28 septembre, 2024

LIBAN / LE HEZBOLLAH CONFIRME LA MORT DE HASSAN NASRALLAH, LEADER DU HEZBOLLAH DEPUIS 32 ANS

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DES HOMMES BRANDISSENT UN PORTRAIT DU LEADER DU HEZBOLLAH,
HASSAN NASRALLAH, LE 28 SEPTEMBRE 2024 À BEYROUTH (LIBAN),
PEU APRÈS L'ANNONCE DE SA MORT.
PHOTO HOUSSAM SHBARO

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Le Hezbollah confirme la mort de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah depuis 32 ans /  Dans un communiqué publié le 28 septembre, le Hezbollah a annoncé la mort de son secrétaire général Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth. Il était à la tête de l'organisation depuis 1992.

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BIPEURS
DESSIN NÉSTOR SALAS

le mouvement paramilitaire libanais a mis plusieurs heures avant de confirmer ou d'infirmer la mort de Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah. 

«Son Éminence, le Sayyed, le chef de la Résistance, le serviteur vertueux, a rejoint la demeure de son Seigneur et de son plaisir en tant que grand martyr, chef courageux et héroïque, croyant sage, perspicace et fidèle, rejoignant la caravane immortelle des martyrs de la lumineuse Karbala dans le divin voyage de la foi sur les traces des prophètes et des imams martyrs», a indiqué le communiqué du parti chiite libanais.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Revenant sur son parcours au sein du mouvement pro-iranien, le communiqué précise qu'«il a conduit la marche pendant près de trente ans, au cours desquels il les a menés de victoire en victoire, succédant au maître des martyrs de la Résistance islamique en 1992 jusqu'à la libération du Liban en 2000 et jusqu'à la victoire divine et durable en 2006 et toutes les autres batailles d'honneur et de rédemption, jusqu'à la bataille actuelle de soutien et d'héroïsme en faveur de la Palestine, de la bande de Gaza et du peuple palestinien opprimé». 

Le parti promet de se venger

À la suite de l'annonce de sa mort, l'organisation promet «au martyr le plus haut, le plus saint et le plus précieux de notre voyage, plein de sacrifices et de martyrs, de poursuivre son djihad en affrontant l'ennemi sioniste, en soutenant Gaza et la Palestine, et en défendant le Liban et son peuple loyal et honorable».

L'armée israélienne avait affirmé un peu plus tôt dans un communiqué le 28 septembre avoir «éliminé Hassan Nasrallah», le chef du Hezbollah. 

Dans ce texte, publié notamment par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee, ce dernier indique que la frappe du 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth a également éliminé «le commandant du Front Sud du Hezbollah» et plusieurs autres commandants.

Des scènes de liesses à Idlib

Le texte affirme que ces assassinats ont eu lieu lors d'une frappe sur «le quartier général souterrain» du mouvement armé, «situé sous un immeuble résidentiel» de la banlieue sud de Beyrouth. Ce bombardement «a été effectué alors que des dirigeants du Hezbollah se trouvaient» à cet endroit. Le communiqué affirme qu'«au cours de ses 32 années à la tête» du Hezbollah, Nasrallah «a été responsable du meurtre d'innombrables citoyens et soldats israéliens» et de la planification d'attentats contre Israël «et dans le monde entier». L'armée israélienne «continuera de cibler» tous ceux qui commettent des «actes de terrorisme». La frappe israélienne a également éliminé Ali Karaki, selon le communiqué de l'armée israélienne.

L'Iran est en contact avec le Hezbollah et ses autres alliés dans la région pour déterminer la «prochaine étape» après la mort de Hassan Nasrallah, selon des sources citées par l'agence Reuters.

Avant la confirmation du Hezbollah, une autre hypothèse circulait, notamment dans les milieux proches de la formation, affirmant que Hassan Nasrallah était encore en vie, et que son silence était un instrument de «guerre psychologique» contre Israël. Ces milieux rappellaient notamment la guerre de juillet 2006, lors de laquelle Hassan Nasrallah avait rompu un silence de trois jours via un discours, rappelle un article de L'Orient Le Jour. 

Sans même attendre l'annonce de l'armée israélienne et la confirmation du Hezbollah, des scènes de liesse ont eu lieu dans la soirée du 27 septembre à Idlib, bastion djihadiste anti-Assad. Le Hezbollah avait permis à la Syrie de récupérer plusieurs places fortes aux mains des groupes terroristes. 

Le secrétaire général du Hezbollah était à la tête de l'organisation depuis 1992, après l'assassinat de son prédécesseur Abbas Moussaoui dans une frappe israélienne. Sous sa direction, le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, est devenu une puissante force militaire et politique, représentée au Parlement à partir de 1992 et au gouvernement libanais depuis 2005.


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28 SEPTEMBRE 1864 : NAISSANCE DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS

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PREMIER CONGRÈS DE L'ASSOCIATION INTERNATIONALE
 DES TRAVAILLEURS, AUTEUR INCONNU
 SOURCE WIKICOMMONS

  1864 - 28 septembre - 2024

28 septembre 1864 : naissance de l’Association Internationale des Travailleurs / Le 28 septembre 1864, environ 2000 personnes sont rassemblées au Saint-Martin’s Hall de Londres. La réunion publique a été convoquée en solidarité avec la Pologne, contre l’autoritarisme de l’Empire russe. Mais l’événement marque surtout l’acte de naissance de l’Association internationale des Travailleurs, désignée ultérieurement comme la première Internationale. /  Ce meeting concrétise les liens tissés au cours des deux années précédentes entre ouvriers anglais et français. En 1862, dans le cadre de l’Exposition universelle de Londres, plusieurs centaines de délégués ouvriers français se sont rendus dans la capitale anglaise, avec le soutien du gouvernement de Napoléon III. L’élection de ces délégués a d’ailleurs été relayée par la presse :

par Paul Boulland

Et l’on peut retrouver les comptes rendus de certaines réunions :

HENRI LOUIS TOLAIN

Toutefois, ces rencontres sont essentiellement encadrées par le patronat anglais. Seuls quelques ouvriers ont réellement l’occasion d’échanger avec leurs homologues londoniens et avec leurs organisations. Parmi ceux-ci, Henri Tolain , ouvrier ciseleur parisien (voir sa biographie dans le Maitron).

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

En juillet 1863, des syndicalistes anglais, emmenés par Georges Odger (voir sa biographie dans le Maitron), lancent une nouvelle invitation aux Français. Leur adresse en appelle à la coopération internationale entre ouvriers, avec deux objectifs principaux : peser sur la politique étrangère des gouvernements pour soutenir les mouvements de libération nationale – particulièrement en Pologne – et lutter contre la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle internationale, essentiellement contre le recrutement de main-d’œuvre étrangère pour briser les grèves ou tirer les salaires vers le bas. Après une correspondance nourrie, l’initiative aboutit donc ce 28 septembre 1864.

En fonction des objectifs affichés l’année précédente, le meeting de Saint-Martin’s Hall attire un public venu d’horizons politiques variés. Aux ouvriers français et aux militants des trade unions anglais (syndicats) se mêlent de nombreux exilés politiques polonais, italiens, français ou allemands. Parmi ces derniers, Karl Marx, qui ne s’exprime pas à la tribune et n’est pas à l’origine de la constitution de l’AIT, mais qui sera investi de la tâche fondamentale d’en rédiger les statuts.

Trois ouvriers français ont gagné la capitale anglaise pour l’occasion : Henri Tolain, Antoine Limousin (voir sa biographie dans le Maitron) et Blaise Perrachon (voir sa biographie dans le Maitron). Ils donnent lecture de l’adresse d’un quatrième militant ouvrier, Henri Lefort (voir sa biographie dans le Maitron). En France, ce groupe s’est fait connaître au cours des mois précédents pour son rôle dans la rédaction du « manifeste des soixante

», un appel en faveur de candidatures ouvrières aux élections. Henri Tolain, candidat à Paris, en avait également tiré la brochure Quelques vérités sur les élections de Paris, parue en mai 1863, dans laquelle il affirmait la nécessité d’une représentation politique des travailleurs :

« Les travailleurs resteront ils muets, inactifs, quand ils ont à conquérir la liberté d’action et l’égalité de droit ? S’ils trouvent que leur émancipation se fait trop attendre, habitués au labeur, qu’ils se mettent à la besogne. […] Que si l’on s’étonne de voir que nous, les petits, les faibles, les ignorants, nous nous mettons à l’œuvre, nous répondrons : Ouvrez les yeux. Est-ce que ce sont les grands et les savants qui d’abord ont acclamé le christianisme et protesté contre l’esclavage ? Est-ce que ce sont les puissants et les forts qui ont aboli le servage et proclamé les droits de l’homme ? Que non ; c’est bonhomme Jacques, et tout naturellement aussi, c’est lui qui doit affirmer le principe de la solidarité. » (p. 35-36)

D’autres Français en exil à Londres sont également présents lors de la réunion publique du 28 septembre 1864, notamment Jules Denoual (voir sa biographie dans le Maitron), et Victor Le Lubez (voir sa biographie dans le Maitron), ce dernier étant à l’origine de la présence de Marx.

Dès le 29 septembre 1864, Henri Tolain rend compte du meeting par un courrier adressé à La Presse et publié le 4 octobre. Il y souligne l’enthousiasme soulevé par la réunion, la chaleur de l’accueil offert par les ouvriers anglais et annonce les décisions prises pour l’avenir :

« Le meeting a nommé par acclamation une commission qui peut devenir un puissant élément de progrès, non-seulement au point de vue industriel, mais au point de vue moral. La commission, dont le siège est à Londres, se propose d'établir dans les grandes villes du continent des correspondants, qui lui transmettraient le résumé des opinions émises dans chaque pays sur un sujet donné. Elle publierait ensuite un résumé général de la question, imprimé en plusieurs langues. Afin de prouver par une discussion solennelle et complète l'esprit de conciliation et de solidarité qui anime les travailleurs, la commission nommée hier dans ce meeting aura pour but spécial de prendre toutes les mesures nécessaires pour convoquer, à Bruxelles, en 1865, un grand congrès international ouvrier. »

Dans Le Temps, Edouard Hervé, affiche son « grand intérêt » pour l’événement et prétend être « de ceux qui se félicitent de voir les ouvriers user largement du droit de réunion ». Mais son enthousiasme est en réalité bien limité. Son propos est avant tout imprégné de mépris et de condescendance à l’égard des ouvriers qui, sous sa plume, semblent surtout caractérisés par leur immaturité politique :

« Lorsque les ouvriers adoptent quelque chimère impraticable, que font-ils, sinon ce que nous avons tous fait à vingt ans, lorsque l’expérience et la discussion ne nous avaient pas encore appris combien il faut être modestes dans nos vœux et réservés dans nos espérances ? Qui de nous n’a rêvé, au moins un jour, d’établir sur la terre le règne de l’universelle justice ? Qui de nous n’a pas eu besoin d’un peu de temps et de quelques réflexions pour s’apercevoir que c’est la condition de notre nature bornée de ne pouvoir faire le bien lui-même sans y mêler un peu de mal, que les États, comme les individus, sont soumis à cette triste loi, et que le progrès pour les uns, comme l’amélioration morale pour les autres, consiste, non pas à s'en affranchir complètement, mais à en atténuer de jour en jour les conséquences. »

UNE DU JOURNAL LE SIÈCLE
 DU 4 OCTOBRE 1864

Dans son édition du 4 octobre 1864, Le Siècle, évoque pour sa part un « meeting très intéressant d’ouvriers » dont l’objectif « était l’organisation d’une association internationale dans le but d’améliorer la condition des travailleurs de tous les pays ».

Dès 1865, la date du meeting de Saint-Martin’s Hall devient objet de commémoration. Le premier anniversaire de ce moment fondateur de l’AIT est célébré par une nouvelle réunion publique, dans la même salle, signalée dans Le Siècle. Les correspondants parisiens de l’AIT, Ernest Fribourg (voir sa biographie dans le Maitron) et Charles Limousin (voir sa biographie dans le Maitron) se félicitent des progrès de l’AIT et affichent leur confiance en son avenir :

«L'utopie, le rêve do l'année dernière, est aujourd'hui une belle et bonne réalité. Et ce qu'il y a de remarquable, ce qui prouve la vitalité de l'association, c'est qu'elle est bien le fait, l'œuvre des ouvriers seulement. Ils n'ont plus besoin de douter d'eux-mêmes et de leurs forces, le sentiment de la solidarité a profondément pénétré les masses populaires. Il ne dépend plus que des travailleurs de la mettre en pratique.»

Bien plus tard, l’évocation de l’événement évoluera à la lumière de l’histoire de l’AIT et en fonction de la manière dont les différents courants des mouvements ouvrier et socialiste s’approprient cet héritage politique.

UNE DU JOURNAL L’HUMANITÉ
 DU 28 SEPTEMBRE 1904,
Le 28 septembre 1904, L’Humanité célèbre le quarantième anniversaire de cette « Une date glorieuse », sensée réunir « les socialistes de tout le monde civilisé ». Mais c’est désormais la figure de Karl Marx, pourtant muet lors du meeting, qui est mise en avant, à travers son rôle ultérieur dans la rédaction des statuts de l’AIT. Pour leur part, les « trois ouvriers français [qui] assistaient à la réunion » ne sont même pas nommés. Henri Tolain d’autant moins qu’il a rompu avec le mouvement ouvrier et exprimé son hostilité envers la Commune de Paris en 1871. Surtout, l’article insiste pour définir l’Internationale socialiste, fondée en 1895, comme la continuatrice directe de la première Internationale, « plus forte et robuste que jamais ».

L’essentiel de cet article est toutefois consacré à un document original, à travers le témoignage d’Edward Beesly (voir sa biographie dans le Maitron), l’universitaire anglais qui avait présidé le meeting quatre décennies plus tôt. Beesly insiste avant tout sur l’unanimité des participants autour d’un idéal de fraternité et de paix :

« Dans leur esprit l'objet pratique immédiat que l'Internationale pouvait contribuer dans une large mesure à réaliser, était d'empêcher les guerres et de décourager le militarisme. À mon avis c'est encore là aujourd'hui le principal, sinon l'unique but, que peut se proposer la moderne Internationale socialiste. »

AMÉDÉE CATONNÉ,
DIT AMÉDÉE DUNOIS

En 1934, pour le soixante-dixième anniversaire du meeting de Saint-Martin’s Hall, Le Populaire, journal de la SFIO, consacre un supplément à la création de l’Association internationale des travailleurs :

Il reproduit une analyse d’Amédée Dunois (voir sa biographie dans le Maitronet propose divers extraits des statuts de l’AIT. À nouveau, on note que les statuts de l’organisation et plus encore leur préambule, en grande partie rédigés par Marx, sont devenus l’élément central de la « fondation » de la première Internationale, plus en tout cas que le meeting.

À la même époque, dans L’Humanité, devenu désormais le journal du Parti communiste, un simple entrefilet signale cet anniversaire. Il s’agit toujours de revendiquer l’héritage politique de l’AIT, au point cette fois d’attribuer directement à Marx et Engels la paternité de l’AIT, puis d’affirmer son prolongement dans la révolution bolchévique et la fondation de l’URSS :

« Notre Internationale Communiste, la IIIème Internationale, fondée par Lénine, est l'héritière et la continuatrice des principes de la lre Internationale appliqués sur la base nouvelle d'un mouvement prolétarien révolutionnaire de masse. »

Quelques jours plus tard, un nouvel article développe plus longuement l’histoire de l’AIT. Nouveau signe de la filiation revendiquée par le courant communiste, il est signé d’un historien soviétique :

L’accent reste mis sur l’œuvre de Marx et Engels, valorisée par la critique des autres courants de l’AIT (blanquisme, proudhonisme, « expériences anarchistes de Bakounine ») et se conclut par une citation de Lénine.

 LE MAITRON.
DICTIONNAIRE
 BIOGRAPHIQUE,
 MOUVEMENT
OUVRIER, MOUVEMENT
 SOCIAL  - TOME 11

Paul Boulland est ingénieur de recherche CNRS (Centre d'Histoire sociale du XXème siècle, UMR  8058) et co-directeur du Maitron.

Article réalisé en collaboration avec le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social.



ILLUSTRATION DELCAMPE


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    26 septembre, 2024

    LE POISSON POURRIT PAR LA TÊTE

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    LE POISSON POURRIT
     PAR LA TÊTE
    ILLUSTRATION

    Le poisson pourrit par la tête / Après qu’elle eut réussi à faire repousser le premier projet de nouvelle constitution en septembre 2022, la droite pensait que la route était libre pour gagner la présidentielle de 2025. Depuis, les obstacles s’accumulent. D’abord, les Chiliens ont repoussé le projet de constitution rédigé par l’extrême-droite en décembre 2023. Ensuite, pour les élections locales et régionales d’octobre prochain, toute la gauche et la démocratie-chrétienne ont su s’unir pour faire face à l’offensive de la droite. [« Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark »]

    Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

    PIERRE CAPPANERA
    PHOTO FACEBOOK

    Aujourd’hui, la droite fait face à des révélations qui montrent l’ampleur de la corruption de la classe bourgeoise au Chili. Longtemps le Chili a été considéré comme un pays propre, sans corruption. Il est toujours vrai que si au Chili vous tentez de glisser un billet au policier qui vous arrête pour une infraction routière, vous irez en prison illico. Mais ce qui est vrai des fonctionnaires de base au Chili ne l’est pas au sommet.

    ► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

    Ça commence comme une série de Netflix. On a d’abord un enregistrement clandestin d’une conversation entre deux avocats et leur client. C’était en juin 2023. L’enregistrement est réalisé par un des avocats qui le remet à la partie adverse, qui le transmet à son tour à la justice et qui en fin de course se retrouve dans les mains de journalistes qui le publient. Cette affaire s’appelle « Caso Audio ». C’était en novembre 2023. La justice se saisit alors de l’enregistrement qui révèle des incitations à corrompre des fonctionnaires. Le procureur engage une procédure au cours de laquelle sont saisis portables et ordinateurs des avocats et de leurs clients. 

    Les Whatsapp d’un des portables vont beaucoup parler. Cette affaire a reçu le nom de « Caso Whatsapp ». Elle révèle le mode de fonctionnement de la bourgeoisie chilienne. L’entre-soi d’un monde tout petit et les échanges de services, les règlements de problèmes en quelques coups de fils bien choisis… Pour la haute bourgeoisie chilienne, le Chili est son jardin privé. Trafic d’influence, corruption, fraude fiscale de grande ampleur, blanchiment d’argent… elle se sent tout permis. Elle peut tout faire. Quand ce n’est pas elle qui écrit les lois en sa faveur, alors elle s’en affranchit. C’est un monde clos qui vit coupé du Chili. Un monde très riche et tout puissant. Ce monde vit dans quelques quartiers de Santiago, passe ses vacances à Miami et connait les musées européens mieux que beaucoup d’européens. 

    Depuis fin août, se retrouvent en détention provisoire plusieurs avocats et leurs différents clients, y compris celui qui aurait remis le premier enregistrement à la justice. 

    Effet domino : sont mis en cause le chef de la police judiciaire, suspendu, des juges, dont une de la Cour suprême, également suspendue, des avocats, des hommes d’affaires, des personnalités politiques de droite, en particulier l’ancien ministre de l’Intérieur de l’ex-président Piñera, Andrés Chadwick, celui sans lequel rien ne se décide à droite. Ce n’est que le début d’une affaire qui va probablement durer des mois sinon des années. De nombreux jugements d’affaires importantes vont être revus. Des affaires classées où apparaissaient les noms de Piñera vont sans doute être rouvertes. Des personnalités seront sûrement mises en détention. C’est un véritable tsunami que connait le Chili. La vague vient juste de commencer et, comme toute vague de tsunami, elle grossit en avançant.

    Il faut rappeler, à l’encontre de tous ceux qui affectaient de croire que le Chili était un pays « propre », que la corruption a véritablement commencé avec Pinochet. Le général s’est considérablement enrichi, ainsi que toute sa famille, pendant la dictature. Il touchait une commission sur tous les achats d’armes par le Chili. À sa mort on a découvert une centaine de comptes en banque ouverts à son nom aux USA. Le fisc est toujours en négociation avec la famille pour tenter de récupérer ce qu’il peut, c’est-à-dire dire peu en relation avec les montants volés par l’ex-dictateur. 

    En sortant de la dictature, le Chili a commencé à reconstituer un État de droit. Pour y arriver vraiment, il manque encore deux pas à faire pour le Chili. Tout d’abord arriver à gérer cette affaire jusqu’au bout, c’est-à-dire en remettant la justice à la première place, plutôt que les arrangements entre copains et coquins. Ensuite le Chili devra régler définitivement la question des disparus de la dictature que les militaires bloquent toujours. Ils ne veulent toujours pas dire, 51 ans après le coup d’État du 11 septembre 1973, où et quand et comment sont morts les disparus. Les militaires, par ailleurs très impliqués dans différents scandales financiers, se considèrent encore au-dessus des lois.

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    DESSIN LO COLE


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    18 septembre, 2024

    CHILI : PERQUISITION AU DOMICILE D'UNE MAGISTRATE LIÉE À UNE AFFAIRE DE TRAFIC D’INFLUENCES

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    ÁNGELA VIVANCO MARTÍNEZ (SANTIAGO, 9 MARS 1963) EST
    UNE AVOCATE ET JUGE CHILIENNE. DEPUIS AOÛT 2018,
     ELLE EST MEMBRE DE LA COUR SUPRÊME DU CHILI.  

    LOGO RHC
    Chili : Perquisition au domicile d'une magistrate liée à une affaire de trafic d’influences /La Havane, 18 septembre, (RHC)-  La police chilienne a perquisitionné le domicile de la juge de la Cour suprême, Angela Vivanco, dans le cadre d'une enquête sur des allégations de trafic d'influences et d'autres délits. [ « Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Chili » ]
    Édité par María Candela 
    ÁNGELA VIVANCO JUGE 
     MEMBRE DE LA COUR
     SUPRÊME DU CHILI. 
    PHOTO CIPER

    Au cours de la perquisition, effectuée par les forces spéciales des carabiniers, plusieurs équipements électroniques appartenant à la fonctionnaire ont été saisis, contenant des informations sur son travail au sein de la plus haute cour de justice.

    ► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

    Mme Vivanco est suspendue de ses fonctions et une procédure en cours contre elle, pourrait conduire à son expulsion de la Cour.

    La police détient des messages échangés entre Angela Vivanco et Luis Hermosilla, avocat pénaliste, qui suggèrent que ce dernier aurait utilisé des contacts ayant facilité la nomination de Vivanco à la Cour suprême et qu'elle lui a ensuite donné des informations confidentielles sur certains cas, ce qui est punissable par la loi. (Source : Prensa Latina)



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    16 septembre, 2024

    FRANCE / LA FÊTE DE L’HUMANITÉ 2024

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    FRANCE / LE STAND DU CHILI À
     LA FÊTE DE L’HUMANITÉ 2024

    La Fête de l’Humanité 2024 / La 89ème Fête de l’Humanité s’est conclue, ce lieu immense et fugace de rencontres culturelles et politiques, d’exposition d’idées et débats autour de thèmes concernant les majorités, et un espace de proposition de la Gauche.
    FRANCE / LE STAND DU CHILI À
     LA FÊTE DE L’HUMANITÉ 2024

    grand évènement de septembre, qui marque en quelque sorte la rentrée politique en France, il a réuni pendant trois jours près de 450 000 personnes à discuter, à danser, à rire et chanter autour de la musique et au cœur de la plus grande fête populaire, véritablement trans générationnelle et traditionnelle de France, rayonnant sans doute ailleurs en Europe.

    TRAVAIL ACROBATIQUE
    D’ACCÈS DIFFICILE 

    La participation des communistes chiliens à l’Huma, modeste et fidèle, est aussi devenue traditionnelle depuis près de 50 ans, et dans le stand de « El Siglo » c’était aussi l’occasion de travail collectif, de rencontres et les plus diverses retrouvailles.

    Autour d’une empanada ou autre spécialité chilienne, et un bon verre de rouge du pays, à discuter avec des camarades de tous âges et des visiteurs de tous horizons, ou bien à échanger à la table des livres, un flux permanent d’agréables moments a accompagné le bon climat.

    "EMPANADAS IDÉOLOGIQUES". LIBRAIRIE ÉPHÉMÈRE 
    FRANCE / LE STAND DU CHILI À
     LA FÊTE DE L’HUMANITÉ 2024

    Le travail peu visibilisé des bénévoles et associatifs, qui assurent en coulisse la bonne marche de l’évènement atteint ainsi ses objectifs. En attendant une autre occasion de se retrouver. 


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    EL SIGLO À LA FÊTE DE L'HUMANITÉ. 2024

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    LA PRINCIPALE ACIÉRIE CHILIENNE FERME SES PORTES FACE À LA CONCURRENCE DE L'ACIER CHINOIS BON MARCHÉ

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    UNE VUE DE L'USINE MÉTALLURGIQUE HUACHIPATO À
     TALCAHUANO AU CHILI, LE 11 SEPTEMBRE 2024.
    PHOTO MARIBEL FORNEROD

    LOGO RFI
    La principale aciérie chilienne ferme ses portes face à la concurrence de l'acier chinois bon marché / Près de 2 500 salariés de la principale aciérie du Chili vont perdre leur travail à partir de ce lundi 16 septembre. Les deux hauts fourneaux de l'usine Huachipato, dans le sud du pays, doivent être mis à l'arrêt « pour une durée indéterminée » et pourraient ne jamais redémarrer. L'entreprise devrait garder seulement une centaine de salariés, pour des activités annexes. Elle n'a pas résisté à la concurrence de l'acier chinois à bas prix qui inonde le marché latino-américain depuis ces dernières années. 

    par RFI

    2 min

    Après sept décennies d'activité, la fumée cessera de s'échapper des grandes cheminées de l'usine Huachipato, en banlieue de la grande ville de Concepcion. L'arrêt des hauts fourneaux est un crève-cœur pour Hector Medina, le président du principal syndicat de l'aciérie : « Je n'ai pas de mots pour décrire cela... Il n'y a rien dans le dictionnaire qui puisse expliquer ce que signifie qu'une usine comme celle-là ferme et qu'on se retrouve tous au chômage. C'est indescriptible », se lamente-t-il.

    En avril dernier, l'entreprise avait suspendu temporairement son activité pour exiger et obtenir du gouvernement chilien la mise en place de droits de douane de près de 25% sur l'acier chinois, face à une concurrence jugée déloyale. Mais pour Hector Medina, ces nouveaux droits de douane étaient trop faibles et ils arrivaient surtout trop tard. « Les Chinois ont envahi le marché local ici avec l'acier subventionné depuis une quinzaine d'années. Pour moi, la seule et unique raison de la fermeture, c'est la concurrence déloyale. Et si quelqu'un dit que l'usine est obsolète, c'est faux ! »

    Près de 20 000 emplois impactés

    En comptant les nombreux sous-traitants de l'usine et les emplois indirects, près de 20 000 personnes en tout pourraient se retrouver au chômage dans les jours et les semaines à venir.

    Huachipato produisait 800 000 tonnes d'acier par an et approvisionnait principalement l'industrie minière, moteur de l'économie chilienne. Fondée en 1950, l'usine n'a cependant pas résisté à la concurrence de l'acier chinois, vendu au Chili 40% moins cher que celui produit localement.

    Dix millions de tonnes d'acier chinois ont déferlé sur l'Amérique latine l'an dernier, soit une croissance de 44% en 2023 par rapport à l'année précédente. En 20 ans, la Chine a porté sa part sur le marché mondial de l'acier de 15% à 54%, selon l'Association latino-américaine de l'acier (Alacero).

    UN EMPLOYÉ DANS L'UN DES HANGARS DE
    L'ACIÉRIE HUACHIPATO À TALCAHUANO,
     CHILI, LE 7 AOÛT 2024.
    PHOTO JUAN GONZALEZ

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    14 septembre, 2024

    14 SEPTEMBRE : ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE LUIS CORVALAN


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    FLYER PCCH

    108ème DE LA NAISSANCE DE LUIS CORVALÁN 
    1916 -14 SEPTEMBRE- 2024

    INTERVENTION GUILLERMO TEILLIER
    À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
    LUIS CORVALÁN NÉ À PUERTO MONTT, LE 14 SEPTEMBRE 1916 ET DÉCÉDÉ À SANTIAGO DU CHILI, LE 21 JUILLET 2010, FUT UN HOMME POLITIQUE CHILIEN, SECRÉTAIRE DU PARTI COMMUNISTE DU CHILI (PCCH) PENDANT LES ANNÉES DE LA DICTATURE DU GÉNÉRAL AUGUSTO PINOCHET. 



    Le président du PCCh, Guillermo Teillier, rend hommage à Luis Corvalán Lépez, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Le député Teillier a il fait l'éloge de l’ancien sénateur, lors d’une séance de la chambre de députés chilienne. 

    Luis Corvalán fut un homme politique, sénateur, enseignant et journaliste chilien, secrétaire du PCCh du 1958 à 1990, qui a œuvré pour une plus large unité du peuple afin d’obtenir des changements sociaux. Sous la direction de Corvalán, le PCCh a développé une large politique d'alliances. Cette politique a été capable de contribuer à unir les forces de gauche, dans la puissante coalition de l'Unité Populaire qui a conquis le Gouvernement Populaire dirigé par Salvador Allende.

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    SALVADOR ALLENDE ET LUIS CORVALAN
    PHOTO ALVAR HERRERA Z


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