les mobilisations parce que si nos établissements ont été occupés, c’était pour agir de manière réellement pacifique", a affirmé la dirigeante étudiante Maria Huerta. "La grève est un ultimatum. C’est pratiquement une menace de ce qui peut arriver si le gouvernement ne s’occupe par du thème", a prévenu pour sa part Maximiliano Mellado, président du Centre d’Élèves du Lycée Manuel Barros Borgoño.
De son côté, le gouvernement a affirmé qu’il continuait à ne pas comprendre l’attitude des étudiants, qu’il a qualifié de "injustifiée". "Il n’y a pas de justification pour perdre les cours, il n’y a pas de justification pour que les étudiants qui veulent étudier s’en trouvent empêchés par des groupes minoritaires qui dans une action violente usurpent leurs lycées", a affirmé la ministre de l’Education, Yasna Provoste. "Ces attitudes ne se justifient pas dans ces moments. Nous avons totalement accompli les engagements que nous avions pris, qui sont de courte portée mais qui signifient une terrible amélioration des conditions de nos étudiants", a-t-elle ajouté.
Dans la capitale, les affrontements principaux entre Carabiniers et étudiants se sont produits à cause de la tentative des "pingouins" de marcher jusqu’aux bureaux du Secrétariat Régional Ministériel d’Education (Seremi). Les forces spéciales ont dispersé environ 500 élèves avec des camions à eau et des gaz lacrymogènes. Les étudiants ont répondu par des pierres et des bombes de peinture contre les véhicules policiers. Le dirigeant Maximiliano Mellado a mis en cause le dispositif déployé pour éviter l’arrivée jusqu’à la Seremi. "C’est dommage que le gouvernement fasse cela, qu’il ordonne aux forces policières de faire ce type de choses, si nous ne faisons rien d’autre que de lutter pour l’éducation. Il n’y a pas eu de destruction, ni de dommage, nous avons seulement marché. L’unique chose qu’ils obtiennent c’est que les étudiants agissent de manière plus radicale", a indiqué Mellado.
Les étudiants ont fait hier les sourds aux demandes du gouvernement. "Nous allons continuer jusqu’aux dernières conséquences", a affirmé la dirigeante étudiante et porte-parole de l’Assemblée de Coordination des Étudiants Secondaires (ACES), Maria Jesús Sanhueza. "Nous n’avons jamais été fermés au dialogue", a-t-elle ajouté sur un ton conciliateur. Avec le mécontentement en raison de la lenteur du travail du Conseil Assesseur et des "ses propositions vagues", Sanhueza a signalé que "un des grands problèmes que nous avons est l’expulsion de nos compagnons". Effectivement, les problèmes pour les "pingouins" se sont multipliés ces derniers jours, puisque maintenant ils risquent non seulement de perdre l’année scolaire ou de voir que les classes s’étendent jusqu’à janvier, mais aussi que plusieurs étudiants soient confrontés à l’annulation de leurs matricules et à l’expulsion de leurs établissements pour le fait de participer aux protestations. Le plus clair exemple de ceci a été celui du maire de Providencia, Cristian Labbé, qui a résolu d’expulser 44 élèves du Lycée Lastarria après qu’ils aient occupé l’établissement.
Le président du Conseil Assesseur pour l’Education, Eduardo García Huidobro, s’est joint aux critiques de la ministre Provoste, en qualifiant les manifestations pingouines de "inconvenantes et sans but clair". "Il y a des choses sur lesquelles on peut faire un ultimatum et d’autres non", a indiqué García Huidobro, en donnant comme exemple les améliorations en infrastructures. "Cela n’a pas de sens de donner un ultimatum de dix jours pour une commission qui a programmé la fin de son travail pour le 11 décembre", a ajouté le président du Conseil mis en place par la présidente Michelle Bachelet après les fortes protestations étudiantes de mai et de juin dernier. Ce Conseil Assesseur doit faire des propositions pour améliorer l’éducation, mais les étudiants, qui participent de l’instance, se plaignent de la lenteur du travail.
Virginia Scardamaglia, Pagina/12 (Argentine), 19 octobre 2006. Traduction : Fab, santelmo@no-log.org
20 octobre, 2006
LES DEUX MÉMOIRES DE LA VILLA GRIMALDI
La Villa Grimaldi s'est soudainement trouvée de nouveau à la une de la presse chilienne cette semaine. Situé dans les environs de Santiago, ce lieu de triste mémoire a servi de centre de détention et de torture pendant la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). À l'époque, plusieurs bâtiments abritaient les personnes arrêtées et interrogées par les membres de la police politique chilienne. Transformée en 'Parc pour la paix' après le retour de la démocratie, la Villa Grimaldi abrite désormais un monument sur lequel sont gravés les noms de 226 personnes qui ont disparu après avoir été transférées dans ce centre. Plus de 4 500 personnes sont passées par la Villa Grimaldi entre 1973 et 1978. Et l'une d'entre elles n'était autre que l'actuelle présidente chilienne Michelle Bachelet. Détenue dans ce camp avec sa mère en 1975, elle est revenue pour la première fois sur ces lieux le 14 octobre.
"Emue, tout en retenant ses larmes, elle a parcouru ce parc dans lequel est conservée la mémoire de l'horreur", rapporte Manuel Délano, correspondant au Chili du quotidien espagnol El País. Il revient sur la douloureuse histoire de celle qui occupe depuis quelques mois la présidence du Chili. "Michelle Bachelet a été torturée, mais elle a toujours dit qu'elle l'avait été moins que d'autres, et qu'elle n'avait pas subi de tortures à l'électricité. Comme elle était alors étudiante en médecine, elle s'occupait dans sa cellule des femmes qui revenaient des séances de torture." Trente ans après, Michelle Bachelet ne parle pratiquement pas de ce qu'elle a pu vivre dans cet endroit. Et elle n'a pas dérogé à cette règle lors de sa récente visite, préférant rendre hommage à toutes les victimes et souligner que les "valeurs humaines ont réussi à venir à bout des actes de folie et de barbarie".
Les responsables de cette horreur se trouvent dans le collimateur de la justice chilienne, qui poursuit plusieurs bourreaux de la Villa Grimaldi. Et, pour la première fois, l'homme qui dirigeait alors le pays d'une main de fer, Augusto Pinochet, a été lui aussi interrogé cette semaine sur plusieurs affaires de violations des droits de l'homme commises dans ce centre. Il a été entendu le 18 octobre pendant une heure par le juge Alejandro Solis, qui lui a notamment demandé s'il était au courant de ce qui se passait dans l'enceinte de la Villa Grimaldi. L'ancien dictateur, qui aura 91 ans le mois prochain, s'est contenté de répondre qu'il ne se souvenait de rien. Une fois de plus, sa mémoire lui joue des tours.
18 octobre, 2006
AUGUSTO PINOCHET AFFIRME NE RIEN SAVOIR DE CE QUI S'EST PASSÉ À LA VILLA GRIMALDI
Augusto Pinochet a été interrogé dans sa villa en banlieue de Santiago par le juge Alejandro Solis en rapport avec 59 cas de tortures et d'enlèvements à la Villa Grimaldi, où ont été emprisonnées et torturées l'actuelle présidente du Chili Michelle Bachelet et sa mère. Cet interrogatoire était préalable à une éventuelle inculpation de l'ancien dictateur, 90 ans, dont l'immunité a été récemment levée dans cette affaire. "À plusieurs reprises il a répondu qu'il ne se souvenait pas des faits sur lesquels on lui posait des questions", a expliqué le juge Solis. "Il a dit qu'il n'était pas responsable de ce que s'était passé et qu'il ne se souvenait même pas des noms des gens".
Toutes les tentatives précédentes de faire juger Pinochet pour crimes contre l'humanité datant de la dictature chilienne (1973-90) ont échoué en raison de l'état de santé de l'ancien dirigeant, qui souffre notamment de démence légère, de diabète et d'arthrite. Les derniers experts mandatés par la justice l'ont jugé apte à comparaître, mais son avocat Pablo Rodriguez a de nouveau affirmé mercredi que son état de santé l'empêchait d'être jugé et de se défendre correctement. Après l'interrogatoire de mercredi, le juge Solis est toutefois libre de l'inculper. "C'est un élément important dans cette affaire qu'il ait répondu aux questions", a affirmé le magistrat. "Le général a coopéré".
Entre 1973 et 1990, environ 4.500 personnes ont été détenues à la Villa Grimaldi, qui servait de lieu de torture et d'exécution dans les premières années de la dictature, selon des rapports officiels. Selon le rapport de la première commission gouvernementale sur les années de dictature, 3.197 personnes ont été tuées pour des raisons politiques entre 1973 et 1990. AP
« LA NUIT DES PUBLIVORES » DÉBARQUE AU CHILI
Importée de France, « La nuit des publivores », 400 spots publicitaires à la file, arrive au Chili. Malheureusement, c'est déjà complet400 spots publicitaires, cinq heures de projection : «La nuit des publivores », spectacle importé de France, n'a pas besoin de pub, puisque toutes les places sont déjà vendues !
Après s’être rendu dans 48 pays et avoir visité près de 160 villes, le concept « Nuit des publivores » vient d'être acheté à Santiago. C’est le deuxième pays d’Amérique latine, après le Mexique où elle fête ses dix ans, atteint par la fièvre de la pub.
Depuis 27 ans
L'inventeur, en 1979, de cette entreprise aussi simple que rentable, le Français Jean-Marie Boursicot, sélectionne chaque année depuis Genève (!) les meilleures publicités du monde, qu'il classe par catégories, toujours différentes. Pour cette année ont aura droit aux "grandes causes", aux "gays dans la pub", à l'"humour au bord de la méditérrannée"... Sans oubier les classiques que l'on retrouve d'une année sur l'autre dans sa sélection (notemment certaines pubs africaines désopilantes). Pour Jean-Marie Boursicot, ce qui attire les spectateurs du monde entier, c’est le "message simple, direct, sans traduction, pour dépasser la barrière des langues et refléter les différentes coutumes des gens tout autour de la planète".
Drôle, choquante, émouvante ou tragique, la publicité croque à merveille l'air du temps. 1.600 fans de "réclame" sont attendus vendredi soir pour cette première édition à Santiago. Ils auront droit à un bonus, avec la diffusion de spots chiliens, qui en matière d'humour ne sont pas en reste !
Vendredi 20 octobre 2006, à 21h
Centre d’événement Casapiedra, Avenida Monseñor de Balaguer 5600, Vitacura. vente par Ticketmaster (c'est complet, mais sait-on jamais !)
Entrée : $10.000
17 octobre, 2006
ÉLOGE DE LA PUBLIPHOBIE
La publiphobie est un état d’esprit, un art de vivre, une protestation sociale et une révolte de l’esprit contre l’infamie. Les notes qui suivent sont quelques coups d’épingle dans la cuirasse du Tyranosaurus publicitaire.
% ATTAC - BRUXELLES
% ATTAC - BRUXELLES |
% ATTAC - BRUXELLES |
% ATTAC - BRUXELLES |
% ATTAC - BRUXELLES |