à Til Til au Chili, © Raul Bravo / AFP
29 février, 2008
LE CHILI MENACÉ D'UNE PÉNURIE D'ÉLECTRICITÉ LIÉE À UNE GRAVE SÉCHERESSE
à Til Til au Chili, © Raul Bravo / AFP
28 février, 2008
CHILI: 11 MORTS DANS UN ACCIDENT D'AVION
27 février, 2008
SÉCHERESSE : LE CHILI BIENTÔT PRIVÉ D’ÉLECTRICITÉ ?
21 février, 2008
JCDecaux: contrat avec la ville de Santiago au Chili.
JCDecaux, le spécialiste de la communication extérieure, a remporté, à la suite d'un appel d'offres, le contrat de mobilier urbain de la ville de Santiago du Chili
19 février, 2008
FIDEL CASTRO ANNONCE QU'IL ABANDONNE SES FONCTIONS À LA TÊTE DU PAYS
Dans cette lettre adressée aux Cubains, le "líder máximo" annonce qu'il abandonne ses fonctions à la tête du pays. Eloigné de la présidence depuis dix-neuf mois, Fidel Castro confirme ainsi son désir de passer le relais notamment à son frère cadet Raúl, qui assume déjà une grande partie de la charge.
18 février, 2008
L’armée sur la sellette
Le quotidien La Nación a révélé dans son supplément du dimanche 3 février que “30 % à 40 % des officiers des forces armées chiliennes dont le grade est aujourd’hui supérieur à celui de major ont fait partie de l’ex-Central Nacional de Información [services de renseignements chiliens sous la dictature]” et ont participé à des opérations de répression pendant la dictature de Pinochet [1973-1990]. Lire la suite...
CONFLIT MAPUCHE -L’épine dans le pied du gouvernement
Une histoire, une terre, une tradition Mais le conflit ne date pas de ce gouvernement : Après une défaite contre les colons espagnols, puis l’Etat chiliens, le peuple mapuche qui disposait jusqu’alors d’un territoire reconnu : le territoire « d’auracan » de 10 000 hectares, perd presque toutes ses terres. Il passe le XXe siècle dans l’ombre et est définitivement traité comme une minorité ethnique aux revendications désuètes sous la dictature. Le développement économique du pays, notamment par l’implantation de grandes industries comme l’industrie forestière, génère une migration quasi constante de ces populations. Les Mapuches se sont coûte que coûte intégrés afin de ne pas subir de discrimination, mais ils sont tout de même méprisés par une partie de la population. En témoigne l’expression courante : «ya le salió el indio» (littéralement «il te sort l’Indien»), autrement dit une manière péjorative pour désigner le sang indien qui affleure lorsque l’on s'énerve. Cependant depuis le début des années 1990 et la fin de la dictature, la nouvelle génération souhaite revaloriser ses racines. Des voix s’élèvent même pour la reconnaissance d’un «pays mapuche» sur le modèle de la Catalogne, par exemple. En 1993, l’état chilien, a créé la Conadi pour protéger et administrer les droits des peuples indigènes, lequel a récemment demandé la création d’un «ministère indigène». Mais le gouvernement est-il réellement prêt à sacrifier ses bons indices économiques pour régler une question sociale qui ne concerne qu’une petite partie de la population ?
Les Mapuche, littéralement : «gens de la terre», dans leur langue, sont plus de 600 000 soit 4% de la population totale. Ils représentent plus de 80 % de tous les indigènes du Chili. Aujourd’hui ils sont principalement installés dans les régions du Bio-bio (Concepción), de l’Auraucanie (Temuco) et des Lacs et à Santiago
16 février, 2008
LES PROTESTATIONS À PUERTO MONTT CONTINUENT
RAPPORT ANNUEL 2007 DES VIOLATIONS DES DROITS SYNDICAUX
L’Orchestre philharmonique a licencié ses membres en raison de leur affiliation à un syndicat et un producteur de saumon a intimidé ses employés afin qu’ils signent des contrats individuels et abandonnent le processus de négociation. Les travailleurs du secteur public ne bénéficient toujours pas du droit de grève. La protection légale du droit de négociation collective reste insuffisante.
Libertés syndicales en droit
UN PROCÈS HISTORIQUE SUR LES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ
La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), et ses organisations membres au Chili, la Corporation pour la défense et la promotion des droits du peuple (CODEPU), et en France, la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen (LDH), se réjouissent de la tenue, annoncée hier, du jugement in abstentia à Paris du 19 au 23 mai de 15 anciens hauts responsables de la dictature de Pinochet, auteurs présumés de la disparition de quatre français ou franco-chiliens pendant la dictature.
15 février, 2008
ADIEU À VOLODIA TEITELBOIM À PARIS
Les Chiliens de Paris rendent un dernier hommage à Volodia Teitelboim
Suite au décès de ce grand combattant de la vérité et de la liberté que fut Volodia Teitelboim, un groupe de Chiliens résidant à Paris lui a rendu un dernier hommage ce jeudi 14 février.
La cérémonie a eu lieu à l'espace Niemeyer. Dans un bâtiment construit par le célèbre architecte Oscar Niemeyer, siège du Parti communiste français et classé depuis peu Monument Historique, son espace éponyme a servi de cadre à cet hommage.
L'activité organisée par des militants du Parti communiste du Chili en France a compté parmi les présents un représentant du Parti communiste français (le responsable du secteur relations internationales), M Jacques Fath, le responsable du Parti socialiste chilien en France, M. Armando Uribe Echeverria, et de nombreuses personnalités chiliennes et françaises, des amis et admirateurs de Volodia Teitelboim.
L'intervention d'ouverture a été lue par M. Francisco Chacon le responsable du Parti communiste chilien en France, qui a fait un rappel de la vie et de l'œuvre de l'homme politique et de l'écrivain, ainsi que des luttes et combats auxquels est associée la pléthorique activité de Volodia. Il a lancé un appel à poursuivre la lutte pour l'unité du peuple dans la reconquête d'une pleine démocratie au Chili.
Mme Patricia Baes, présidente de l'association Chili Solidarité (comité de soutien à la candidature de Michelle Bachelet en France), a voulu s'associer à l'hommage et a évoqué les aspects relationnels et humains de Volodia.
M. Uribe Echeverria a prêté un ton plus convivial et familier à son allocution, en y glissant des souvenirs d'enfance, car son père, écrivain lui aussi, avait souvent fréquenté Volodia. Plus tard son intervention reprend les réflexions de Volodia dans une interview au journal "El Mercurio", où Volodia a souligné le caractère inachevé de la transition chilienne et dénoncé toute une série d'embûches de la Constitution politique, qui empêchent la démocratie. Il a fini par un appel à la mobilisation des partis politiques pour développer ensemble une stratégie de modification de la Constitution chilienne, dans le but de mettre fin à l'exclusion du Parti communiste de la vie politique.
Après une intervention de M Francisco Peña, représentant de Juntos Podemos, l'activité s'est terminée par la participation du chanteur compositeur populaire Polo Gomez, qui a d'abord interprété une chanson d'hommage en souvenir des nuits de Radio qu'anima Volodia depuis Moscou pendant la période la plus noire de la dictature, puis d'autres textes de sa composition, pour clore avec l'Internationale que tous les participants ont entonnée debout.
12 février, 2008
17 PROCHES DE PINOCHET AUX ASSISES DE PARIS EN MAI
Ils répondront de "séquestrations arbitraires accompagnées ou suivies de tortures et d'actes de barbarie" dans cette audience qui sera l'une des premières
ETIENNE PESLE au monde concernant la dictature Pinochet. Les accusés pourront se faire représenter par leurs avocats.
ex-criminel nazi fondateur avec d'autres de la colonie "Dignidad", dans le sud-est du pays, centre de torture et de séquestration sous la dictature.
DR. GEORGES KLEIN
ALPHONSE CHANFREAU
Jean-Yves Claudet-Fernandez aurait été enlevé à Buenos Aires, sans doute dans le cadre du "plan Condor", vaste opération d'assassinats d'opposants mise au point par plusieurs dictatures d'Amérique latine, dont le Chili.
Le dossier comprend des documents, notamment une circulaire du département d'Etat aux ambassades du 23 août 1976 qui montre selon l'enquête l'implication des Etats-Unis dans "Condor".
Dans un communiqué, les avocats des familles des victimes se réjouissent du procès. "Les audiences permettront entre autres de faire entendre plusieurs témoins historiques. En dépit de la mort d'Augusto Pinochet, ce procès n'en sera pas moins celui, posthume, du dictateur, mais également le seul de l'ensemble du système de répression mis en place", écrivent Mes Claude Katz, Sophie Thonon, William Bourdon et Benjamin Serfati.
La France jugera la dictature chilienne par contumace
Me SOPHIE THONON et Me WILLIAM BOURDON les avocats des familles des victimes.
Une quinzaine de ressortissants chiliens et un Argentin, en majorité des militaires, seront jugés par contumace du 19 au 23 mai par la cour d'assises de Paris pour la disparition de quatre ressortissants français ou franco-chiliens entre 1973 et 1975. Pour les proches des victimes, il s'agira d'un procès à titre posthume du dictateur Augusto Pinochet,
mort en décembre 2006. Ni le Chili ni l'Argentine n'ont accepté les demandes d'extradition formulées par la justice française au cours des dix dernières années.
Suez: toutes les conditions remplies pour le projet au Chili
Le groupe français de services aux collectivités note que le permis a été unanimement approuvé par toutes les instances de réglementation concernées.
'Il s'agit d'une étape importante, qui permet à GNL Mejillones (GNLM, la société détenue à parts égales par Suez Energy International et Codelco, NDLR) de s'atteler immédiatement aux préparatifs sur le terrain', explique le groupe dans un communiqué.
Selon le calendrier, la construction de la jetée et du terminal terrestre de regazéification GNL sera entamée au cours des prochains mois, avec des premières livraisons fin 2009/début 2010, comme prévu.
Les groupes miniers BHP, Escondida, Collahuasi, El Abra et Codelco Norte ont signé la semaine dernière un contr at de vente et d'achat de gaz avec GNLM afin de couvrir leurs besoins en termes de production d'électricité durant trois ans à compter de 2010.
Dakar 2009: 9.000 km en Argentine et au Chili
Le Rallye Dakar dont l'édition 2008 qui devait se dérouler en Afrique a été annulée en raison de menaces terroristes, aura lieu en 2009 en Argentine et au Chili.
Ce rallye, prévu du 3 au 18 janvier 2009, s'élancera de Buenos Aires et se conclura aussi dans la capitale argentine.
"C'est une nouvelle aventure sur un nouveau continent puisque la situation en Afrique est très instable. C'est aussi le fruit de deux ans de travail, de recherche et d'études avec l'Argentine et le Chili pour monter un projet ambitieux", a déclaré à l'Associated Press Etienne Lavigne, le directeur du Dakar, joint par téléphone en Argentine.
"Ca va être grandiose, avec une grande boucle à travers deux pays : 9.000 kilomètres dont 6.000 de spéciales. Ce sera la découverte de paysages nouveaux pour les concurrents du Dakar, avec des spéciales très dures dans les "pampas", la Patagonie, la Cordillère des Andes longée pour basculer vers le Chili, puis le désert de l'Atacama. Enfin, il y aura un retour en Argentine pour un superbe final à Buenos Aires".
Le Dakar 2008 avait été annulé en janvier à deux jours de son départ de Lisbonne en raison de menaces terroristes venant de Mauritanie, l'un des pays devant être traversé par le rallye raid.
Amaury Sport Organisation (ASO), organisateur de l'épreuve, prévoit une très forte participation, d'environ 500 concurrents auto et motos. "Les concurrents (lésés) en 2008 seront prioritaires pour 2009", précise Lavigne qui indique que le Dakar va garder son nom et qu'il marque simplement "une pause" avec l'Afrique.
"Le Dakar a son port d'attache sur le continent africain, il fêtera ses 30 ans en 2009. C'est une pause avec l'Afrique car les conditions de sécurité ne sont pas réunies. En observant la situation avec attention, il était prématuré de revenir sur le continent africain en 2009, mais on va travailler pour étudier un possible retour en Afrique".
Six jours après l'annulation de la course 2008 en janvier, Patrice Clerc, le président d'ASO, avait annoncé qu'"une nouvelle grande aventure, un nouveau Dakar qui sera forcément sécurisé" aurait lieu en 2009. "Nous n'irons que là où nous serons accueillis. Et nous irons aussi là où le parcours sera sécurisé".
"L'accueil est fabuleux ici, il y a un véritable engouement pour les sports mécaniques en Amérique du Sud", explique Lavigne. "Le patron du Sénat chilien de Santiago nous disait que recevoir le Dakar c'est comme recevoir la Coupe du monde de football. Le sport mécanique est ici la deuxième passion derrière le football".
Il y aura 15 jours de compétition avec une journée de repos à Valparaiso.
"La journée de repos aura pour cadre la ville mythique des cap horniers et des aventuriers", précise le directeur de la course, qui doit désormais finaliser le parcours.
"On va essayer de respecter l'environnement, il y aura une réunion avec le service des parcs nationaux argentins pour ne pas couper ou traverser les zones protégées. Le parcours n'est pas fixé, une équipe de reconnaissance sera envoyée au mois de mars." AP
05 février, 2008
VOLODIA TEITELBOIM : UN SYMBOLE POUR TOUS LES PEUPLES
SANTIAGO DU CHILI. – «Volodia Teitelboim est un symbole et un exemple de conséquence et de cohérence révolutionnaires, non seulement pour le Chili, mais aussi pour tous les peuples», a déclaré Fernando Remirez de Estenoz, membre du secrétariat du Comité central, qui dirigeait la délégation cubaine qui a assisté aux funérailles du grand intellectuel.
VOLODIA TEITELBOIM, ANCIEN DIRIGEANT DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN
Volodia Teitelboim, écrivain et une des figures du Parti communiste chilien, est mort à l'âge de 91 ans à Santiago du Chili, jeudi 31 janvier, des suites d'un cancer. Pendant son hospitalisation, il a reçu la visite de la présidente socialiste, Michelle Bachelet, qui a rendu hommage à "un grand homme politique et à un grand intellectuel".
Né Valentin Teitelboim Volosky à Chillan, dans le sud du Chili, le 17 mars 1916, il était le fils aîné d'un immigré juif ukrainien et d'une juive moldave. Il adhère très tôt à la Jeunesse communiste, puis au Parti communiste chilien (PCC) et suit des études de droit à l'université du Chili.
Il entre au comité central du PCC dès 1945. Mais lorsque débute la guerre froide, sous la pression des autorités américaines, le PCC est déclaré hors la loi et, en 1948, Volodia Teitelboim est interné dans le camp de concentration de Pisagua. Après le retour du PCC à la légalité, il se fait élire député à Valparaiso en 1961 et sénateur à Santiago en 1965, mandat renouvelé, alors que la gauche parvient au pouvoir avec Salvador Allende.
Après le coup d'État du général Pinochet, en 1973, il passe les années d'exil à Moscou. Il dirige une revue culturelle trimestrielle, Araucaria de Chile, éditée à Madrid (1978-1989), qui devient une tribune de la diaspora latino-américaine.
De retour à Santiago, il est nommé en 1988 secrétaire général du PCC, jusqu'en 1994, puis se consacre à la littérature. Dès 1935, il avait publié une Anthologie de la poésie chilienne, qui faisait l'impasse sur Gabriela Mistral, Prix Nobel de littérature 1945. Il s'acquittera de sa dette en en écrivant la biographie, Gabriela Mistral, publique et secrète (traduction française chez L'Harmattan). Des biographies, il en a écrit un certain nombre, comme Pablo Neruda en noir et blanc (Somogy) - une hagiographie -, et des essais sur Vicente Huidobro, Jorge Luis Borges et Juan Rulfo. Cela ne suffira pas à éviter la polémique lorsque le Prix national de littérature lui est décerné en 2002. On lui reprochera d'avoir été un stalinien sans le moindre égard pour les victimes des régimes communistes.
Trois ans plus tard, son fils Claudio a appris que son père biologique était en fait une autre personnalité communiste, Alvaro Bunster. Le parti avait imposé au couple Teitelboim et à l'amant un mensonge plus conforme à la morale pour protéger la réputation de son dirigeant.
Ce n'est pas la première fois que «l'expert sur l'Amérique Latine» Paulo A. Paranaguá, du quotidien Le Monde, écrit d’inexactitudes ou donne une version des faits qui ne compatisse pas avec la réalité. Voir : ACRIMED
L'affirmation qu’il diffuse concernant Claudio Bunster est celle soutenu au Chili par les Partis politiques «pinochetistes», opposants du défunt Volodia Teitelboim. Cette allégation tente de transformer une affaire privée en un fait politique. La version des acteurs est plus complexe et peut donner lieu à un autre article
Voilà la version des faits donnée par l’écrivain, récemment décédé, dans une déclaration sur la paternité de son fils adoptifs Claudio à la radio chilienne «Radio Cooperativa»:
«Le problème était de son père (Alvaro Bunster) ou de sa mère biologique (Raquel Weitzman), avec laquelle j'ai été marié, et pas le mien», … « J'ai accepté depuis le premier moment le fils que je recevait et je l'ai toujours traité comme tel, il n'y a jamais eu aucune différence, encore moins car il s'agissait «d'un enfant admirable».
Volodia Teitelboim a assuré que par «respect pour lui, je n’ai lui est jamais dit la vérité, parce que si son père biologique, qui est décédé à 80 ans, et sa mère, qui est morte il y a peu, n'ont pas voulu lui avouer son origine, comment allait-je lui dire à cet enfant que son père était une autre personne? Cela aurait été comme le chasser de la maison ".
04 février, 2008
LE VOLCAN LLAIMA
Du fait de l'activité toujours soutenue du Llaima, d'autres évacuations ont eu lieu hier dans la zone de Santa Elena de Captrén, à la demande des habitants du village. Celle-ci a permis aux personnes à mobilité réduites (personnes âgées et victimes d'un handicap physique) d'être transportées, par bus, à Curacautin. L'opération a été coordonnées par l'ONEMI, avec l'aide es carabiniers, des militaires et du personnel municipal. L'OVDAS continue de surveiller l'activité éruptive, et une surveillance accrue des cours d'eau est en cours, la fonte des neiges sommitales pouvant faire déborder les rivières, voir former des lahars (source: ONEMI).
Les derniers rapports émis par les volcanologues Chiliens (datés du 04 février) indiquent que le cratère sommital du Llaima est toujours le siège d'une activité strombolienne intense. Celle-ci est accompagnée d'une activité effusive, qui a produit une coulée longue de plus de
Les autorités régionales ont décidé d'évacuer hier une vingtaine de personnes, résidents au lieu-dit "La Selva" (commune de Viscun), qui sont relogées pour le moment à Cherquenco. Ceci est la conséquence de l'activité du Llaima, tout proche, qui a fait l'objet d'une survol d'évaluation de l'activité, par une équipe constituée de volcanologues et de membres de l'ONEMI. D'autres part les COE (Comités de Operaciones de Emergencias) de Melipeuco et de Vilcún se sont réunis pour évaluer les mesures d'évacuation prises (source: ONEMI).
L'activité se poursuit toujours sur le Llaima. Le VAAC de Buenos Aires a reçu des informations hier concernant la présence d'un panache de cendres produit par l'éruption en cours, et maintient le niveau d'alerte pour l'aviation à l'Orange. Le capteur MODIS continuent d'enregistrer une anomalie thermique importante sur le volcan (sources: VAAC de Buenos Aires; MODIS )
Séisme dans le nord du Chili et au sud du Pérou
"Il n'y a pas de dégâts matériels ni de victimes", a également déclaré le service de sismologie de Santiago.
"C'est un séisme de moyenne intensité", a indiqué Mme Fernandez à la radio coopérative de Santiago.
Le tremblement de terre qui a touché le nord du Chili et le sud du Pérou était de 6,6 sur l'échelle de Richter, et il s'agit bien "du même séisme" a déclaré à l'AFP le sismologue Hernando Tavera.
La secousse a été de moindre intensité dans la ville d'Antofagasta à 1.200 km de Santiago.
L'Institut national de géophysique américain (USGS), selon des données révisées, a fait état d'un fort séisme de magnitude 6,3 qui a secoué lundi la région de Tarapaca, au nord-est de Iquique.
Ce même Institut avait fait état auparavant d'un séisme de 6,6 sur l'échelle de "magnitude de moment" (Mw), indice qui est directement relié aux paramètres du séisme.
Selon l'institut américain, le séisme s'est produit à 17H01 GMT à 35 km de profondeur. L'épicentre était situé à 40 km à l'est, nord-est de la ville minière d'Iquique, la plus importante ville du nord du Chili, non loin de la frontière péruvienne, et à 1.485 km au nord de la capitale Santiago.
Un puissant séisme de 5,9 sur l'échelle de magnitude de moment a déjà frappé le nord du Chili le 5 janvier.
La zone désertique d'Antofagasta a été secouée à la mi-novembre par un tremblement de terre de 7,7 sur l'échelle de Richter, faisant deux morts et des milliers de sinistrés et blessés.
L'extrême nord du Chili est une région désertique très peu peuplée.
Au Pérou, la secousse a été ressentie dans la zone sud du pays non loin de la frontière avec le Chili. Dans les régions de Tacna, de Moquegua et d'Arepiqua, le séisme a été de moindre intensité.(©AFP / 04 février 2008 21h39)
01 février, 2008
CHILI, 1907, SANTA MARÍA DE IQUIQUE
Le 21 décembre 1907, à Iquique, port de l’extrême nord du Chili, des centaines de travailleurs chiliens, péruviens et boliviens furent massacrés par l’armée et la marine chilienne devant les portes de l’école Santa María. C’est ainsi qu’un gouvernement oligarchique noya dans le sang la « grande grève » de la province de Tarapacá, un mouvement social spontané mais qui s’appuyait sur des organisations ouvrières en formation. Quelques mois plus tard, en 1908, à Valparaíso, naissait un certain Salvador Allende.
Par Sergio Grez Toso
Tant la classe dirigeante que l’Etat baignent alors dans un contexte global de grande prospérité. Mais la dévaluation monétaire a fait chuter le taux de change du peso chilien de 18 à 7 centimes de livre sterling, entraînant une forte hausse du prix des aliments. Malgré la dégradation de leur niveau de vie et les dures conditions de travail, les revendications des ouvriers du salpêtre (2) de la province de Tarapacá, à la fin de 1907, sont plutôt modérées. Ils demandent à être payés en monnaie légale et non pas en bons. Emis par les entreprises, ces derniers ne peuvent être échangés que contre des produits disponibles dans les commerces (pulperías) de ces mêmes entreprises, à des prix plus élevés que sur le marché libre.
D’autres revendications s’y ajoutent : liberté de commerce pour éviter ce genre d’abus ; stabilité des salaires en utilisant comme norme l’équivalent de 18 centimes (peniques) de livre sterling pour 1 peso ; protection pour les métiers les plus dangereux afin d’éviter les nombreux accidents mortels ; établissement d’écoles du soir financées par les employeurs pour les ouvriers. Dans les entreprises portuaires, ferroviaires et manufacturières, les travailleurs d’Iquique – l’un des ports les plus importants pour l’exportation du salpêtre – exigent pour leur part que leurs maigres salaires soient augmentés afin de compenser la diminution de pouvoir d’achat entraînée par la dévaluation monétaire. Presque tous – ceux de la pampa (3) et ceux d’Iquique – sont d’accord pour exiger que le peso chilien soit stabilisé sur la base de 18 peniques de livre sterling et pas moins.
Le 4 décembre, plus de trois cents travailleurs du chemin de fer transportant le salpêtre se mettent en grève à Iquique. Les ouvriers du port en font autant, suivis par ceux de plusieurs industries. Mais les concessions de certains patrons et le manque de coordination entre les grévistes affaiblissent le mouvement.
AFFICHE NITRATE DE SOUDE DU CHILI |
«L’unique force du patron face à l’ouvrier»
Très vite, la situation change radicalement. Le 10 décembre, les ouvriers de la salpêtrière de San Lorenzo entament à leur tour une grève et, deux jours plus tard, face au refus de l’entreprise de satisfaire leurs demandes, une poignée d’entre eux se dirigent vers la salpêtrière la plus proche, Santa Lucía, pour en paralyser l’activité. L’exemple est imité, et, ainsi, parcourant le désert le plus aride du monde, les ouvriers étendent le mouvement. Dans les jours suivants, de plus en plus d’oficinas (4) voient leur activité paralysée. Les travailleurs estiment que, pour obtenir une réponse à leurs revendications, ils doivent descendre à Iquique, où se trouvent les représentants des compagnies anglaises, chiliennes, allemandes, espagnoles et italiennes qui font de gros bénéfices grâce à l’exploitation de la fabuleuse richesse du nitrate arrachée par le Chili au Pérou et à la Bolivie durant la guerre du Pacifique (1879-1884).Après avoir marché toute la nuit, le premier groupe d’environ deux mille ouvriers entre dans la ville le dimanche 15 décembre à l’aube. L’intendant (5) provisoire Julio Guzmán, remplaçant de Carlos Eastman, qui a démissionné, dialogue avec les travailleurs de la pampa et les représentants patronaux. Guzmán tente de convaincre les ouvriers de repartir en laissant à Iquique une délégation qui participera aux négociations. Les travailleurs refusant de quitter la ville tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites, les autorités se voient obligées de les héberger dans l’école Domingo Santa María.
Pendant ce temps, des milliers de travailleurs de la pampa – certains avec femmes et enfants – continuent d’affluer en train et à pied à Iquique. Leur présence revigore le mouvement de grève des ouvriers de la ville, qui, le 16 décembre, s’unissent aux travailleurs du salpêtre, constituant ainsi un Comité central de la pampa et du port unis, organe dirigeant de toutes les grèves. Ce même jour, le gouvernement du président Pedro Montt donne l’ordre aux autorités locales d’empêcher l’arrivée de nouveaux pampinos (6). De forts contingents militaires sont envoyés à Iquique. Dans l’un des navires en provenance de Valparaíso se trouvent l’intendant Eastman, réintégré à ce poste, et le général d’armée Roberto Silva Renard (7).
Après avoir débarqué à Iquique – le 19 décembre –, Eastman s’entretient, d’une part, avec les dirigeants grévistes et, d’autre part, avec les dirigeants de la Combinación Salitrera, un organisme patronal. Les patrons se disent disposés à étudier les demandes des ouvriers, mais refusent de discuter sous la pression. S’ils le faisaient dans ces conditions, déclarent-ils, «ils perdraient leur prestige moral, le sentiment de respect, qui est l’unique force du patron face à l’ouvrier (8)». L’impasse se prolonge les 20 et 21 décembre.
Ce jour-là, peu avant 14 heures, face à l’échec de toutes ses tentatives de médiation, Eastman transmet par écrit au général Silva Renard l’ordre de faire évacuer l’école Santa María, où se trouvent quelque cinq mille grévistes, auxquels s’ajoutent environ deux mille autres réunis sur la place Montt en un meeting permanent face à l’établissement. Le comité de grève refuse de quitter les lieux pour se diriger vers l’hippodrome. Silva Renard fait alors avancer deux mitrailleuses pour les placer devant l’école. Au bout d’une demi-heure de discussions infructueuses entre autorités et dirigeants ouvriers, le général se retire en annonçant qu’il fera usage de la force. Seuls quelque deux cents travailleurs abandonnent les lieux sous les sifflets de leurs camarades.
A 15 h 45 commencent les tirs de mitrailleuse, suivis de coups de fusil continus. Les balles traversent plusieurs corps et les fragiles murs de bois de l’école. Lorsque la fusillade cesse, l’infanterie entre dans l’école en ouvrant le feu sur les ouvriers. Ceux qui fuient sont poursuivis par les militaires à cheval. Les personnes arrêtées – de six mille à sept mille – sont poussées à la hâte vers l’hippodrome par les soldats, qui y commettent de nouveaux assassinats.
Concernant le nombre de victimes, le gouvernement ne reconnaîtra que cent vingt-six morts et cent trente-cinq blessés, mais la presse ouvrière et plusieurs témoins corrigeront cette estimation largement à la hausse. Les autorités provinciales ont rapidement organisé le retour des gens de la pampa vers leurs lieux de travail, et le gouvernement central a mis quelques bateaux à la disposition de ceux qui désiraient gagner le centre du pays. Parallèlement, la censure de la presse était officialisée, tandis qu’on ouvrait la chasse aux dirigeants ouvriers – spécialement anarchistes – qui avaient réussi à s’échapper. De nombreuses arrestations eurent lieu.
La « grande grève » de Tarapacá a été noyée dans le sang par l’Etat sans qu’il y ait aucune démonstration de violence de la part des travailleurs. Jusqu’au coup d’Etat de 1973, on se souviendra du massacre de l’école Santa María comme de la page la plus noire de l’histoire du mouvement ouvrier chilien.
Mais pourquoi une telle tuerie ? Le général Silva Renard justifia son action. Il prétendit qu’il avait donné l’ordre d’ouvrir le feu, convaincu qu’il n’était « pas possible d’attendre plus longtemps sans mettre en péril le respect et le prestige des autorités et de la force publique (9) ».
Dans le débat qui suivit à la Chambre des députés, le libéral Arturo Alessandri Palma soutint qu’aucun acte appelant la répression n’avait été commis à Iquique et que la censure de la presse décrétée par le gouvernement n’était que « peur et lâcheté ». Peur atavique de la classe dominante chilienne face à la classe ouvrière. Mais le massacre ne fut pas le résultat d’une panique incontrôlée. La décision de mitrailler les grévistes avait été adoptée préalablement au cas où ceux-ci refuseraient de quitter l’école. Rafael Sotomayor, le ministre de l’intérieur, le reconnut devant la Chambre des députés : les événements du 21 décembre « ne furent pas dus à un acte spontané, commis par légèreté coupable et inhumaine. Chacune des autorités, évaluant l’ampleur des malheurs qui pourraient survenir (...), a très bien pesé ses décisions (...), et il fallut recourir à des méthodes extrêmes et douloureuses, que les circonstances difficiles rendaient, malheureusement, inévitables (10) ».
Bien que pacifique, le défi lancé par le mouvement ouvrier était intolérable pour le pouvoir civil et militaire : « Il fallait passer à l’acte ou se retirer sans exécuter les ordres de l’autorité », déclara Silva Renard. Et il ajouta : « Il fallait faire couler le sang de certains rebelles ou abandonner la ville au bon vouloir des factieux qui font passer leurs intérêts et leurs salaires avant les grands intérêts de la patrie. Face à ce dilemme, les forces de la nation n’ont pas hésité. »
Il s’agit d’une action ponctuelle de « guerre préventive » contre les travailleurs. Plus qu’une menace en soi, la « grande grève » de Tarapacá représentait un danger latent en raison du mauvais exemple qu’aurait signifié une attitude de faiblesse de l’Etat et des patrons. Le leitmotiv des autorités fut le maintien de l’ordre public prétendument menacé par les grévistes. Le ministre de l’intérieur lui-même confessa avoir averti les autorités locales de la « nécessité de faire respecter l’ordre public à tout prix, quel que soit le sacrifice occasionné, ou le caractère douloureux de la méthode à imposer (11) ».
Cette tuerie fut l’expression la plus cynique de l’ordre oligarchique qui régnait au Chili au début du XXe siècle. Dans toute l’histoire du pays, le pouvoir avait rarement dévoilé son vrai visage comme à cette occasion. Au cours des années suivantes, le conflit entre les classes sociales s’intensifia. Les travailleurs les plus lucides commencèrent à percevoir plus clairement que l’Etat était du côté des patrons et que, de ce fait, tout en renforçant l’autonomie et l’unité de leurs organisations sociales, ils devaient affronter la bourgeoisie au-delà du terrain de l’entreprise. C’est ainsi que virent le jour le Parti ouvrier socialiste (1912) ; la Fédération ouvrière régionale du Chili, un syndicat anarchiste (1913) ; et la branche chilienne du syndicat, d’orientation syndicaliste révolutionnaire, Industrial Workers of the World (1919).
Du côté de la bourgeoisie, la prise de conscience s’accéléra quant à la nécessité d’utiliser prioritairement les armes de la politique – lois sociales, politiques d’assistance, dialogue et cooptation – pour faire face au mouvement ouvrier. La « guerre préventive » ne serait qu’une option en cas de nouveau besoin. C’est ainsi que, à l’aube du XXe siècle, la tuerie de l’école Santa María obligea les acteurs du drame social chilien à redéfinir leurs stratégies pour les batailles à venir.
Sergio Grez Toso.
(2) Engrais minéral utilisé en Europe dès le milieu du XIXe siècle comme fertilisant, le nitrate de soude est aussi appelé salpêtre du Chili ou nitrate du Chili. Au début du XXe siècle, ce pays fournissait 65 % de la production mondiale d’engrais à base de nitrate.
(3) Pampa : mot d’origine quechua qui désigne au Chili le désert habité par l’homme.
(4) Nom donné aux exploitations de salpêtre.
(5) A cette époque, les provinces (provincias) sont dirigées par un intendant. Elles se divisent elles-mêmes en départements, dirigés par des gouverneurs.
(6) Pampino : habitant de la pampa.
(7) Eduardo Devés, Los que van a morir te saludan. Historia de una masacre. Escuela Santa María de Iquique, 1907, LOM Ediciones, Santiago, 1997, p. 46-54 ; Sergio González, Hombres y mujeres de la pampa : Tarapacá en el ciclo del salitre, Taller de Estudios Regionales, Iquique, 1991, p. 51-53.
(8) Cité dans « La guerra preventiva : escuela Santa María de Iquique. Las razones del poder », Mapocho, n° 50, Santiago, 2e semestre 2001, p. 272.
(9) Ibid., p. 273.
(10) Ibid., p. 276-277.
(11) Ibid., p. 279.