30 septembre, 2022

COMMÉMORATION DU 48ème ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DU GÉNÉRAL CARLOS PRATS


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GÉNÉRAL CARLOS PRATS GONZÁLEZ
1974 -30 SEPTEMBRE- 2022
QUARANTE-HUITIÈME ANNIVERSAIRE DE 
L'ASSASSINAT DU GÉNÉRAL CARLOS PRATS GONZÁLEZ 

Alain LABROUSSE
LE GÉNÉRAL CARLOS PRATS ET LE
PRÉSIDENT SALVADOR ALLENDE
Le général Carlos Prats, ex-commandant en chef de l'armée chilienne [ 27 octobre 1970 – 23 août 1973], est né à Talcahuano dans le sud du Chili. Sous-lieutenant en 1933, il est nommé professeur à l'Académie militaire. Après un stage aux États-Unis en 1954, il travaille au ministère de la Guerre chilien, puis devient attaché militaire en Argentine en 1964. En 1969, il est nommé commandant de la IIIème région militaire (Concepción). Un an plus tard, il devient commandant en chef de l'armée à la suite de l'assassinat du général Schneider par des groupes d'extrême droite. Le 3 novembre de cette même année, sa nomination à ce poste est confirmée par Salvador Allende : désormais leurs destins sont liés.

GÉNÉRAL CARLOS PRATS


LE 30 SEPTEMBRE 1974 LE GÉNÉRAL
CARLOS PRATS MOURRAIT AVEC
SON EPOUSE, DECHIQUETÉS PAR LA
BOMBE PLACÉ PAR LA DINA DE PINOCHET,
DONT ENRIQUE ARANCIBIA CLAVEL 
ÉTAIT L’AGENT À BUENOS AIRES.
Le 2 novembre 1972, le chef de l'État le nomme ministre de l'Intérieur, ce qui lui vaut d'exercer la présidence par intérim durant un voyage à l'étranger de quinze jours qu'effectue Salvador Allende. À la suite des élections législatives de mars 1973, il abandonne le ministère. Le 9 août 1973, le président Allende le rappelle au ministère de la Défense. Mais, le 27, les attaques constantes dont il est l'objet de la part de la droite le contraignent à renoncer à son ministère et surtout à ses fonctions de commandant en chef de l'armée. Il est remplacé à la tête de celle-ci par le général Augusto Pinochet. Trois jours après le putsch, il quitte le Chili pour l'Argentine. Le 30 septembre 1974, le général Prats et son épouse Sofia Cuthbert Marlone sont tués par une bombe placée sous leur automobile. 

PRÉSIDENTIELLE AU BRÉSIL : L’ATTENTE D’UN PRINTEMPS DÉMOCRATIQUE

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POSSIBLE VICTOIRE DE LULA AU BRÉSIL

Le pays-continent joue son destin le 2 octobre avec le premier tour de la présidentielle. La fin de Jair Bolsonaro et la victoire possible de Luiz Inacio Lula da Silva, largement en tête dans les derniers sondages, suscitent d’immenses espérances. Mais les risques de déchirement d'une société dévastée et extrêmement polarisée restent présents. REPORTAGE.

par Lina Sankari

Rio de Janeiro, Sao Paulo (Brésil), envoyée spéciale.

PHOTO MATIAS DELACROIX / AP

Elle est restée quelques instants, presque une éternité compte tenu du tumulte qui l’entoure, à embrasser la foule du regard, à disséquer ses sourires, ses éclats et sa ferveur. C’est là, à Madureira, une banlieue populaire du nord de Rio de Janeiro, qu’elle a trouvé son pays. Loin du récit proposé depuis quatre ans par le pouvoir fasciste de Jair Bolsonaro.

Lire aussi : CHILI : L'AMBASSADEUR DU BRÉSIL CONVOQUÉ APRÈS LES «FAKE NEWS» DE BOLSONARO CONTRE BORIC

« On nous a jeté tellement de haine à la figure. Le Brésil est un pays de couleurs, de mélange. Le bolsonarisme, c’est le noir, l’obscurantisme, les bruits de bottes. Il nie notre identité culturelle », souffle Marisa, lorsque la sono lui en laisse la possibilité. Le trop-plein est atteint, les corps parlent. « Désormais, je fais de la tachycardie quand je l’entends », explique cette mère de huit enfants.

Au cœur de l’école de samba de Portela, l’une des plus titrées du pays, Luiz Inacio Lula da Silva mène, en ce 25 septembre, l’un de ses derniers rendez-vous de campagne. Au projet de politique de blanchiment de la population brésilienne décrit par Marisa, le candidat de gauche oppose l’exaltation du métissage, la célébration d’une culture qui puise ses racines dans l’esclavage et d’un lieu largement fréquenté par une population marginalisée, voire criminalisée.

PHOTO  CARL DE SOUZA / AFP

C'EST DANS LE SUD INDUSTRIALISÉ ET EUROPÉANISÉ, ABRITANT PLUS DE 40 % DU CORPS ÉLECTORAL, QUE JAIR BOLSONARO A RÉALISÉ SES MEILLEURS SCORES IL Y A QUATRE ANS.

En 2019, l’ancien maire de Rio de Janeiro Marcelo Crivella, membre du Parti républicain brésilien et évangélique notoire, avait privé les écoles de samba de leurs subventions. Réponse des « carnavalescos » au triste sire : l’année suivante, le défilé était placé sous le signe des droits des minorités, de la dénonciation des violences policières et de la déforestation.

PHOTO UESLEI MARCELINO / REUTERS

33 millions de Brésiliens souffrent de la faim

Avant la présidentielle et les élections générales du 2 octobre, Lula, l’enfant du Nordeste, concentre tous ses efforts sur la partie méridionale du pays, qui abrite plus de 40 % du corps électoral. L’enjeu est de taille. Dans ce Sud industrialisé et européanisé, Jair Bolsonaro a réalisé parmi ses meilleurs scores, il y a quatre ans. Même en ces terres cariocas, où ses trois fils sont élus, le président sortant est donné à égalité avec Lula.

Face à l’affluence à Madureira, plusieurs centaines de sympathisants de gauche sont contraints d’écouter depuis la rue le meeting de « leur » président, le seul qu’ils reconnaissent. Accoudée à une barrière métallique, Gloria note à son tour : « Tout a changé avec Bolsonaro. La structure familiale a été durement touchée. Ma sœur est décédée du Covid. Il a pompé tout le sang du Brésil. Il y a tellement de souffrances. J’ai moi-même perdu mon emploi à l’hôpital. »

Jair Bolsonaro a beau se vanter d’un retour de la croissance (1,2 % au deuxième trimestre), la plus grande économie d’Amérique latine recense plus de 10 millions de chômeurs et un nombre croissant de travailleurs informels ; 33 millions de personnes souffrent par ailleurs de la faim, pourtant éradiquée grâce à la politique volontariste du Parti des travailleurs (PT) de Lula.

La démocratie, enjeu cardinal du scrutin

Des comités de quartier s’organisent, désormais, pour s’assurer que tout le monde mange à sa faim. Du PT à la Centrale unique des travailleurs (CUT) en passant par le Mouvement des sans-terre (MST), c’est une contre-société qui garantit le minimum décent en lieu et place du gouvernement. « Il devient difficile de s’acheter à manger. Je suis terrorisée à l’idée d’avoir faim », confirme Marlène. Comme un écho, sur la place du Marechal Deodoro de Sao Paulo, surplombée par la quatre-voies et saturée de tentes de sans-abri, une banderole aux couleurs du drapeau national témoigne que « le Brésil a empiré ».

Dans ce paysage de désolation, deux mots ont rythmé la campagne électorale de Lula, « bonheur » et « espoir ». L’hymne Sem medo de ser feliz (Sans avoir peur d’être heureux), reprise de la chanson de 1989, qui marqua la première élection post-dictature, s’avère être un clin d’œil au présent.

Pour ce scrutin historique, l’enjeu cardinal reste la lutte pour la démocratie. Il est posé comme tel par la gauche rassemblée pour sortir Jair Bolsonaro du palais du Planalto. Quitte à balayer la question du projet. Le candidat du PT évoque la relance du programme de logement pour les plus pauvres (Minha casa minha vida), l’éradication de la faim, l’arrêt de l’invasion des terres indigènes et l’investissement dans l’agriculture.

Sans préciser les modalités et les marges de manœuvre financière qu’il entend dégager. « À sept jours de l’élection, je ne peux pas dire que je reviendrai sur tout ce qui a été fait, ce serait irresponsable. J’ai d’abord besoin de comprendre ce qui a réellement été fait », souligne celui qui entend réunir les gouverneurs afin de définir les projets d’investissements de manière concertée.

Les partisans chauffés à blanc de Bolsonaro

En évoquant la « saudade de la démocratie », Lula fait le lien avec la nostalgie – réelle – de sa présidence (2003-2010), lorsque le Brésil flirtait avec des taux de croissance insolents et sortait 40 millions de personnes de la pauvreté.

À gauche, les dents ont pourtant grincé lorsqu’il a désigné le conservateur et néolibéral Geraldo Alckmin comme colistier. Un homme capable de rassurer les milieux financiers et d’attirer une partie de la droite, lasse des errements économiques de Jair Bolsonaro. Il pourrait également lui permettre de nouer des alliances de circonstance au Parlement afin de faire avancer ses réformes.

Dans un podcast évangélique, Jair Bolsonaro annonçait qu’il respecterait « la volonté de Dieu » et se retirerait de la politique si les Brésiliens en décidaient ainsi. Pourtant, dans un communiqué publié le 28 septembre, le Parti libéral, la formation du président, met en doute la probité du Tribunal supérieur électoral.

Ses partisans, chauffés à blanc pendant quatre ans, font craindre une action similaire à celle des soutiens de Donald Trump au Capitole. Les agressions de militants ou sympathisants de gauche ont bondi ces derniers mois. Comment pourrait-il en être autrement alors que le chef de l’État n’a eu de cesse de provoquer des ruptures institutionnelles, de dénoncer les pouvoirs du Parlement, de questionner le vote électronique utilisé depuis 1996 ?

Lever le sceau du secret

La Cour suprême, qui ordonna la libération de Lula, jugeant qu’il avait été victime d’un procès à charge, a elle aussi été mise en cause. « Un jour, relève le candidat du PT, qui compare son sort à celui de Mandela et Gandhi, la justice devra réparer tous les préjudices que j’ai subis » en passant plus d’un an et demi incarcéré sur la base de fausses accusations de corruption.

Dans les cent premiers jours de son mandat, il promet par ailleurs de lever le sceau du secret, posé pour cent ans par le président sortant, dans toutes les affaires le concernant. Dernière en date, ce 27 septembre, avec l’enquête ouverte sur les transactions suspectes du couple Bolsonaro afin de financer les dépenses personnelles de son épouse.

Épargner au Brésil de nouveaux déchirements

Donné gagnant dès le premier tour dans certaines enquêtes, autour de 47 % dans la majorité des autres, le PT a appelé ses partisans à aller chercher les voix susceptibles de faire basculer le scrutin dès dimanche, de rendre le résultat incontestable afin d’épargner au Brésil de nouveaux déchirements. « Chacun doit prendre ses responsabilités. Allons chercher un, deux, trois votes de plus. Il y a encore beaucoup de gens qui disent vouloir voter blanc. Le vote est notre seule arme », insiste la présidente du PT, Gleisi Hoffmann, par opposition au chef de l’État qui a libéralisé le port d’armes.

Au regard de la polarisation de la société, Lula estime qu’il est inutile de chercher à convaincre « les fanatiques » bolsonaristes (33 % selon les sondages). Ce n’est pas le cas du candidat Ciro Gomes (7 %). Censé incarner une troisième voie centriste, il n’a eu de cesse de dresser un parallèle entre Lula et Jair Bolsonaro et de draguer les partisans de ce dernier. Quitte à faire le jeu du fascisme.

La chercheuse Ana Carolina Evangelista, de l’Institut d’études des religions de Rio de Janeiro, estime que les classes sociales les plus représentées dans le mouvement évangélique, force d’appui de Jair Bolsonaro, sont « les femmes, les Noirs et les urbains à bas salaires qui ne se déterminent pas seulement en fonction de leurs convictions religieuses mais également de leur condition sociale ».

En 2018, 70 % des évangéliques se sont prononcés en faveur de Jair Bolsonaro. Aujourd’hui, 48 % d’entre eux choisiraient un autre candidat du fait de la détérioration des conditions de vie. En juin, un sondage Datafolha estimait, par ailleurs, que l’adhésion aux idées de gauche grimpait à 49 % dans la population, soit l’indice le plus élevé depuis 2013. Lula l’assure : « Notre printemps est arrivé. » À Madureira, les bourgeons sont déjà là.

LULA

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28 septembre, 2022

CHILI: LE PIRATAGE MASSIF DE COURRIELS DES FORCES ARMÉES MET LE GOUVERNEMENT DANS L'EMBARRAS

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PHOTO RODRIGO GARRIDO

La ministre chilienne de la Défense était auditionnée mardi 27 septembre par les députés et les sénateurs. Elle doit rendre des comptes après l’énorme piratage du système informatique des forces armées où environ 400 000 mails contenant des informations sensibles sur la sécurité nationale ont été volés. La ministre affirme qu’elle n’a pas été mise au courant tout de suite. [«L'ennemi de l'intérieur» et Doctrine de sécurité nationale]

Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné

LES FORCES ARMÉES ONT EFFECTUÉ
UN ESPIONNAGE POLITIQUE INTERNE

l’ironie de l’histoire est que le groupe de hackers nommé Guaca Maya a diffusé les informations volées le 19 septembre, un jour férié au Chili où l’on célébrait… la gloire de l’armée.  Le lendemain, la ministre de la Défense s’envolait pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, mais elle a dû rentrer en urgence après avoir pris connaissance de cette fuite massive d’informations jugées « sensibles ».

Lire aussi : CHILI | PIRATAGE DE DONNÉES MILITAIRES: LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR INTERARMES DÉMISSIONNE

Frontières, commandos, cybersécurité de l'armée…

Les emails volés ont été diffusés il y a quelques jours, mais en réalité la cyberattaque a eu lieu il y a plusieurs mois, en mai. Celui qui était alors le chef de l’état-major avait averti qu’il existait d’éventuels dangers informatiques et qu’il fallait plus de moyens pour y faire face, mais sans préciser la gravité de l’affaire. Il a depuis démissionné.

Selon le média d’investigation Ciper Chile, parmi les mails qui ont été piratés se trouvent des informations sur la stratégie de cybersécurité de l’armée, les systèmes de surveillance et de communication satellites aux frontières ou encore le type de programmes informatiques utilisés par certains commandos de l’armée.

23 septembre, 2022

LA TENTATIVE D'ISOLER CUBA N'A AUCUN SENS, SELON UN DÉPUTÉ FRANÇAIS

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LE DÉPUTÉ RODRIGO ARENAS
PHOTO LAHCENE ABIB
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PRENSA LATINA
Paris, 23 septembre 2022. Rodrigo Arenas, député de La France Insoumise, a considéré vendredi comme un non-sens le fait de vouloir isoler Cuba, un pays à vocation internationaliste et victime de plus de 60 ans de blocus étasunien.

Prensa Latina

LE DÉPUTÉ RODRIGO ARENAS

« Nous sommes dans un monde multipolaire, dans lequel essayer de mettre l'île en dehors du concert des nations n'a aucun sens, puisqu'elle a beaucoup contribué à soutenir d'autres pays face aux défis actuels comme celui de la santé. Et nous l'avons vu récemment a coeur même de la Covid-19 », a-t-il déclaré à Prensa Latina.

► À lire aussi : CUBA FÉLICITE LE NICARAGUA POUR LE 43ème ANNIVERSAIRE DE SA RÉVOLUTION

Arenas a souligné la projection internationale de Cuba qui, malgré le blocus économique, commercial et financier des États-Unis, a envoyé ces dernières décennies des milliers de médecins dans des dizaines de pays de tous les continents.

« Je pense à son aide en Amérique latine, en Afrique et sur toute la planète », a fait remarquer le député, devenu cette année député à l'Assemblée nationale française avec l'alliance des forces de gauche de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

D'après le parlementaire, ce qui devait prévaloir entre les pays, c'est la coopération et la solidarité, une position qui, selon lui, est en phase avec le XXIe siècle et la nécessité de ne pas vivre dans un monde de blocs.  jcc/ssa/rgh/wmr

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LE CHILI DÉNONCE LES PLANS DE LA DROITE SUR LE PROCESSUS CONSTITUTIONNEL

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PHOTO EL CIUDADANO
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PRENSA LATINA
Santiago du Chili, 23 septembre 2022. Une centaine d'organisations sociales chiliennes ont dénoncé la tentative des secteurs conservateurs de
«  détourner » le processus constituant en cours aujourd'hui au Congrès et d'empêcher le libre exercice de la souveraineté populaire.

Prensa Latina

Dans une déclaration rendue publique, les signataires précisent que la seule façon de définir la constitution était par le biais d'une entité composée de membres élus directement par les citoyens, avec parité, sièges réservés et représentants du monde indépendant.

Ainsi, les organisations sociales, syndicales, indigènes, environnementales et de défense des droits de l'homme ont refusé l'intention de la droite de confier la rédaction d'une nouvelle constitution à un comité d'experts ou au Congrès.

"Les progrès en termes de respect et de garantie des droits comme la santé, l'éducation, la sécurité sociale, le logement décent, entre autres, doivent être une tâche prioritaire pour l'État dans son ensemble et ne peuvent donc faire l'objet d'aucune négociation ni d'aucun report", indique le communiqué.

Le texte rappelle que la demande d'aller vers une nouvelle loi fondamentale pour remplacer celle en vigueur depuis la dictature (1973-1990) a émergé des manifestations de 2019.

"Nous voulons avertir qu'il n'y aura pas de paix sociale si les secteurs qui défendent le statu quo tentent de ramener les choses à l'état qui prévalait au Chili avant l'explosion sociale", prévient le texte.

Pour le président de la Commission chilienne des droits de l'homme, Carlos Margotta, avec leur manœuvre, les conservateurs pourraient provoquer une nouvelle mobilisation comme celle de 2019. Il considère qu'il n'y aurait pas de paix tant que ne seront pas résolus les problèmes structurels qui se sont révélés dans le déchaînement social et où le peuple chilien a exprimé massivement et majoritairement son désir de mettre fin au projet de la Constitution de 1980.

La déclaration a été faite au Palais de la Moneda, siège du gouvernement, au moment où les partis politiques représentés au Congrès national reprennent les négociations sur le processus d'élaboration d'une nouvelle constitution.

jcc/mgt/car

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CHILI | PIRATAGE DE DONNÉES MILITAIRES: LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR INTERARMES DÉMISSIONNE

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LE GÉNÉRAL GUILLERMO PAIVA

Selon les documents qui ont fuité, il apparaît par exemple que la marine et l’armée chiliennes ont déboursé, entre octobre 2021 et avril 2022, plus de 1,2 milliard de pesos chiliens (1,29 million d’euros).

par Rezo Nòdwès

LA MINISTRE MAYA FERNÁNDEZET
LE VICE-AMIRAL JOSÉ LUIS FERNANDEZ


Le gouvernement chilien a accepté jeudi la démission du chef d’état-major inter-armées, Guillermo Paiva, après que des informations sur les forces armées chiliennes ont été divulguées par piratage informatique.

Lire aussi : CHILI : LES DONNÉES PERSONNELLES DE MILLIERS DE POLICIERS PIRATÉES ET DIFFUSÉES

C’est ce qu’a annoncé la ministre chilienne de la Défense, Maya Fernández, qui a également évoqué une enquête sommaire, ainsi que la présentation d’informations de base à la justice militaire.

« Le ministre Fernández a informé que le gouvernement a accepté la démission du chef d’état-major interarmées, le général de division Guillermo Paiva », selon un communiqué publié par le ministère chilien de la Défense.

À cet égard, Mme Fernández a déclaré qu’elle avait ordonné une enquête administrative sommaire sur les chefs d’état-major interarmées et qu’elle avait demandé au ministère public militaire de représenter le ministère de la défense dans les enquêtes correspondantes.

« Ce matin, nous nous sommes réunis avec les commandants en chef des trois branches des forces armées pour faire le point sur la manière dont ce vol d’informations affecte la défense du pays », a déclaré Mme Fernández, ajoutant qu’il a été en « coordination permanente » avec les présidents des commissions de la défense de la Chambre et du Sénat.

Mardi dernier, les médias chiliens ont rapporté qu’un groupe de pirates informatiques a divulgué plus de 300 000 courriels de l’état-major interarmées contenant des communications, des documents sur les dépenses et certaines opérations des forces armées pendant l’état d’urgence constitutionnel qui a eu lieu dans les régions de Bío Bío et de La Araucanía, sous l’administration de l’ancien président Sebastián Piñera, selon « Bio Bio Chile ».

Selon les documents qui ont fuité, il apparaît par exemple que la marine et l’armée chiliennes ont déboursé, entre octobre 2021 et avril 2022, plus de 1,2 milliard de pesos chiliens (1,29 million d’euros).

ILLUSTRATION LO COLE


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CHILI : IL FAUT AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ET LA PROTECTION SOCIALE ET STIMULER LES RECETTES POUR ASSEOIR UNE REPRISE DURABLE, SELON L’OCDE

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CAPTURE D'ÉCRAN

Le Chili a enregistré une croissance impressionnante après la crise liée au COVID-19, mais les progrès accomplis par le passé en matière de réduction de la pauvreté et des inégalités ont pâti de la pandémie.

OCDE

Selon un nouveau rapport de l’OCDE, le Chili doit réaliser des réformes structurelles pour stimuler la productivité, la protection sociale et les recettes fiscales, tout en réagissant à des difficultés à court terme comme l’inflation élevée.

À voir aussi :  CONVENTION CONSTITUTIONNELLE 2.0

La dernière Étude économique du Chili réalisée par l’OCDE salue les progrès accomplis grâce aux réformes majeures menées par le pays, notamment la mise en place d’une retraite universelle de base et l’instauration prévue d’un système fiscal plus équitable susceptible de rapporter davantage de recettes. Il faudrait aussi, selon l’Étude, donner priorité à des mesures visant à engendrer une meilleure productivité, à offrir à un plus grand nombre de Chiliens des emplois de qualité et à améliorer la protection sociale.

Lire aussi : CHILI : « LE PRINCIPE DE LA FISCALITÉ PROGRESSIVE, C’EST PERMETTRE À UNE MAJORITÉ POPULAIRE ET DÉMOCRATIQUE DE REFONDER LE PACTE FISCAL »

« Le Chili est en train de prendre d’importantes mesures pour élargir sa base d’imposition et combler les lacunes de sa protection sociale », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann en présentant l’Étude aux côtés du Ministre chilien des Finances M. Mario Marcel. « Des réformes complémentaires visant à accroître la productivité et l’investissement aideraient à générer une croissance plus forte, davantage d’emplois et des recettes supplémentaires permettant au Chili d’investir encore plus dans le progrès économique et social. »

CAPTURE D'ÉCRAN

La solidité des institutions du Chili ainsi que sa gestion prudente des finances publiques ont permis une riposte budgétaire vigoureuse à la pandémie et une reprise dynamique. L’économie chilienne a en effet enregistré une croissance de 11.9 % en 2021, dépassant de loin celle de pays comparables de l’OCDE et de la région. Selon l’Étude, la croissance devrait ralentir et revenir à 1.9 % sur l’année 2022, sous l’effet du ralentissement de la croissance mondiale et d’une inflation, actuellement au plus haut depuis 30 ans, qui va amputer le pouvoir d’achat. Grâce à la réaction rapide des autorités monétaires, l’inflation devrait retrouver son objectif au début de 2024.

Les recettes fiscales du Chili, qui se situent à tout juste 21 % du PIB, sont très faibles comparativement à d’autres pays, avec près d’un tiers de la population active travaillant dans le secteur informel et seul un cinquième des citoyens chiliens acquittant l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Les auteurs de l’Étude saluent la réforme prévue qui ramènerait les rentrées fiscales du Chili à un niveau plus proche des moyennes de l’Amérique latine et de l’OCDE, qui sont respectivement de 28 % et 34 %. L’accroissement des recettes fiscales aiderait à renforcer la résilience des finances publiques et surtout, contribuerait à financer des besoins sociaux croissants.

À plus longue échéance, les perspectives du Chili dépendront de sa capacité à résoudre les freins structurels à la croissance, parmi lesquels le faible niveau de la concurrence et de l’investissement dans la recherche-développement destiné à promouvoir l’innovation.

Après plusieurs années de convergence, l’écart de revenu et de productivité du Chili par rapport aux économies avancées est de nouveau en train de se creuser. Les auteurs de l’Étude recommandent de simplifier la réglementation et les procédures d’autorisation, actuellement complexes, qui bloquent l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises ainsi que l’investissement, d’accroître l’investissement dans les nouvelles technologies et d’élargir l’accès à un enseignement de qualité.

Il est également possible de diversifier les exportations du Chili, qui restent dominées par l’industrie minière, et d’améliorer les mesures de facilitation des échanges et l’efficacité des procédures aux frontières.

Si le Chili possède l’un des systèmes de protection sociale les plus complets d’Amérique latine, la pandémie a cependant mis en lumière des lacunes dans la couverture, en particulier pour les travailleurs du secteur informel. Améliorer la protection sociale pour tous, notamment via les retraites, l’accès aux services de santé et la garantie de revenu minimal, pourrait contribuer à réduire ces lacunes. Les auteurs de l’Étude recommandent de relever les niveaux des retraites tout en appliquant des taux de cotisation progressifs, et de fusionner les différents programmes d’aide sociale pour en élargir la couverture. Il faudrait aussi veiller tout particulièrement à la manière dont les réformes futures des prestations vont affecter les incitations à créer des emplois dans le secteur formel.

Sur le plan de l’énergie durable, les progrès du Chili sont significatifs, et les sources d’énergie renouvelables représentent désormais 47 % de la production d’électricité, sous l’effet de la montée en puissance du solaire et de l’éolien. À l’avenir, le potentiel de production d’énergies renouvelables du Chili est bien plus important, et dépasse de loin ses besoins nationaux.

On trouvera dans la Synthèse de cette Étude les principales conclusions ainsi que les principaux graphiques, et des résumés en anglais et en espagnol (vous êtes invité à inclure ce lien dans vos articles).

Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.


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22 septembre, 2022

LE CHILI VA ÉMETTRE 12 MILLIARDS DE DOLLARS DE DETTE EN 2023

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RAPPORT SUR LA POLITIQUE
MONÉTAIRE SEPTEMBRE 2022

Le Chili estime qu'il émettra 12 milliards de dollars de dette totale l'année prochaine et que les augmentations budgétaires les plus importantes concerneront la protection sociale et la science et la technologie, a déclaré jeudi à Reuters le ministre des Finances, Mario Marcel.

Zonebourse avec Reuters 2022

MARIO MARCEL

"Nous réduisons donc (les émissions) de moitié, ce qui reflète le fait que nous aurons un solde global considérablement plus fort que ce que les gens pensaient que nous aurions", a déclaré M. Marcel, ajoutant que la plupart de ces émissions serviront à refinancer les émissions arrivant à échéance.

Lire la suite : CHILI : LA BANQUE CENTRALE AUGMENTE SON TAUX DIRECTEUR D'UN POINT

Le ministre est confiant dans le fait que le Chili fera bientôt une croix sur l'inflation, qui se situe à deux chiffres.

"Nous sommes particulièrement confiants en termes de réduction de l'inflation plus tôt que d'autres pays", a-t-il déclaré, citant un resserrement précoce et cohérent de la politique monétaire qui a débuté à la mi-juillet 2021.

RETRAITE ET PESO

Le peso chilien a été mis sous pression comme de nombreuses autres devises par la force du dollar, franchissant la barre des 1 000 pesos par dollar pour la première fois en juillet dernier.

Il se situe actuellement à 944 pesos par billet vert, en baisse de près de 10 % depuis le début de l'année.

Marcel a déclaré qu'entre 100 et 150 pesos dans l'échange sont dus à une prime d'incertitude qui, selon lui, a grimpé en flèche à la fin de 2019 lorsque les Chiliens sont descendus dans la rue dans ce qui a été les plus grandes manifestations sociales depuis des décennies.

La pandémie de COVID-19 et une série de votes au Chili, y compris un référendum qui a rejeté une nouvelle constitution qui aurait fortement élargi les avantages sociaux, ont contribué à maintenir l'incertitude élevée.

M. Marcel a déclaré que des signaux clairs pour une autre proposition constitutionnelle modérée, des progrès sur les réformes fiscales et des réformes des pensions pleines d'espoir contribueront à réduire l'incertitude.

La réforme des pensions devrait être présentée au Congrès dans quelques semaines, visant entre autres à étendre la prestation de base de quelque 30% et à augmenter les contributions des employeurs de 6%.

"La réforme des pensions devrait coûter à long terme quelque chose entre 4 et 5 % du (produit intérieur brut)", a déclaré M. Marcel.

"Il faudrait au moins six ans pour faire face à toute cette augmentation afin de ne pas avoir d'impact sur l'emploi."

Zonebourse avec Reuters 2022


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