31 décembre, 2019

CHILI : APPEL À MANIFESTER POUR UNE «NOUVELLE ANNÉE PLEINE DE DIGNITÉ»

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 L’AMBIANCE RESTAIT FESTIVE QUELQUES 
HEURES AVANT LES DOUZE COUPS DE MINUIT.   
CAPTURE D'ÉCRAN
« Une nouvelle année pleine de dignité » : tel est le souhait évoqué dans un appel à manifester lancé ce mardi pour la nuit de la Saint-Sylvestre sur la Plaza Italia à Santiago, épicentre des protestations qui secouent le Chili depuis octobre.
 «NOUVELLE ANNÉE 
PLEINE DE DIGNITÉ» 
L'incertitude reste entière sur le nombre de personnes qui répondront à l'appel lancé sur les réseaux sociaux, mais la police a déjà annoncé le déploiement de près de 1.000 effectifs des forces de l'ordre autour de l'emblématique place, rebaptisée «Place dignité» par les manifestants. Pour Eleonor, une pharmacienne de 37 ans, ce 31 décembre est l'occasion de célébrer «un pays qui s'est réveillé et qui doit devenir meilleur, avec une nouvelle Constitution et plus de justice sociale». Mais d'autres Chiliens, désemparés face à la persistance des violences dans le centre de la capitale, redoutent qu'elles finissent par avoir de graves conséquences sur l'économie du pays. Selon divers sondages, environ 60% des Chiliens continuent de soutenir le mouvement de contestation sociale qui a éclaté le 18 octobre.


Des forces de l'ordre vont également être déployées à Valparaiso (centre), qui est régulièrement le théâtre, comme la capitale, de violents affrontements avec la police, de pillages et de dégradations, ainsi que «dans tous les lieux où des appels à manifester ont été lancés», selon la police. Dans de nombreuses régions, les célébrations sur la voie publique ont été interdites. À Santiago, le traditionnel spectacle pyrotechnique, suivi de concerts, organisé à proximité du palais présidentiel de La Moneda, et qui attire chaque année quelque 500.000 personnes, a été annulé. Le feu d'artifice de Valparaiso a, lui, été maintenu, mais les bals organisés traditionnellement dans les rues ont été interdits.

Une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale a été le détonateur de cette fronde sociale inédite contre le gouvernement du président Sebastian Piñera. Malgré la suspension de la mesure, le mouvement s'est amplifié, nourri par le ressentiment face aux inégalités sociales. Plus de deux mois après l'éclatement du mouvement, qui a fait 29 morts et des milliers de blessés, les manifestations ont peu à peu marqué le pas dans le pays, mais des affrontements violents entre manifestants les plus radicaux et policiers ont lieu tous les vendredi sur la Plaza Italia. Parmi les mesures annoncées par le gouvernement pour tenter de juguler la crise, figure l'organisation d'un référendum le 26 avril 2020 sur un changement de la Constitution, héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).


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