31 décembre, 2024

DES VAGUES VIOLENTES, JUSQU'À QUATRE MÈTRES DE HAUT, FRAPPENT LA CÔTE PACIFIQUE

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DES IMMENSES VAGUES S'ABATTENT SUR LE CHILI DEPUIS QUELQUES JOURS
PHOTO JAVIER TORRES
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LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
Amérique du Sud / Des vagues violentes, jusqu'à quatre mètres de haut, frappent la côte pacifique / La violente houle, qui touche particulièrement les côtes du Pérou, de l’Équateur et du Chili, a fait trois morts et entraîne de nombreuses perturbations.

La rédaction avec l'AFP

Le passage à 2025 va secouer sur les côtes d'Amérique du sud. La rive pacifique du Pérou, de l’Équateur et du Chili sont frappées par une houle d'une violence inhabituelle qui a fait au moins trois morts et entraîné la fermeture de la plupart des ports péruviens.

DEMANDENT QU'UNE ZONE D'URGENCE SOIT DÉCLARÉE
EN RAISON DES FORTES MARÉES À ATACAMA
PHOTO AGENCIA UNO

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Les vagues atteignent plus de quatre mètres au Pérou et plus de deux mètres en Équateur, selon les autorités des deux pays.

Le secrétaire équatorien à la gestion des risques, Jorge Carrillo, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'un « événement extrême » était en cours et a averti que des phénomènes similaires pourraient se produire à l'avenir. « Malheureusement, nous avons enregistré deux décès », tous deux dans la région de Manta, dans le sud-ouest de l’Équateur, a-t-il ajouté.

Des pêcheurs en mer et des ports fermés

Selon la marine chilienne, un homme de 30 ans est décédé dans le nord du Chili, sur une plage de la ville d'Iquique interdite à la baignade et qui faisait l'objet d'un avertissement de houle anormale en vigueur jusqu'à mardi.

Au large du Pérou, 31 pêcheurs bloqués en mer ont quant à eux été secourus par la marine et emmenés dans la ville de Tumbes, dans le nord-ouest du pays. L'un d'entre eux a cependant affirmé à la radio Exitosa qu'au moins 180 de ses collègues étaient toujours en mer.

Au Pérou, 91 ports sur les 121 que compte le pays ont été fermés jusqu'à mercredi et l'accès aux plages est restreint, a annoncé le Centre national des opérations d'urgence (COEN) sur X.

Au moins jusqu'à mercredi

Selon l'avertissement émis vendredi par cette institution, le phénomène a commencé le 25 décembre, va durer jusqu'à mercredi et affecter progressivement différentes zones de la côte nord, centrale et sud du pays.

Les vagues ont endommagé des dizaines de bateaux de pêche artisanale et de commerces situés sur le front de mer, selon des images diffusées par les médias. Les vagues ont également provoqué des inondations dans plusieurs villes côtières, faisant fuir les habitants.

« Cette houle est générée à des milliers de kilomètres du Pérou, devant les Etats-Unis (...) par un vent persistant à la surface de l'océan qui s'approche de nos côtes », a expliqué le capitaine de corvette Enrique Varea, chef des services hydrographiques et de navigation de la marine péruvienne, à la chaîne Canal N.

« Des vagues supérieures à la moyenne »

Selon l'Institut océanographique et antarctique de la marine de l'Equateur (Inocar), ce phénomène naturel qui se traduit par des vagues « supérieures à la moyenne » consiste en des « mouvements de fonds qui se caractérisent par des vagues continues et de longue durée, générées par des tempêtes lointaines qui se déplacent le long de l'océan Pacifique jusqu'à ce qu'elles atteignent notre côte ».

Le changement climatique « provoque ce genre de houle anormale », a aussi dit Larry Linch, responsable de la protection civile de la municipalité du Callao, ajoutant que les vents forts poussés vers la côte péruvienne ont fait monter davantage la marée dans la région.

DÉFERLEMENT DE VAGUES MENACENT LES FEUX D'ARTIFICE
 DU NOUVEL AN À VALPARAÍSO ET VIÑA DEL MAR
PHOTO AGENCIA UNO


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27 décembre, 2024

DÉÇU PAR LA GAUCHE, LE CHILI POURRAIT VIRER À DROITE

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DESSIN RAMIRO ALONSO

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 OUEST-FRANCE
Déçu par la gauche, le Chili pourrait virer à droite / Depuis l’élection de Gabriel Boric en 2021 sur un programme progressiste largement édulcoré faute de majorité au Congrès, un espoir de transformation sociale et économique du pays s’est levé. Mais la large victoire du « non » au référendum constitutionnel de 2022 et l’impopularité de l’actuel président rendent incertain le maintien de la gauche au pouvoir en 2025. Gabriel Boric ne pourra pas être candidat à sa réélection, la Constitution chilienne interdisant les mandats successifs. Le gouvernement Boric est éclaboussé par la gestion de l’accusation de viol à l’encontre de Manuel Monsalve, l’homme fort du ministère de l’Intérieur chargé de la sécurité publique.

Ouest-France Ewen MENUGE.

GABRIEL BORIC
DESSIN RAMIRO ALONSO
Lélection se déroulera le 16 novembre, avec un deuxième tour éventuel le 14 décembre suivant. La droite de la coalition Chile Vamos est sortie renforcée des élections locales avec 39 municipalités, parmi lesquelles celle de la capitale Santiago. 

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Pour la première fois obligatoire, ce vote est d’autant plus représentatif car c’est la quasi-totalité des Chiliens qui s’est exprimée (84,87 %). Le jeune parti d’extrême droite les Républicains a de son côté obtenu 8 municipalités.

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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS »

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26 décembre, 2024

À CUBA LE DIFFICILE QUOTIDIEN FACE À LA CRISE ÉCONOMIQUE

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DÉBUT DÉCEMBRE, À CIENFUEGOS, À PINAR DEL RIO, À TRINIDAD,
 1 KG DE RIZ ET 2 KG DE SUCRE PAR PERSONNE AVAIENT ÉTÉ LIVRÉS.
LA FOURNITURE DU LITRE DE LAIT, POUR CHAQUE ENFANT JUSQU’À
SES 7 ANS, ACCUSE PARFOIS PLUSIEURS JOURS DE RETARD.
PHOTO TERJE LILLEHAUG
« Construire le socialisme à 150 kilomètres des États-Unis, voilà notre malheur, notre défi, notre fierté » : à Cuba le difficile quotidien face à la crise économique / Pénuries, coupures d’eau et d’électricité, la Grande Île connaît les plus graves difficultés économiques de ces dernières décennies. Le blocus que subit la population depuis 1962 et les mesures de rétorsion prises par Donald Trump lors de son premier mandat impactent durablement les habitants qui parlent de solidarité, de craintes pour l’avenir et d’exil.

par Maité Pinero

8 min / Publié le 26 décembre 2024

Vinales, Playa Larga, Trinidad, Santa Clara, Soroa, La Havane (Cuba), correspondance particulière.

Près du bohio des charbonniers qui partagèrent avec Fidel Castro le premier réveillon de la révolution, un immense palmier, tout du long jeté à terre, tente de se redresser au « ciénaga » de Zapata. Derrière cette image exotique, Cuba vit veines ouvertes avec une économie effondrée. La société résiste, comme David, paysan à Vinales : « Il nous a fallu cinq siècles pour devenir les maîtres chez nous. Construire le socialisme à 150 kilomètres des États-Unis, voilà notre malheur, notre défi, notre fierté. »

LES HABITANTS DE CUBA SE SONT RETROUVÉS DANS LE NOIR APRÈS
 UNE PANNE D'ÉLECTRICITÉ PROVOQUÉE PAR L'OURAGAN RAFAEL
PHOTO NORLYS PEREZ 
 REUTERS

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Le blocus creuse des plaies. Le plus long, le plus injuste, le plus cruel de l’histoire, qui a été maintenu en 2016, sous la présidence de Barack Obama, malgré le rétablissement des relations, aggravant l’étranglement financier de l’île. Il a été durci par son successeur, Donald Trump (243 mesures de plus pendant la pandémie), et les blessures sont désormais béantes : un change officiel de 120 pesos pour 1 euro, 320 pesos au marché noir, une forte inflation, de nombreuses coupures d’électricité et d’eau, un manque de combustible, de gaz et de pièces de rechange.

► À lire aussi :   GABRIEL BORIC ET SA RÉFORME DES RETRAITES TIRAILLÉS ENTRE L'OPPOSITION ET LES RETRAITÉS PRÉCAIRES

Avant la pandémie, le panier de la libreta (une aide subventionnée pour tous les foyers) assurait chaque mois, à chacun, 3 kg de riz, 3 kg de cassonade, 2 kg de sucre blanc, 1 kg de haricots, 6 œufs, 1 litre d’huile pour trois personnes, du sel, du tabac, contre la somme de 300 pesos. Pendant l’épidémie s’y sont ajoutés des suppléments de riz, de haricots, des sardines. Début décembre, à Cienfuegos, à Pinar del Rio, à Trinidad, 1 kg de riz et 2 kg de sucre par personne avaient été livrés. La fourniture du litre de lait, pour chaque enfant jusqu’à ses 7 ans, accuse parfois plusieurs jours de retard.

► À lire aussi :   UNE ATTAQUE TERRORISTE D'EXTRÊME DROITE À MAGDEBOURG, EN ALLEMAGNE

Une autre source de frustration pour les Cubains provient des inégalités nées avec la création des micro, petites et moyennes entreprises (les Mipymes). Elles échappent au blocus, importent des produits pour le secteur touristique et la construction. Le gouvernement a accéléré leur création pour garantir l’arrivée de marchandises. Problème : sur le marché, tout ou presque est disponible, à des prix prohibitifs. Amado, vétéran du parti, explique : « Ce peuple est égalitaire et ne supporte pas les inégalités. Elles étaient gommées tant que l’État garantissait la subsistance, la santé, l’éducation, la culture. »

Au comité central du Parti communiste, la responsable du secteur Europe déclare : « Nous vivons dans une économie déformée, une économie de guerre. Nous prenons des mesures, toujours en urgence. Elles ne nous plaisent pas forcément, mais sont les seules possibles dans l’instant. Il faut sans cesse résoudre, prioriser, rectifier. »

De fréquents attroupements

Dans la presse, les tables rondes à la télévision, le débat est public. Chacun a son idée sur les dysfonctionnements., certains dénoncent « l’unification monétaire en pleine pandémie » ou avancent qu’« il aurait fallu construire des centrales thermiques et le parc photovoltaïque il y a vingt ans » . D’autres proposent d’« augmenter les travailleurs de l’État », « de prioriser le ramassage des ordures car cela affecte la santé et le moral » ou encore « de contrôler davantage les prix, de lutter contre la corruption et la bureaucratie ».

Parfois, des attroupements se forment. « Normal que le mécontentement s’exprime, souligne Anibal, qui entretient à Villa Clara une maison d’hôte. Militants et voisins se précipitent pour calmer, convaincre. Nous ne laisserons jamais la confusion s’installer. On y parvient toujours : les gens veulent plus de socialisme, pas un renversement du régime. »

Le plus frappant reste, visible partout et tout le temps, une énergie vitale pour résister au blocus et aux catastrophes naturelles, décuplées par les changements climatiques. « La situation est critique, reconnaît Gerardo, le chef du réseau d’espionnage Avispa (les cinq de Miami), aujourd’hui président des 238 000 CDR (comités de défense de la révolution). Ce n’est pas dans notre mentalité de subir, de s’asseoir pour se lamenter. Ce qui ne fonctionne pas, nous le réparerons. Personne ne viendra détruire nos conquêtes. »

À la réserve d’orchidées de Soroa, les jardiniers ont effacé les traces du dernier typhon. Ils avaient photographié les dégâts, les pylônes écroulés, aujourd’hui debout. Au jardin botanique de Cienfuegos, leurs collègues travaillent à la machette. Parmi eux, Niurka, la sous-directrice : « L’État ne fournit plus que 80 litres d’essence par mois au lieu de 1 200. La cantine est supprimée. On se serre les coudes, on s’entraide dans la famille, entre travailleurs. Nous nous sentons des grains de sable indispensables, à inventer chacun pour tenir. »

À chaque coupure électrique, les quelques maisons, munies de groupes électrogènes, ouvrent leurs portes aux voisins, venus tirer un fil, recharger le téléphone, réchauffer un plat. Alors que le salaire moyen ne dépasse pas 4 200 pesos (35 dollars), celui d’un enseignant 6 000, 10 000 pour un médecin, 2 500 pour un retraité, chacun vit d’un double emploi. Dans les maisons d’hôte, le gardien de nuit du samedi soir est instituteur ; le barman de l’hôtel, un médecin.

Chaque restaurant a son groupe de musiciens, beaucoup d’enseignants parmi eux. Alejandro, instituteur, affirme : « Dans notre éducation, pour résister, nous avons appris à tout faire. Chanter, c’est être heureux et rendre heureux. Nous chantons à la fin la chanson du Che. Manière de dire qui on est. Rien, personne, ne fera taire notre musique. »

Des départs dans chaque famille

Il existe une souffrance pudique que l’on interroge avec précaution car elle tire inévitablement des larmes. Oliviero : « Quand le dernier de ses amis d’enfance est parti, mon fils m’a dit : « Papa, moi je reste ! » » Dans la majorité des familles rencontrées, un enfant manque. Immigrés économiques, ils envoient colis, groupes électrogènes, devises. Éduqués par la révolution, ils sapent les bases des anticastristes de Floride. « Quand mes voisins reviennent, on s’embrasse et on partage une bouteille de rhum. » En représailles, cruauté du blocus, les États-Unis ont limité les envois de devises et les voyages à Cuba.

À la veille du 66ème anniversaire de la révolution, avant le second mandat de Donald Trump, l’île rassemble ses forces. L’Assemblée nationale du pouvoir populaire a voté de nouvelles mesures de « rectification », annoncé des semailles en hausse, une progression du PIB en 2025 et la poursuite de la modernisation des lois. Après plusieurs réformes (économie, Constitution, famille, Code du travail) le débat public va s’ouvrir sur les droits de l’enfant.

Pendant le dernier comité central du Parti communiste, une enquête a révélé qu’une majorité de la population soutient la révolution et son gouvernement. Preuve que la confiance est réciproque, ce dernier en appelle encore et toujours au peuple. 

Le 20 décembre, derrière Raúl Castro, Miguel Diaz Canel, les dirigeants du parti et de l’État, une manifestation monstre de 700 000 personnes a envahi le Malecon de La Havane et l’ambassade des États-Unis pour dénoncer le blocus et réclamer le retrait du pays de la liste des États terroristes. Plus formidablement qu’un typhon.

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L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES VOTE SUR LA NÉCESSITÉ
 DE METTRE FIN À L'EMBARGO ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL
ET FINANCIER IMPOSÉ PAR LES ÉTATS-UNIS À CUBA.
PHOTO ONU /EVAN SCHNEIDER 

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23 décembre, 2024

CHILI / GABRIEL BORIC ET SA RÉFORME DES RETRAITES TIRAILLÉS ENTRE L'OPPOSITION ET LES RETRAITÉS PRÉCAIRES

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LE PRÉSIDENT CHILIEN GABRIEL BORIC FAIT FACE À UNE DROITE
 TRÈS OPPOSÉE À SON PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES.
ICI, IL S'EXPRIME À SANTIAGO LE 17 DÉCEMBRE 2024.
PHOTO JAVIER TORRES / AFP

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Chili: Gabriel Boric et sa réforme des retraites tiraillés entre l'opposition et les retraités précaires / Voilà plus de dix ans que le Chili tente de réformer son système des retraites, sans succès jusqu’à présent. Mais le président Gabriel Boric en a fait sa priorité. Débattu depuis deux ans au Parlement, le projet de loi du gouvernement de gauche cherche à améliorer le modèle actuel hérité de la dictature et qui repose sur la capitalisation individuelle. Aujourd’hui, 72 % des pensions sont inférieures au salaire minimum.

Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné

2 min

l’un des problèmes majeurs des retraites au Chili, c’est qu’elles sont très en deçà des rémunérations que percevaient les travailleurs pendant leur vie active. Résultat : beaucoup de retraités continuent de travailler après l’âge légal de départ à la retraite. Les pensions sont gérées par des administrateurs privés. Ce système précarise les retraités et surtout les femmes.

La réforme promise par le président chilien est donc très attendue. Gabriel Boric veut notamment limiter le rôle des Administrateurs de fonds de pensions (AFP), des entités privées jugées responsables par beaucoup de la précarisation des retraités.

« Le gouvernement a manqué de convictions »

Il y a deux ans, quand le gouvernement a présenté sa réforme, l’idée était alors que les employeurs, qui aujourd’hui ne cotisent aucunement, participent à hauteur de 6 % aux retraites. Et que ce pourcentage aille à un fonds solidaire pour augmenter le montant des pensions.

Mais face à la levée de boucliers dans l’opposition de droite, ce pourcentage a été morcelé. Finalement, une partie pourrait être redirigée vers ces fameux AFP. Pour Luis Mesina, porte-parole d’une organisation qui veut en finir avec ces administrateurs privés, ce serait « la pire trahison » de la part du gouvernement : « Le gouvernement a manqué de convictions et n’a pas eu le courage d’affronter la droite », déplore-t-il.

L’organisation considère que si la réforme est approuvée en l’état, cela ne ferait que consolider le modèle actuel et les AFP, laissant les retraités chiliens dans la même situation de précarité.

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22 décembre, 2024

UNE ATTAQUE TERRORISTE D'EXTRÊME DROITE À MAGDEBOURG, EN ALLEMAGNE

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TALEB JAWAD AL-ABDULMOHSEN
PHOTO FONDATION RAIR
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L'HUMANITÉ

Actu / En Allemagne, ce que l’on sait de la tuerie à Magdebourg / Dans la soirée du vendredi 20 décembre, une voiture noire conduire par un médecin d’origine saoudienne [identifié comme Taleb Jawad al-Abdulmohsen] a foncé sur le marché de Noël dans la ville de Magdebourg dans l’est du pays. Le bilan est actuellement de cinq morts dont un enfant et 200 blessés. Un drame similaire avait frappé Berlin en 2016.

par Vadim Kamenka

DES POLICIERS À MAGDEBOURG
PHOTO DU ZHEYU

Dans l’est de l’Allemagne, à Magdebourg, les fêtes de fin d’année ont basculé dans l’horreur pour ses 200 000 habitants, vendredi soir. Une voiture puissante, de couleur sombre, s’est engouffrée dans les allées du marché de Noël local en direction de l’hôtel de ville et a fauché un à un les badauds sur son passage sur 400 mètres. Le bilan encore provisoire de ce drame s’élève ce samedi 21 décembre à cinq morts, dont un enfant, et près de 200 blessés, dont une quarantaine qui se trouve dans un état critique.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

C’est le chef du gouvernement de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff, qui a indiqué ce samedi que l’ampleur de l’attentat était beaucoup plus importante. Le nombre de morts risque grimper le nombre de blessés étant beaucoup plus élevé que les estimations données vendredi soir.

Le conducteur de la voiture a été immédiatement arrêté et identifié plus tard comme étant un médecin de 50 ans, originaire d’Arabie saoudite. À Magdebourg, plusieurs témoins ont décrit des scènes de chaos, avec des secouristes en train de soigner des victimes directement sur le sol à côté des stands du marché de Noël.

Publications anti-islamisation

Geste fou ? Attaque terroriste ? Aucune motivation n’a pour l’instant été donnée sur cette tuerie. « En l’état actuel de l’enquête il n’est pas encore possible de catégoriser ce qui s’est passé sur le marché de Noël » vendredi soir, a indiqué la police locale. Alors que le pays est plongé dans une crise politique et sociale, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est rendu samedi à Magdebourg pour rendre hommage aux victimes. « Près de 40 personnes sont si gravement blessées que nous devons nous préoccuper de leur sort », a-t-il réagi vêtu de noir.

Profondément choqué, le chef du gouvernement a condamné un « acte terrible et insensé » alors qu’il n’y avait « pas d’endroit plus paisible et plus joyeux qu’un marché de Noël », où les gens se rendent avec leurs amis et leur famille. Le dirigeant est accompagné de la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, de la ministre de l’Environnement, Steffi Lemke et du ministre des transports, Volker Wissing.

Sur place, de nombreuses personnes sont venues déposer des bouquets et bougies sur les lieux du drame et à l’extérieur de l’église de Saint-Jean. Plusieurs sources évoquent des troubles psychologiques dont souffrirait le médecin psychiatre interpellé sur les lieux et principal suspect. Le dirigeant de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff, a déclaré que l’homme vivait en Allemagne depuis 2006. Le suspect, exerçant comme psychiatre dans la commune de Bernburg proche de Magdebourg et en psychothérapie, a été reconnu comme réfugié en 2016.

ELON MUSK EXPRIME SON SOUTIEN À L'AFD
À L'APPROCHE DES ÉLECTIONS EN ALLEMAGNE
Beaucoup de rumeurs circulent depuis vendredi soir. Dans la presse allemande, Der Spiegel a rapporté que le suspect avait sympathisé avec la formation d’extrême droite l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), sans préciser cette information. Certains médias allemands ont attiré l’attention sur les publications passées du suspect sur les réseaux sociaux, dans lesquelles il aurait exprimé des opinions critiques à l’égard de l’islam et aurait même mis en garde contre les « dangers » d’une islamisation de l’Allemagne.

L’auteur présumé de l’attaque est « islamophobe », a déclaré samedi la ministre de l’Intérieur allemande Nancy Faeser. De son côté, le responsable du parti-social démocrate, Dirk Wiese, a mis en garde samedi contre toute conclusion hâtive. « Il semble que les choses soient ici différentes de ce que l’on supposait au départ », a-t-il déclaré au quotidien Rheinische Post, soulignant que le profil du suspect le désigne plutôt comme un sympathisant de l’AfD ou d’Elon Musk.

En 2016, un camion avait fait 13 morts

Une source saoudienne a déclaré à Reuters que l’Arabie saoudite avait mis en garde les autorités allemandes contre l’agresseur après qu’il avait publié sur son compte personnel X des opinions extrémistes menaçant la paix et la sécurité. « En l’état actuel des choses, il s’agit d’un auteur isolé, de sorte qu’à notre connaissance, il n’y a pas d’autre danger pour la ville », a déclaré Reiner Haseloff.

En Allemagne, qui a déjà vécu un drame similaire en 2016, les critiques affluent sur le manque de sécurité. À l’époque, un extrémiste islamiste avait foncé avec un camion sur une foule de visiteurs des marchés de Noël à Berlin, faisant 13 morts et des dizaines de blessés. Les services de police se sont dits stupéfaits que l’homme ait pu pénétrer dans le marché en dépit des lourdes bornes qui avaient été installées pour empêcher une telle attaque. L’Allemagne compte environ 3 000 marchés de Noël qui sont installés de fin novembre à début janvier.

19 décembre, 2024

CENTENAIRE DE LA MORT DE LUIS EMILIO RECABARREN


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CENTENAIRE DE LA MORT DE
 LUIS EMILIO RECABARREN
AFFICHE JORGE SOTO VERAGUA


 1924 -19 décembre- 2024

CENTIÈME ANNIVERSAIRE  DE LA
MORT DE LUIS EMILIO RECABARREN

« À LUIS EMILIO RECABARREN » 
COMPOSITEUR VICTOR JARA, PAR DANIELE SEPE


    LUIS EMILIO RECABARREN
    Luis Emilio Recabarren Serrano, né à Valparaíso le 6 juillet 1876, décédé le 
    19 décembre 1924 à Santiago du Chili, fut un homme politique Chilien. Il est considéré comme le père du mouvement ouvrier au Chili.

    UNE DE «L'ÉVEIL DES
     TRAVAILLEURS»,
     IQUIQUE, 22 FÉVRIER 1913
    Afin de promouvoir ses idées socialistes, il fonde en mai 1912 le journal El Despertar de los TrabajadoresL'Éveil des Travailleurs ») qui, malgré la censure et plusieurs interdictions, paraîtra jusqu’en 1926. En juin 1912 avec une trentaine de travailleurs du nitrate il crée en le Parti ouvrier socialiste (POS).
    « Hay tres grandes suicidas en la historia de Chile: Balmaceda, Recabarren y Allende.   » Tomás Moulian

     

     «Quand nous serons tous unis, nous serons respectés »
     B Chacon 

    En 1918, il voyage en Argentine, où il a participe à la fondation du Parti communiste argentin. De retour au Chili, il participe au troisième congrès du POS, qui décide d’entamer des négociations en vue d’adhérer à la Troisième Internationale.

    LUIS EMILIO RECABARREN
    DANS SON CERCUEIL
    En janvier 1922, le POS tient son quatrième congrès. Le parti adhère à cette occasion à la Troisième Internationale et devient le Parti communiste du Chili. Luis Emilio Recabarren part ensuite en Union soviétique pour représenter les communistes chiliens au quatrième Congrès du Komintern. Il retourne au Chili en février 1923. 
    Il se suicide le 19 décembre 1924 à l'âge de 48 ans.(Wikipédia)

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    LUIS EMILIO RECABARREN



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    FIEP : LA GENDARMERIE FRANÇAISE AU CHILI POUR LA PREMIÈRE COMMISSION DE SA PRÉSIDENCE

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    PHOTO CGMEX

    FIEP : la gendarmerie française au Chili pour la première commission de sa présidence / Dans le cadre de la FIEP, [L'Association internationale des forces de gendarmerie et de police à statut militaire (FIEP, dont le sigle vient des initiales des quatre pays fondateurs : France, Italie, Espagne, Portugal) est un regroupement des forces militaires de plusieurs pays.] une délégation de la gendarmerie nationale s’est rendue au Chili mi-décembre 2024, afin de piloter, en sa qualité de présidente, la première commission de son mandat. Cette commission était axée sur le volet ressources humaines du thème choisi par la France : « Impact et enjeux de l’intelligence artificielle ». [« Police partout, justice nulle part »] *

    Par la lieutenante Floriane Hours

    Le 23 octobre 2024, à Rome, la gendarmerie nationale française prenait la présidence de la FIEP, l’association des gendarmeries du monde, succédant ainsi, pour une durée d’un an, à l’Arme des Carabiniers italiens.

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    Pour amorcer cette nouvelle année et ce nouveau cycle de réflexion, la France a choisi comme thème « l’impact et les enjeux de l’intelligence artificielle ». Pour nourrir les échanges et faire avancer les débats autour de cette réflexion, quatre commissions se dérouleront tout au long de l’année, comme le veut la structure de la FIEP. Elles porteront sur les thèmes des ressources humaines, des affaires internationales, des nouvelles technologies et de l’organisation du service.

    PHOTO D'UN OFFICIER DE LA GENDARMERIE LORS DES DÉBATS DE LA FIEP.
    PHOTO CGMEX

    C’est dans ce contexte que s’est tenue, du 10 au 13 décembre, la première commission au Chili. Pilotée par la France et organisée par le Chili, pays hôte, cette commission, tournée vers la question de l’intelligence artificielle dans les ressources humaines, a rassemblé des gendarmes provenant de quinze pays (sur les 21 que compte la FIEP). En sa qualité de présidente pour l’année 2025, la gendarmerie française était représentée par une délégation composée d’un représentant du Directeur général de la Gendarmerie nationale, le général Stéphane Lacroix, chef du Pôle des affaires européennes et internationales (PAEI), des deux points de contact nationaux, le chef d’escadron Olivier Monceret, du commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEX), en charge de la FIEP, et son adjoint, le major Maurice Lehmann, ainsi que des experts en les personnes du général Patrick Perrot, coordinateur expert en charge des questions d’I.A. en gendarmerie, et du lieutenant-colonel Cédric Calmettes, de la Direction des ressources humaines de la gendarmerie nationale (DRHGN).

    Lors de cette rencontre, les différentes forces de police à statut militaire ont évoqué l’ampleur des possibilités offertes par l’I.A., notamment en matière de ressources humaines. Présente dans le quotidien des forces de sécurité intérieure, elle permet de gagner un temps considérable dans l’exécution de tâches à faible valeur ajoutée et de replacer le gestionnaire au cœur de son métier dans le domaine des ressources humaines.

    « Plusieurs pays utilisent d’ores et déjà l’I.A., avec des chatbots et d’autres outils qui permettent aux personnels gérés d’accéder à l’ensemble des informations. La chaîne de recrutement et de sélection bénéficie par ailleurs largement des opportunités offertes par l’I.A. : le traitement de masse des dossiers des candidats permet de gagner du temps et d’accroître l’efficacité, et la sélection des profils spécifique est facilitée. Des outils prédictifs et génératifs sont également mis à la disposition des gestionnaires, notamment pour soutenir le domaine de la santé au travail, car la santé physique et psychologique des personnels est une préoccupation majeure des gestionnaires. Enfin, l’utilisation de l’I.A. dans la construction d'une politique R.H. ambitieuse se dessine dans un avenir à court et moyen terme », résume l’un des participants français de la commission.

    Après avoir évoqué les aspects positifs de l’intelligence artificielle, les points de vigilance liés à son utilisation ont été abordés. Il a ainsi été question des problèmes de biais, de protection des données et de formation des utilisateurs. Des thématiques qui seront développées tout au long de l’année.

    La prochaine commission, qui se tiendra aux Pays-Bas du 7 au 10 avril 2025, portera cette fois sur les affaires internationales. Il y sera notamment question des cadres légaux d’exploitation de l’I.A. dans les différents pays. L'objectif étant de faire évoluer le droit au profit de différents cas d'usage.

    PHOTO DE DEUX PETITS DRAPEAUX L'UN
    AUX COULEURS DE LA FRANCE, L'AUTRE
    AUX COULEURS DE LA FIEP. © CGMEX

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      18 décembre, 2024

      CHILI / « NOUS VENONS DE SUBIR PLUSIEURS DÉFAITES ET CERTAINS À GAUCHE NE VEULENT PAS RECONNAÎTRE L’AMPLEUR DU PROBLÈME »

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      PHOTO AILEN DÍAZ ESCOBAR

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      L'HUMANITÉ
      Chili : « Nous venons de subir plusieurs défaites et certains à gauche ne veulent pas reconnaître l’ampleur du problème » / 
      Alors que la droite s’est placée en tête lors des récentes élections locales, Juan Andrés Lagos, figure du Parti communiste chilien, fustige celles et ceux qui, à gauche et au sein de la coalition du gouvernement de Gabriel Boric, refuseraient de regarder la réalité en face. « Il existe une sorte de schizophrénie politique », assure-t-il.

      par Pierre Cappanera

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      Juan Andrés Lagos est un des principaux dirigeants du Parti communiste du Chili, auquel il a adhéré en 1980, pendant la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Il a été secrétaire général de ce parti ainsi que directeur d’El Siglo, son journal officiel, pendant plusieurs années. Il a participé à l’actuel gouvernement du président Gabriel Boric au poste de conseiller du vice-ministre de l’Intérieur, jusqu’à son éviction en juin dernier (2022-2024). Il s’exprime ici sur les résultats des différentes élections qui ont eu lieu au Chili ces dernières années, sur les deux référendums pour une nouvelle Constitution ainsi que sur les élections locales d’octobre-novembre dernier, où la droite s’est imposée.

      FOTO JAVIER SALVO / ATON CHILE.
      ► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

      Quelle est votre analyse des derniers résultats électoraux ?

      Je pense que nous devons faire un effort pour regarder les choses avec le maximum de réalisme et non avec des euphémismes. Ce qui s’est passé lors des élections municipales, c’est que tous les partis de droite ont augmenté leur électorat et leur représentation municipale dans tout le pays. Il y a des gens à gauche qui essaient d’atténuer la perception de ce phénomène. C’est une erreur politique majeure car il faut reconnaître ce qu’il s’est produit.

      Nous venons de subir plusieurs défaites et nous ne voulons pas reconnaître l’ampleur qu’elles ont eue. Il existe une sorte de schizophrénie politique.

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      Il faut remonter en arrière. La première défaite n’a-t-elle pas été celle du référendum pour la nouvelle Constitution en septembre 2022 ?

      Nous avons subi une terrible défaite lors du premier référendum. Nous avons terminé cette campagne pour ce premier référendum par un rassemblement ici à l’Alameda (la grande avenue de Santiago) avec environ un demi-million de personnes. Les dirigeants et les leaders se sont battus pour parler (à ce meeting) parce qu’ils étaient tous convaincus que nous étions en train de gagner de loin. Par conséquent le scénario au Chili, c’était une nouvelle constitution, qui était en effet un projet avancé avec des droits sociaux, droits économiques, souveraineté pour les peuples indigènes, etc. Un projet merveilleux.

      Il y a donc eu un triomphalisme aveugle. Notre propre gouvernement était aveugle.

      Les médias ont-ils joué un rôle dans cette campagne ?

      Tout à fait. Il y a eu une campagne de droite soutenue par l’ensemble des médias. Une campagne très forte. Mais il est également vrai que le gouvernement, je ne sais pas pour quelles raisons, a décidé de ne pas mettre en place de politiques publiques au cours des premiers mois (après son installation en mars 2022) et a décidé d’attendre le résultat du référendum.

      Les médias suffisent-ils à expliquer le rejet de ce projet de Constitution ?

      Les citoyens étaient et sont toujours dans une très mauvaise situation socio-économique. Lisez les rapports du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), ils démontrent dans leur dernière étude que l’inégalité augmente au Chili. Que les revenus (des classes populaires) sont très mauvais. Que les gens sont indignés par le système politique et par tous les partis politiques. Vous ne pouvez pas nier ces éléments pour maintenir l’illusion que vous vous en sortez très bien. Je dis cela parce que, dans cette élection avec système de vote obligatoire, pour la première fois, près de six millions de personnes qui ne votaient pas ont voté. Et ces six millions de personnes ont voté pour le rejet (de la Constitution proposée)…

      Nous étions nombreux à nous demander pourquoi le rejet l’avait emporté…

      Il existe des études qui montrent que c’est parce qu’ils ont associé l’approbation de la nouvelle Constitution avec le gouvernement de Gabriel Boric. Et ils ne veulent rien avoir affaire avec ce gouvernement. Rien. Et celui-ci semble toujours se satisfaire des 30 % (du premier tour de la présidentielle de novembre 2021). Or, dans aucun pays au monde, on ne gagne une élection avec 30 % des électeurs.

      Mais il n’y a pas eu que des défaites. En décembre 2023, le second projet de Constitution rédigée par l’extrême droite a bien été repoussé ?

      Le deuxième référendum est arrivé, toujours avec le vote obligatoire, et il a totalement changé la situation. C’est-à-dire que les six millions (de nouveaux électeurs) ne voulaient pas non plus d’une Constitution de droite, de la Constitution de Kast (le leader de l’extrême droite, ndlr). Le rejet s’est répété, avec 60 % des voix, mais en sens inverse, c’est-à-dire contre la Constitution proposée par la droite.

      Je faisais partie de la direction de cette campagne, et nous avons réalisé que le gouvernement ne devait pas apparaître, même simplement cité, dans cette campagne. En commençant par le président Boric. Nous le leur avons dit et ils l’ont compris.

      Les partis de gauche ont accepté de ne pas se mettre en avant ?

      Les partis ne pouvaient pas se présenter en tant que tels. Nous avons fait campagne avec des drapeaux chiliens. Les partis l’ont compris. Ils se sont retirés. Et notre campagne visait quoi ? À montrer que le projet de Constitution de la droite allait priver les femmes de leurs droits, allait priver les municipalités de leurs ressources, et par conséquent, des actions peut-être élémentaires mais essentielles, comme l’éclairage public, comme les couches pour les personnes âgées, que certaines municipalités distribuent aux familles, allaient disparaître. Pour les familles sans ressources, c’est important. Ce sont des choses comme ça qui ont défini notre campagne contre la Constitution de droite. Pas des questions de grande dimension. C’est comme ça que nous avons gagné le second référendum (en décembre 2023).

      Quelle a été l’erreur lors des récentes élections municipales ?

      Aux dernières municipales (octobre-novembre 2024), les partis de droite ont tous eu plus de postes de conseillers municipaux, plus de maires, plus de gouverneurs. Mais il y a eu des candidats de gauche qui ont gagné dans de grandes communes comme à Pudahuel ou Maipu (deux communes très peuplées de la région de Santiago que la gauche a pris à la droite). Ils se sont présentés comme indépendants des partis politiques. À Maipu, le candidat de gauche s’est occupé des problèmes de l’eau, des bidonvilles, du crime organisé, d’une nouvelle ligne de métro… Des choses concrètes. Et il a eu raison. Cela prouve que nous pouvons arrêter la droite, nous pouvons encore provoquer un revirement face au scénario qui est en train de nous tomber dessus.

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