28 novembre, 2024

ENGELS ET LA BOUSSOLE

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FRIEDRICH ENGELS
BRIGHTON 1877
Engels et la boussole / 
LOGO GRANMA
Engels et Marx ont donné une boussole aux exploités. Notre boussole. Utilisons-la, ce serait le meilleur hommage à rendre à la naissance d'Engels / 
Le 28 novembre 1820, Friedrich Engels est né en Rhénanie. Le fait qu'il soit le fils d'un  bourgeois propriétaire d'une usine textile, dans une famille très conservatrice, cause probablement des maux de tête à ceux qui insistent à faire de cette mauvaise citation : l'homme pense comme il vit, un dogme déterministe.

par Ernesto Estévez Rams 

 internet@granma.cu

«La situation de la classe
ouvrière en Angleterre
en 1844»

COUVERTURE DE LA 1ère
ÉDITION ALLEMANDE


C'est Engels qui a signalé à Marx la condition misérable des ouvriers anglais, à une époque où ce pays était considéré comme le summum de la prospérité capitaliste. Son ouvrage La situation de la classe laborieuse en Angleterre mettait à nu la réalité cachée qui se trouve derrière la façade des chefs de file de  la civilisation occidentale. Tout progrès capitaliste repose sur l'exploitation barbare d’autres, de beaucoup d'autres.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Engels parcourait les bas-fonds de Londres, où vivaient ceux qui, par leur travail, maintenaient les quartiers bourgeois qui faisaient la une des journaux. À partir de ce vécu concret, il a cherché, avec Marx, où se cachait la supercherie de l'escroquerie capitaliste. Et le résultat de cette analyse a été d'objectiver l'exploitation, de la sortir du domaine du subjectif. L'appropriation de la plus-value est la mesure (quantitative) de l'exploitation. Il ne s'agit plus de savoir si un individu, ou un groupe d'individus, croit ou non être exploité.

L'exploitation est une réalité objective, indépendamment de l'abondance ou du manque de bonne volonté des êtres humains. La création conceptuelle de ces êtres collectifs qui en viennent à représenter l'archétype objectif d'une classe sociale n'est pas moins importante.

C'est la réalité objective dans sa reproduction matérielle, et la place qu'il y occupe, qui détermine la façon de penser d'un collectif humain. Nous pouvons appeler ces groupes classe sociale, ou en ignorer le nom : la réalité est ce qui existe, même si nous refusons de la reconnaître.

L'accumulation de capital est un phénomène continu dans le capitalisme, et il en est de même aussi bien à l'échelle planétaire qu'à l'échelle locale. Peut-être a-t-elle commencé avec la mondialisation que représenta pour l'Europe la découverte du Nouveau Monde, mais elle ne s'est pas arrêtée là, elle continue à se produire partout où les conditions en sont réunies.

Engels et Marx ont donné une boussole aux exploités. Notre boussole. Utilisons-la, ce serait le meilleur hommage à rendre à la naissance d'Engels.

26 novembre, 2024

CHILI / ELECTIONS RÉGIONALES : LA GAUCHE RECULE MAIS LA DROITE NE GAGNE PAS

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CHILI, Santiago lundi 25 novembre 2024 / Elections régionales : la gauche recule mais la droite ne gagne pas / Sur les 16 régions, la gauche gagne dans 10 et la droite dans 6. La gauche, qui l'avait emporté dans 15 des 16 postes de gouverneurs en 2021, recule et perd 5 régions. La droite progresse de 1 à 6 régions. L’extrême droite ne remporte aucune région.

 Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

Les deux régions les plus peuplées (Santiago et Valparaiso) restent ancrées à gauche avec des scores de 55% pour Santiago et de 63% pour Valparaiso. Près de la moitié de la population chilienne vit dans ces deux régions.

RÉSULTATS DU DEUXIÈME TOUR DES ÉLECTIONS DE GOUVERNEUR
 2024 DANS LES COMMUNES DU GRAND SANTIAGO
TERRITORIO SIG

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

À noter que sur les 10 gouverneurs de gauche, 7 se déclarent indépendants, c’est-à-dire non affilié à un parti politique. C’est le cas à Valparaiso et Santiago. Les nouveaux élus indépendants de gauche avaient pour la plupart démissionné de leur parti il y a plus d’un an. Se déclarer membre d’un parti est devenu un boulet au Chili où le rejet des partis est toujours très fort. 

GOUVERNEURS ÉLUS AU PREMIER TOUR

La droite a le triomphe très modeste. Elle espérait un raz-de-marée en sa faveur, il n’a pas eu lieu, loin de là. Ceci redonne de l’espoir à gauche pour les élections présidentielles de novembre 2025. 

En même temps on apprend qu’en Uruguay, la gauche vient de gagner la présidentielle… La bascule à l'extrême droite n'a rien d'automatique et n'est pas inéluctable.

RODRIGO MUNDACA CÉLÈBRE LE TRIOMPHE
SUR LA PLAZA VICTORIA DE VALPARAÍSO
PHOTO EL CLARÍN


CHILI, Santiago le 26 novembre 2024.

On a eu peur !

La droite avait tellement annoncé son triomphe au deuxième tour des régionales, qu'à gauche on finissait par douter... Bien que la gauche ait reculé, à l'annonce des résultats, on avait le sentiment que c'est elle qui avait gagné !

La droite avait fait de ce deuxième tour un référendum pour ou contre Gabriel Boric et son gouvernement. C'est raté. Les résultats sont nets : la majorité a voté pour les candidats proches du gouvernement.

Le négatif : aucune femme n'a été élue. Les 16 gouverneurs, de droite ou de gauche, seront uniquement des hommes.

Le positif : la région Mapuche, La Araucanía, pour la premiere fois dans l'histoire électorale du Chili, n'a pas voté à droite. Elle a donné au très modéré candidat démocrate-chrétien qui représentait la gauche et le centre-gauche une toute petite majorité. 

Un pas en arrière, un pas en avant...

LE PAPE CÉLÈBRE LES 40 ANS DE LA MÉDIATION VATICANE ENTRE LE CHILI ET L’ARGENTINE

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    PHOTOMONTAGE CIBEI

Le Pape célèbre les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine / Le 23 janvier 1984, le Chili et l’Argentine signaient un traité de paix, sous la houlette du Vatican, mettant fin à un différend territorial ayant failli dégénérer en conflit ouvert. Quarante ans après, le Pape François a salué tous ceux qui «ont apporté leur contribution positive à la poursuite de cette voie diplomatique pour une résolution pacifique, réalisant ainsi les aspirations de paix des peuples argentin et chilien».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

c’est un anniversaire peu banal qui a été fêté ce lundi 25 novembre au Vatican. En effet, à l’occasion des 40 ans du Traité de Paix et d’Amitié entre l’Argentine et le Chili, le Souverain pontife a reçu une délégation de diplomates, de cardinaux et de représentants des deux pays.

LE PAPE FRANÇOIS LORS DE L'AUDIENCE À L'OCCASION DU 40ème
ANNIVERSAIRE DU TRAITÉ DE PAIX ET D'AMITIÉ ENTRE LE CHILI ET L'ARGENTINE.   
PHOTO VATICAN MEDIA DIVISIONE

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le «long différend territorial» qui a été résolu par ce traité concernait le canal du Beagle, et la délimitation de la frontière. Le Chili d’Augusto Pinochet et l’Argentine de la junte militaire en 1978 se disputaient trois îles à l’extrême sud de l’Amérique du Sud. Grâce à la «médiation papale», d’intenses négociations ont abouti «à une solution digne, raisonnable et équitable», entre «deux peuples frères», a estimé le Pape François. Les îles, majoritairement peuplées de phoques, ont été attribuées au Chili mais les principaux droits de navigation à l’Argentine.

SIGNATURE DE L'ACCORD À ROME : LE MINISTRE ARGENTIN DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES  DANTE CAPUTO (À GAUCHE) ; AGOSTINO CASAROLI (AU CENTRE) ;
LE MINISTRE CHILIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES JAIME DEL VALLE (À DROITE)
PHOTO WIKIPÉDIA

La médiation de Jean-Paul II

Dans une préface écrite en 2009, l’alors cardinal Jorge Mario Bergoglio, avait souligné le rôle des épiscopats dans le suivi des négociations et la médiation, «activité exclusive du Pape». «Il fallut cultiver, soutenir et défendre la médiation papale contre beaucoup de dangers extérieurs, afin qu’elle parvienne à terme, en novembre 1984, pratiquement six ans après», a-t-il rappelé.

Cette médiation effectuée par le Pape Jean-Paul II et ses émissaires (notamment le cardinal le cardinal Antonio Samorè), devait servir à trouver une solution juste et équitable, depuis la Villa Pia dans les jardins du Vatican. «Qu’une solution satisfaisante soit trouvée, grâce à la bonne volonté des deux parties, sur la base de la justice et du droit international, qui exclut le recours à la force», avait émis de ses vœux le Pape polonais. Aujourd’hui, le Pape François a constaté amèrement la réalité de «l'expérience de la tristesse du recours à la force».

La paix et l’amitié

Devant les représentants des deux pays de l’Amérique du sud, le Pape a voulu s’arrêter sur les deux mots-clés du traité: la paix et l’amitié. D’abord, le don de la paix qui pour Jean-Paul II «devait néanmoins exiger un effort quotidien pour le préserver des obstacles qui pourraient s’y opposer et pour encourager tout ce qui pourrait l’enrichir». Le Pape François insiste lui sur «l’exclusion absolue du recours à la force ou à la menace de son usage», alors que le monde actuel fait l’expérience de ce recours à la force.  

Ensuite, sur l’amitié, le Saint-Père demande de revenir à l’essentiel, de se faire «mendiants de l’essentiel» car «c’est l’amitié avec Dieu, qui se reflète ensuite dans toutes les autres relations humaines, qui fonde de la joie qui ne manquera jamais». Listant les crises que traverse le monde, comme les guerres, la crise climatique ou les diverses injustices, François appelle à s’arrêter et à s’interroger sur ce qui vaut la peine de vivre, «afin que les cœurs s’ouvrent à la rencontre avec Dieu et que chacun prenne conscience de lui-même, de son prochain et de la réalité».

Un appel à la paix

S’unissant aux messages des évêques d’Argentine et du Chili, François a souhaité «que l’esprit de rencontre et de concorde entre les nations, en Amérique latine et dans le monde entier, désireux de paix, favorise la multiplication d’initiatives et de politiques coordonnées, afin de résoudre les crises sociales et environnementales nombreuses qui affectent les populations de tous les continents, au détriment surtout des plus pauvres».

Ainsi, en célébrant ce 40ème anniversaire, le Saint-Père a lancé «au monde un appel renouvelé à la paix et au dialogue». Pour le premier Pape argentin, «l’engagement des deux pays au cours de longues et difficiles négociations, et le fruit de la paix et de l’amitié, sont en effet un modèle à imiter».

Citant l’Ukraine et la Palestine, François a déploré «deux échecs de l’humanité, […] où les gens souffrent, où l'arrogance de l’envahisseur l'emporte sur le dialogue». Toutefois, la diplomatie vaticane tente toujours d’apporter des solutions de dialogue et de paix. Par exemple, en octobre 2024, le cardinal Matteo Zuppi était en Russie pour entretenir le dialogue et discuter de solutions humanitaires.

Enfin, François a pris à partie la communauté internationale, et certains pays «où l'on parle beaucoup de paix, et où les investissements les plus rentables se font dans les usines d'armement». Le Saint-Père y a vu une hypocrisie signant «l'échec de la fraternité, l'échec de la paix».


25 novembre, 2024

EN URUGUAY, LE CANDIDAT DE L'OPPOSITION DE GAUCHE YAMANDU ORSI ÉLU PRÉSIDENT

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LE PRÉSIDENT ÉLU DE L'URUGUAY, YAMANDU ORSI, DE LA COALITION
DE GAUCHE FRENTE AMPLIO, PRONONCE SON DISCOURS DE VICTOIRE
APRÈS LE SECOND TOUR DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
 À MONTEVIDEO, LE 24 NOVEMBRE 2024
PHOTO SANTIAGO MAZZAROVICH

INTERNATIONAL / URUGUAY / En Uruguay, la gauche revient au pouvoir à l’issue d’une campagne toute en modération / Yamandu Orsi, du Frente Amplio (gauche), a remporté l’élection présidentielle dimanche 24 novembre, lors du deuxième tour qui l’opposait à Alvaro Delgado, candidat du parti présidentiel (centre droit). Alors que la consolidation de l’extrême droite caractérise les pays de la région, l’Uruguay fait figure d’exception.

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Le 27 juin 2024, José Pepe Mujica lors de la clôture de campagne du Frente Amplio, 
dansant une "Plena uruguayenne" sur la musique de son ami et camarade Rubén Rada
dans x

Par Flora Genoux (Buenos Aires, correspondante)

Temps de Lecture 3 min.

PHOTO MARTIN VARELA UMPIERREZ 

aux cris d’« Uruguay ! », aux trois syllabes bien scandées, les partisans de Yamandu Orsi, rassemblés à Montevideo la capitale du pays, ont fêté la victoire de leur candidat (avec 49,8 % des suffrages contre 45,9 %) lors du second tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 novembre. De nombreux drapeaux de son parti, le Frente Amplio (gauche), flottaient au-dessus des têtes, mouchetant la foule de bleu, rouge, blanc et jaune, selon les images retransmises sur les télévisions uruguayennes. Après une alternance au centre droit, sous la présidence de Luis Lacalle Pou arrivé au pouvoir en 2020 – et qui ne pouvait pas briguer un deuxième mandat consécutif, selon la Constitution –, le pays renoue avec la gauche qui a gouverné le pays pendant quinze ans, entre 2005 et 2020. Lors d’un scrutin obligatoire, 2,7 millions d’Uruguayens étaient appelés aux urnes, dans ce pays de près de 3,5 millions d’habitants.

UNE DU JOURNAL « LA DIARIA »
DU 25 NOVEMBRE 2024

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

« Je serai le président de la croissance », a promis Yamandu Orsi lors de son bref discours de victoire, dimanche. Cet ancien professeur d’histoire de 57 ans, qui a officié comme gouverneur de Canelones (le deuxième département le plus peuplé du pays, après Montevideo) entre 2020 et 2024, a assuré que « ce qu’[il savait] faire » était « écouter beaucoup ». Il s’inscrit ainsi dans la tradition de la démocratie uruguayenne, bâtie autour du consensus. Egalement porteuse d’un message d’unité, Carolina Cosse, la vice-présidente élue, a assuré : « Nous allons respecter toutes les opinions. »

Le candidat déchu Alvaro Delgado, ex-secrétaire de la présidence du chef d’Etat sortant, a rapidement reconnu sa défaite et transmis un « message de tranquillité, de paix, de gouvernabilité ». Luis Lacalle Pou a appelé son successeur pour le féliciter et indiquer qu’il se tenait prêt à « commencer la transition dès que cela lui [semblait] pertinent ».

Sans majorité au Parlement

Yamandu Orsi a bénéficié du soutien de l’ex-président José « Pepe » Mujica (2010-2015), 89 ans et figure tutélaire de la gauche uruguayenne. Son poulain n’annonce pas de grandes ruptures après le mandat de Luis Lacalle Pou, crédité d’un taux d’approbation d’environ 50 %. Le président élu promet notamment d’attiser la croissance du pays (3,2 % selon les projections du FMI pour 2024) en encourageant l’activité industrielle, notamment autour de la création de parcs technologiques. Son programme met également l’accent sur l’emploi des jeunes avec la création de 12 000 postes pour les 18-25 ans, et une amélioration du transport public avec davantage de flotte électrique. L’ancien professeur souhaite valoriser l’éducation publique, avec plus de bourses distribuées aux étudiants. La création de 2 000 postes dans la police, mais aussi le déploiement de 20 000 caméras de surveillance doivent permettre de lutter contre l’insécurité et le crime organisé.

Le candidat de centre gauche à la présidentielle, Yamandu Orsi, et sa femme, Laura Alonso Perez, lors des résultats du second tour de l’élection présidentielle Montevideo, le 24 novembre 2024. MARIANA GREIF / REUTERS

L’insécurité est, de loin, la principale préoccupation des Uruguayens, juste devant le chômage (7,3 % de la population en octobre) et la situation économique. Le trafic de cocaïne a explosé ces dernières années. Si le taux d’homicide est deux fois moins élevé que la moyenne des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, il a fait un bond de 37 % entre 2012 et 2022. L’Uruguay, pays producteur et exportateur de soja et de viande bovine, affiche un niveau d’inégalités inférieur au reste de la région. Mais le taux de pauvreté des enfants de moins de 6 ans alarme – un enfant sur cinq est considéré pauvre – alors que 9,1 % de la population en général est frappée d’indigence, selon les données de l’Institut national des statistiques portant sur le premier semestre 2024.

La campagne présidentielle s’est déroulée sans polémique, sans passion, dans la modération. Alors que la consolidation de l’extrême droite et la polarisation des opinions caractérisent les pays de la région, en premier lieu le voisin argentin avec la présidence de l’ultralibéral Javier Milei, l’Uruguay fait figure d’exception. « L’Uruguay conserve une démocratie avec des partis solides, stables. Les options extrêmes apparaissent, mais elles restent minoritaires », remarque Daniel Buquet, politologue à l’université de la République d’Uruguay, soulignant que les présidents se succèdent sans défaire les réformes mises en place par leurs prédécesseurs.

Cependant, le président élu va devoir gouverner sans majorité au Parlement. Lors des élections législatives, qui se déroulaient lors du premier tour du scrutin présidentiel dimanche 27 octobre, le Frente Amplio a obtenu 16 sièges sur 30 au Sénat, mais pas suffisamment de sièges à la Chambre basse pour disposer d’une majorité (48 sur 99). « Le gouvernement, quel qu’il soit, va devoir avoir la capacité de créer un climat pour (…) négocier », prédisait « Pepe » Mujica après avoir voté, dimanche. Yamandu Orsi prendra ses fonctions le 1er mars 2025, pour un mandat de cinq ans.

Flora Genoux (Buenos Aires, correspondante)

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24 novembre, 2024

LA 19ème RENCONTRE EUROPÉENNE DE SOLIDARITÉ AVEC CUBA A LIEU À PARIS

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LA 19ème RENCONTRE EUROPÉENNE DE
SOLIDARITÉ AVEC CUBA A LIEU À PARIS

LOGO
PRENSA
 LATINA
Paris, 23 novembre (Prensa Latina) La 19e édition de la Rencontre continentale européenne de solidarité avec Cuba débutera aujourd'hui dans cette capitale avec quelque 280 délégués représentant une centaine d'associations de plus de 25 pays.

Minrex

Ce forum de deux jours se tiendra au siège du Parti communiste français et réunira des organisations de solidarité, de jeunesse et de femmes, des forces politiques, des syndicats et d'autres acteurs sociaux de la région.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Lors de la réunion, les participants discuteront des actions menées et des actions futures dans la lutte contre le blocus économique, commercial et financier que les États-Unis imposent à Cuba depuis plus de six décennies et ses conséquences, ainsi que de la demande de retrait de l'île de la liste unilatérale des pays que Washington considère comme soutenant le terrorisme.

De même, les délégués analyseront le travail de communication en faveur de la nation antillaise et de sa révolution, ainsi que les moyens de renforcer la coopération économique dans le contexte actuel de durcissement du siège extraterritorial.

Le directeur pour l'Europe de l'Institut cubain d'amitié avec les peuples (ICAP), Rigoberto Zarza, a déclaré à Prensa Latina que les attentes sont élevées pour cet événement, qui n'a pas eu lieu depuis 2018 en raison de la pandémie de Covid-19 et des tensions internationales.

M. Zarza a souligné la large participation confirmée et les thèmes abordés lors du forum, qui se terminera demain par une déclaration finale et un acte public de solidarité avec Cuba.

Après les premières interventions en séance plénière de la XIXème réunion continentale, les délégués travailleront en commissions.

L'une des commissions abordera les questions de communication, afin de continuer à accompagner l'île sur la scène virtuelle, tandis qu'une autre traitera de la coopération économique, dans un contexte caractérisé par les effets du blocus américain, a indiqué le directeur de l'ICAP.


Categoría: BloqueoEventosSolidaridad

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PCF / Les 197ME rencontres de solidarité européenne avec Cuba (André Chassaigne)
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«SOLIDARITÉ AVEC CUBA...
...LA TOUJOURS SOLIDAIRE»
DESSIN IVAN LIRA


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20 novembre, 2024

AU CHILI, MACRON JOUE LA CARTE DE LA COOPÉRATION ÉCONOMIQUE

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EMMANUEL MACRON SE RENDRA À LA MONEDA, SIÈGE DU POUVOIR EXÉCUTIF,
POUR RENCONTRER SON HOMOLOGUE CHILIEN GABRIEL BORIC.
PHOTO RODRIGO ARANGUA 
LOGO LES ECHOS
Au Chili, Macron joue la carte de la coopération économique /  Le président français est arrivé mardi soir au Chili, dernière étape de sa tournée latino-américaine, où il va s'entretenir avec le président Gabriel Boric et prononcer un discours au Parlement. Il va aussi rencontrer des investisseurs dans le but de renforcer les partenariats, notamment dans le domaine de la transition énergétique.

Par Marion Torquebiau

PHOTO ALEX IBAÑEZ

alors que le G20 vient de s'achever , le président Emmanuel Macron a décollé direction Santiago du Chili pour une visite d'État de deux jours. Après l'Argentine et le Brésil, il s'agit de la troisième et dernière étape de la visite du président français en Amérique latine dans le but « de relancer le partenariat avec le continent », selon l'Élysée. Troisième pays latino-américain dans lequel la France investit le plus, le Chili n'avait pourtant jamais été visité officiellement par Emmanuel Macron.

PHOTO ALEX IBAÑEZ

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

En effet, la dernière visite d'un président français remontait à janvier 2017 lorsque François Hollande s'était entretenu avec Michelle Bachelet, la présidente de l'époque. Sept ans après c'est sur invitation de Gabriel Boric , jeune président de gauche élu après la grande révolte sociale d'octobre 2019, qu'Emmanuel Macron va visiter le pays de 19 millions d'habitants.

PHOTO ALEX IBAÑEZ

PHOTO ALEX IBAÑEZ

PHOTO ALEX IBAÑEZ

Fortifier les relations commerciales

Après quelques étapes culturelles comme la découverte de la maison du poète défunt Pablo Neruda ou la rencontre avec l'archevêque de Santiago pour commémorer le rôle de l'Église chilienne dans la protection des opposants politiques pendant la dictature (1973-1990), la visite d'Emmanuel Macron revêtira surtout une dimension économique.

« Profitant de la visite d'Emmanuel Macron,
El Mercurio "Casse du sucre que le dos du Venezuela"
 et n’épargne pas Boric. »

UNE DU JOURNAL « EL MERCURIO »
DU 21 NOVEMBRE 2024
También le puede interesar :      LA TRAMA CONTRA JADUE: CHATS DE HERMOSILLA REVELAN LA MAQUINARIA PARA DAÑAR AL EXALCALDE DE RECOLETA 

Dès ce mercredi, le Président va rencontrer des investisseurs alors que près de 280 filiales françaises sont présentes au Chili représentant 7 milliards d'euros de chiffres d'affaires. Soixante ans après la visite du général de Gaulle qui avait lancé la coopération française avec l'Amérique latine, l'objectif de la visite d'Emmanuel Macron est désormais de fortifier ces relations commerciales avec, au Chili, un ancrage sur le secteur des infrastructures, des mines et de l'énergie.

Transition énergétique

Car ce pays long de 4.200 kilomètres regorge de métaux critiques pour la transition énergétique. La mine de Chuquicamata dans le désert d'Atacama est par exemple la plus grande zone d'extraction de cuivre du monde. Une ressource qui correspond à 57 % des achats français au Chili.

Outre ce métal principalement exploité par des entreprises chiliennes, les investissements français s'intéressent surtout à une autre terre rare : le lithium. Cette ressource essentielle dans la fabrication des batteries des voitures électriques a suscité notamment l'intérêt d'Eramet, dont la PDG Christel Bories fait partie de la délégation officielle. Après avoir inauguré une mine de lithium en Argentine voisine , l'entreprise a récemment ouvert une filiale au Chili pour y exploiter cette ressource.

Le Chili est également un vrai terrain de jeu pour les énergies renouvelables. Engie, EDF ou CVE y développent de nombreux projets éoliens ou photovoltaïques. Dans le désert d'Atacama où l'irradiation est l'une des plus élevée au monde, EDF a notamment installé le plus grand parc solaire du Chili avec 882.000 panneaux sur une surface de 435 hectares tandis qu'Engie a inauguré le plus grand parc de batteries d'Amérique latine. Des projets éoliens se développent également en Patagonie où les courants du Pacifique font régulièrement souffler le vent à plus de 100 kilomètres heure.

Discours au Parlement de Valparaiso

Au-delà de ses atouts géographiques, le pays attire également des entreprises françaises spécialisées dans les infrastructures et les transports. C'est le cas d'Alstom déjà très impliqué dans la construction des transports en commun de Santiago qui va notamment fournir de nouvelles rames pour la ligne 7 du métro de la capitale. L'entreprise française vient également de signer un contrat de 55 millions d'euros avec EFE, la compagnie chilienne de trains, afin de moderniser le réseau ferroviaire que le gouvernement chilien cherche massivement à relancer.

Autre étape clé de la visite, Emmanuel Macron va prononcer jeudi un discours sur la relation de la France avec le Chili et l'Amérique latine, devant le Parlement à Valparaiso, ville côtière à deux heures à l'ouest de Santiago. Le président français devrait ensuite se rendre sur un bateau brise-glace pour y rencontrer des scientifiques et lancer un appel conjoint avec le Chili sur la protection des mers et de la biodiversité. « Une étape clé avant le sommet pour les océans des Nations unies prévu en juin prochain à Nice », a détaillé la présidence française.

UNE CONTRE-MANIFESTATION LORS DE LA VISITE
 DU PRÉSIDENT MACRON AU CHILI
PHOTO CRÓNICA DIGITAL

Les relations commerciales entre la France et le Chili en chiffres clés

- Le Chili est le 3ème partenaire commercial latino-américain de la France

- 1,3 milliard d'euros d'exportations françaises

- 280 filiales françaises implantées au Chili

- La France est le 1er client européen du Chili

- Avec 16 laboratoires de recherche franco-chiliens, la France est le 4e partenaire scientifique du pays

Marion Torquebiau

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19 novembre, 2024

CHILI / ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE CARLOS LORCA

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CARLOS ENRIQUE LORCA TOBAR

 1944 - 19 novembre -  2024
QUATRE-VINGTIÈME ANNIVERSAIRE
DE LA NAISSANCE DE CARLOS LORCA

Carlos Enrique Lorca Tobar (Santiago, 19 novembre 1944 - disparu en 1975) était un médecin chilien et homme politique socialiste qui fut député de la République. Lorca fut, avec le député radical Gastón Lobos Barrientos, l'un des deux parlementaires détenus qui ont disparu pendant la dictature militaire, entre 1973 et 1990.


MARCHE DE SOUTIEN AU GOUVERNEMENT DE L'UNITÉ POPULAIRE
 SOUS LE GOUVERNEMENT DE SALVADOR ALLENDE, CIRCA 1973 
CARLOS LORCA ENTOURÉ DE GLADYS MARÍN ET JOSÉ WEIBEL

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BRÉSIL. TAXER LES ULTRARICHES ET LUTTER CONTRE LA FAIM : LULA IMPOSE SON AGENDA SOCIAL AU G20

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LE PRÉSIDENT COLOMBIEN, GUSTAVO PETRO (À GAUCHE), LE PRÉSIDENT
FRANÇAIS,  EMMANUEL MACRON (AU CENTRE), ET LE PRÉSIDENT BRÉSILIEN,
 LULA, DISCUTENT LORS DU SOMMET DU G20, À RIO DE JANEIRO (BRÉSIL),
LE 18 NOVEMBRE 2024
PHOTO LUDOVIC MARIN/AFP
Brésil. Taxer les ultrariches et lutter contre la faim : Lula impose son agenda social au G20 / Le sommet des plus grandes économies de la planète s’est ouvert lundi sous la houlette du président brésilien de gauche. Celui-ci a notamment réussi à mettre sur orbite son Alliance globale contre la faim et la pauvreté et a convaincu ses homologues d’entériner le principe d’une coopération pour taxer les plus fortunés. [La taxe sur les super-riches, vœu pieu]

Courrier international

Lecture 2 min.  

le gouvernement brésilien a organisé” le G20 dans le but d’obtenir des avancées sur des initiatives qui “reflètent ses priorités et sa vision du monde”, résume El País.

LE PRÉSIDENT LULA SALUE LES CHEFS D'ÉTAT DU G20 AU BRÉSIL
PHOTO AFP ART BY O GLOBO

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À Rio de Janeiro, le président brésilien, Lula, est parvenu lundi 18 novembre à imposer deux de ses principaux chevaux de bataille aux dirigeants des plus puissantes économies de la planète : le leader de gauche et ancien ouvrier né dans une famille pauvre a d’abord réussi à mettre sur orbite son Alliance globale contre la faim et la pauvreté, adoptée par 82 pays signataires. Un projet ambitieux qui vise à atteindre un demi-milliard de personnes d’ici à 2030, en donnant une dimension internationale à ce combat.

Les dirigeants du G20 ont également accepté lundi l’idée de coopérer pour taxer “effectivement” les personnes très fortunées. “Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à nous engager de manière coopérative afin d’assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées”, ont promis les chefs d’État dans leur déclaration commune. L’initiative avait déjà été adoptée par les ministres des Finances du G20 lors d’une réunion à Rio, en juillet. Lundi, elle a donc été entérinée au plus haut niveau.

L’opposition de l’Argentine

CETTE ANNÉE, LE PRÉSIDENT DE GAUCHE A VOULU DONNER UNE TOUCHE SOCIALE
 ET PARTICIPATIVE À CE FORUM INTERNATIONAL DE COOPÉRATION ÉCONOMIQUE.
PHOTO THE ASSOCIATED PRESS

“Dès les premières heures du sommet, lundi, un climat d’incertitude” s’était toutefois “installé parmi les négociateurs sur la possibilité d’une déclaration de consensus, signée par tous les participants”, raconte La Libre Belgique. “En cause, le blocage du dirigeant argentin ultralibéral d’extrême droite, Javier Milei, proche du président élu américain, Donald Trump, au sujet de mesures poussées par le gouvernement brésilien et la société civile, en particulier celles d’un renforcement de la fiscalité sur les ultrariches, dont il avait pourtant approuvé le principe il y a quelques mois”, explique le quotidien belge.

La coopération internationale, une “valeur contestée”

Sans faire obstacle à la déclaration des autres leaders du G20”, le président argentin a annoncé qu’il rejetait “plusieurs points” de la déclaration finale, “surtout l’idée qu’une plus grande intervention de l’État est le moyen de lutter contre la faim”, dans un communiqué officiel. Seul pays du G20 absent de la liste de signataires de l’Alliance globale contre la pauvreté et la faim au moment du lancement, l’Argentine y a finalement adhéré peu après.

Le Brésil a craint ces derniers jours que Javier Milei, avec lequel Lula entretient des relations exécrables, ne “tente de ruiner ce sommet”, raconte El País.

PHOTO AFP

Ces tensions étaient d’ailleurs perceptibles dès le début de la rencontre, raconte le politologue Emir Sader dans une analyse publiée sur le site du quotidien argentin Página12.

Les deux leaders ont échangé, sans sourire, une “poignée de main formelle, sans autre type d’approche”, une salutation glaciale qui “contrastait de manière flagrante avec [celles] que Lula a réservées à tous les autres dirigeants” du G20.

La valeur même de la coopération internationale − et du multilatéralisme − est aujourd’hui contestée”, remarque l’économiste Joel Pinheiro da Fonseca dans une tribune publiée sur le site de Folha de São Paulo. “Les pays sont plus nationalistes et moins disposés à investir dans la coopération internationale”, analyse-t-il, avant de conclure : “Dans deux mois, Trump sera président des États-Unis, et tous les accords conclus par Biden deviendront obsolètes.

Noémie Taylor-Rosner


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