AP/ Henry Romero
En Colombie, les FARC demandent "au plus tôt" un échange des otages
La guerilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC, a déclaré, dimanche 1er octobre, souhaiter "au plus tôt" un échange humanitaire entre les rebelles détenus et les otages, demandant au gouvernement colombien d'officialiser le retrait de ses troupes de deux municipalités du sud-ouest du pays pour entamer les négociations.
Il s'agit de la première déclaration officielle de la guérilla marxiste après le geste du président colombien Alvaro Uribe qui a accepté jeudi de démilitariser deux municipalités, conformément aux exigences des rebelles. Vendredi, M. Uribe avait réaffirmé être prêt à négocier sur les conditions de la "zone de rencontre", tout en précisant qu'il ne s'agira pas d'un "refuge pour le délit", ni un "camp de récupération militaire pour le terrorisme".
Dans un entretien à l'agence de presse Colprensa, le numero 2 des FARC, Raul Reyes, a demandé que l'échange humanitaire entre les guérilleros et les otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ait lieu "au plus tôt car beaucoup de temps a été perdu". Il a également demandé, dans cet entretien, au président colombien de décréter le retrait effectif des troupes dans les municipalités de Florida et Pradera (sud-ouest), soulignant que la guérilla effectuera une "vérification" de la zone avant d'entamer les négociations.
"NOUS SOMMES PRÊTS"
"On aurait pu éviter tant de morts, tant de souffrance pour les familles et pour eux mêmes, si on avait pris, au cours des quatre dernières années, la décision qui est maintenant annoncée, mais qui n'a pas de décret pour être vérifiée. Pour cela, nous disons : nous sommes prêts", affirme M. Reyes.
La France, la Suisse et l'Espagne avaient déjà proposé, le 13 décembre, la création d'une zone démilitarisée sous contrôle international pour négocier l'échange humanitaire. Les FARC avaient repoussé cette proposition, estimant que la zone démilitarisée de 180 kilomètres carrés accordée par le gouvernement était trop petite.
Les FARC, la plus importante guérilla du pays, réclament la libération de 500 guérilleros emprisonnés contre celle de 58 otages, des personnalités politiques et militaires dont trois Américains et Ingrid Betancourt, 44 ans, ex-candidate à l'élection présidentielle enlevée le 23 février 2002. La guérilla, qui compte environ 17 000 combattants, mène depuis quatre ans des négociations via les médias et l'opinion publique avec le président Uribe, réélu le 28 mai.