30 juillet, 2021

AMÉRIQUE DU SUD. LE PRÉSIDENT DU PEUPLE PRÊT À RELEVER LE PÉROU

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PHOTO PRÉSIDENCE DU RÉPUBLIQUE PÉROU

Réforme de la Constitution, justice sociale… Dans son discours d’investiture, le 28 juillet, Pedro Castillo a dévoilé les objectifs de son mandat.

par Marine Lion 

PHOTO PAOLO AGUILAR

Le nouveau président du Pérou, Pedro Castillo, a prêté serment lors de son investiture, le 28 juillet. Dix jours plus tôt, il était déclaré vainqueur du second tour du scrutin qui a eu lieu le 9 juin dernier, avec 50,13 % des voix, face à la candidate de la droite ­populiste, Keiko Fujimori. Une victoire tardive, car sa rivale multipliait les recours depuis l’annonce des résultats.

Lors des premières minutes de son discours d’in­vestiture, Pedro Castillo s’est adressé aux peuples originaires et a rappelé les dis­criminations qu’ils avaient vécues et qu’ils vivaient aujourd’hui encore. Il a également exprimé sa volonté de mettre en place «  un gouvernement du peu­ple », qui gouverne «  avec le peuple et pour le peuple ». «  C’est la première fois que notre pays est gouverné par un paysan, une personne qui appartient aux secteurs ­opprimés depuis longtemps », a souligné l’ancien instituteur de campagne.

Rompre avec les symboles de l’ère coloniale

Le discours d’investiture a aussi été l’occasion pour Pedro Castillo de dévoiler les grandes lignes de son mandat. Des objectifs sanitaires d’abord, puisqu’il prévoit entre autres la mise en place d’un système de santé universel et gratuit et l’accélération de la vaccination contre le Covid, qui touche durement le pays. Le nouveau président s’engage également à mettre fin à la monopolisation des services élémentaires et à la corruption qui gangrène le pays. «  Nous devons disposer d’une législation qui décourage la criminalité sous toutes ses formes, et non comme la législation actuelle qui l’encourage », a-t-il estimé.

Alors que le Pérou fait face aux disparitions inquiétantes de 915 femmes entre les mois de mars et juin, Pedro Castillo aspire à «  renforcer le système ­national spécialisé de justice pour la protection des femmes et la répression de la violence à leur égard ».

Avant de conclure son discours en annonçant vouloir rompre avec les symboles de l’ère coloniale, Pedro Castillo a ré­affirmé sa volonté de convoquer une assemblée constituante, afin ­d’établir une nouvelle Constitution. «  Elle doit être plurinationale, populaire et paritaire. Sa composition doit comprendre, outre les candidats proposés par les organisations ­politiques, des pourcentages de candidats issus des peuples autochtones et originaires, du peuple afro-­péruvien, des associations, des ­organisations populaires et de la société civile. »

Tout un programme dans un Pérou ravagé par le fujimorisme.

29 juillet, 2021

DÉCÈS DU PRÊTRE DÉFROQUÉ FERNANDO KARADIMA, AU CŒUR D’UN SCANDALE DE PÉDOPHILIE

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PHOTO SEBASTIAN SILVA/EPA/MAXPPP

Les faits L’ancien curé de la paroisse d’El Bosque, un quartier riche de Santiago, avait été renvoyé de l’état clérical en 2018 pour des abus sexuels sur mineurs avec violence dans les années 1980 et 1990.

Matthieu Lasserre

Lecture en 2 min.

c’est une page importante des scandales d’abus sexuels qui se tourne au Chili. L’ancien prêtre Fernando Karadima, renvoyé de l’état clérical pour des actes de pédophilie commis dans les annés 1980 et 1990, est mort dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 juillet, à 90 ans. Son décès est imputable à des suites de « bronchopneumonie, insuffisance rénale, diabète et hypertension », selon l’AFP qui a eu accès à son certificat de décès. En juin, il avait été admis d’urgence à l’hôpital pour des problèmes cardiaques mais n’avait pu y rester en raison du manque de lits, conséquence de la pandémie de Covid-19.

Celui qui fut au cœur d’un scandale de pédophilie avait été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs avec violence et abus de son autorité ecclésiastique en 2011, avant d’être définitivement renvoyé de l’état clérical le 27 septembre 2018 par le pape François.

Ordonné prêtre en 1958, Fernando Karadima est nommé curé de la paroisse d’El Bosque, un quartier bourgeois de la capitale Santiago du Chili en 1985. Il y officiera jusqu’en 2006 et formera un important contingent du clergé chilien. Certains d’entre eux, à l’image de l’ancien évêque militaire, Mgr Juan Barros Madrid, sont soupçonnés d’avoir couvert les agissements du curé d’El Bosque. Le pape acceptera d’ailleurs la démission de Mgr Barros en juin 2018, près d’un mois après la démission groupée des 34 évêques du pays, directement mis en cause par François pour leur gestion des cas d’abus.

De nombreuses agressions sexuelles sur mineurs

Les premières accusations d’abus sexuels remontent à 1984. L’affaire est alors étouffée par sa hiérarchie. En 2004, de nouvelles plaintes de paroissiens comme d’anciens religieux passés par El Bosque sont déposées à l’encontre du prêtre auprès de l’institution ecclésiastique. Six ans plus tard, le scandale éclate lorsque Juan Carlos Cruz, James Hamilton et José Andrés Murillo, trois victimes du religieux, révèlent ce qu’ils ont subi lors d’une émission télévisée. Dans la tourmente, Fernando Karadima sera publiquement défendu par une partie de la classe politique chilienne.

« Tout ce que nous avions à dire sur Karadima a été dit, ont réagi dans un communiqué les trois victimes du prêtre à l’annonce du décès de leur abuseur. Il n’était qu’un maillon de plus dans cette culture de la perversion et de la dissimulation dans l’Église. Nous sommes seulement poussés à poursuivre la lutte pour que ces crimes ne se reproduisent plus, et pour tant de survivants pour qui justice n’est pas faite. »

Un an après les révélations, le Vatican reconnaît la culpabilité de Fernando Karadima. Il est condamné par la Congrégation pour la doctrine de la foi à « une vie de prière et de pénitence » et se voit interdire tout contact avec d’anciens paroissiens. Une enquête mandatée par le pape François aboutira à son renvoi de l’état clérical sept ans plus tard. L’ancien prêtre ne sera jamais inquiété par la justice chilienne, car les faits qui étaient imputés remontent aux années 1980 et 1990 et sont prescrits. En 2019, à la suite du scandale, le Chili abolit la prescription des crimes sexuels sur mineurs.

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 ILLUSTRATRICE SYLVIE SERPRIX

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26 juillet, 2021

PORTUGAL: DÉCÈS DE OTELO SARAIVA DE CARVALHO, STRATÈGE DE LA RÉVOLUTION DES OEILLETS


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 OTELO SARAIVA DE CARVALHO

Otelo Saraiva de Carvalho, stratège du "mouvement des capitaines" qui a renversé la dictature le 25 avril 1974 au Portugal, est décédé dimanche à Lisbonne à l'âge de 84 ans, a annoncé le colonel Vasco Lourenço, porte-parole des capitaines d'avril.

Tv 5 monde

"otelo", comme l'appellent les Portugais, est mort à l'hôpital militaire à Lisbonne, selon les médias locaux.

Ses obsèques sont prévues mercredi prochain, a indiqué l'Association 25 avril, héritière du "mouvement des capitaines", précisant qu'il sera incinéré.

"Il est devenu à juste titre l'un des symboles" de la Révolution, qui "a mis un terme à la plus longue dictature du XXème siècle en Europe ouvrant la voie à la démocratie", a souligné dans un communiqué le cabinet du Premier ministre portugais, Antonio Costa, qui a mis en avant "sa "capacité stratégique et opérationnelle" ainsi que "son engagement et sa générosité".

Le ministre de la Défense, Joao Gomes Cravinho, lui a rendu hommage pour "son rôle dans la conquête de la liberté".

Le commandant Otelo de Carvalho, "cerveau militaire" de la Révolution des œillets, a dirigé dans l'anonymat toute la rébellion des capitaines qui a mis fin, en une matinée, pratiquement sans effusion de sang, à plus de 40 ans de dictature salazariste.

Liberté d'expression, suffrage universel, égalité des chances entre les hommes et les femmes, droit de grève, Sécurité sociale pour tous... les Portugais découvraient alors la démocratie.

"Otelo" était né au Mozambique en 1936 et avait débuté sa carrière militaire dans les années 60, alors que le pays est engagé dans les guerres coloniales.

Après la Révolution, sa popularité lui a fait espérer un rôle politique de poids et il a été candidat deux fois à la présidentielle, une fois en 1976 présenté par des organisations populaires, puis en 1980, à la tête d'un mouvement d'extrême gauche.

Personnalité déroutante et controversée, il a été condamné en 1987 à 15 ans de prison pour complicité morale dans des attentats d'extrême gauche, puis amnistié en 1996. Il était accusé de participation au mouvement clandestin FP-25 impliqué dans plusieurs attentats meurtriers entre 1980 et 1987.

L'enfant terrible de la Révolution, qui a passé cinq ans en prison, a toujours clamé son innocence et condamné la violence, mais avait reconnu cependant la paternité d'un "projet global" visant à la prise du pouvoir par les travailleurs.

Il a joué "un rôle pervers et destructeur dans la période qui a suivi le 25 Avril", a réagi dimanche le parti d'extrême droite Chega (Basta) dans un communiqué.

Le capitaine d'Avril, qui "suscite et a suscité de profonds clivages au sein de la société portugaise", a été "un protagoniste de premier plan dans un moment décisif de l'histoire contemporaine portugaise", a reconnu pour sa part le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa dans un communiqué.

Le chef de l'État conservateur a en outre précisé qu'il était "trop tôt" pour que l'histoire puisse le juger avec le recul nécessaire".

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ILLUSTRATION 
ANDRÉ CARRILHO

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19 juillet, 2021

LES ONG ET LE NOUVEAU PLAN CONDOR POUR L’AMÉRIQUE LATINE

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Via le Département d’État et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le budget prévu par Washington en 2022 pour des « programmes de démocratie » destinés à Cuba atteindra 20 millions de dollars, soit le même niveau de financement qu’en 2021. A charge pour des organisations non gouvernementales (ONG) locales de relayer cette action « interventionniste » sur le terrain.

par José Manuel Zelaya Rosales 

6Temps de Lecture 5 min.

Censées représenter la « société civile », toutes les ONG ne sont pas à mettre dans le même sac ou sur le même plan. Il n’en demeure pas moins que, au cours des dernières années, nombre d’entre elles, ainsi que leurs financements, ont été mis en cause par les gouvernements d’Hugo Chávez et Nicolás Maduro (Venezuela), Rafael Correa (Équateur), Evo Morales (Bolivie), Andrés Manuel López Obrador (Mexique), pour ne citer qu’eux. Elles se trouvent actuellement au cœur de la violente polémique qui oppose les États-Unis, l’Union européenne et leur sphère médiatique au gouvernement nicaraguayen de Daniel Ortega [1].

Au nom de l’Internationale des peuples anti-impérialistes, l’ex-président hondurien de centre gauche Manuel Zelaya, renversé en 2009 par un coup d’État, s’est récemment exprimé sur la question.

Àpartir des années 1980, avec l’avènement du modèle d’exploitation néolibéral, sont apparues des organisations qui, en théorie, étaient censées combler le vide qui se créait naturellement entre la sphère publique et la sphère privée. Semblant au départ impartiales, ces organisations non gouvernementales (ONG) sont devenues par essence des agents politiques autoproclamés de la société civile qui légitiment l’essor impétueux de la mondialisation et du marché. En Amérique latine, avec l’arrivée de gouvernements progressistes via les élections, comme dans le cas du triomphe électoral de Daniel Ortega et de la révolution sandiniste avec plus de 70 % des voix [2], ces organisations ont orienté leur activité vers le contrôle stratégique et politique de la société, avec pour objectif ce que, aux Etats-Unis, elles appellent par euphémisme un « changement de régime ».

La structure fonctionnelle érigée au « sommet », que ce soit par les États-Unis ou l’Europe, utilise quelques fondations opulentes pour alimenter toute la machinerie des ONG. Les plus importantes de ces fondations fournissent environ 80 % de tous les fonds gérés dans le monde par ces organisations. Dans la plupart des cas, les fondations mères n’ont pas de relation directe avec les bénéficiaires, qui fonctionnent comme opérateurs locaux des fonds reçus. Un réseau constitué par des agences de coopération internationale telles que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), l’Institut national démocrate (NDI), la Nouvelle fondation pour la démocratie (NED), l’Institut républicain international (IRI) et d’autres agences gouvernementales occidentales financent des actions d’intervention visant principalement et prétendument à la « réduction de la pauvreté », au renforcement des « valeurs démocratiques », à la gouvernance, aux « droits de l’homme », à la transparence, la justice et la bonne gestion des finances publiques.

Du réseau susmentionné se déploient des centaines d’ONG qui saturent la vie politique de la société, créant une sorte d’État parallèle piloté par de grands médias et réseaux ; devenus artificiellement des protagonistes de la vie politique, ceux-ci tentent de saper l’action des gouvernements progressistes ou d’empêcher la montée au pouvoir de projets de gauche revendiquant la participation de la société et de l’État contre la tromperie du marché.

Cet immense réseau tentaculaire des pouvoirs factices se charge de promouvoir un agenda caché et spécifique défini par l’orientation qu’ils veulent voir adoptée par l’opinion publique. Au Nicaragua, ils promeuvent sans vergogne les politiques que l’Hégémon exige. Il n’est donc pas étrange qu’au Honduras, en 2009, ils aient activement soutenu le coup d’État, toujours sous couvert d’un discours anticommuniste de défense de la démocratie.

Dotées d’importantes ressources, ces organisations se consacrent à dire à l’État ce qu’il doit faire, jusqu’à devenir des agents de dé-légitimation de la politique ; pourtant, en se prononçant contre les mouvements de libération socialistes, elles adoptent de fait, au sens strict, une attitude de caractère politique.

De façon tout aussi perverse, elles se consacrent à la déstabilisation de tout gouvernement populaire qui, en Amérique latine, n’accepte pas de se soumettre aux diktats ou aux intérêts géostratégiques des faucons de Washington. Dans ce but, et en dépensant des ressources importantes, elles alimentent des réseaux de supposés mécontentements destinés à la construction d’images négatives des dirigeants.

Depuis la première décennie du XXIème siècle, ce système bien articulé de « smart power » s’est spécialisé dans la promotion et l’organisation de « révolutions de couleur ». Celles-ci ne sont rien d’autre que des « protestations populaires contrôlées » visant à un changement de régime et à l’imposition d’une administration docile, au service des intérêts des sociétés transnationales. Significatives sont les participations de la Fondation Ford et plus spécifiquement de George Soros, qui a accumulé de l’expérience dans les pays d’Europe de l’Est après la chute du bloc soviétique et a joué un rôle clé dans les fameux « printemps arabes », dont certains, dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ont fini par renforcer l’existence de groupes extrémistes tels que l’Etat islamique.

En Amérique latine, l’activité de ces organisations va du Mexique, où elles s’opposent au gouvernement de la Quatrième transformation, à l’Argentine, où elles participent au travail minutieux de discrédit de l’administration péroniste. Ces derniers temps, leur principale attaque a été dirigée contre les pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), essentiellement le Nicaragua, le Venezuela, la Bolivie et Cuba.

Dans ces pays, elles ont été jusqu’à organiser des soulèvements violents, qui ont coûté la vie à de nombreux innocents. Le cas de Cuba est particulier, car les conditions existantes du blocus ne permettent pas le flux de ressources qu’elles utilisent dans les autres pays mentionnés. En ce qui les concerne, et sur leurs territoires, le Venezuela et la Bolivie ont neutralisé [NDLR : partiellement] l’opération de ces ONG qui utilisent généralement une façade d’organisation humanitaire.

Actuellement attaqué, le Nicaragua vit une situation similaire à celle qui a précédé les violentes émeutes organisées en 2018 par une opposition politique dépourvue de capacité organique, mais qui a bénéficié d’importantes ressources externes pour créer le sentiment d’une chute imminente du gouvernement démocratique. Cette fois, le nouveau « Plan Condor électoral » américain a été anticipé [par les autorités sandinistes], notamment du fait de l’injection de ressources considérables destinées à provoquer un boycott du scrutin de novembre prochain. Ces efforts visent à rehausser le profil politique de l’opposition et à empêcher une nouvelle victoire populaire du sandinisme. À cette fin, ils utilisent l’agenda médiatique qui, par sa tendance à la génuflexion, leur permet de passer de grands défenseurs du processus électoral aujourd’hui à porte-drapeaux de la suspension de l’élection demain, si son résultat ne favorise pas leurs intérêts.

L’Internationale des peuples anti-impérialiste réprouve l’évidente agression conservatrice de Washington contre le peuple du Nicaragua et se déclare solidaire de la Révolution sandiniste, dirigée par le « comandante » Daniel Ortega.

Internationale des peuples anti-Impérialistes

Manuel Zelaya (président)

Lois Perez Leira (secrétaire exécutif)

Source : https://www.el19digital.com/articulos/ver/titulo:117944-las-ong-y-el-nuevo-plan-condor-para-america-latina

[1] https://www.medelu.org/Vol-d-hypocrites-au-dessus-du-Nicaragua

[2] NDLR : Daniel Ortega a été élu le 5 novembre 2006 avec 37,99 % des suffrages ; le 6 novembre 2011 avec 62,5 % ; le 6 novembre 2016 avec 72 %.


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CHILI : DEUX JEUNES CENTRISTES REMPORTENT LES PRIMAIRES AVANT LA PRÉSIDENTIELLE

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Un jeune député et ex-leader étudiant, Gabriel Boric, et un indépendant et ancien ministre, Sebastian Sichel, deux candidats centristes de la nouvelle génération, ont remporté dimanche 18 juillet les primaires de gauche et de droite avant les élections présidentielles au Chili.

Par Le Figaro avec l'AFP   

CAPTURE D'ÉCRAN

Gabriel Boric, représentant du parti Convergence sociale, a remporté 60,42% des voix, en battant le représentant du Parti communiste, Daniel Jadue (39,58%), pourtant favori de cette primaire. «N'ayez pas peur de la jeunesse pour changer ce pays», a déclaré dimanche le député âgé de 35 ans, qui devient ainsi le plus jeune candidat à l'élection présidentielle dans l'histoire du pays. Le premier tour de la présidentielle aura lieu le 21 novembre. «Le Chili a été le berceau du néolibéralisme, ce sera aussi sa tombe», a-t-il ajouté dans son discours d'intronisation en tant que candidat.

CAPTURE D'ÉCRAN

Dans le camp de la droite, la victoire de Sebastian Sichel (49,08%) est moins surprenante. Ancien ministre du Développement social dans le gouvernement de l'actuel président, Sebastián Piñera, il se présentait en indépendant face à ses rivaux, dont l'ancien maire du quartier chic de Las Condes, Joaquín Lavín (31,31%), membre de l'Union démocrate indépendante (UDI, ultra-conservateur).

Les partis traditionnels comme la Démocratie chrétienne, le Parti socialiste ou le Parti pour la démocratie ont été mis hors jeu, après avoir perdu le soutien des électeurs progressistes à la suite du mouvement social qui secoue le pays depuis 2019. Les grands perdants de la journée sont aussi les instituts de sondage qui avaient anticipé une victoire du candidat de droite Lavin et du communiste Jadue.

Ces primaires se sont déroulées dans un climat d'ébullition politique après l'installation le 4 juillet de la Convention constitutionnelle, appelée à rédiger une nouvelle Constitution pour remplacer l'actuelle, rédigée sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Les électeurs chiliens avaient alors plébiscité les candidats indépendants et rejeté les partis politiques traditionnels.

Gabriel Boric s'est fait connaître comme leader des manifestations étudiantes qui réclamaient dès 2011 une éducation gratuite et de meilleure qualité. Il est député depuis 2014 pour la région de Punta Arenas, dans le sud du Chili, et avait présenté sa candidature en mars dernier à la primaire de gauche.

Quelque 14,6 millions d'électeurs chiliens étaient appelés à choisir les candidats à la présidentielle, dont le vainqueur devra affronter la crise sociale et politique que traverse actuellement le pays.

FLYER DANIEL JADUE 

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15 juillet, 2021

ALMAGRO ET LA GUERRE DES ÉTATS-UNIS CONTRE CUBA

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LUIS ALMAGRO EN JOKER
DESSIN COSU

La Havane, 13 juillet 2021. Le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, auteur d’actions d’ingérence en Bolivie, au Venezuela, au Nicaragua et dans d’autres pays, s’est de nouveau mis en avant en prenant part à la longue guerre non conventionnelle que les États-Unis mènent contre Cuba. 

por Prensa Latina 


CARICATURE DE LUIS ALMAGRO
ILLUSTRATION RAMIRO ALONSO

L’ancien ministre des Affaires étrangères uruguayen a exprimé la veille son soutien aux troubles à l’ordre public s’étant produit à Cuba dimanche dernier et a réitéré ses attaques contre le gouvernement de La Havane.

S’opposant à ces déclarations, Sacha Llorenti, secrétaire exécutif de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA-TCP), a rappelé que 'les mains d’Almagro, tachées de coups d’État et de sang, prétendent à nouveau s’ingérer dans les affaires de Cuba'.

Cet agenda interventionniste échouera lamentablement parce que la Révolution cubaine ne dépend que du peuple cubain lui-même, a-t-il souligné.

Dans une allocution télévisée, le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a évoqué les incidents, provoqués depuis les États-Unis, et a déclaré que l’OEA avait été formée et entraînée à jouer son rôle dans la guerre non conventionnelle de Washington contre l’île.

Évoquant la prétendue préoccupation de cette organisation face à la situation à Cuba, il a soutenu que l’OEA prétendait y compris justifier une éventuelle intervention humanitaire contre la plus grande des Antilles.

Pourquoi ne pas se prononcer contre les dommages causés par le blocus économique, commercial et financier des États-Unis, ou la situation épidémiologique et sociale dans d’autres nations d’Amérique latine, a demandé le mandataire.

Il a également exigé de Washington d’écouter les Cubains et les Étasuniens qui réclament la fin de ce siège maintenu contre Cuba depuis six décennies et d’accepter la coexistence civilisée.

Pour sa part, Rogelio Polanco, membre du Secrétariat du Parti communiste de Cuba, a assuré que la guerre non conventionnelle comprend des actions dans le domaine économique, politique, médiatique et des sabotages, outre l’application de mesures coercitives unilatérales pour créer des pénuries et des contraintes.

Il a précisé à cet égard l’encouragement à des troubles à l’ordre public et à la prise d’installations pour provoquer ce qu’on appelle une 'explosion sociale' et un 'changement de régime', inclus dans un manuel appliqué dans plusieurs pays du Moyen-Orient, d’Europe et d’Amérique latine.

Polanco a expliqué, cependant, qu’il est possible de vaincre ces actions quand il y a une population organisée, mobilisée et consciente de ses objectifs en tant que nation et de son histoire. peo/vc/Jl

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DESSIN COSU

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14 juillet, 2021

UN ANALYSTE FRANÇAIS QUALIFIE LE BLOCUS CONTRE CUBA DE TERRORISME D’ÉTAT

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UN ANALYSTE FRANÇAIS QUALIFIE LE BLOCUS
CONTRE CUBA DE TERRORISME D’ÉTAT

Maurice Lemoine taxe le blocus contre Cuba de terrorisme d’État et propose à la « communauté internationale d’inclure les États-Unis dans la liste des pays parrains du terrorisme ».

Association Cuba Coopération France

Dans un interview à Prensa Latina, le journaliste et écrivain français Maurice Lemoine, a qualifié de terrorisme d’État la politique de blocus économique et commercial menée depuis plus de 60 ans par les différents présidents des États-Unis contre Cuba.Il a rappelé que c’est le sous-secrétaire d’État Lester D. Mallory qui a présenté, en avril 1960, un mémorandum pour imposer un embargo contre Cuba « refusant tout financement et livraison à Cuba, ce qui réduirait les revenus en espèces et salaires réels, provoquerait la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ».

Dans le même temps, il a souligné que la justification utilisée pour mener à bien cette mesure dure était que « la majorité des Cubains soutiennent Castro, donc la seule façon de dissocier le soutien interne est de provoquer le désenchantement et le découragement par l’insatisfaction et la pénurie économiques ».

« Cette même année 1960, l’administration Dwight D. Eisenhower a institué un embargo contre l’île et le 3 février 1962, par décret 34/47, le président John F. Kennedy a décrété un blocus total de Cuba », a indiqué Maurice Lemoine, « et à partir de ce moment tous les présidents qui se sont succédé à la Maison Blanche l’ont maintenu jusqu’à présent », a-t-il ajouté.

Pour Maurice Lemoine, « le blocus n’est pas seulement un crime contre la vie des Cubains, mais en raison de sa nature extraterritoriale, il constitue une insulte et une attaque contre la communauté internationale », c’est pourquoi il peut très bien être défini comme « terrorisme d’État » ainsi que « les mesures coercitives unilatérales tout aussi infâmes visant à renverser le gouvernement vénézuélien ».

De plus, et bien qu’il ait causé « de grandes et injustes souffrances », le blocus « n’a pas réussi à mettre fin au gouvernement révolutionnaire, d’abord avec Fidel Castro, puis Raúl Casto et maintenant Miguel Díaz-Canel, ni avec la dignité du peuple cubain », dit-il.

Pour toutes ces raisons, l’expert de l’Amérique latine et des Caraïbes s’est demandé s’il ne serait pas approprié que « la communauté internationale inclue les États-Unis dans la liste des pays parrains du terrorisme ».

Paris, 28 juin 2021. Le journaliste et écrivain français Maurice Lemoine a qualifié aujourd’hui de terrorisme d’État la politique de blocus économique et commercial menée depuis près de 60 ans par les différents présidents des États-Unis contre Cuba.

Prensa Latina 

MAURICE LEMOINE 
PHOTO ANTOINE HARREWYN
Dans des déclarations à Prensa Latina, le chercheur a rappelé que c’est le sous-secrétaire d’État Lester D. Mallory qui a présenté, en avril 1960, un mémorandum pour imposer un embargo contre Cuba, en 'refusant tout financement et livraisons à Cuba, ce qui réduirait les revenus en espèces et les salaires réels, provoquerait la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement', a cité Lemoine.

Il a dans le même temps souligné que la justification invoquée pour mener à bien cette mesure était que 'la majorité des Cubains soutiennent Castro, de sorte que la seule façon de désunir le soutien interne est de provoquer le désenchantement et le découragement par l’insatisfaction économique et la pénurie'.

En cette même année 1960, l’administration de Dwight D. Eisenhower a institué un embargo contre l’île et le 3 février 1962, par le décret 34/47, le président John F. Kennedy a décrété un blocus total contre Cuba, a-t-il indiqué en précisant qu’ 'à partir de ce moment, tous les présidents qui se sont succédé à la Maison Blanche l’ont jusqu’à présent maintenu'.

De l’avis de Lemoine, le blocus n’est pas seulement un crime contre la vie des Cubains, mais, en raison de son caractère extraterritorial, il constitue une insulte et une agression contre la communauté internationale et peut donc être qualifié de 'terrorisme d’État', tout comme 'les mesures coercitives unilatérales, tout aussi infâmes, destinées à renverser le gouvernement vénézuélien', a-t-il assuré.

Mais bien qu’il provoque 'une grande et injuste souffrance', le blocus 'n’a pas réussi à mettre fin au gouvernement révolutionnaire, tout d’abord avec Fidel Castro, puis Raúl Casto et maintenant Miguel Diaz-Canel, ni à la dignité du peuple cubain', a-t-il manifesté.

Pour toutes ces raisons, le journaliste spécialiste de l’Amérique Latine et des Caraïbes s’est demandé s’il ne serait pas souhaitable que 'la communauté internationale inscrive les États-Unis sur la liste des pays qui parrainent le terrorisme'.  peo/mem/Acm

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13 juillet, 2021

CHILI: INCENDIES VOLONTAIRES APRÈS LA MORT D'UN MILITANT MAPUCHE

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PHOTO LA TERCERA

Des camions et des engins agricoles appartenant à des entreprises forestières ont été incendiés lundi dans la région de l'Araucanie, dans le sud du Chili, trois jours après la mort d'un militant mapuche lors d'affrontements avec la police.

Par Le Figaro avec l'AFP

Cinq camions et machines agricoles ont été brûlés par des inconnus qui ont érigé et incendié des barricades et tiré des coups de feu pour effrayer les conducteurs sur une route près de la ville d'Ercilla, à quelque 600 km au sud de Santiago, a indiqué Pablo Urquizar, coordinateur régional pour la sécurité publique. «Je demande immédiatement à tous les dirigeants des organisations radicalisées de rendre leurs armes et de choisir la paix», a-t-il déclaré. Sur les lieux des incendies, des banderoles et des brochures ont été découvertes, émanant de groupes de militants mapuches radicaux, selon la même source.

Ces derniers protestent contre la mort de Pablo Marchant, un Indien mapuche abattu vendredi lors d'un affrontement entre des manifestants et la police qui surveillait une entreprise forestière sur la commune de Carahue, dans la région de l'Auracanie. Ces affrontements ont également fait un blessé grave parmi les travailleurs. D'autres attaques ont été enregistrées pendant le week-end après le décès du militant, qui faisait partie de la Coordination Arauco Malleco (CAM). Ce collectif radical qui revendique des sabotages contre les entreprises forestières et installations privées, réclame la restitution de terres ancestrales. Il est considéré comme un groupuscule radical «terroriste» par le gouvernement.

Les militants mapuche ont multiplié ce type d'attaques et d'incendies volontaires dans le sud du Chili ces dernières années. Après l'arrivée des Espagnols au Chili en 1541 et à la suite de conflits avec les gouvernements successifs, le territoire des Mapuches s'est considérablement réduit. Aujourd'hui, ils ne possèdent plus que 5% de leurs anciennes terres. Les Mapuches représentent 700.000 personnes, sur les 18 millions d'habitants du Chili. Le 5 juillet une Indienne mapuche a été élue présidente de l'Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Dix-sept sièges sur les 155 de cette Assemblée ont été réservés à des représentants des peuples originaires.

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CUBA. DANS LA GRANDE ÎLE ASPHYXIÉE PAR LE BLOCUS, LA COLÈRE DÉBORDE

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PHOTO YAMIL LAGE / AFP

Des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs dizaines de villes. Les sanctions américaines, la pandémie de Covid-19 et la crise économique se conjuguent pour le pire, dans un climat de tension guetté par Washington.

par Rosa Moussaoui 

AFFICHE CONTRE L'EMBARGO
PHOTO ANDRÉS RUENE

C’est une secousse sérieuse. Sans doute la plus forte depuis le Maleconazo du 5 août 1994, lorsque les dures restrictions économiques de la « période spéciale », dans une île sous blocus états-unien, ayant perdu ses appuis soviétiques avec la chute du bloc de l’Est, avaient donné lieu, à La Havane, à de violentes émeutes. Dimanche, des marches ont réuni, aux cris de « Liberté ! », des milliers de Cubains excédés par les pénuries d’aliments, de médicaments, par les coupures d’électricité. Parti de San Antonio de los Baños, une petite ville à 25 km au sud-ouest de La Havane, où le premier rassemblement a été signalé, cet élan a gagné plusieurs dizaines d’autres villes, dont la capitale, au rythme des images répercutées sur les réseaux sociaux, de plus en plus fréquentés depuis l’arrivée de l’Internet mobile, fin 2018.

« Nous avons faim ! » 

Conséquence logique de la pire crise économique depuis trente ans : la crise sanitaire, la mise à l’arrêt du secteur touristique et le brutal durcissement des sanctions américaines par l’administration Trump se sont combinés pour le pire, entraînant, ces derniers mois, une dégradation terrible des conditions de vie de la population. « Nous avons faim ! » scandaient les protestataires, en défiant d’imposants déploiements militaires et policiers.

Les réformes économiques entrées en ­vigueur au début de l’année, dans le contexte le plus défavorable qui soit, avec une ­récession de 11 % en 2020, n’ont pas eu les effets escomptés. Au contraire, la fusion au début de l’année du peso (CUP) et du peso convertible (CUC), aligné sur le dollar, a entraîné une sévère spirale inflationniste. Les salaires des fonctionnaires et les retraites ont bien été multipliés par cinq, mais ces hausses, qui ne concernent que les trois cinquièmes de la population, ont vite été rattrapées par l’hyperinflation, malgré l’instauration d’un contrôle des prix.

L’industrie du tourisme, l’une des principales pourvoyeuses de devises et d’emplois, qui représentait, en 2019, près de 10 % du PIB, s’est, elle, effondrée avec la pandémie de Covid-19 : Cuba n’a accueilli, en 2020, que 1 million de visiteurs étrangers, contre plus de 4 millions l’année précédente. Autre ressource vitale qui s’est réduite comme peau de chagrin : les transferts de fonds des Cubains établis à l’étranger, qui ont diminué de plus de 50 % au cours de l’année 2020. Une pénurie de devises propre à asphyxier un pays qui importait, en 2019, près de 70 % de ses denrées alimentaires.

Le cynisme de Washington

Dans ces circonstances, le marché noir prospère, mais à des prix inaccessibles pour l’écrasante majorité des Cubains, et, surtout, l’île est plus vulnérable que jamais aux effets de la guerre économique sans merci que lui livre Washington avec le blocus décrété en 1962, dont la portée extraterritoriale interdit le développement des échanges économiques et commerciaux avec des pays tiers. Au début de la pan­démie, la haute commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, avait mis en garde contre les effets humanitaires désastreux de ces sanctions, en appelant à les « assouplir » ou à les « suspendre ». Non seulement son appel n’a pas été entendu, mais Donald Trump les a au contraire renforcées, avec un arsenal de 243 nouvelles mesures et l’inscription de Cuba sur la liste des pays que les États-Unis tiennent pour « terroristes ».

Avec cette politique d’étranglement aux conséquences criminelles, l’objectif stratégique de Washington est clair : pousser la population à bout, l’encourager à se ­retourner contre le gouvernement cubain pour le faire tomber. Sur ce terrain, l’admi­nistration Biden n’a pas manifesté de ­volonté de rupture. Dans un message adressé, le 20 mai dernier, à « tous ceux qui construisent un Cuba meilleur », le secrétaire d’État Antony J. Blinken exaltait la « quête de liberté, de prospérité et d’un avenir plus digne » appuyée selon lui par les États-Unis. Lesquels plaident désormais, avec un cynisme assumé, pour un « corridor humanitaire », Joe Biden imputant même « les souffrances économiques » des Cubains au « régime autoritaire » de La Havane. Réponse de Miguel Diaz-Canel, dimanche, à la télévision : « Nous n’admettrons pas que de quelconques contre-révolutionnaires, des mercenaires vendus au gouvernement des États-Unis (…) provoquent la déstabilisation dans notre peuple. » Le président cubain a solennellement appelé «  tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à descendre partout dans la rue pour déjouer cette provocation » annonçant à ses yeux un « plan d’annexion ».

Le coût des sanctions

Au total, La Havane estime à 9,157 milliards de dollars le préjudice causé par le blocus à son économie, entre avril 2019 et décembre 2020, soit 436 millions par mois en moyenne. Au cours de ces cinq dernières années, ces sanctions auraient coûté à l’économie cubaine plus de 17 milliards de dollars.

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