M. Amorim a indiqué aux journalistes avoir reçu une "manifestation très claire" de soutien de la part du ministre chilien des Affaires étrangères Alejandro Foxley et de la présidente chilienne Michelle Bachelet, après une rencontre bilatérale entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son homologue chilienne en marge du sommet du Mercosur.
M. Amorim a affirmé avoir entendu de la bouche de son homologue chilien "une réaffirmation de la nécessité de travailler avec le Brésil sur la question de l'OMC" et l'assurance que "toute initiative qui n'entrerait pas dans ce cadre devrait être barrée".
"Nous allons continuer à coopérer avec le Brésil dans les négociations sur le commerce agricole dans le cadre du cycle de Doha", a de son côté indiqué M. Foxley.
Après l'échec des négociations des quatre grands acteurs de l'OMC (G4 -Brésil, Inde, Etat-Unis et Union eurooénne) le 21 juin à Potsdam, la presse s'est fait l'écho de fissures au sein du G-20, le groupe des pays émergents animé par Brasilia et New Delhi qui lutte pour l'ouverture des marchés des pays riches à leurs produits agricoles.
Un document émanant d'un groupe de pays latino-américains et asiatiques prônerait une souplesse accrue des pays émergents concernant l'ouverture de leurs marchés aux produits industriels des pays riches.
M. Amorim s'est contenté de qualifier cette initiative de "mystères de Genève", ville où se trouve le siège de l'OMC.
Il a cependant estimé que "l'implication accrue d'un plus grand nombre de pays était nécessaire ne serait-ce que pour dissiper l'impression fausse que certaines positions sont exclusivement brésiliennes ou indiennes, alors qu'en réalité un nombre plus large de pays partagent la même vision".
M. Amorim avait déjà déclaré jeudi avoir obtenu le soutien total de ses partenaires du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, et le Venezuela en cours d'adhésion) aux positions défendues par Brasilia lors de la réunion du G4.
Les négociations de Potsdam ont échoué faute de rapprochement sur la diminution des aides agricoles dans les pays riches et l'ouverture des marchés des pays émergents aux produits industriels. Le Brésil et l'Inde d'un côté, les Etats-Unis et l'UE de l'autre se sont mutuellement rejeté la responsabilité de cet échec.
Evoquant par ailleurs le sommet entre le Brésil et l'Union européenne le 4 juillet à Lisbonne, M. Amorim a précisé que son pays "ne va rien négocier séparément avec l'UE" au plan commercial.
"Ce qui va être lancé le 4 juillet à Lisbonne, c'est un partenariat stratégique (entre l'UE et le Brésil), cela n'a rien à voir avec la négociation commerciale qui doit se dérouler de bloc à bloc avec l'UE", a-t-il assuré.
Les négociations sur un accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, lancées en 1999, butent sur des divergences sur les produits agricoles et industriels, les services.
(©AFP / 29 juin 2007 17h08)