Volodia Teitelboim, écrivain et une des figures du Parti communiste chilien, est mort à l'âge de 91 ans à Santiago du Chili, jeudi 31 janvier, des suites d'un cancer. Pendant son hospitalisation, il a reçu la visite de la présidente socialiste, Michelle Bachelet, qui a rendu hommage à "un grand homme politique et à un grand intellectuel".
Né Valentin Teitelboim Volosky à Chillan, dans le sud du Chili, le 17 mars 1916, il était le fils aîné d'un immigré juif ukrainien et d'une juive moldave. Il adhère très tôt à la Jeunesse communiste, puis au Parti communiste chilien (PCC) et suit des études de droit à l'université du Chili.
Il entre au comité central du PCC dès 1945. Mais lorsque débute la guerre froide, sous la pression des autorités américaines, le PCC est déclaré hors la loi et, en 1948, Volodia Teitelboim est interné dans le camp de concentration de Pisagua. Après le retour du PCC à la légalité, il se fait élire député à Valparaiso en 1961 et sénateur à Santiago en 1965, mandat renouvelé, alors que la gauche parvient au pouvoir avec Salvador Allende.
Après le coup d'État du général Pinochet, en 1973, il passe les années d'exil à Moscou. Il dirige une revue culturelle trimestrielle, Araucaria de Chile, éditée à Madrid (1978-1989), qui devient une tribune de la diaspora latino-américaine.
De retour à Santiago, il est nommé en 1988 secrétaire général du PCC, jusqu'en 1994, puis se consacre à la littérature. Dès 1935, il avait publié une Anthologie de la poésie chilienne, qui faisait l'impasse sur Gabriela Mistral, Prix Nobel de littérature 1945. Il s'acquittera de sa dette en en écrivant la biographie, Gabriela Mistral, publique et secrète (traduction française chez L'Harmattan). Des biographies, il en a écrit un certain nombre, comme Pablo Neruda en noir et blanc (Somogy) - une hagiographie -, et des essais sur Vicente Huidobro, Jorge Luis Borges et Juan Rulfo. Cela ne suffira pas à éviter la polémique lorsque le Prix national de littérature lui est décerné en 2002. On lui reprochera d'avoir été un stalinien sans le moindre égard pour les victimes des régimes communistes.
Trois ans plus tard, son fils Claudio a appris que son père biologique était en fait une autre personnalité communiste, Alvaro Bunster. Le parti avait imposé au couple Teitelboim et à l'amant un mensonge plus conforme à la morale pour protéger la réputation de son dirigeant.
Remarque Siglo XXI
Ce n'est pas la première fois que «l'expert sur l'Amérique Latine» Paulo A. Paranaguá, du quotidien Le Monde, écrit d’inexactitudes ou donne une version des faits qui ne compatisse pas avec la réalité. Voir : ACRIMED
L'affirmation qu’il diffuse concernant Claudio Bunster est celle soutenu au Chili par les Partis politiques «pinochetistes», opposants du défunt Volodia Teitelboim. Cette allégation tente de transformer une affaire privée en un fait politique. La version des acteurs est plus complexe et peut donner lieu à un autre article
Voilà la version des faits donnée par l’écrivain, récemment décédé, dans une déclaration sur la paternité de son fils adoptifs Claudio à la radio chilienne «Radio Cooperativa»:
«Le problème était de son père (Alvaro Bunster) ou de sa mère biologique (Raquel Weitzman), avec laquelle j'ai été marié, et pas le mien», … « J'ai accepté depuis le premier moment le fils que je recevait et je l'ai toujours traité comme tel, il n'y a jamais eu aucune différence, encore moins car il s'agissait «d'un enfant admirable».
Volodia Teitelboim a assuré que par «respect pour lui, je n’ai lui est jamais dit la vérité, parce que si son père biologique, qui est décédé à 80 ans, et sa mère, qui est morte il y a peu, n'ont pas voulu lui avouer son origine, comment allait-je lui dire à cet enfant que son père était une autre personne? Cela aurait été comme le chasser de la maison ".