UNE FEMME VOTE DANS LES URNES LORS DES ÉLECTIONS MUNICIPALES AU STADE NATIONAL DU CHILI, LE 26 OCTOBRE 2024. PHOTO SOFIA YANJARI |
Le Chili se rend aux urnes pour des municipales et régionales, premier vote depuis les constituantes / Au Chili, 15 millions de personnes sont appelées aux urnes pour des élections municipales et régionales les samedi 26 et dimanche 27 octobre. C’est la première fois que le pays vote depuis la fin du long processus constitutionnel qui avait été lancé pour sortir de la crise sociale en 2019, mais qui s’est soldé par deux échecs, avec le rejet d’abord d’un premier texte écrit par la gauche, puis d’un second rédigé par l’extrême droite. L’élection de ce week-end pourrait donc être celle qui apportera davantage de clarté quant aux orientations politiques de la société chilienne.
Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné
Pour Pamela Figueroa, politologue et professeure à l’Université de Santiago, ce scrutin devrait lancer un nouveau cycle politique : « Après l’échec des deux processus constitutionnels, et avec beaucoup de nouveaux partis, je pense qu’on va avoir un aperçu de ce que va être le nouveau panorama politique pour les prochaines années au Chili. »
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
Avec en plus le vote qui est obligatoire, tous les chiliens en âge vont devoir se rendre aux urnes, sous peine de sanction. Cela n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans pour une élection de ce type, et cela rend l’issue du scrutin plutôt incertaine. Car une partie de la population qui traditionnellement ne votait pas va devoir le faire ce week-end.
« L’une des conséquences c’est qu’on aura probablement une quantité importante de votes nuls et de votes blancs, poursuit la politologue. Aussi, les électeurs vont peut-être se tourner cette fois-ci vers des candidatures de nouveaux partis, ou des indépendants, en opposition aux partis plus traditionnels. »
Selon Pamela, cela pourrait alors favoriser de jeunes formations, notamment à l’extrême droite. Mais de manière générale, cette élection ne soulève pas les foules : seulement 1 % des Chiliens font confiance aux partis politiques. Ceux-ci sont, pour certains, empêtrés dans des scandales de corruption, mais dont la majorité n’a surtout pas su répondre aux demandes de la population, principalement sur le plan social.
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