25 juillet, 2007

PLAINTE POUR TORTURES DÉPOSÉE CONTRE L'EX-PRÉSIDENT PÉRUVIEN FUJIMORI












Une plainte pour tortures visant l'ex-président péruvien Alberto Fujimori a été déposée mardi devant un tribunal de Santiago par les avocats de deux victimes de tortures présumées commises sous son régime (1990-2000).
La plainte a été présentée devant un tribunal de Santiago par les avocats chiliens, Hugo Gutierrez et Hiram Villagra, représentant deux citoyens péruviens, Maria Elena Loayza et César Mamani.

Dans les affaires de crimes contre l'humanité, l'extra-territorialité de la justice est admise, a expliqué l'avocat Gutierrez.

"Les (deux) citoyens péruviens ont été sauvagement torturés par le régime de Fujimori (...). En vertu des traités internationaux, le Chili est dans l'obligation d'enquêter et de juger", a souligné Me Gutierrez.

Cette action en justice cherche à obtenir le jugement d'Alberto Fujimori dans le cas où la Cour suprême chilienne (saisie, en appel, d'une demande de son extradition par l'Etat péruvien) confirmerait la décision d'un juge chilien ayant rejeté cette demande en première instance.

Les avocats de M. Fujimori ont eux estimé que cette plainte n'était pas recevable.

"Pour autant que nous sachions de la situation, M. Fujimori est engagé devant la Cour suprême dans une affaire d'extradition, aussi nous croyons que le fait d'être partie d'une procédure devant un autre tribunal n'est pas recevable", a déclaré à l'AFP un des avocats de Fujimori, Francisco Veloso.

"Quoiqu'il en soit, nous examinerons les pièces versées dans cette action en justice", a ajouté l'avocat.

Maria Elena Loayza Tamayo déclare, dans sa plainte, avoir été emprisonnée le 6 février 1993 par des agents de l'Agence nationale péruvienne contre le terrorisme, accusée d'appartenir à la guérilla maoïste du Sentier Lumineux.

César Mamani Valverde, pour sa part, affirme avoir été détenu dans le pénitencier Castro Castro à partir du 6 mai 1992, où il a subi de multiples tortures, notamment par brûlures.

M. Fujimori, aux arrêts domiciliaires à Santiago, est réclamé par la justice péruvienne pour douze dossiers de violations des droits de l'homme et de corruption.

Le 11 juillet, un juge chilien avait rejeté la demande d'extradition de l'Etat péruvien qui a aussitôt fait appel de cette décision.

Le sort d'Alberto Fujimori dépend désormais de la Cour suprême chilienne qui devrait se prononcer sur ce dossier d'ici à trois mois et de manière définitive.