31 décembre, 2019

CHILI : APPEL À MANIFESTER POUR UNE «NOUVELLE ANNÉE PLEINE DE DIGNITÉ»

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 L’AMBIANCE RESTAIT FESTIVE QUELQUES 
HEURES AVANT LES DOUZE COUPS DE MINUIT.   
CAPTURE D'ÉCRAN
« Une nouvelle année pleine de dignité » : tel est le souhait évoqué dans un appel à manifester lancé ce mardi pour la nuit de la Saint-Sylvestre sur la Plaza Italia à Santiago, épicentre des protestations qui secouent le Chili depuis octobre.
 «NOUVELLE ANNÉE 
PLEINE DE DIGNITÉ» 
L'incertitude reste entière sur le nombre de personnes qui répondront à l'appel lancé sur les réseaux sociaux, mais la police a déjà annoncé le déploiement de près de 1.000 effectifs des forces de l'ordre autour de l'emblématique place, rebaptisée «Place dignité» par les manifestants. Pour Eleonor, une pharmacienne de 37 ans, ce 31 décembre est l'occasion de célébrer «un pays qui s'est réveillé et qui doit devenir meilleur, avec une nouvelle Constitution et plus de justice sociale». Mais d'autres Chiliens, désemparés face à la persistance des violences dans le centre de la capitale, redoutent qu'elles finissent par avoir de graves conséquences sur l'économie du pays. Selon divers sondages, environ 60% des Chiliens continuent de soutenir le mouvement de contestation sociale qui a éclaté le 18 octobre.


Des forces de l'ordre vont également être déployées à Valparaiso (centre), qui est régulièrement le théâtre, comme la capitale, de violents affrontements avec la police, de pillages et de dégradations, ainsi que «dans tous les lieux où des appels à manifester ont été lancés», selon la police. Dans de nombreuses régions, les célébrations sur la voie publique ont été interdites. À Santiago, le traditionnel spectacle pyrotechnique, suivi de concerts, organisé à proximité du palais présidentiel de La Moneda, et qui attire chaque année quelque 500.000 personnes, a été annulé. Le feu d'artifice de Valparaiso a, lui, été maintenu, mais les bals organisés traditionnellement dans les rues ont été interdits.

Une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale a été le détonateur de cette fronde sociale inédite contre le gouvernement du président Sebastian Piñera. Malgré la suspension de la mesure, le mouvement s'est amplifié, nourri par le ressentiment face aux inégalités sociales. Plus de deux mois après l'éclatement du mouvement, qui a fait 29 morts et des milliers de blessés, les manifestations ont peu à peu marqué le pas dans le pays, mais des affrontements violents entre manifestants les plus radicaux et policiers ont lieu tous les vendredi sur la Plaza Italia. Parmi les mesures annoncées par le gouvernement pour tenter de juguler la crise, figure l'organisation d'un référendum le 26 avril 2020 sur un changement de la Constitution, héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).


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30 décembre, 2019

MORT DU HÉROS DE LA RÉPUBLIQUE DE CUBA HARRY VILLEGAS

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HARRY VILLEGAS TAMAYO, DIT «POMBO»
Harry Villegas Tamayo, dit «Pombo», avait pris part à la révolution bolivienne menée par Ernesto «Che» Guevara, laquelle avait coûté la vie à ce dernier.
LE CHE SA FEMME ALEIDA
ET POMBO EN 1959
L'avenir
L’ancien général de brigade cubain Harry Villegas Tamayo, l’un des cinq survivants de la croisade du guérillero Ernesto «Che» Guevara en Bolivie (1966-1967), est décédé dimanche à La Havane à l’âge de 79 ans, ont rapporté les médias officiels de l’île communiste.

Les cendres du général Villegas, un vétéran des Forces armées révolutionnaires (FAR, l’armée gouvernementale) porteur du titre de héros de la République de Cuba, seront exposées à partir de lundi au «Panthéon des vétérans» du cimetière de Christophe Colomb de la capitale cubaine.

Compagnon du «Che»


Né le 10 mai 1940 dans la ville de Yara (est de Cuba), il avait rejoint très jeune la guérilla révolutionnaire de Fidel Castro dans les montagnes de la Sierra Maestra cubaine, où il a intégré la colonne qui dirigeait en 1959 le médecin argentin Ernesto Guevara dans cette rébellion contre le régime du dictateur Fulgencio Batista.

Après le triomphe de la Révolution sur l’île en 1959, Villegas avait continué à accompagner «Che» Guevara – à la tête de son escorte personnelle – et plus tard en 1965 dans son expédition au Congo pour tenter, sans succès, d’imposer la révolution armée au départ de la province du Sud-Kivu (est).

Il faisait également partie des combattants cubains dépêchés en Bolivie en 1966, où il était devenu «Pombo», l’un des hommes du groupe insurgé placé sous le commandement du «Che» lors de cette expédition révolutionnaire ratée.

Un des cinq survivants


Le Che – de son vrai nom Ernesto Guevara de la Serna – avait été capturé le 8 octobre 1967 à la Higuera, dans la Quebrada (ravin) andine del Yuro et exécuté le lendemain par un soldat bolivien, sur ordre du président René Barrientos Ortuno et de la CIA américaine.

Villegas et quatre autres guérilleros avaient réussi à s’échapper de l’embuscade tendue par l’armée bolivienne et à rejoindre le Chili, avant un retour à Cuba en mars 1968.

L’officier cubain a également fait partie du contingent cubain qui avait, au milieu des années 1970, participé à l’Opération Carlota, le nom de code de l’intervention militaire cubaine en Angola lancée en 1975.

Le portail officiel Cubadebate rappelle que le général Villegas a été membre du Parti communiste – la seule formation politique autorisée sur l’île – et avait occupé les postes de vice-président et de secrétaire exécutif de la Direction nationale de l’Association des combattants de la révolution cubaine.


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AU CHILI, LES « PRIMERA LINEA », TÊTES DE CORTÈGE POUR PROTÉGER LES MANIFESTANTS

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VEILLÉE FUNÈBRE DE MAURICIO FREDES
Depuis le début du soulèvement populaire au Chili, qui perdure depuis le 18 octobre, un nom est sur toutes les lèvres : la « Primera Linea ». Ce groupe de jeunes affronte régulièrement la police lors des manifestations. Souvent habillés en référence à l'univers Marvel, ils affirment vouloir protéger les manifestants. Mais une partie de la population juge leurs méthodes trop violentes.
« PREMIÈRE LIGNE »
DESSIN ALEN LAUZAN
Casques de protection, foulards colorés noués autour du nez et boucliers artisanaux : les membres de la Primera Linea sont très vite reconnaissables sur les images des manifestations qui secouent le Chili, principalement à la Plaza Italia à Santiago, rebaptisée la Plaza de la Dignidad (place de la dignité) par les manifestants.

Ce groupe qui se présente comme « révolutionnaire » et qui s’est formé au fil des manifestations, sans leader, souhaite permettre aux protestataires chiliens d’exercer leur droit de manifester en toute sécurité, en les protégeant contre les violences policières, qui sont monnaie courante au Chili et qui ont fait plus de 2 000 blessés depuis le début de la contestation. Le président chilien Sebastián Piñera avait en effet déclaré, deux semaines après le début des protestations, que le Chili était « en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne ».

Plusieurs scènes d’affrontements entre la police chilienne – les carabineros – et la Primera Linea ont été relayées sur les réseaux sociaux. 



« Épique la Primera Linea vole au secours de l'un des siens ! Comment il lui donne un coup de pied haha »

« Vive la Primera Linea ! Et Vive le Chili ! »



Se tenant, comme son nom l’indique, en tête de cortège, la Primera Linea, composé de jeunes hommes souvent torses nus et de femmes, construisent des barricades de pierres, utilisent des morceaux de taule ou encore des pneus pour empêcher la police d’atteindre les manifestants. Lors des confrontations, ils s’arment de lance-pierres et de bâtons, arrachent des morceaux de bitume pour les utiliser comme projectiles et fabriquent parfois de cocktails molotov pour les lancer sur les policiers. Certains membres sont des « bombers », des hommes et des femmes dont la mission est de noyer les bombes lacrymogènes lancées par les carabineros avec de l’eau mélangé à du bicarbonate de soude, afin de les désamorcer.
Quand tu pensais qu’il ne restait plus de héros au Chili. Que les criminels à cravates faisaient ce qu’ils voulaient. Qu’ils volaient tout, jusqu’à notre eau. Qu’ils avaient réussi à mettre l’un des leurs à La Moneda (le palais présidentiel). Mais il reste encore des héros. Ils apparaissent lorsque nous en avons le plus besoin. Les héros sont toujours en première ligne”

Si vous bénéficiez des anonces du gouvernement de Pinera, souvenez-vous que c'est grâce aux personnes que vous avez critiqué lorsqu'elles ont manifesté et bien sûr grâce à la Primera Linea."

Sur d’autres images, on aperçoit les membres de la Primera Linea avec des lasers verts, tentant d’aveugler les forces de l’ordre. Une technique empruntée aux manifestants de Hong Kong.




« J'ai un toc. Je ne peux pas m'empêcher de mettre cette musique lorsque je vois des vidéos de ce type qui montrent les sabres laser de ces jedis, membres de la Primera Linea. »

Certains internautes n’hésitent pas à décrire les membres du groupe, qui portent parfois des symboles de Captain America, Iron Man ou encore de Spider Man, comme des super-héros et à leur vouer une véritable admiration. Un jeu vidéo à leur effigie a même été mis en ligne le 24 décembre.
CAPTURE D'ÉCRAN
"Pour boire son café en honorant les grands !"

“Quand je serai grand, je serai membre de la Première ligne”, peut-on par exemple lire sur cette affiche.
CAPTURE D'ÉCRAN


« Ils nous permettent de manifester en sécurité »



Leo Vieyra est un manifestant régulier de 43 ans. Il affirme que le groupe a su gagner le soutien de la population au travers de ses actions :

Au départ, les gens étaient influencés par l’image renvoyée par les médias, souvent proches du pouvoir et qui les présentaient comme des casseurs. Mais en participant aux marches, beaucoup ont réalisé qu’ils étaient au contraire indispensables pour qu’on puisse manifester en sécurité. La Primera Linea bloque l’avancée de la police et nous protège de la répression. Ceux que j’ai pu apercevoir faisaient preuve d’un grand courage et d'une bonne organisation lors de leur progression pendant les marches. D’ailleurs plusieurs de ces jeunes font malheureusement partie des blessés et des mutilés.


En effet, depuis le déclenchement de la contestation sociale, le Chili est le théâtre de graves violations des droits humains, selon les rapports de plusieurs organisations. Le dernier en date, publié le lundi 23 décembre par l’Institut national des droits humains (INDH) au Chili, dénombre plus de 347 blessés aux yeux, dont des victimes d’éclatement du globe oculaire et de perte de vision dus à un traumatisme oculaire irréversible. Un rapport de l’ONU dénonce, quant à lui, l’usage de fusils à plomb de manière «indiscriminée et inappropriée » pour disperser des manifestations majoritairement pacifiques. L’enquête des Nations unies soutient que des billes de plomb ont été tirées, dans de nombreux cas, à proximité immédiate des manifestants.


« Pour la population, cela rappelle la répression sous la dictature militaire de Pinochet »



DESSIN LANGER
María Fernanda Barrera Rodríguez est chilienne, chercheuse en sociologie à l’université autonome de Barcelone. Elle explique la sympathie des manifestants à l’égard de la Primera Linea par le souvenir toujours très vivace de la dictature militaire:
« Les témoignages de tortures et de violations des droits rappellent à la population la répression sous la dictature militaire d'Augusto Pinochet (1973 – 1990). Le souvenir de cette époque n’a jamais quitté les esprits et il est réapparu avec force pendant l’état d’urgence et le couvre-feu imposés au début du mouvement, lors desquels l’armée a été déployée. Cela a une valeur symbolique très forte.  »

La protection des manifestants n’est d’ailleurs pas une nouveauté dans les manifestations chiliennes, même si elle n’a jamais été mise en scène de cette manière, notamment à travers les personnages de super héros. Ale Bórquez Bravo, ancienne leader étudiante, ayant participé au mouvement des universités de 2015 et aux récentes manifestations, explique en effet que la popularité de la Primera Linea traduit surtout la généralisation de la violence policière :

Il y a toujours eu une tête de cortège qui protégeait les manifestants au Chili. Car durant les dernières années, toute protestation a été réprimée afin de protéger le fantasme de la démocratie. Face à cela, il y a donc toujours eu des personnes en première ligne face aux forces de l’ordre pour assurer la tenue d’une manifestation pacifique. Sans eux, nous n’aurions obtenu aucun acquis dans le passé, et nous ne serions jamais mobilisés. La brutalité institutionnelle n’est certainement pas apparue au cours de ces derniers mois, seulement elle existait à moindre échelle. Aujourd'hui, cette violence est généralisée car nous sommes plus nombreux à sortir dans la rue.
“On ne peut pas renvoyer dos à dos la violence policière et celle de la Primera Linea”

Toutefois, la légitimité des actions de la Primera Linea ne fait pas l’unanimité. D’aucuns, qu’ils soient favorables au pouvoir en place ou qu’ils se présentent comme non partisans, critiquent le groupe de manière virulente, jugent ses méthodes trop agressives et l’assimilent volontiers aux casseurs. Ils l’accusent notamment d’être à l’origine des nombreux pillages qui ont eu lieu au début du soulèvement.



"Ces hommes sont la véritable première ligne, les autres sont seulement une caricature d'un show tiers-mondiste."

Magdalena Ortega, directrice au centre d’études Idepais, en fait partie. Elle appelle à un arrêt de ce qu’elle qualifie comme une "normalisation de la violence" et à des solutions institutionnelles :

Il faut arrêter ce romantisme qui fait de la Primera Linea des héros qui luttent pour le peuple. En réalité, ces jeunes sont symptomatiques d'une violence qui est devenue quotidienne au Chili. Pour moi, les solutions sont ailleurs : la police doit nécessairement être réformée et nous devons pour cela recourir à des voies institutionnelles.

Un argument qui ne convainc pas la chercheuse María Fernanda Barrera Rodríguez pour qui les deux phénomènes ne sont pas comparables :

Je pense que c’est une erreur de renvoyer dos à dos la violence policière et celle de la Primera Linea. Les policiers sont dotés d’armes supposément non létales mais qui ont mutilé plus de 300 personnes et tué des manifestants. Nous parlons de balles d’un côté et de cuillères en bois et de casseroles de l’autre. Il faudrait plutôt se demander pourquoi des personnes sont prêtes à perdre leurs yeux et même leurs vies en s’exposant dans l’espace public.

Selon le bureau du procureur chilien, 26 manifestants ont été tués au 20 novembre dernier et, dans quatre cas au moins, des agents de l’État sont directement impliqués.Vendredi 27 décembre, lors d'une manifestation, un membre de la Primera Linea est mort après être tombé dans une chambre électrique, dans des circonstances encore méconnues. Côté policier, 94 carabineros ont été blessés lors de cette même journée.



« Les membres de la Primera Linea se réunissent là où est tombé la nuit dernière l'un de leurs membres. »


CAPTURE D'ÉCRAN MEGANOTICIAS

 « CHILI : MANIFESTANT A ÉTÉ ÉCRASÉ PAR DEUX VOITURES DE POLICIERS» 
AVERTISSEMENT : DES IMAGES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ DES SPECTATEURS. 
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Par ailleurs, le parquet a entamé samedi 21 décembre des poursuites contre un policier qui a renversé un manifestant de 20 ans avec son véhicule, comme on peut le voir sur ces images


PHOTO LOS ANGELES TIMES
Les protestataires chiliens dénoncent de fortes inégalités dans ce pays où 1 % de la population détient près d’un tiers des richesses. Ils demandent un meilleur accès à l'éducation et à la santé et critiquent la hausse du coût de la vie dans le pays. C'est d'ailleurs l'augmentation du prix du ticket de métro à Santiago, qui a été le déclencheur du mouvement.

Article écrit par Syrine Attia (@Syrine_Attia)


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    29 décembre, 2019

    CUBA, UNE RÉVOLUTION DE SOIXANTE ANS

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    CUBA. SANTA CLARA. 1959. FIDEL CASTRO PARLANT
    DEVANT LA MAIRIE DE SANTA CLARA, QUI AVAIT ÉTÉ
    RÉCEMMENT LIBÉRÉE PAR ERNESTO CHE GUEVARA.

    PHOTO BURT GLINN
    1er janvier 1959, les « Barbudos », entrent à la Havane. La révolution cubaine est un espoir extraordinaire pour le continent et le Tiers-Monde en cours de décolonisation. Cinq générations après, l'île construit toujours son avenir entre tourisme, préservation du modèle et embargo étasunien. 
    CUBA. 1959. FIDEL CASTO ET CAMILO CIENFUEGOS À
    UN MATCH DE BASEBALL ENTRE LES BARBUDOS ET
    LE DÉPARTEMENT DE LA POLICE NATIONALE.
    PHOTO 
    BOB HENRIQUES
    Cuba s’apprête à fêter soixante-et-un ans de révolution. Le 1er janvier 1959, après trois années de combat dans l’île, les troupes rebelles entrent dans la capitale, La Havane avec en tête Fidel Castro, Ernesto "Ché" Guevara et Camilo Cienfuegos. Le nouvel an est une fête. La veille, le dernier dictateur de l’île Fulgencio Batista s’est enfui. L’île commence sa révolution. 

    CUBA SI


    La réforme agraire est enclenchée, ainsi que l’abolition de toute ségrégation entre Noirs et Blancs. Une campagne gigantesque d’alphabétisation sera menée d’est en ouest, souvent par des jeunes éducateurs à peine sortis du lycée. L’île s’industrialise, grâce au soutien de l’URSS, elle échange son sucre contre le pétrole soviétique.

    Soixante-et-un après, l’île rebelle a vu bouger ses fondations. La fin du bloc socialiste en Europe, dans les années 90, donne lieu à une grande crise sociale, politique, spirituelle, mais aussi économique, dite « la période spéciale ». Cuba doit s'ouvrir au reste du monde pour survivre. Ce seront des années très difficiles pour les Cubains, l'île vivra l'exode de ses habitants et la remise en question de ses valeurs. Terre magnétique, magique, et unique elle fascine autant qu’elle soulève la critique.

    Depuis son « ouverture » au tourisme et aux voyageurs du monde entier, Cuba est devenue une destination aussi spéciale que son histoire. Sa musique résonne en rayonnant une culture unique, qui inspire de nombreux courants. Les médecins cubains ont soigné des milliers de personnes dans le monde, parfois dans des endroits où l’on n’avait jamais vu un médecin. La plus grande île des Antilles cherche sa voie en tentant de garder son indépendance.


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    RÉFORME DES RETRAITES : «LE GOUVERNEMENT ORGANISE LE BORDEL», ACCUSE MARTINEZ DE LA CGT

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    INFO'COM-CGT
    Le secrétaire général de la centrale syndicale dénonce le «pourrissement» alimenté selon lui par l'exécutif.
    PHILIPPE MARTINEZ, SECRÉTAIRE GENERAL DE LA CGT.
    PHOTO GUITTET PASCAL
    Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, accuse le gouvernement d'organiser «le bordel» et de jouer «le pourrissement» du conflit sur la réforme des retraites, au 25e jour d'un mouvement social déjà plus long que celui de 1995.

    PHOTOMONTAGE GUILLAUMETC
    «À l'origine, nous avions encore des réunions prévues en janvier. Mais d'un seul coup, le calendrier s'est accéléré. Ils se sont dit 'on va leur coller les ultimatums pendant les fêtes de Noël'. Emmanuel Macron se veut l'homme du nouveau monde, mais il imite Margaret Thatcher», cingle le dirigeant cégétiste dans un entretien au Journal du Dimanche.

    Pour Philippe Martinez, «les grévistes sont déterminés» à obtenir le retrait du projet de «système universel» de retraite par points voulu par l'exécutif, qu'il juge «individualiste». «Il y a une vraie colère. Bien sûr, 24 jours sans être payé, c'est dur. Mais ce conflit est le reflet de deux ans et demi de souffrance», fait valoir le numéro un de la CGT, «surpris de la solidarité qui se manifeste», notamment à travers des cagnottes de soutien.


    26 décembre, 2019

    CHILI : 245 MAISONS RAVAGÉES PAR UN INCENDIE À VALPARAISO

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    PHOTO RAUL ZAMORA / AFP
    Un incendie qui ravageait depuis mardi les hauteurs de la ville touristique chilienne de Valparaiso (dans le centre du pays) a détruit totalement ou partiellement 245 maisons, laissé près de 2 000 personnes sans électricité et blessé douze pompiers, a annoncé mercredi 25 décembre le gouvernement chilien.
    « GIGANTESQUE INCENDIE À VALPARAISO AU CHILI » 
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    L’incendie a dévasté 150 hectares sur les collines de Rocuant et San Roque, et 200 habitations ont été «touchées par le feu » à des degrés divers, selon un communiqué du ministre de l’intérieur, Gonzalo Blumel. Les dégâts « restent à évaluer » précisément, a-t-il ajouté.

    « Nous avons progressé dans la maîtrise (du feu), néanmoins l’incendie n’est pas sous contrôle », a-t-il précisé. « L’incendie est de faible intensité », a expliqué mercredi soir l’administration forestière nationale.

    Une région en proie aux incendies


    PHOTO RODRIGO GARRIDO / REUTERS
    Le feu était parti mardi de pâturages et bosquets, avant de se propager rapidement aux maisons, faites de bois et de tôle. Devant son avancée, la police, les pompiers et l’armée ont évacué des dizaines de familles qui s’apprêtaient à célébrer Noël. Certaines d’entre elles ont passé la nuit dans des hébergements d’urgence.

    « Douze pompiers volontaires ont été blessés, et 1 715 foyers restent sans électricité dans la région », a annoncé le Bureau national des situations d’urgence (Onemi).

    Un autre incendie, plus circonscrit, a touché neuf hectares de végétation dans la même zone, selon l’Onemi. Une enquête a été ouverte sur les causes des deux incendies, qui mobilisent douze unités de pompiers, des militaires, sept avions-citernes et onze hélicoptères, toujours selon l’Onemi.


    La région est régulièrement en proie à des feux spectaculaires. En janvier 2017, un incendie avait ravagé une centaine d’habitations sur les collines de Valaparaiso, et fait plusieurs blessés.


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    25 décembre, 2019

    CHILI: PRÈS DE 150 MAISONS DÉTRUITES PAR UN INCENDIE À VALPARAISO

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    UN INCENDIE RAVAGE DEPUIS MARDI LES HAUTEURS DE 
    LA VILLE TOURISTIQUE CHILIENNE DE VALPARAISO. 
    PHOTO REUTERS/RODRIGO GARRIDO  
    Un incendie ravage depuis mardi les hauteurs de la ville touristique chilienne de Valparaiso (ouest), et a détruit 150 maisons, laissé près de 2.000 personnes sans électricité et blessé 12 pompiers.
     PHOTO RODRIGO GARRIDO
    Un incendie ravage depuis mardi les hauteurs de la ville touristique chilienne de Valparaiso (ouest), et a détruit 150 maisons, laissé près de 2.000 personnes sans électricité et blessé 12 pompiers, a annoncé mercredi le gouvernement chilien. L'incendie a touché les collines de Rocuant et San Roque, et au lendemain de son déclenchement, "150 maisons ont été détruites" et "150 hectares touchés", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gonzalo Blumel, dans un communiqué. "Nous avons progressé dans la maîtrise (du feu), néanmoins l'incendie n'est pas sous contrôle", a-t-il ajouté.

    Le sinistre s'est déclenché mardi au milieu des pâturages et bosquets, avant de se propager rapidement aux maisons, faites de bois et de tôle. Devant l'avancée du feu, la police, les pompiers et l'armée ont évacué des dizaines de familles qui s'apprêtaient à célébrer Noël. Certaines d'entre elles ont passé la nuit dans des hébergements d'urgence. "Douze pompiers volontaires ont été blessés, et 1.715 foyers restent sans électricité dans la région", a annoncé le Bureau national des situations d'urgence (Onemi). Un autre incendie, plus circonscrit, a lui touché 9 hectares de végétation dans cette zone, selon l'Onemi.

    Une enquête a été ouverte sur les causes des deux incendies, qui mobilisent 12 unités de pompiers, des militaires, sept avions citernes et onze hélicoptères, toujours selon l'Onemi.

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    24 décembre, 2019

    CHILI : UN NOUVEAU RAPPORT ACCABLANT DÉNONCE DE « GRAVES VIOLATIONS » DES DROITS HUMAINS


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    SANTIAGO (CHILI). LE 10 DÉCEMBRE 2019. RASSEMBLEMENT ORGANISÉ
    POUR DÉNONCER LES VIOLENCES POLICIÈRES PERPÉTRÉES
    LORS DES MANIFESTATIONS ANTIGOUVERNEMENT.
    PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP 
    Au total, 26 personnes ont trouvé la mort dans les manifestations et affrontements avec la police accusée de pratiquer la torture et d'autres traitements cruels.
    MANIFESTANT FACE À UN POLICIER 
     LE 20 DÉCEMBRE 2019.
    PHOTO GETTY IMAGES/AFP
    Les droits humains des manifestants chiliens sont victimes de "graves violations". C'est le constat que dresse, ce lundi, l'Institut national de droits humains (INDH), un organisme indépendant, à la suite d'autres rapports allant dans le même sens.  

    "Les droits à la vie et à l'intégrité physique et psychique ont subi de graves violations", écrit l'organisme qui s'est penché sur les manifestations qui ont récemment secoué le Chili. "Il y a répétition de comportements tels que l'utilisation aveugle d'armes à feu, le déshabillage dans les unités de police, la torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et le recours aveugle à la force contre des manifestants pacifiques", détaille-t-il. 

    26 victimes dans les manifestations


    Des faits accablants qui, selon l'INDH, s'expliqueraient par "l'autonomie indue" dont jouirait la police depuis le retour de la démocratie dans ce pays sud-américain. 

    Depuis le début du mouvement de protestation, le 18 octobre au Chili, 26 personnes sont décédées à la suite de manifestations massives, d'affrontements avec la police, de pillages et d'attaques contre des commerces et d'autres secteurs d'activité, selon un chiffre du parquet national. L'INDH souligne aussi que "le nombre le plus élevé de décès et la proportion de lésions oculaires et autres blessures" s'est produit pendant la période de l'état d'urgence, qui a duré neuf jours après le début du mouvement social. 

    Une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale a été le détonateur de cette fronde sociale inédite contre le gouvernement du président Sebastián Piñera. Malgré la suspension de la mesure, le mouvement s'est amplifié, nourri par le ressentiment face aux inégalités sociales. 

     476 plaintes pour torture


    Le texte de l'INDH se trouve dans le droit fil des rapports publiés par d'autres organisations de défense des droits humains comme Amnesty International, le Haut-commissariat aux droits humains de l'ONU ou encore Human Rights Watch.


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