31 octobre, 2024

CUBA SOUTENU À L’ONU PAR 187 VOIX CONTRE LE BLOCUS

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L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES VOTE SUR LA NÉCESSITÉ
 DE METTRE FIN À L'EMBARGO ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL
ET FINANCIER IMPOSÉ PAR LES ÉTATS-UNIS À CUBA.
PHOTO ONU /EVAN SCHNEIDER 

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PRENSA LATINA
Nations unies, 30 octobre 2024. L’Assemblée générale de l’ONU a adopté aujourd’hui par 187 voix pour, 2 contre et 1 abstention la trente-deuxième résolution demandant la levée du blocus des États-Unis contre Cuba.

Prensa Latina

Le résultat confirme l’isolement de la nation nordique dans sa politique contre La Havane, qualifiée d’obsolète et sans sens.

Les délégations des États-Unis et d’Israël ont voté contre, tandis que la Moldavie s’est abstenue.

ONU L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES VOTE SUR LA
NÉCESSITÉ DE METTRE FIN À L'EMBARGO ÉCONOMIQUE,
COMMERCIAL ET FINANCIER IMPOSÉ PAR LES ÉTATS-UNIS À CUBA.
PHOTO ONU

La résolution appelle les États à s’abstenir d’adopter et de mettre en œuvre des lois et des mesures coercitives, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international, notamment en ce qui concerne le commerce et la navigation.

Elle demande instamment que les dispositions nécessaires soient prises pour abroger ou mettre fin à ces mesures le plus rapidement possible.

Le vote a été accompagné d’un rapport détaillé élaboré par le secrétariat général de l’ONU avec la contribution de 180 pays et d’une trentaine d’organismes membres du forum.

Des organismes tels que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme alimentaire mondial ou les entités mondiales pour le commerce et le tourisme soulignent les effets néfastes de cette politique dans chacun de leurs domaines d’intérêt.

Selon la délégation cubaine, le blocus est la pierre angulaire de la politique de pression maximale contre l’île des Caraïbes.

La prolongation des mesures unilatérales les plus lourdes de conséquences pour le peuple et l’économie continue de reproduire et d’aggraver les effets dévastateurs du siège, le plus long et le plus complet de l’histoire.

Cette politique a toujours eu pour objectif de déprimer l’économie et les salaires, de créer des pénuries matérielles et des dommages aux services publics, de provoquer l’insatisfaction et le désespoir dans la population et de renverser l’ordre constitutionnel légitimement établi sur l’île.

« Le blocus est un crime contre l’humanité, un acte de génocide et une violation flagrante, massive et systématique des droits de l’homme de plus de 11 millions de Cubains. Il s’agit d’une politique de châtiment cruelle», souligne en outre le document.

Le rapport présenté par Cuba estime les pertes à 5 milliards 56,8 millions de dollars en raison du siège entre mars 2023 et le 29 février 2024, soit une augmentation de 189,8 millions de dollars par rapport au rapport précédent.

peo/mem/ebr


#Blocus Cuba #ONU

CUBA SOUTENU À L’ONU PAR 187 VOIX CONTRE LE BLOCUS

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29 octobre, 2024

AU CHILI, LE GOUVERNEMENT DE GAUCHE MALMENÉ AUX ÉLECTIONS LOCALES

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LE DÉCOMPTE DES VOTES AU CENTRE CULTUREL DE L’ANCIENNE
GARE DE MAPOCHO, À SANTIAGO, LORS DES ÉLECTIONS
MUNICIPALES ET RÉGIONALES AU CHILI, LE 27 OCTOBRE 2024.
PHOTO ESTEBAN FELIX / AP

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LE MONDE
Au Chili, le gouvernement de gauche malmené aux élections locales / 
La droite de la coalition Chile Vamos sort renforcée des élections municipales et régionales, tandis que l’extrême droite progresse, sans enregistrer la percée qu’elle espérait. 

Par Flora Genoux (Buenos Aires, correspondante) 

Temps de Lecture 2 min. 

Dernier grand rendez-vous électoral avant l’élection présidentielle de 2025, les scrutins municipaux et régionaux qui se sont tenus samedi 26 et dimanche 27 octobre au Chili faisaient office de répétition générale, notamment pour le gouvernement de Gabriel Boric (gauche). Sans raz-de-marée ni déroute pour aucune force politique, l’élection, avec vote obligatoire, pour désigner maires, gouverneurs régionaux et conseillers régionaux et municipaux a consacré le recul de la coalition présidentielle, la consolidation de la droite traditionnelle de Chile Vamos et une avancée en demi-teinte de l’extrême droite.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le camp de Gabriel Boric, élu en 2021 sur un programme progressiste largement édulcoré faute de majorité au Congrès, perd au total trente-neuf municipalités, parmi lesquelles celle de Santiago. Certes, la mairie de la capitale, jusque-là détenue par la communiste Iraci Hassler, oscille historiquement entre la gauche et la droite. Mais la victoire de Mario Desbordes (droite), avec plus de vingt points d’avance sur sa rivale communiste, est suffisamment large pour symboliser la perte de terrain du gouvernement. D’autant que la mairie de l’hypercentre de Santiago a pour réputation d’annoncer la couleur du parti gagnant lors de l’élection présidentielle suivante. La coalition au pouvoir, qui rassemble des formations allant du Parti communiste au centre gauche, perd également la municipalité convoitée de Ñuñoa, dans l’agglomération de Santiago, pour moins d’un point de pourcentage.

La question de l’insécurité

Le gouvernement fait les frais de la crise de l’insécurité, avec l’augmentation de 42,5 % du nombre d’homicides en 2022 par rapport à 2018. Si le ministère de l’intérieur met en avant la légère inflexion de cette dynamique, avec une diminution du nombre de victimes d’homicides de 6 % en 2023, au regard de l’année précédente, la question de l’insécurité accapare le débat public. Par ailleurs, les derniers jours ont été marqués par la plainte pour viol visant Manuel Monsalve, ex-sous-secrétaire au ministère de l’intérieur et cadre-clef du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité.

Les élections municipales et régionales ne constituent pas pour autant un désaveu pour le gouvernement, dont la coalition conserve des mairies importantes comme Maipu (agglomération de Santiago) et Viña del Mar (Ouest). Elle l’emporte dans 111 municipalités au total. Dans la foulée des résultats, Gabriel Boric a souhaité minimiser la perte de terrain, soulignant que « les pronostics catastrophistes » ne se vérifiaient pas.

Le nouvel équilibre politique bénéficie à la droite traditionnelle, avec trente-cinq mairies supplémentaires par rapport à 2021 – 122 au total – dont celle de Santiago. Elle parvient également à imposer son candidat dans neuf des onze régions où l’élection au poste de gouverneur se décidera lors d’un second tour, le 24 novembre.

L’extrême droite s’empare de huit municipalités

Evelyn Matthei, maire sortante de Providencia (agglomération de Santiago) et figure de la droite en vue de la présidentielle de 2025, s’est félicitée de la victoire « de la sagesse et du bon sens », dimanche. La droite limite largement les dégâts du scandale de trafic d’influence et de corruption présumés révélé il y a près d’un an – l’affaire « Hermosilla » (du nom de l’avocat Luis Edgardo Hermosilla) –, entachant notamment l’entourage politique de l’ex-président de droite Sebastian Piñera (2010-2014 et 2018-2022), décédé en février.

Le Parti républicain (extrême droite), fondé en 2019, n’enregistre pas la nette percée à laquelle il aspirait après une série de succès électoraux. En 2021, le fondateur du parti, José Antonio Kast, arrivait au second tour de la présidentielle. Puis, en mai 2023, la formation s’imposait comme la première force au conseil constitutionnel élu pour réécrire la Constitution. Son image reste affaiblie par le « non » à la nouvelle loi fondamentale, lors d’un référendum en décembre 2023.

L’extrême droite s’empare toutefois de huit municipalités, une première. Si les élections municipales et régionales marquent une tendance, « il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives concernant la présidentielle, sans candidats annoncés pour l’instant », souligne Rocio Zepeda, politiste à l’Université Mayor de Santiago.

Par Flora Genoux

Flora Genoux (Buenos Aires, correspondante) 

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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES »

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28 octobre, 2024

BOLIVIE : EVO MORALES VICTIME D’UNE TENTATIVE D’ASSASSINAT ?

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L’ANCIEN PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE, EVO MORALES,
 LE 22 OCTOBRE 2021 À MEXICO CITY, MEXIQUE.
PHOTO LUIS BARRON
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L'HUMANITÉ
Bolivie : Evo Morales victime d’une tentative d’assassinat ? / L’ancien chef d’État dénonce avoir souffert un attentat perpétré par des « agents d’élite de l’État », tandis que ses partisans pointent directement la responsabilité de son rival pour la candidature du parti au pouvoir à la prochaine présidentielle, l’actuel président Luis Arce.

par Luis Reygada

4min

PHOTO PRENSA LATINA
Vidéo à l’appui, l’ancien président bolivien a affirmé avoir été visé dimanche par près d’une vingtaine de coups de feu tirés sur son véhicule tandis qu’il se rendait à son émission hebdomadaire sur la radio Kawsachun Coca, à Cochabamba, son fief du centre du pays. Alors que le pays s’enlise dans un conflit fratricide qui l’oppose à l’actuel chef de l’État Luis Arce, Morales a dénoncé sur X (ex-Twitter) un attentat perpétré par « des agents d’élite de l’État ». Le convoi qui l’aurait attaqué aurait utilisé des camionnettes semblables à celles utilisées par la police locale.

Dans un communiqué, la branche pro-Morales du parti MAS-IPSP a directement tenu pour responsable le président Arce ainsi que ses ministres du Gouvernement et de la Défense de la « tentative de magnicide » laquelle prouverait la dérive « fasciste » du pouvoir. « Si Luis Arce n’a pas donné l’ordre de nous tuer, il devrait immédiatement (les) révoquer et (les) poursuivre », a posté Evo Morales ce lundi.

De son côté, le président (et ancien ministre de l’Économie de Morales) Luis Arce a condamné l’attaque sur X, tout en annonçant avoir ordonné « une enquête immédiate et approfondie » pour clarifier les faits dénoncés par son ancien camarade. Pour sa part, le vice-ministre en charge de la Sécurité, Roberto Ríos, a dit que les autorités envisagent aussi la possibilité qu’il s’agisse d’un « auto-attentat ».

Des soutiens de toutes parts

L’ex-président Morales a lui affiché les déclarations de soutien reçues par plusieurs personnalités du continent, des présidents cubain et colombien Miguel Díaz-Canel et Gustavo Petro à l’association des Mères de la place de Mai, en passant par les ex-présidents d’Argentine et d’Équateur Cristina Kirchner et Rafael Correa, le leader communiste chilien Daniel Jadue, le Groupe de Puebla ou encore le Forum de São Paulo.

Dans la vidéo diffusée par Morales sur son compte Facebook, on peut voir trois trous dans le pare-brise d’une camionnette dont il occupe le siège passager, tandis que son chauffeur paraît avoir été blessé à la tête. Après l’attaque, les véhicules utilisés par les supposés agresseurs auraient été abandonnés dans une caserne de l’armée, où un groupe de partisans d’Evo les auraient identifiés. « Nous ne savons pas s’il s’agit de militaires ou de policiers mais la seule chose qu’ils veulent vraiment, c’est assassiner Evo Morales », a déclaré à l’AFP Anyelo Céspedes, un député proche de l’ancien président.

« Luis Arce, tu as franchi la ligne rouge. Nous en appelons à une mobilisation. Si c’est possible, nous allons nous emparer des aéroports », a déclaré en conférence de presse Vicente Choque, le dirigeant du syndicat CSUTCB, qui avait été l’un des meneurs des actions de protestation en janvier contre la décision de justice disqualifiant Evo Morales pour l’élection présidentielle d’août 2025.

Persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce ?

Visé par une enquête pour « viol, trafic et traite d’êtres humains », Evo Morales se dit victime d’une persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce, son rival pour la candidature du parti au pouvoir à la prochaine présidentielle.

Les partisans pro-Morales du MAS-IPSP bloquent les principales routes depuis le 14 octobre pour protester contre la situation économique que traverse le pays et la disqualification de sa candidature. Des affrontements avec les forces sécuritaires auraient fait 14 blessés parmi les policiers quand 44 civils auraient été arrêtés, selon le gouvernement. Au total, plus de 20 barrages ont été signalés, la plupart dans l’État de Cochabamba, fief de Morales. Selon les autorités, plus de 1 700 policiers et 113 véhicules ont été déployés vendredi pour débloquer les routes.

L’attentat s’est produit le lendemain du changement de commandement militaire ordonné par le président Arce.

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CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR LES ÉLECTIONS LOCALES AU CHILI

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L'HUMANITÉ
Actu / Ce qu’il faut savoir sur les élections locales au Chili, baromètre avant la présidentielle de 2025 / La coalition de gauche du président Gabriel Boric a connu une déroute aux élections locales qui se sont terminées dimanche au Chili, l’opposition d’extrême droite réalisant toutefois une poussée moins importante qu’attendu, selon les résultats partiels de ce lundi 28 octobre au matin.

La rédaction

3min

Plus de 15 millions de Chiliens de plus de 18 ans étaient obligés de voter pour élire des maires et des gouverneurs régionaux. L’extrême droite, qui pouvait profiter de plusieurs scandales d’État, n’a remporté que huit municipalités sur les 345 mises en jeu, d’après les chiffres de l’agence électorale (Servel) basés sur le dépouillement de 84 % des bureaux, ce lundi 28 octobre au matin.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le camp du président Boric en a perdu 40 alors que la droite traditionnelle en a gagné 36, selon ces résultats partiels. Les résultats de ces élections locales sont perçus comme un baromètre avant la présidentielle qui se déroulera au mois de novembre 2025.

« Le pouvoir a perdu une quantité importante de municipalités »

Onze mois plus tôt, l’affaire « Hermosilla » a mis au jour un réseau de trafic d’influence organisé par un prestigieux avocat, Luis Hermosilla, éclaboussant l’entourage de l’ancien président de droite Sebastián Piñera (2010-2014 et 2018-2022, décédé en février. Le dossier est encore ouvert.

Puis, Manuel Monsalve, homme fort du gouvernement Boric sur le thème de la sécurité, est tombé après avoir été visé par une accusation de viol. « Le pouvoir a perdu une quantité importante de municipalités, même s’il a réussi à conserver des municipalités clés comme Maipu, (dans la région métropolitaine de) Santiago », a expliqué à l’Agence France-Presse Rodrigo Espinoza, analyste de l’université Diego Portales, ajoutant que l’extrême droite avait fait moins bien qu’attendu.

Au niveau régional, 11 provinces sur 16 connaîtront le nom de leur gouverneur lors du second tour prévu le 24 novembre. Le candidat du pouvoir, Claudio Orrego, s’est imposé dans la région métropolitaine de la capitale Santiago face à son adversaire de droite traditionnelle, Francisco Orrego, avec une avance d’une dizaine de points.


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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES »

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BOLIVIE : LE GOUVERNEMENT ACCUSE EVO MORALES D’AVOIR « MIS EN SCÈNE » SA TENTATIVE D’ASSASSINAT SUPPOSÉE

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PHOTO TELESUR TV
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LE MONDE
Bolivie : le gouvernement accuse Evo Morales d’avoir « mis en scène » sa tentative d’assassinat supposée / 
L’ancien président (2006-2019) a dénoncé, dimanche dans une vidéo, avoir été victime d’une attaque par balles à bord du véhicule dans lequel il circulait dans le centre du pays.

Le Monde avec l'AFP

Temps de Lecture 2 min.

le gouvernement bolivien a accusé, lundi 28 octobre, l’ancien président Evo Morales d’avoir « mis en scène » la tentative d’assassinat dont il dit avoir été victime dimanche, assurant que l’incident s’était produit après qu’il eut tenté d’échapper à un contrôle policier. « M. Morales, personne ne croit à votre mise en scène, mais vous allez devoir répondre devant la justice bolivienne de tentative de meurtre » contre un membre des forces de l’ordre, a déclaré le ministre de l’intérieur, Eduardo del Castillo, lors d’une conférence de presse.

CAPTURE D'ÉCRAN X

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

L’ancien président (2006-2019) a dénoncé, dimanche dans une vidéo, avoir été victime d’une attaque par balles à bord du véhicule dans lequel il circulait dans la région de Chapare, dans le centre du pays : « Des agents d’élite de l’État bolivien ont tenté de m’assassiner. » Selon lui, la voiture a reçu quatorze impacts de balle et son chauffeur a été blessé, alors qu’il se rendait à son émission hebdomadaire à la radio Kawsachun Coca, à Cochabamba, son fief. Dans une vidéo diffusée par la radio, on voit trois trous dans le pare-brise d’une camionnette dont M. Morales occupe le siège passager. Le chauffeur a du sang sur la tête et une femme lui dit de « se dépêcher ».

Mais M. del Castillo a donné une autre version de l’incident, expliquant que dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue dans le Chapare, l’une des principales zones de production de coca du pays, des points de contrôle avaient été mis en place. Selon sa version des faits, la police postée sur l’un d’eux a fait signe à l’un des véhicules du cortège de M. Morales de ralentir, mais le conducteur a ignoré l’ordre. « Au lieu de ralentir, ils ont accéléré, sorti des armes à feu (…) et tiré », a déclaré M. del Castillo, précisant qu’un membre des forces de l’ordre avait été blessé, percuté par l’un des véhicules.

Le président bolivien, Luis Arce, a condamné dimanche l’attaque et dit sur X avoir ordonné « une enquête immédiate et approfondie pour clarifier l’incident ». Son vice-ministre chargé de la sécurité, Roberto Rios, avait déjà précisé que les autorités envisageaient la possibilité qu’il s’agisse d’un « auto-attentat ».

M. Morales se dit victime de « persécution judiciaire »

M. Morales veut se présenter à l’élection présidentielle d’août 2025 contre M. Arce, son ex-allié et désormais rival. Insistant sur sa version des faits, Evo Morales a exigé lundi le limogeage des ministres de l’intérieur et de la défense. « Si Luis Arce n’a pas donné l’ordre de nous tuer, il devrait immédiatement révoquer et poursuivre ses ministres de la défense et du gouvernement [intérieur], Edmundo Novillo et Eduardo Del Castillo », a-t-il écrit sur X.

Evo Morales veut concourir au scrutin malgré un jugement le disqualifiant, mais aussi alors qu’il fait l’objet d’une enquête pour « viol, trafic et traite d’êtres humains » en raison d’une relation qu’il aurait eue avec une adolescente de 15 ans, avec laquelle il aurait eu une fille en 2016. Ses avocats affirment que l’affaire a déjà été examinée et classée en 2020. La procureure Sandra Gutierrez, chargée de l’enquête, a indiqué lundi à la presse qu’elle s’exprimerait mercredi sur « les avancées dans cette affaire », sans faire référence à un éventuel mandat d’arrêt contre M. Morales. L’ancien dirigeant se dit victime d’une « persécution judiciaire » orchestrée par le gouvernement de Luis Arce, son ex-ministre de l’économie.

En soutien, depuis le 14 octobre, les partisans du premier indigène à avoir dirigé la Bolivie bloquent les principales routes du pays. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait quatorze blessés parmi les policiers et quarante-quatre civils ont été arrêtés, selon le gouvernement. Au total, plus de vingt barrages ont été signalés, la plupart dans l’Etat de Cochabamba. Ces blocages routiers ont accentué les pénuries de carburant et entraîné de longues files de véhicules dans les villes. Les prix des produits de base ont en outre grimpé en flèche sur les marchés.


Le Monde avec AFP

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27 octobre, 2024

LE CHILI SE REND AUX URNES POUR DES MUNICIPALES ET RÉGIONALES, PREMIER VOTE DEPUIS LES CONSTITUANTES

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UNE FEMME VOTE DANS LES URNES LORS DES ÉLECTIONS
MUNICIPALES AU STADE NATIONAL DU CHILI,
LE 26 OCTOBRE 2024.
PHOTO SOFIA YANJARI

Le Chili se rend aux urnes pour des municipales et régionales, premier vote depuis les constituantes / Au Chili, 15 millions de personnes sont appelées aux urnes pour des élections municipales et régionales les samedi 26 et dimanche 27 octobre. C’est la première fois que le pays vote depuis la fin du long processus constitutionnel qui avait été lancé pour sortir de la crise sociale en 2019, mais qui s’est soldé par deux échecs, avec le rejet d’abord d’un premier texte écrit par la gauche, puis d’un second rédigé par l’extrême droite. L’élection de ce week-end pourrait donc être celle qui apportera davantage de clarté quant aux orientations politiques de la société chilienne.

Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné

Pour Pamela Figueroa, politologue et professeure à l’Université de Santiago, ce scrutin devrait lancer un nouveau cycle politique : « Après l’échec des deux processus constitutionnels, et avec beaucoup de nouveaux partis, je pense qu’on va avoir un aperçu de ce que va être le nouveau panorama politique pour les prochaines années au Chili. »

URNES ÉLECTORALES ÉLECTIONS 2024
 LES MEMBRES SCELLENT ET STOCKENT LES URNES LE PREMIER JOUR
 DES ÉLECTIONS. / EL SERVEL RAPPORTE QUE CE SAMEDI 7.250.054
PERSONNES ONT VOTÉ, CE QUI ÉQUIVAUT À 46,86% DES INSCRITS.
LE MODÈLE DE VOTE ACTUEL, APPLIQUÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS LORS
D’ÉLECTIONS RÉGULIÈRES, EST DIFFÉRENT DE CELUI QUI EXISTAIT AVANT 2012,
DANS LEQUEL L’INSCRIPTION ÉLECTORALE ÉTAIT VOLONTAIRE. AUJOURD’HUI,
L’INSCRIPTION AU REGISTRE EST AUTOMATIQUE ET INCONTOURNABLE.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Avec en plus le vote qui est obligatoire, tous les chiliens en âge vont devoir se rendre aux urnes, sous peine de sanction. Cela n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans pour une élection de ce type, et cela rend l’issue du scrutin plutôt incertaine. Car une partie de la population qui traditionnellement ne votait pas va devoir le faire ce week-end.

« L’une des conséquences c’est qu’on aura probablement une quantité importante de votes nuls et de votes blancs, poursuit la politologue. Aussi, les électeurs vont peut-être se tourner cette fois-ci vers des candidatures de nouveaux partis, ou des indépendants, en opposition aux partis plus traditionnels. »

Selon Pamela, cela pourrait alors favoriser de jeunes formations, notamment à l’extrême droite. Mais de manière générale, cette élection ne soulève pas les foules : seulement 1 % des Chiliens font confiance aux partis politiques. Ceux-ci sont, pour certains, empêtrés dans des scandales de corruption, mais dont la majorité n’a surtout pas su répondre aux demandes de la population, principalement sur le plan social.


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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES »

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18 octobre, 2024

CHILI / 5 ANS DÉJÀ

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PHOTO GARY GO
Santiago le vendredi 18 octobre 2024 / Un rêve inachevé / 5 ans déjà / C’est un rêve qui a commencé avec les lycéens de Santiago. Ils disaient non à la hausse de 30 pesos du ticket de métro et sautaient le tourniquet en signe de protestation. La répression contre les jeunes a été brutale dès les premiers jours. Le mouvement s’est étendu. Le lundi 14 octobre il était généralisé à tout Santiago. Les lycéens ne se contentaient pas de sauter le tourniquet, ils manifestaient aussi.  CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
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L’opinion publique avait de la sympathie pour ces jeunes du secondaire qui manifestaient par procuration pour leurs parents qui ne le pouvaient pas. Rapidement le slogan « ce n’est pas 30 pesos, ce sont 30 ans ! » résumait très bien la situation. 30 ans de libéralisme outrancier, de privatisation, d’inégalités sociales toujours plus profondes, de corruption au plus haut niveau… Les demandes sociales s'exprimaient et se réunissaient : retraites, école, santé, salaires...

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Le 18 octobre une manifestation rassemblait plusieurs centaines de milliers de personnes. Le mouvement s’étendait en province. Le pouvoir répliquait par la répression policière, les provocations et sabotages. Le soir du 18 mars, 9 stations de métro étaient incendiées et le gouvernement déclarait l’état d’exception et instaurait le couvre-feu. 5 ans plus tard, on n’a toujours pas trouvé les incendiaires. L’incendie du Reichstag, ça vous rappelle quelque chose ?

PHOTO GARY GO
La réponse populaire a été massive. Le 25 octobre, dans tout le Chili, des millions de personnes manifestaient calmement, dans la bonne humeur, la sympathie. Je me rappelle que les jeunes dans cette manif étaient très attentifs aux anciens comme moi, et me demandaient si j’avais besoin de quelque chose, d’un masque contre les lacrymos, d’eau, etc… Ce fut la plus grande manifestation que Santiago ait connu au cours de son histoire. 1,5 millions de manifestants dans la capitale malgré le couvre-feu et l’État d’urgence.

PHOTO GARY GO

Dans les semaines qui ont suivi, on a vu manifester ensemble les supporters des clubs de foot qui d’habitude ont des échanges plus musclés. Les femmes, les femmes partout, revendiquant leurs droits, tous leurs droits, chantant en chorégraphie « el violador eres tu ! ». Chant qui a fait le tour du monde en quelques jours. On a vu des milliers de « cabildos », dans les quartiers, pour discuter de ce qu’il fallait changer, élaborer, transformer. J’ai vu dans des cabildos des personnes émues jusqu’aux larmes. Elles appartenaient à la génération qui avait connu la dictature et qui de nouveau retrouvaient leur vrai pays.  Un pays d’échanges et de sourires, de luttes et d’espoir.

CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024

JAVIER VEGA ORTIZ
CAPTURE D'ÉCRAN
Bien sûr, comme d’habitude, au Chili comme dans le monde entier, la droite ne retiendra que les scènes de violence, d’affrontements ou d’incendie. Mais l’explosion sociale a d’abord été le réveil de tout un pays. « Chile despertó » (« Le Chili s'est réveillé »). L’octobre chilien a été porteur d’un grand rêve d’un autre Chili. Ce rêve inachevé reste à construire.

CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024

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16 octobre, 2024

CHILI / ENJEUX DES ÉLECTIONS LOCALES DES 26 ET 27 OCTOBRE 2024


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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES »
Enjeux des élections locales des 26 et 27 octobre 2024 / Santiago mercredi 16 octobre 2024 / Elles arrivent 5 ans après l’explosion sociale d’octobre 2019, deux ans et demi après la prise de fonction de Gabriel Boric en mars 2022. Ce seront des élections de mi-mandat, les prochaines présidentielles et législatives auront lieu en novembre 2025. Ces élections montreront si le gouvernement Boric depuis 2022 réussit à mobiliser autour de sa politique. 
 CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
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Que s’est-il passé depuis octobre 2019 ? Que sont devenus les grandes revendications sur la retraite, l’éducation, la santé, l’école ? Octobre a débouché sur la promesse d’élaboration d’une nouvelle constitution mais par deux fois les propositions faites aux Chiliens ont été repoussées avec de fortes majorités. L’explosion sociale n’a débouché sur aucune avancée sociale majeure. Il faudra attendre la mise en place en mars 2022 du gouvernement de Boric pour que des avancées réelles voient le jour.

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Gabriel Boric a été élu au second tour contre le candidat d’extrême-droite Kast. Le premier tour avait mis Kast en tête. Le total des voix de droite et d’extrême-droite dépassaient les 50%. Avec une énorme mobilisation, le second tour a mis Kast en échec. Sursaut antifasciste. Les élections législatives et sénatoriales (qui ont toujours lieu en même temps que le premier tour des présidentielles) ne donnaient pas une majorité de gauche au gouvernement. 

Le président et son gouvernement ont donc pris leurs fonctions avec une absence de majorité dans les deux chambres et la constitution de Pinochet qui les bride un maximum. D’autre part les résultats du référendum de septembre 2022 repoussant la proposition de Constitution progressiste ont tétanisé la gauche et le mouvement social. Celui-ci est devenu atone et a mis du temps à se relever de cet échec. 

Qu’a pu réaliser le gouvernement dans ces conditions ? Une forte augmentation du salaire minimum qui est passé mensuellement de moins de 300 euros à 500 euros. Un développement de l’assurance sociale d’Etat (FONASA) qui est choisi par 80% des Chiliens. La gratuité des soins dans le réseau de santé public pour les titulaires de ce fonds FONASA. Une augmentation de la retraite minimum. La fin du système des prêts bancaires qui avaient remplacé les bourses universitaires en 2005, système qui touche et endette près d’une famille sur 5. La mise en place des 40 heures étalée sur cinq ans, la durée moyenne du travail était comprise entre 45 et 50 heures. Le développement des droits des femmes. A noter que les titulaires des ministères du Travail et de l’Education sont communistes.

Ces élections sont aussi un test avec le changement de corps électoral. L’inscription sur les listes électorales était automatique mais le vote facultatif. Le vote est désormais obligatoire. Il y avait 6,5 millions d’électeurs aux dernières élections locales en 2020. On en attend 13 millions les 26 et 27 octobre. Le double. Les nouveaux votants sont ceux qui ne votaient jamais. Ce système électoral a déjà été utilisé pour les deux référendums constitutionnels. Dans un cas la constitution progressiste a été repoussée, dans l’autre c’est la proposition de l’extrême-droite qui est restée à terre. 

Les élections vont avoir lieu en pleine explosion d’un gigantesque scandale qui frappe en plein cœur la droite. Celui-ci a éclaté en novembre 2023. Il révèle le mode de fonctionnement d’une classe économique et politique et met à jour un système de réseaux qui permet à « l’élite » de gouverner le pays par-dessus les lois à son profit personnel. Le Chili qui passait pour le pays propre de l’Amérique Latine est trahie par sa propre bourgeoisie. Les conséquences de ce scandale - on n’en est qu’au début des révélations - va toucher beaucoup de monde à droite, à commencer par son mentor, Andrés Chadwick, fidèle partisan de Pinochet, Guzman et Piñera, son cousin. 

La droite fait le gros dos et ne parle que d’insécurité et d'immigration. Elle a même tenté, sans succès, de destituer de leurs postes le président de la République et la ministre de l’intérieur comme incompétents face à la gravité de la criminalité. 

L’élection se fera sur deux jours pour faire face au doublement des électeurs et aussi parce qu’il y a quatre élections différentes en même temps. L’élection des maires au scrutin uninominal à un tour. L’élection des gouverneurs de régions au scrutin majoritaire à deux tours. Les élections des conseillers municipaux et des conseillers régionaux sur liste à la proportionnelle.

La gauche affiche un certain optimisme mais n’est en fait sûre de rien. Les inconnues sont trop nombreuses. Elle part unie avec la démocratie-chrétienne pour les candidatures des maires et des gouverneurs de régions. Pour les élections des conseillers municipaux et régionaux, chaque parti présente ses propres listes.

Le PC est le parti de gauche qui présente le plus de candidats, plus que le PS ou que le Frente Amplio, le parti du président. Ceci témoigne de son enracinement dans tout le pays et de son développement ces cinq dernières années.