30 juillet, 2007

UN TORTIONNAIRE EN FUITE TENTE DE VENDRE UNE INTERVIEW À LA TÉLÉ CHILIENNE


Le fugitif Raúl Iturriaga est bien vivant, et très probablement au Chili. Celui qui ne s'est pas présenté à la justice chilienne après avoir été condamné à cinq ans de réclusion pour la disparition d'un militant de gauche pendant la dictature de Pinochet aurait proposé à la chaîne publique TVN un entretien exclusif. Mais à condition que TVN allonge les billets, puisqu'il a fixé le prix de son intervention à 6000 euros! Une transaction que TVN a refusée, n'ayant pas pour habitude de payer ses sources.

Par Thomas Huchon (Journaliste) 22H47 30/07/2007

La chaîne a été contactée la semaine dernière par un militaire à la retraite, proche du fugitif, se disant capable de les mettre en contact. Cette information vient accréditer la thèse partagée par de nombreux défenseurs des droits de l'homme, selon laquelle Iturriaga aurait bénéficié d'appuis au sein des associations de militaires à la retraite pour s'enfuir. Une hypothèse alors farouchement démentie par le chef de l'armée chilienne.

Cette affaire pourrait avoir d'autres conséquences au sein de l'institution militaire. Depuis la fin de la dictature (1990), tous les militaires chiliens se voient prélever sur leurs salaires un pourcentage destiné à alimenter une caisse permettant de financer la défense des militaires poursuivis par la justice. Si l'idée d'une solidarité corporatiste ne semble pas a priori mauvaise, dans les faits, tous les soldats chiliens payent la défense des tortionnaires du régime de Pinochet. Une situation inconfortable et paradoxale dans un pays où les plaies nées de la répression politique sont encores ouvertes. L'armée a déclaré réfléchir à une "modification" de ce prélèvement. Il en est grand temps en effet.

Allende 100 ans, 1000 rêves pour le Chili


100 ans pour Salvador Allende, 1000 rêves pour le Chili


"100 ans, 1000 rêves".

C'est avec ce slogan que la Fondation Salvador Allende a donné mercredi, lors d'une cérémonie à ciel ouvert, le coup d'envoi des célébrations qui doivent mener au 100e anniversaire de la naissance de l'ex-Président chilien, le 26 juin 2008.
Pendant un an, vont se succéder des expositions d'art contemporain, un grand concert réunissant des artistes du monde entier, un colloque sur le "socialisme du XXIe siècle", ou encore la création d'un "Mur des Rêves", composé de vœux anonymes inscrits sur des petits papiers de couleur. Première étape de cette année de commémoration, la cérémonie rassemblait devant la
Moneda, le Palais présidentiel chilien, plusieurs centaines d'anonymes, des artistes, mais aussi des membres du gouvernement de Michelle Bachelet, ainsi que d'anciens collaborateurs d'Allende.
Après avoir écouté le chanteur Miguel Garcia et sa chanson "Lentes de Allende" (les lunettes d'Allende), le public a regardé la député socialiste, fille du mandataire défunt,
Isabel Allende, et des enfants des quartiers pauvres qui l'accompagnaient retirer le drap qui cachait la sculpture de l'artiste chilien Carlos Altamirano. Cette œuvre de plus de 2,5 m de haut, et 5 m de long, placée pour l'occasion face à la Moneda, représente les lunettes de Salvador Allende.
Les lunettes brisées du 11 septembre 1973
Une symbolique forte, puisque cette paire de lunettes brisée est le seul objet lui appartenant retrouvé dans les ruines du Palais présidentiel après le bombardement des sbires de Pinochet, le 11 septembre 1973.
"Cette œuvre, qui n'a pas de nom, puisque l'artiste n'a pas voulu la nommer, représente le "Nunca más!" (Jamais plus!). Jamais plus de dictature, jamais plus de violations des droits de l'Homme. Et jamais plus le sacrifice d'un Président qui fut loyal envers son peuple" a déclaré Isabel Allende dans son discours. Un travail de mémoire qui lui tient à cœur, comme elle l'a expliqué à Rue89, dans un français parfait "mais qu'elle ne pratique pas assez".

27 juillet, 2007

LES EMPOISONNEURS

EUGENIO BERRIOS

Eugenio Berrios, le spécialiste chilien des poisons, a été l'un des artisans des basses oeuvres de la dictature de Pinochet. Il en a aussi été l'ultime victime, le pouvoir chilien redoutant qu'il lais...

Par LAMIA OUALALOU

eugenio Berrios, le spécialiste chilien des poisons, a été l'un des artisans des basses oeuvres de la dictature de Pinochet. Il en a aussi été l'ultime victime, le pouvoir chilien redoutant qu'il laisse échapper des secrets compromettants.

EN AVRIL 1995, lorsque deux pêcheurs découvrent, sur la plage uruguayenne d'El Pinar, à 25 kilomètres de Montevideo, les restes d'un homme à moitié enterré, ils pensent d'abord à un règlement de comptes. Le cadavre a les mains coupées, et trois balles dans le corps, deux dans la tête, une dans la poitrine. Sans le savoir, les pêcheurs viennent de déterrer un véritable secret d'État, replongeant l'Amérique latine dans le passé noir des dictatures. Car l'autopsie révèle qu'il s'agit d'Eugenio Berrios, le spécialiste chilien des poisons, aux ordres de la junte militaire du général Augusto Pinochet. En 1995, la démocratie est rétablie au Chili, mais l'ex-dictateur, maître de Santiago pendant dix-sept ans, est toujours à la tête de l'armée. D'Eugenio Berrios, on ne sait plus rien. On le dit en cavale en Italie. Pourtant, la justice chilienne a lancé un mandat d'arrêt international contre celui qu'elle considère responsable de la mort de plusieurs militants de gauche. Pour sa femme, Gladys, la découverte macabre vient confirmer une certitude : c'est Pinochet lui-même qui a ordonné la mort de son ancien employé.

La carrière d'Eugenio Berrios coïncide avec l'histoire de la dictature. Né en 1947, le jeune homme a 20 ans à la fin des années 1960, dans un Chili en pleine ébullition politique. Passionné de sciences, il commence à étudier la chimie à l'université de Concepcion et se rapproche, par curiosité, du Mouvement de gauche révolutionnaire (MIR) jusqu'à être rejeté par l'une de ses militantes, dont il convoitait les faveurs. Humilié, le brillant garçon quitte la ville, pour terminer son cursus à l'université du Chili, à Santiago. Il y rencontre un certain Michael Townley, un Américano-Chilien qui deviendra très vite son ami. Tous deux ont en commun une haine viscérale du communisme et une amitié pour les réseaux nazis installés au Chili depuis la Seconde Guerre mondiale. En 1970, ils ont assisté avec effroi à la victoire à l'élection présidentielle du leader de l'Unité populaire, Salvador Allende, avant de rejoindre le parti d'extrême droite Patrie et Liberté. Le 11 septembre 1973, ils fêtent le coup d'État organisé par le général Pinochet, et c'est tout naturellement que Michael Townley, un fou d'électronique, propose en 1974 au génie de la chimie Eugenio Berrios d'intégrer, comme lui, les services secrets de la junte, la Dina. Hermes sera son nom de guerre.

La Colonie Dignidad, enclave de l'horreur

Le régime a deux obsessions : s'équiper en armes non conventionnelles dans l'éventualité d'une guerre avec les pays voisins - les tensions avec le Pérou, l'Argentine et la Bolivie sont récurrentes - et en finir avec les opposants à Pinochet, sur le territoire chilien comme à l'étranger. Pour mener à bien ce projet, la Dina a mis en place le plan Andrea. L'équipe infernale se constitue : Townley rapporte d'Europe et des États-Unis bacilles et ingrédients chimiques, Berrios les transforme en armes. Le laboratoire est installé dans la maison du couple Townley, via Naranja, à Santiago. L'apprenti sorcier parvient à y fabriquer du gaz sarin, un poison capable de décimer des populations entières ou, administré à petites doses à une personne, de simuler une crise cardiaque en s'attaquant au système nerveux.

Le jeune biochimiste commence par tester ses produits sur des chiens, des ânes, et bientôt des humains. Ses expériences ont probablement lieu dans la Colonie Dignidad, propriété coupée du monde dirigée par un ancien brancardier de la Wehrmacht, le docteur Paul Schaeffer. Proche du régime - Pinochet qualifiait la colonie de « paradis d'ordre et de propreté » -, Paul Schaeffer accueille volontiers sur ses terres les prisonniers politiques destinés à être torturés puis éliminés. Eugenio Berrios peut travailler en toute discrétion. Et ses produits s'avèrent efficaces. En avril 1976, grâce à ses inventions, le régime élimine l'Espagnol Carmelo Soria, employé de l'antenne économique de l'ONU installée à Santiago. Séquestré par un agent de la Dina, le fonctionnaire est conduit chez Michael Townley, où il est torturé, puis empoisonné. Sept mois plus tard, c'est à l'avocat Renato Leon de succomber à une injection. Administrateur de biens, il avait eu le mauvais goût de s'opposer à l'expropriation, par l'État chilien, de maisons appartenant à des opposants au régime assassinés. L'autopsie a conclu à une « intoxication aiguë ».

Déjà responsable, en 1974, de l'assassinat, à Buenos Aires, du général Carlos Prats, un officier resté fidèle au régime d'Allende, Michael Townley envisage de recourir aux services de son ami pour supprimer un autre grand adversaire au régime, l'ex-ministre de la Défense Orlando Letelier, réfugié à Washington. Hermes est chargé d'introduire dans un flacon de Chanel N° 5 une substance mortelle censée provoquer une crise cardiaque chez le militant en exil. Une jeune femme devra par la suite séduire Letelier pour lui faire respirer ce parfum. Au dernier moment, Townley juge le plan trop compliqué et revient à une tactique moins subtile, mais plus efficace : la voiture piégée. Le 21 septembre 1976, une bombe tue Letelier en plein quartier des ambassades de Washington. Michael Townley et son patron Manuel Contreras, le chef de la Dina, ont fait une grossière erreur. Même sympathisante du régime de Pinochet, l'Administration américaine ne peut tolérer l'organisation d'attentats sur son territoire ni l'assassinat de citoyens américains. En 1978, Santiago doit accepter d'extrader Michael Townley vers les États-Unis.

Privé de son ami et de son ancien laboratoire, Berrios ne prend pas pour autant sa retraite. Travaillant désormais pour le compte du Complexe chimique de l'armée, le chercheur plein d'imagination multiplie les assassinats - dont celui, en 1978, de Manuel Leyton, un jeune agent de la Dina qui avait désobéi aux ordres - et se consacre à l'étude de la toxine botulique. Le 7 décembre 1981, une ONG dénonce l'état de santé de sept détenus de la prison publique de Santiago : cinq d'entre eux, prisonniers politiques, ont reçu comme à l'accoutumée un repas envoyé par leurs familles et l'ont partagé avec deux prisonniers de droit commun. Ces derniers succombent alors que les intéressés, après plusieurs semaines de lutte, survivent. Appelés à leur chevet, les médecins font un diagnostic incroyable, les prisonniers souffrent de botulisme, une maladie éradiquée depuis plusieurs décennies au Chili.« Les prisonniers politiques ont probablement été utilisés comme cobayes par Eugenio Berrios, qui avait un objectif plus ambitieux : la clinique Santa Maria », estime Patricia Verdugo, auteur de plusieurs livres sur les années de la dictature.

C'est dans cette clinique qu'était en effet hospitalisé l'ex-président Eduardo Frei Montalva, pour une opération de routine. En 1981, l'ancien chef d'État chrétien-démocrate, prédécesseur de Salvador Allende à la tête de l'État, est devenu le leader de l'opposition contre Pinochet. Alors que le dictateur s'apprête à organiser un référendum sur son maintien au pouvoir, Eduardo Frei Montalva rejoint les partisans du non. Les plus fameux sont bannis du pays. Mais le régime n'ose pas en faire de même avec Eduardo Frei, très respecté à l'étranger. Âgé de 71 ans, l'ex-chef d'État est rapidement autorisé à regagner son domicile après l'opération, mais son état se détériore très vite. Malgré deux nouvelles opérations et des antibiotiques venus d'Europe et des États-Unis, les médecins sont incapables de faire face à une incompréhensible infection généralisée, et Eduardo Frei meurt le 22 janvier 1982, officiellement d'une « maladie nosocomiale ». Une disparition opportune pour le gouvernement.

L'homme qui en savait trop et parlait beaucoup...

Pendant toutes ces années, Hermes ne se contente pas de plaire à ses patrons de la Dina. Ce fêtard au goût prononcé pour l'alcool et les drogues veut aussi faire fortune. Il tente d'exploiter ses travaux de jeunesse sur la boldine, une substance qui aurait le pouvoir de camoufler l'odeur de cocaïne. Une aubaine pour les trafiquants. Mais le chimiste n'a aucun talent pour les affaires, il multiplie les mauvais coups et plonge dans une situation financière préoccupante.

En 1989, quand, à l'issue d'un nouveau référendum, Pinochet accepte enfin de se retirer du pouvoir, Eugenio Berrios fait partie des personnes suivies de près par l'armée. Son penchant pour la boisson et son caractère instable pourraient l'inciter à trop en dire. Justement, un juge s'apprête à l'interroger sur l'assassinat d'Orlando Letelier à Washington. Pour l'armée et la police chiliennes, plus loyales à Pinochet qu'au président démocrate-chrétien Patricio Alwyn, élu en 1990, il devient impératif d'exfiltrer l'ex-agent.

En novembre 1991, Berrios est conduit en Uruguay via l'Argentine. Bien que formellement libre, il est soumis à la surveillance de deux officiers uruguayens. À Montevideo, les autorités font mine de ne pas s'apercevoir de sa présence, malgré le mandat déposé auprès d'Interpol. L'ambassade chilienne à Montevideo fait de même.

En 1992, lorsque l'ancien agent de la Dina fait part de son désir de rentrer au pays, quitte à affronter la justice, il est enfermé dans une villa à cinquante kilomètres de Montevideo. Désormais sans illusion sur ses anciens patrons, il s'enfuit et se réfugie, le 15 novembre 1992, dans le commissariat de police de la station balnéaire de Parque del Plata, où il fait une déclaration solennelle : « Je m'appelle Eugenio Berrios, citoyen chilien, biochimiste de profession. Je suis séquestré par l'armée uruguayenne et chilienne depuis plusieurs jours. Je suis arrivé en Uruguay avec une fausse identité et aidé par les militaires chiliens, argentins et uruguayens pour fuir des poursuites de la justice chilienne. » Malgré sa bonne volonté, le commissaire ne parvient pas à le protéger et des militaires uruguayens l'emmènent. C'est la dernière fois qu'on verra Eugenio Berrios vivant.

En 1995, la découverte du cadavre provoque un véritable scandale. C'est la preuve que malgré le rétablissement de la démocratie dans les deux pays, le plan Condor, qui organisait la collaboration entre les dictatures pour supprimer leurs opposants, est toujours en place. Selon le rapport d'autopsie effectué, Hermes a été assassiné à l'aide de deux armes, une chilienne et une uruguayenne. Le sceau d'un pacte de silence entre les services secrets des deux pays.

Canada - Chili accord de cartographie

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Le nouveau gouvernement du Canada renforce les liens avec le Chili par un accord de cartographie

SANTIAGO - Le ministre des Ressources naturelles, l'honorable Gary Lunn, et le ministre de la Propriété nationale du Chili, l'honorable Romy Schmidt, ont signé un protocole d'entente sur le développement des connaissances géospatiales dans les deux pays. Ce protocole d'entente facilitera l'utilisation des outils géospatiaux comme la télédétection et l'imagerie satellite pour planifier le développement urbain, les réseaux routiers et les projets environnementaux.

« L'annonce d'aujourd'hui est un autre exemple des mesures concrètes que prend le nouveau gouvernement du Canada pour relancer et développer l'engagement politico-économique du Canada dans les Amériques, de dire M. Lunn. Cet accord de cartographie renforcera le développement durable des ressources naturelles aussi bien du Canada que du Chili. Au cours des quelques prochaines années, nous utiliserons les technologies innovatrices et le savoir-faire spécialisé d'entreprises canadiennes pour aider le Chili à développer son système d'information territoriale. »

Grâce à l'accord, il sera plus facile pour le Chili d'utiliser l'expertise et les modèles canadiens de l'infrastructure de données géospatiales (IDG) du Canada pour développer son propre système national d'information territoriale et sa propre IDG. Les deux pays profiteront des systèmes améliorés pour soutenir la planification du développement durable dans les domaines du zonage, des transports, de l'agriculture, de la foresterie, de la mise en valeur des minéraux et des changements climatiques.

Ce partenariat est issu du savoir-faire de RNCan en matière de gestion de l'information géographique et de géomatique. It fait progresser l'engagement du gouvernement du Canada en faveur du savoir, de l'innovation et de la productivité dans les secteurs des ressources naturelles.

La visite du ministre Lunn au Chili fait partie intégrante de la résolution du gouvernement de jouer un rôle plus important dans les Antilles et les Amériques par l'accroissement des relations de commerce et d'investissement et la construction de solides économies durables.

26 juillet, 2007

L’AUMÔNIER TORTIONNAIRE FACE À LA JUSTICE ARGENTINE

«CESSONS DE REMUER LE PASSÉ. IL EST TEMPS QUE
TOUS LES ARGENTINS SE DONNENT LA MAIN ET
LAISSENT CICATRISER LES VIEILLES BLESSURES !»
DESSINS DE LANGER PARU DANS CLARÍN DE (BUENOS AIRES)
Depuis l’arrivée au pouvoir, de Néstor Kirchner en mai 2003, l’Argentine a retrouvé la mémoire de ses années les plus noires, et décidé d’en finir avec l’impunité dont bénéficiaient ses tortionnaires en uniforme. Alors que la Cour suprême vient de déclarer «inconstitutionnelle» les grâces accordées en 1989 par l’ancien président Carlos Menem aux responsables de la dictature accusés de crime contre l’humanité, le procès d’un aumônier de la police pendant les gouvernements militaires entre 1976 et 1983 bouleverse l’opinion publique. Le père Christian von Wernich, âgé de 69 ans, est accusé de complicité pour 42 enlèvements, 31 cas de torture et 7 assassinats. Depuis le début de son procès, le 5 juillet, il a toujours nié les charges qui pèsent contre lui, et s’est refusé à s’exprimer devant le tribunal de La Plata, ville universitaire à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Buenos Aires et capitale de la province du même nom.

«Goupillon». 

Pour la première fois, un prêtre est jugé pour des crimes perpétrés pendant la dictature et, derrière lui, c’est la collusion de la hiérarchie de l’Eglise catholique argentine avec les forces armées qui est mise en lumière par la justice. «Même si tous les membres du clergé catholique n’étaient pas favorables à la dictature, l’Eglise en tant qu’institution était clairement alignée avec les militaires dans la défense de la société occidentale chrétienne. Christian von Wernich n’est pas une exception dans cette alliance du sabre et du goupillon, puisque de 20 à 30 curés auraient été vus dans les camps de concentration argentins. Mais il est le symbole de la complicité silencieuse de la hiérarchie catholique avec les juntes militaires qui se sont succédé au pouvoir», souligne Hernán Brienza, le journaliste qui a retrouvé le père von Wernich au Chili en avril 2003, et lui a consacré un livre. En 2007, l’Argentine reste catholique, comme le stipule l’article 2 de la Constitution nationale (1), et militaire, avec un aumônier des forces armées nommé par le pape.

Près d’une centaine de témoins sont attendus à la barre jusqu’au verdict, prévu en septembre. Leurs histoires sont épouvantables. L’aumônier a utilisé son sacerdoce pour s’attirer la confiance des prisonniers et leur soutirer des renseignements en leur promettant qu’ils éviteraient ainsi la torture. «Vous imaginez dans ces moments de terreur et de douleur ce que peut représenter un prêtre ? C’est comme si Dieu en personne venait vous tendre la main quand, en fait, c’est le diable qui est là», témoignait le 12 juillet Julio Miralles, enlevé en juin 1977 avec son frère son père et sa mère, tous torturés puis finalement libérés quatorze mois plus tard par les forces armées argentines prétextant une «erreur». Dans la salle du tribunal, le curé, en civil, protégé par un gilet pare-balles et abrité derrière une vitre blindée, reste impassible. Au dehors, les organisations des droits de l’homme et quelques membres des familles des 30 000 disparus de la dictature s’époumonent : «Assassin, assassin.»

«Impunité». 

Le procès intervient alors que la droite s’offusque de la décision de la Cour suprême qu’elle estime partiale, puisque le jugement ne revient pas sur les grâces accordées aux montoneros, ces militants politiques d’extrême gauche coupables eux aussi d’enlèvements et d’assassinats. Une trentaine de militaires, dont le général Jorge Videla et l’amiral Emilio Massera, anciens chefs de la junte et actuellement aux arrêts domiciliaires, sont concernés par cette décision qui en réalité est plus symbolique que pratique.

En effet, comme le reconnaît le secrétariat d’Etat argentin aux droits de l’homme, «les militaires dont la grâce a été annulée ont tous été à nouveau inculpés depuis que le Congrès, puis la Cour suprême ont successivement déclaré nulles, en 2003 et en 2004, les lois dites de pardon qui assuraient l’impunité des tortionnaires». Selon les organisations des droits de l’homme, entre 150 et 200 militaires qui n’avaient jamais été amnistiés attendent leur procès. Il s’agit des responsables d’enlèvements de bébés ou des organisateurs du plan Condor, cette répression conjuguée de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Chili, de l’Uruguay et du Paraguay orchestrée à l’époque par le gouvernement américain pour lutter contre la «subversion».

«Réapparition». 

À quelques mois de l’élection prési­dentielle, l’atmosphère est pesante. Des Argentins par milliers ont manifesté avec émotion il y a quelques jours pour exiger la «réapparition» de Julio López. Ce maçon de 77 ans, enlevé puis torturé pendant la dictature, a disparu il y a huit mois. Il venait de ­témoigner dans cette même salle du tribunal de La Plata contre le commissaire Miguel Etchecolatz, condamné à la prison à perpétuité pour ­crimes contre l’humanité commis pendant la dictature. Un policier que Christian von Wernich avait l’habitude de confesser.

(1) «Le gouvernement fédéral soutient le culte catholique apostolique romain.»

25 juillet, 2007

L’ÉGLISE SUR LE BANC DES ACCUSÉS


Le premier procès d’un prêtre pour violation des droits de l’homme s’est ouvert. Mais l’épiscopat argentin est loin d’avoir expié les fautes commises sous la dictature.Réagissant au procès de l’aumônier de la police de Buenos Aires, Christian von Wernich, l’Église catholique s’est bornée à confirmer qu’il faisait toujours partie de la hiérarchie ecclésiastique. L’audience qui s’est ouverte le 5 juillet dernier a pour unique accusé ce prêtre qui participa aux interrogatoires de personnes arrêtées ou “disparues” lors de leur détention dans des centres clandestins. Pourtant, le procès moral et politique ouvert parallèlement doit aussi être celui de l’institution religieuse à laquelle il continue d’appartenir.
Par “institution religieuse”, il faut entendre ici le vicariat apostolique militaire dont Christian von Wernich dépendait, et plus précisément sa branche policière, ainsi que la Conférence épiscopale argentine de l’époque. Il faut y ajouter les structures épiscopales actuelles, tant en Argentine qu’au Vatican. Car, si von Wernich a échappé à la justice, c’est grâce à la protection de l’Église catholique qui, comme elle a coutume de le faire avec les prêtres pédophiles, l’a muté sous un nouveau nom dans une paroisse chilienne, où il a finalement été retrouvé avant d’être extradé. L’accusé s’est ainsi présenté devant ses juges en tant que prêtre de l’Église catholique apostolique et romaine, et vêtu comme tel. Le seul document officiel émis par l’Église argentine confirme que von Wernich fait toujours partie de sa hiérarchie. En mai 2007, alors qu’il ouvrait l’Assemblée plénière de l’épiscopat, son président, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, a même laissé entendre que le procès faisait partie d’une campagne de persécution calomnieuse envers l’institution religieuse.

Soutien dogmatique à tous les coups d’État qu’a connus l’Argentine au XXe siècle, l’Église catholique a ainsi joué dans les années 1950 un rôle déterminant dans le renversement du gouvernement populaire de Juan Perón. Mais c’est aussi par son intermédiaire qu’on a importé en Argentine les méthodes de guerre contre-révolutionnaire mises au point par les militaires catholiques français appartenant au groupe Cité catholique pendant la guerre d’Algérie. Certains de ces militaires et aumôniers, comme le colonel Jean Gardes et le prêtre Georges Grasset, se sont réfugiés en Argentine après l’indépendance algérienne. Grasset y est arrivé en 1961 et Gardes, condamné à mort en France, s’y est installé en 1963 grâce à un marché conclu avec les services de renseignements de la marine. La bible de ce mouvement est le livre intitulé Le Marxisme-Léninisme. Ecrit par son fondateur Jean Ousset, il comprend notamment un recueil d’encycliques condamnant le communisme et énonce une doctrine de guerre contre-révolutionnaire. C’est en Argentine, en 1961, qu’est parue la première édition de cet ouvrage hors de France. Son traducteur en espagnol n’était autre que le chef des services de renseignements de l’armée argentine, le colonel Juan Francisco Guevara, et sa préface a été rédigée par le président de la Conférence épiscopale et vicaire général de l’armée, le cardinal Antonio Caggiano.

La torture n’est un péché qu’au-delà de 48 heures

Lorsque ce dernier prit sa retraite, la présidence de l’épiscopat comme le vicariat sont passés aux mains d’un autre tenant de la même ligne intégriste, l’archevêque du Paraná Adolfo Tortolo, qui occupa le premier poste jusqu’en 1976 et le second jusqu’à sa mort en 1981. L’homme avait été chargé par les dirigeants des forces armées d’obtenir la démission de la présidente Isabel Martínez. Mais la veuve de Perón a refusé, entraînant la mise en œuvre d’un coup d’État militaire. A la fin de l’année 1975, le président de l’épiscopat en a même annoncé l’imminence, non dans une chapelle de campagne face à des militaires, mais dans un hôtel cinq étoiles, devant un auditoire composé d’hommes d’affaires. Quelques mois plus tard, dans la nuit du 23 mars 1976, les commandants des armées de terre et de l’air Jorge Videla et Ramón Agosti ont rendu visite à Mgr Tortolo et au vicaire Bonamín au siège du vicariat militaire, avant de partir à l’assaut du pouvoir. “Les principes qui régissent la conduite du général Videla sont ceux de la morale chrétienne. C’est un militaire de premier ordre et un catholique extraordinairement sincère et fidèle à sa foi”, a alors déclaré Tortolo, ajoutant que des “mesures dures et violentes” devaient être prises contre la subversion.

Dans son rapport intitulé “Nunca Más” (Jamais plus), publié en septembre 1984, la CONADEP (Commission nationale sur les personnes disparues) mentionnait l’existence de cinq aumôniers ayant collaboré avec la dictature, parmi lesquels figurait Christian von Wernich. Mais elle passait sous silence le comportement de l’épiscopat. Deux ans plus tard, Emilio Mignone, ministre de l’Education sous le premier gouvernement de Perón puis vice-ministre de Juan Carlos Onganía [général putschiste devenu de facto président de 1966 à 1970] au cours de la décennie suivante, a fourni dans son ouvrage désormais classique Iglesia y dictadura [Église et dictature] une analyse approfondie de la complicité institutionnelle de l’épiscopat, dans lequel il donne les noms d’une douzaine d’aumôniers des forces armées et des forces de sécurité. Ces hommes ont confessé des prisonniers sur le point d’être fusillés dans le plus grand secret et ont justifié l’enlèvement, la torture et l’assassinat d’autres prêtres. Ils ont aussi théorisé que la torture n’était un péché qu’au-delà des premières quarante-huit heures.

Lorsqu’en 1983 la dictature tombait en miettes, l’épiscopat s’est démené pour la sauver et négocier avec les partis politiques une issue évitant aux forces armées de subir les conséquences de leurs actes. Le chargé de relations publiques de l’épiscopat, Oscar Justo Laguna, a rappelé devant l’Assemblée plénière des évêques que, lors de sa rencontre avec le général Benito Bignone, dernier dictateur en exercice, celui-ci avait “défendu la torture et affirmé qu’elle lui avait été enseignée par ses aumôniers militaires”. Près d’un quart de siècle plus tard, avec le procès de Christian von Wernich et celui des principaux chefs du service d’informations de l’armée, qui s’est ouvert lui aussi début juillet, le monde politique semble enfin assumer une responsabilité qu’il a esquivée très longtemps.

Horacio Verbitsky Página 12

PLAINTE POUR TORTURES DÉPOSÉE CONTRE L'EX-PRÉSIDENT PÉRUVIEN FUJIMORI












Une plainte pour tortures visant l'ex-président péruvien Alberto Fujimori a été déposée mardi devant un tribunal de Santiago par les avocats de deux victimes de tortures présumées commises sous son régime (1990-2000).
La plainte a été présentée devant un tribunal de Santiago par les avocats chiliens, Hugo Gutierrez et Hiram Villagra, représentant deux citoyens péruviens, Maria Elena Loayza et César Mamani.

Dans les affaires de crimes contre l'humanité, l'extra-territorialité de la justice est admise, a expliqué l'avocat Gutierrez.

"Les (deux) citoyens péruviens ont été sauvagement torturés par le régime de Fujimori (...). En vertu des traités internationaux, le Chili est dans l'obligation d'enquêter et de juger", a souligné Me Gutierrez.

Cette action en justice cherche à obtenir le jugement d'Alberto Fujimori dans le cas où la Cour suprême chilienne (saisie, en appel, d'une demande de son extradition par l'Etat péruvien) confirmerait la décision d'un juge chilien ayant rejeté cette demande en première instance.

Les avocats de M. Fujimori ont eux estimé que cette plainte n'était pas recevable.

"Pour autant que nous sachions de la situation, M. Fujimori est engagé devant la Cour suprême dans une affaire d'extradition, aussi nous croyons que le fait d'être partie d'une procédure devant un autre tribunal n'est pas recevable", a déclaré à l'AFP un des avocats de Fujimori, Francisco Veloso.

"Quoiqu'il en soit, nous examinerons les pièces versées dans cette action en justice", a ajouté l'avocat.

Maria Elena Loayza Tamayo déclare, dans sa plainte, avoir été emprisonnée le 6 février 1993 par des agents de l'Agence nationale péruvienne contre le terrorisme, accusée d'appartenir à la guérilla maoïste du Sentier Lumineux.

César Mamani Valverde, pour sa part, affirme avoir été détenu dans le pénitencier Castro Castro à partir du 6 mai 1992, où il a subi de multiples tortures, notamment par brûlures.

M. Fujimori, aux arrêts domiciliaires à Santiago, est réclamé par la justice péruvienne pour douze dossiers de violations des droits de l'homme et de corruption.

Le 11 juillet, un juge chilien avait rejeté la demande d'extradition de l'Etat péruvien qui a aussitôt fait appel de cette décision.

Le sort d'Alberto Fujimori dépend désormais de la Cour suprême chilienne qui devrait se prononcer sur ce dossier d'ici à trois mois et de manière définitive.

24 juillet, 2007

CHILI : LES MALTRAITÉS DU CUIVRE EN COLÈRE


C’est une grève monstre, qui dure depuis un mois. Le chilien Codelco, premier producteur mondial de cuivre, affronte, dans l’ensemble de ses mines, un mouvement sans précédent: 28 000 de ses salariés sous-traitants (sur 30 300) ont cessé le travail. Depuis jeudi, les négociations entre l’entreprise publique et les grévistes semblent bloquées. Rassemblés au sein de la Confédération des travailleurs du cuivre (CTC), ils réclament des avantages en matière de logement, de santé et d’éducation, une prime (1) et l’application de la loi sur la sous-traitance. Certains craignent déjà que les grévistes passent à des actions plus violentes. Et Codelco, c’est aussi 11 % de la production de cuivre mondiale.
Avantages. «On ne réclame pas les mêmes conditions sociales que les salariés de Codelco, précise Cristián Cuevas, le président de la CTC, mais que les ­différences scandaleuses entre nos conditions de vie et les leurs se réduisent.» Grâce à leurs avantages sociaux, les salariés de la première entreprise du Chili sont les mieux lotis du pays. Mais ils ne représentent que 38 % des travailleurs de l’entreprise. Les autres sont sous-traitants et contractuels, qui s’occupent du ménage et de l’alimentation, de l’exécution de projets ponctuels, ou de la préparation de la mine et de la maintenance.

A 40 ans, Guillermo Jimenez est chargé de la maintenance des machines à El Teniente, la plus grande mine souterraine de cuivre au monde, située au sud de Santiago. «Je suis depuis trois ans salarié de CMS, une entreprise sous-traitante de Codelco, explique-t-il, le drapeau chilien dans une main, et dans l’autre une tirelire pour appeler les passants à la solidarité. Or je sais que dans d’autres divisions minières, mon poste est occupé par des employés de Codelco, car ma fonction est permanente.» Quand il gagne 380 euros, un employé de Codelco en gagne 1 060. «Et, si j’ai un problème de santé, je ne peux pas aller à l’hôpital de Codelco. Il est exclusivement réservé à ses travailleurs qui y sont soignés gratuitement. Moi, je paie.» Ses enfants ne vont pas à l’université, ils n’ont pas droit aux bourses de l’entreprise. Guillermo ne supporte plus la discrimination quotidienne. «Les sous-traitants n’ont pas le droit d’entrer dans les bus des salariés de Codelco, explique Jorge Peña, directeur de la CTC. Nous ne pouvons manger à la cantine qu’après que ceux de Codelco ont terminé, et nos vêtements n’offrent pas la même sécurité.» Or les sous-traitants occupent souvent les postes les plus dangereux. «Il y a eu 27 morts à El Teniente ­depuis 2003, souligne-t-il. 25 étaient sous-traitants.»

Leonardo Gavieres, 33 ans, est cadre aux télécommunications d’El Teniente. «Ça fait sept ans que j’occupe le même poste, le même bureau et la même chaise à Codelco, sauf que j’ai déjà travaillé pour trois entreprises, d’un sous-traitant à l’autre», sourit-il, désabusé. Il gagne 675 euros. Ses collègues employés par Codelco gagnent 2 115 euros. Même poste, un salaire inférieur d’un tiers.

Porte-à-faux. Si la situation n’est pas nouvelle, elle est illégale depuis le 14 janvier et l’entrée en vigueur de la loi sur la sous-traitance. Les entreprises doivent désormais embaucher les travailleurs qui réalisent des tâches permanentes. «Grâce à cette loi, disait la présidente Michelle Bachelet le 21 mai au Congrès, il n’y aura plus de travailleurs de première et de seconde classe.» Encore faut-il qu’elle soit respectée. L’Eglise catholique, très influente, soutient les grévistes - relayée par des parlementaires et sénateurs. La direction du Travail rendra d’ici quelques semaines un rapport sur l’état d’application de la loi. «Il existe des abus dans le secteur minier, explique sa directrice, Patricia Silva (2), et je ne crois pas que Codelco fasse exception.»

«L’entreprise de tous les Chiliens», comme on la surnomme, met le gouvernement en porte-à-faux. Publique, elle est censée montrer l’exemple, d’autant que son président, José Pablo Arellano, a été nommé par la Michelle Bachelet. Ce conflit divise le gouvernement. Le ministre du Travail estime les revendications des sous-traitants légitimes. Le ministre des Finances - libéral - soutient, lui, l’inflexible Arellano. Plus les jours passent, et plus l’autorité de la présidente est mise en doute. D’autant que les pertes de l’entreprise affectent directement les caisses de l’Etat. Codelco reverse l’ensemble de ses bénéfices au fisc.

(1) Qui représenterait, selon eux, 1,38 % des excédents de l’entreprise en 2006 ; 9,2 milliards de dollars grâce au prix record du cuivre.
(2) Dans le quotidien chilien La Tercera daté de samedi.

Le patronat craint la contagion

Si les sous-traitants de Codelco l’emportent, leur grève marquera un tournant au Chili. Elle est illégale. La législation permet aux travailleurs de négocier uniquement avec l’entreprise qui les emploie, et non avec le donneur d’ordre. Ils ne peuvent organiser un mouvement avec les travailleurs d’autres firmes. A Codelco, la grève est suivie par les salariés de 727 sociétés sous-traitantes. Le patronal est inquiet, d’autant que Michelle Bachelet a promis un renforcement de la législation en matière de négociation collective. Il craint une contagion à d’autres secteurs. Début mai, une première manifestation dans le secteur du bois - la deuxième ressource du pays après le cuivre - avait déjà donné le la. Plus de 5 000 sous-traitants de Bosques Arauco, n° 1 du bois, ont révélé leurs conditions de travail. S’ils ont obtenu gain de cause, c’est surtout parce qu’un gréviste d’une vingtaine d’années, Rodrigo Cisternas, a été tué par la police. Une enquête est en cours.

19 juillet, 2007

Barrick défend son projet au Chili

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La Presidente de la République Michelle Bachelet, a assisté au dîner offert en honneur
du Premier Ministre de Canada Stephen Harper. Palais de la Moneda

Photos :José Manuel de la Maza

Le géant minier canadien Barrick a profité du passage du premier ministre Stephen Harper au Chili, mercredi, pour tenter de limiter les dégâts au sujet de son controversé projet minier dans les Andes, qui fait déjà l'objet d'une enquête des autorités chiliennes.

M. Harper a déclaré, mardi, qu'il revient au Chili et à l'Argentine de déterminer si Barrick respecte les normes de protection environnementale.

Pendant qu'un groupe disparate d'activistes campaient à l'extérieur du gratte-ciel vitré qui sert de siège social à l'entreprise au centre de la capitale, Santiago, un porte-parole de Barrick attribuait à "des militants professionnels" la mauvaise réputation qu'a valu à l'entreprise _ et au Canada _ le gigantesque projet de Pascua Lima, qui chevauche la frontière entre le Chili et l'Argentine.

"Il y a une petite minorité de gens qui s'opposent très bruyamment au projet, a déploré Rodrigo Jimenez, directeur régional de Barrick pour les affaires de la compagnie. Plusieurs d'entre eux, en raison de leur militantisme professionnel (...) s'opposent malheureusement à tout type de développement _ que ce soit des mines, du gaz ou n'importe quel projet à travers le monde."

Mais un comité de législateurs de la Chambre des députés du Chili se penche sur des accusations selon lesquelles le projet de mine d'or et d'argent nuit à l'environnement et chasse les populations autochtones. Ils ont notamment entendu, au cours des dernières semaines, le témoignage de représentants locaux qui affirment que des glaciers essentiels à leur agriculture et à leur approvisionnement en eau potable ont été endommagés de manière irréversible.

Certains des politiciens fédéraux se sont aussi dits prêts à ouvrir une enquête en bonne et due forme pour tenter de faire la lumière sur des allégations selon lesquelles l'évaluation de l'impact environnemental du projet n'a pas été réalisée correctement.

Un rapport déposé en 2002 par la General Water Directorship concluait par exemple que trois glaciers ont fondu d'entre 50 et 70 pour cent en raison des travaux préparatoires réalisés par Barrick, comme la construction de routes.

M. Jimenez conteste cette conclusion et affirme que les conditions environnementales formulées par les deux pays _ et acceptées par Barrick _ stipulent que les travaux ne doivent pas nuire aux glaciers. Il affirme de plus que des preuves photographiques démontrent que les glaciers avaient commencé à fondre bien avant l'arrivée de l'entreprise, un phénomène qu'il attribue à l'impact d'El Nino.

M. Jimenez ajoute que si le projet va de l'avant, ce sont quelque 5500 emplois directs qui seront créés pendant la phase de construction, et 1600 autres pendant la phase de développement, qui devrait durer 23 ans.

Lucio Cuenca, le coordonnateur national de l'Observatoire d'Amérique latine sur les conflits environnementaux, a expliqué aux journalistes que la visite de M. Harper au siège social de Barrick implique une approbation tacite du projet par le gouvernement canadien. Il estime que cette visite était inappropriée, compte tenu d'une poursuite en préparation contre Barrick et des accusations d'atteintes aux droits de la personne.

17 juillet, 2007

Canada les possibilités au Chili

Les possibilités de partenariat, de commerce et d’investissement au Chili
Santiago, Chili 17 juillet 2007
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Source : Le cornichon
Le premier ministre Stephen Harper a annoncé aujourd’hui les initiatives suivantes visant à resserrer les liens du Canada avec les Amériques, et témoignant du leadership dont fait montre le Canada pour créer des possibilités de partenariat, de commerce et d’investissement au Chili.Un partenariat avec le Chili dans des secteurs clésL’Accord de libre-échange Canada-Chili, la pierre angulaire de la relation économique bilatérale, a été mutuellement avantageux pour les deux pays pendant 10 ans et a été le catalyseur du partenariat bilatéral général.Sur la base de cette vision commune, les deux pays voudront accroître et intensifier les relations futures grâce à un partenariat stratégique. Le Cadre de partenariat Canada-Chili est l’engagement d’améliorer et de soutenir le partenariat dans des secteurs clés, à savoir relations économiques, coopération mondiale et hémisphérique, énergie, santé, agriculture, innovation, sciences et technologie, lutte contre les changements climatiques, éducation et échanges jeunesse. Le Cadre est dûment ciblé, faisant progresser les objectifs communs de dossiers bilatéraux et internationaux, tout en projetant la relation Canada-Chili à l’échelle de la région comme un modèle pour l’établissement de politiques économiques et sociales équilibrées.Un programme de bourses d’échange (leadership)Pour favoriser la création de liens entre institutions et de personne-à-personne, le Programme de bourses d’échange (leadership) Canada-Chili permettra à des étudiants universitaires et collégiaux du Chili à venir passer six mois dans des établissements d’enseignement canadiens.Le programme prévoit environ 250 bourses à court terme, pendant 10 ans, et vise à donner aux étudiants chiliens accès à l’enseignement canadien, à faciliter la création de liens institutionnels, et à accroître la collaboration et la formation de partenariats en apprentissage et en recherche. Un protocole d’entente pour la promotion de l’investissementLe protocole d’entente Canada-Chili sur la promotion de l’investissement invite les deux pays à travailler en étroit partenariat et à resserrer les liens en la matière, à recenser les secteurs de coopération mutuelle et à établir un cadre pour stimuler l’activité commerciale entre l’entreprise privée des deux pays. Le Canada est le troisième investisseur au Chili et le plus important dans le secteur minier. L’investissement du Chili au Canada est encore limité; toutefois, ce protocole d’entente augmentera les possibilités d’investissement du Chili au Canada. Au cours de la dernière rencontre de la Commission de libre-échange Canada-Chili en juin, on a convenu de mieux promouvoir l’investissement étranger entre les deux pays.L’intégration du chapitre sur les services financiers à l’Accord de libre-échange Canada-ChiliEntré en vigueur en 1997, l’Accord de libre-échange Canada-Chili comportait l’engagement de négocier un chapitre sur les services financiers à une date ultérieure. Les négociations récemment conclues par les ministères canadien et chilien des finances autoriseront la prestation transfrontalière de services financiers et l’investissement dans des institutions financières. La création de ces disciplines fait suite à la demande d’institutions financières canadiennes qui voyaient dans le Chili un marché prioritaire de services bancaires et de gestion d’actifs. L’échange des textes légaux concernant le chapitre sur les services bancaires se fera sous peu.L’ouverture d’un bureau d’Exportation et développement Canada au ChiliExportation et développement Canada (EDC) ouvrira un bureau à Santiago pour mieux aider les exportateurs canadiens présents au Chili et dans d’autres pays d’Amérique du Sud. EDC offrira toute sa gamme de produits d’assurance et financiers aux exportateurs canadiens souhaitant avoir accès au Chili et aux marchés émergents de la région dans un large éventail de secteurs, notamment les mines, les télécommunications, l’énergie et les transports.EDC sera également un autre mécanisme de marketing des capacités canadiennes auprès des économies émergentes d’Amérique du Sud, une région qui offre des débouchés importants et croissants aux investisseurs et gens d’affaires canadiens. L’ouverture de ce nouveau bureau table sur l’extraordinaire succès de notre accord de libre-échange avec le Chili. Il veillera en outre à ce que les exportateurs canadiens bénéficient d’une aide directe et ciblée à l’accès aux marchés de l’hémisphère occidental.

Premier ministre du Canada en visite au Chili

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Déclaration du Premier ministre au sujet de sa visite au chili, Cprès ses entretiens avec la Présidente Bachelet
17 juillet 2007
Santiago, Chili
LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI

La présidente Bachelet et moi avons eu une rencontre très fructueuse. Nous avons discuté du succès de la relation entre le Canada et le Chili, dont témoignent entre autres notre attachement commun à la démocratie et aux droits de la personne, et une décennie de libre-échange et de coopération économique accrue, que nous célébrons ce mois-ci.Le Canada s’intéresse particulièrement aux Amériques, et nous voyons dans le Chili un partenaire clé à cet égard.Nous avons parlé de l’avenir stratégique du Canada et du Chili en tant que partenaires. Le Chili est pour le Canada un ami précieux avec lequel il espère travailler étroitement sur plusieurs dossiers.L’importance qu’attache le Chili à la démocratie, au progrès social et à la saine gestion financière est louable et doit servir d’inspiration dans l’hémisphère.Nous avons signé aujourd’hui un accord de partenariat entre nos deux pays qui jettera les assises d’une future collaboration élargie dans divers domaines, dont l’énergie, l’environnement, la lutte contre les changements climatiques et l’agriculture. Cet accord confirme notre engagement de travailler ensemble au Chili, dans la région et à l’échelle mondiale sur la base de nos valeurs communes. Il guidera l’évolution de notre partenariat.Ce partenariat s’étend à la mission en Haïti, dont l’importance est si critique pas seulement pour le peuple haïtien qui souffre depuis longtemps, mais également pour la sécurité de notre région. Madame la Présidente, au nom de notre gouvernement, je tiens à vous remercier, vous et le peuple chilien, de votre accueil chaleureux et de votre hospitalité. J’espère vous accueillir au Canada dans un proche avenir.

Des bouées sous-marines qui produisent de l'énergie

Le procédé AWS Ocean Energy, des bouées pour produire de l'électricité

Une société écossaise a inventé un nouveau type de générateur capable de convertir le mouvement des vagues en électricité. Contrairement aux systèmes existants, il est totalement immergé dans l'eau et n'est donc pas sensible aux conditions météorologiques à la surface.

Elles font penser à des mines sous-marines, mais leur fonction est beaucoup moins sinistre : ces bouées immergées à 50 mètres de la surface sont capables de récupérer l'énergie produite par les vagues. Elles ont été mises au point en Ecosse par l'entreprise AWS Ocean Energy, qui va ancrer cinq prototypes sur un site d'essai situé au large des côtes du pays l'année prochaine.

L'énergie houlomotrice n'est pas une nouveauté. Il existe plusieurs types de convertisseurs d'énergie des vagues, dont le plus connu est sans doute le Pelamis, un dispositif flottant qui ondule comme un serpent à la surface de l'océan. Ses cylindres joints par des charnières captent l'énergie de la houle en montant et descendant au gré des vagues. Mais le problème des systèmes de surface comme celui-ci, c'est qu'ils sont très vulnérables aux fortes tempêtes.

Le convertisseur d'AWS, en revanche, est fabriqué avec les mêmes matériaux que l'on utilise pour les parties sous-marines des plates-formes pétrolières et baigne dans le calme des eaux profondes. Il capte l'énergie des vagues à distance, à partir des variations de pression qu'elles provoquent en modifiant la hauteur d'une colonne d'eau. Les bouées sont remplies d'un gaz compressible qui permet à leur moitié supérieure de se déplacer selon un axe vertical. Lorsqu'une vague passe en surface, l'augmentation de la masse d'eau accroît la pression de la colonne d'eau, et la partie supérieure du système est poussée vers le bas. Entre deux vagues, la colonne d'eau étant moins haute et la pression plus basse, cette partie remonte. Ce mouvement de pompe est transformé en électricité, qui est ensuite transférée dans le réseau national terrestre.

"Une ville de 55 000 habitants aurait besoin de 100 bouées ancrées sur un demi-kilomètre carré de sol marin pour subvenir à ses besoins en énergie", explique Simon Grey, directeur d'AWS. Et il ajoute que ce système pourrait être efficace dans l'Atlantique Nord (depuis l'Ecosse jusqu'au Portugal), sur la côte Pacifique de l'Amérique du Nord (de San Francisco à Vancouver), le long de la côte chilienne et même en Afrique du Sud et en Nouvelle-Zélande. En revanche, dans les eaux plus calmes, comme celles de la Méditerranée, les vagues ne sont pas assez hautes pour actionner les bouées.
Catherine Brahic
New Scientist


Explosion à l'ambassade britannique au Chili

Effectifs de Carabiniers continuent à chercher des pistes.
Photo : Harold Castillo, Journal El Mercurio

L'ambassade britannique au Chili légèrement endommagée par une explosion

Une petite explosion a légèrement endommagé l'ambassade du Royaume-Uni à Santiago, au Chili, sans faire de blessé, a annoncé lundi le ministère britannique des Affaires étrangères.

L'explosion a eu lieu dimanche soir vers 22h15 (2h15 GMT), selon le quotidien "El Mercurio".

Un porte-parole du ministère britannique a précisé que l'ambassade n'avait reçu aucune menace et qu'il n'était pas certain que le bâtiment ait été visé en particulier. Il a expliqué que l'ambassade israélienne, une entreprise produisant du tabac et des banques étaient installées à proximité. AP

Groupe anarchiste revendique tentative à Ambassade britannique en défense de l'Iraq et de l'Afganistán. Il s'agit du mouvement "Forces Autonomes et Destructives Leon Czolgosz", qui en janvier 2006 a été aussi attribué une explosion enregistrée dans les alentours du bâtiment où on trouve les bureaux de l'Agence Nationale d'Intelligence (ANI). Source : El Mercurio

13 juillet, 2007

LA JUSTICE CHILIENNE REFUSE D'EXTRADER FUJIMORI AU PÉROU

LA JUSTICE CHILIENNE REFUSE
D'EXTRADER FUJIMORI AU PÉROU

(De Santiago) L'ancien Président péruvien peut sourire, la "saga Fujimori" continue. La Cour suprême du Chili, par le biais de son président, Orlando Alvarez, a rendu jeudi matin un avis défavorable à l'extradition vers le Pérou de "el Chino", poursuivi pour divers crimes. Cette décision peut surprendre, puisque la juge chargée de statuer sur une éventuelle extradition de l'ancien mandataire avait rendu un avis favorable début juin. Monica Maldonado avait alors estimé que les preuves étaient suffisantes et qu'Alberto Fujimori pouvait être envoyé au Pérou afin d'y être jugé.
Le président de la Cour suprême a ainsi pris le contre-pied total de sa collègue. Pour lui, "il n'y a que des témoignages accusant Fujimori et pas de preuves matérielles" dans les douze affaires l'impliquant (dix de corruption et deux de violation des droits de l'Homme). "Il faut respecter la présomption d'innocence, et, dans ces cas précis, la culpabilité de Fujimori n'est pas prouvée." Cette décision met bien en lumière les difficultés rencontrées quand il s'agit de juger les anciens dictateurs, ces derniers utilisant tous les moyens pour entraver le travail des juges.

Va-t-on en rester là? Visiblement pas, puisque le Pérou a d'ores et déjà annoncé sa volonté de faire appel de la décision. Du côté du gouvernement chilien, même si la déception est palpable, la Présidente, Michelle Bachelet, a décidé de jouer l'apaisement: "Nous ne sommes pas intervenus dans la décision judiciaire, nous avons appris la nouvelle par les médias. Il ne nous correspond pas de statuer sur les décisions de la justice, qui est indépendante." Cette décision ne devrait d'ailleurs pas "avoir d'incidence sur les relations diplomatiques avec le Pérou", a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Alejandro Foxley.

"C'est un jour noir pour la justice chilienne!", a déclaré un groupe de parlementaires socialistes. Une position partagée par le sénateur PS Jaime Naranjo, président de la commission des droits de l'Homme du Sénat: "C'est une honte. Je demande pardon au peuple péruvien, et spécialement aux victimes de Fujimori, pour cette décision aberrante." Un autre député socialiste va encore plus loin, refusant de voir son pays se transformer en havre pour anciens dictateurs: "Le Chili ne peut pas être un paradis et un refuge pour ceux qui violent les droits de l'Homme!" Le jugement en appel devrait intervenir avant les prochaines élections sénatoriales japonaises de fin juillet, auxquelles Fujimori est candidat. Une victoire lors du scrutin lui permettrait de bénéficier de l'immunité des sénateurs nippons, et mettrait fin au processus judiciaire à son encontre.

DU CHILI, ALBERTO FUJIMORI LANCE SA CAMPAGNE ÉLECTORALE AU JAPON




TOKYO (Reuters) - L'ancien président péruvien Alberto Fujimori, assigné à résidence au Chili, a lancé sa campagne pour les élections sénatoriales du 29 juillet au Japon.
Par Toshi Maeda

Fujimori, né de parents japonais et qui jouit à ce titre de la double nationalité péruvienne et japonaise, est recherché au Pérou pour atteinte aux droits de l'homme et corruption.

Mercredi, un juge chilien a estimé que le Pérou n'avait pas fourni de preuves suffisantes des accusations portées contre l'ancien président et il s'est prononcé contre son extradition.

"Le Japon est confronté actuellement à de nombreux problèmes. La Corée du Nord, la diplomatie asiatique, le fossé entre riches et pauvres. En tant que spécialiste du terrorisme et président péruvien, je mettrai mon expérience à profit et réglerai ces problèmes", promet Fujimori dans une vidéo enregistrée au Chili et diffusée au Japon.

Il est peu probable qu'il puisse faire campagne en personne au Japon parce que le gouvernement péruvien fera probablement appel du verdict chilien, ce qui le contraindra à rester à Santiago jusqu'à la fin de la procédure.

Le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Aso, a rejeté la semaine dernière une requête du Nouveau parti populaire, petite formation d'opposition soutenant Fujimori, qui lui demandait d'intervenir auprès du Chili pour permettre à l'ancien président de revenir au Japon.

ELECTEURS SCEPTIQUES

L'épouse de Fujimori, Satomi Kataoka, une femme d'affaire japonaise, a remercié avec émotion ses partisans au Pérou et au Japon.

"Il fera campagne depuis le Chili et je ferai de mon mieux ici en dépit de mon manque d'expérience politique", a-t-elle dit. "Je veux dire à tous ce qu'il a fait au Pérou."

Fujimori est parti au Japon en 2000 après la chute de son gouvernement confronté à un scandale de corruption. Il y est resté cinq ans mais a été arrêté après son arrivée inopinée au Chili.

De nombreux Japonais admirent la manière dont Fujimori a géré la prise d'otages à la résidence de l'ambassadeur du Japon à Santiago par un commando du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), en 1996-1997. Ses photos de campagne le montrent les bras levé en signe de victoire après la libération des otages par l'armée, au terme d'un siège de quatre mois.

Mais cette admiration ne se traduira pas nécessairement en voix le 29 juillet.

"Je pense que Fujimori a beaucoup de problèmes à régler. En tant que Japonaise, je trouverais étrange de voter pour lui alors qu'il n'a pas réglé ses problèmes dans un autre pays", explique Kikuchio Kokontei, une artiste de 50 ans.

Des militants des droits de l'homme ont tenu mercredi une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé la candidature de Fujimori comme une tactique pour éviter d'être jugé et ils ont exhorté le gouvernement japonais à l'extrader au Pérou s'il revient au Japon.

SEMAINE FASTE POUR LE PLOMB ET LE CUIVRE


METAUX DE BASE/ Semaine faste pour le plomb et le cuivre



Londres (AWP/afx) - Les métaux de base ont eu la fièvre cette semaine, le cuivre et le plomb en particulier, tirés par la crainte que les approvisionnements ne suivent pas la hausse de la demande.
Le CUIVRE a démarré la semaine en fanfare, touchant lundi un pic à 8.015 dollars, son plus haut depuis le 10 mai. Il a néanmoins terminé en baisse, après l'annonce de la fin de la grève dans la mine de Collahuasi (Chili).
Comme la semaine précédente, les craintes liées aux grèves et à un niveau de stocks jugé trop bas ont soutenu les cours du métal rouge.
«La multitude de grèves, couplée à une décrue continue des stocks de cuivre sur le LME, sont toujours les facteurs clés qui soutiennent les récentes hausses de prix» (...) ont expliqué les analystes de Barclays Capital.
La grève dans la mine de Collahuasi, dans le nord du Chili, s'est poursuivie jusqu'à vendredi après-midi. Quelques 700 employés de cette mine, détenue à 44% par le groupe suisse Xstrata et à 44% également par le britannique Anglo American, avaient cessé de travailler lundi, faute d'avoir vu leurs revendications salariales acceptées par la direction.
Vendredi, la fin de la grève a été approuvée «par une grande majorité» de ces employés, après un accord avec la direction, a annoncé un représentant syndical.
En revanche, les employés sous-traitants de la compagnie nationale chilienne Codelco poursuivent la grève qu'ils ont lancée le 25 juin, pour obtenir les mêmes conditions de travail que les salariés directs de Codelco.
Par ailleurs, le marché s'inquiète du niveau des stocks, qui s'établissaient vendredi à 97.550 tonnes, leur plus bas étiage depuis un an.
Le PLOMB continue à s'envoler. Il a battu comme la semaine dernière son record historique, avec un pic vendredi à 3.040 dollars la tonne. «Nous nous attendons à de nouvelles hausses des prix du plomb, qui sont largement tirés par la contre-performance des exportations chinoises de métal», a expliqué Michael Widmer, analyste chez Calyon.
En un an, le prix du métal a été quasiment multiplié par trois : l'an dernier à la même date, la tonne de plomb s'échangeait à 1.130 dollars.
L'ALUMINIUM a touché jeudi un plus haut depuis le 23 mai à 2.841 dollars la tonne, avant de finir sur une note stable. Son cours a été dopé jeudi par l'annonce d'offre d'achat amicale à 38,1 milliards de dollars du géant minier anglo-australien Tinto Rio sur le producteur d'aluminium canadien Alcan.
Le ZINC, qui avait touché fin juin un plus bas depuis avril, s'est ressaisi, touchant un plus haut depuis un mois à 3.595 dollars la tonne.
Seul le NICKEL n'a pas participé à la course. Au contraire, il a poursuivi cette semaine sa descente aux enfers, tombant jeudi à 31.500 dollars, son plus bas niveau depuis le 10 janvier.
L'ETAIN a encore connu une semaine terne. Depuis début mai, son prix évolue dans une très faible fourchette autour de 14.000 dollars la tonne.
Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois coûtait 7.780 dollars la tonne vendredi vers 14H30 GMT, contre un prix officiel de 7.816 dollars vendredi dernier.
L'aluminium valait 2.798 dollars la tonne, contre 2.791 .
Le zinc valait 3.550 dollars la tonne, contre 3.385,50.
Le nickel valait 32.700 dollars la tonne, contre 35.510 .
L'étain valait 14.175 dollars la tonne, contre 14.115.
Le plomb valait 3.000 dollars la tonne, contre 2.645.
afx/sm
(AWP/13 juillet 2007 19h07)

Liens vers des sites en rapport avec les industries de métaux de base (Sites en anglais pour la plupart)

Organization internationale du Travail

Organizations gouvernementales, des employeurs et des travailleurs