20 janvier, 2000

TIMOR-ORIENTAL : UN LONG CALVAIRE

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par Philippe Rekacewicz

1974

Le Portugal secoué par la « révolution des œillets » se désengage du Timor-Oriental.


1975

Août. Début de la guerre civile.


28 novembre. Le Front révolutionnaire de Timor-Orientai indépendant (Fretilin) triomphe et déclare l’indépendance.


7 décembre. L’armée indonésienne envahit la République et la soumet à une terrible répression.


22 décembre. Le Conseil de sécurité exige le retrait des troupes indonésiennes.


1976

Juillet. L’Indonésie annexe le Timor-Oriental et en fait sa vingtième province.


1987

Mars. Les ONG estiment à 30 000 le nombre des soldats présents au Timor-Oriental.


1991

12 novembre. Massacre de « Santa Cruz » à Dili : l’armée indonésienne ouvre le feu sur une procession, faisant 50 victimes.


1992

20 novembre. Arrestation du chef de la résistance timoraise, M. Xanana Gusmâo.


1995

7 décembre. Des incidents marquent le vingtième anniversaire de l’occupation du territoire par l’Indonésie.


1996

29 février. Rencontre entre le président indonésien Suharto et le premier ministre portugais Antonio Gueterres.


Octobre. Le prix Nobel de la paix est décerné à Mgr Belo, évêque du Timor-Oriental, ainsi qu’à M. Ramos Horta, représentant du mouvement indépendantiste timorais à l’étranger.


1997

15 juillet. M. Nelson Mandela rend visite, à Djakarta, à M. Gusmâo emprisonné.


1998

14 mai. Création du Conseil national de résistance timoraise (CNRT), lors d’une convention réunissant Timorais de l’intérieur et exilés.


21 mai. Démission de M. Suharto. Son successeur, M. Jusuf Habibie, maintient le gouverneur indonésien du Timor-Oriental dans ses fonctions.


Mai. Le Portugal, l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis demandent la libération de M. Gusmâo.


9 juin. M. Habibie annonce qu’il est prêt à accorder au Timor un « statut spécial » à condition qu’il soit reconnu par l’ONU et le Portugal.


Mi-juillet. 50 000 personnes ont quitté le Timor-Oriental.


27 juin. Pour la première fois, trois ambassadeurs européens (Grande-Bretagne, Autriche, Pays-Bas) se rendent au Timor-Oriental pour une mission d’observation.


Juillet. Dans une interview au Herald Tribune le ministre des affaires étrangères indonésien, M. Ali Alatas, présente un plan d’autonomie.


5 août. La rencontre des ministres des affaires étrangères portugais et indonésien débouche sur un accord pour mettre au point, avant la fin de l’été 1998, un statut d’autonomie.


Novembre. Le Portugal suspend les négociations en attendant que l’Indonésie accepte une enquête sur un massacre de civils dans la région d’Alas. L’enquête n’a pas lieu. Une « consultation » sera organisée et contrôlée par les Nations unies.


1999

27 janvier. Djakarta envisage d’annuler l’intégration du Timor-Oriental à l’Indonésie en cas de rejet de l’autonomie proposée.


Avril. Le colonel Suratman, commandant militaire du Timor-Oriental, annonce que 50 000 civils vont être entraînés comme gardes de sécurité, en réalité contre les partisans de l’indépendance. Le recrutement provoque l’exode de milliers de personnes dans les montagnes et les églises où milices et forces armées indonésiennes les massacrent.


5 mai. Le Portugal et l’Indonésie signent un accord prévoyant le retrait des forces indonésiennes du Timor-Oriental ainsi que les modalités du vote.


14 août. La campagne pour le référendum commence, marquée par des violences de la part des milices proindonésiennes. 30 août. Tenue du référendum, initialement prévu le 8 août.


4 septembre. Le résultat est un « non » massif à l’autonomie proposée par Djakarta (78,5% contre). Les milices proindonésiennes plongent le territoire dans la terreur avec la complicité des forces armées de Djakarta.


7 septembre. Le président indonésien Habibie décrète la loi martiale au Timor-Oriental et refuse l’envoi d’une force de paix internationale.


10 septembre. L’ONU évacue son personnel vers l’Australie. 200 000 Timorais ont été déplacés par les milices proindonésiennes. Le FMI suspend son assistance à l’Indonésie.


12 septembre. Djakarta accepte l’envoi d’une force internationale à direction australienne.


20 septembre. Débarquement à Dili de plus d’un millier de soldats de la Force multinationale pour le Timor-Oriental (Interfet) sous le commandement australien du général Peter Cosgrove. De violents affrontements vont opposer celle-ci aux soldats indonésiens.


27 septembre. L’armée indonésienne transfère ses pouvoirs au Timor-Oriental à l’Interfet.


10 octobre. Retour des premiers réfugiés.


22 octobre. M. Gusmâo, chef historique de la résistance timoraise, prononce son premier discours dans Dili libérée.


25 octobre. Le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité une résolution confiant aux Nations unies l’administration civile et militaire du Timor-Oriental.


Le Monde diplomatique Timor-Oriental : Un long calvaire 

L’Atlas 2000 des conflits

« Manière de voir » #49 • janvier-février 2000