L’ANCIEN PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE, EVO MORALES, LE 22 OCTOBRE 2021 À MEXICO CITY, MEXIQUE. PHOTO LUIS BARRON |
Bolivie : Evo Morales victime d’une tentative d’assassinat ? / L’ancien chef d’État dénonce avoir souffert un attentat perpétré par des « agents d’élite de l’État », tandis que ses partisans pointent directement la responsabilité de son rival pour la candidature du parti au pouvoir à la prochaine présidentielle, l’actuel président Luis Arce.
LOGO
L'HUMANITÉ
4min
PHOTO PRENSA LATINA |
Dans un communiqué, la branche pro-Morales du parti MAS-IPSP a directement tenu pour responsable le président Arce ainsi que ses ministres du Gouvernement et de la Défense de la « tentative de magnicide » laquelle prouverait la dérive « fasciste » du pouvoir. « Si Luis Arce n’a pas donné l’ordre de nous tuer, il devrait immédiatement (les) révoquer et (les) poursuivre », a posté Evo Morales ce lundi.
De son côté, le président (et ancien ministre de l’Économie de Morales) Luis Arce a condamné l’attaque sur X, tout en annonçant avoir ordonné « une enquête immédiate et approfondie » pour clarifier les faits dénoncés par son ancien camarade. Pour sa part, le vice-ministre en charge de la Sécurité, Roberto Ríos, a dit que les autorités envisagent aussi la possibilité qu’il s’agisse d’un « auto-attentat ».
Des soutiens de toutes parts
L’ex-président Morales a lui affiché les déclarations de soutien reçues par plusieurs personnalités du continent, des présidents cubain et colombien Miguel Díaz-Canel et Gustavo Petro à l’association des Mères de la place de Mai, en passant par les ex-présidents d’Argentine et d’Équateur Cristina Kirchner et Rafael Correa, le leader communiste chilien Daniel Jadue, le Groupe de Puebla ou encore le Forum de São Paulo.
Dans la vidéo diffusée par Morales sur son compte Facebook, on peut voir trois trous dans le pare-brise d’une camionnette dont il occupe le siège passager, tandis que son chauffeur paraît avoir été blessé à la tête. Après l’attaque, les véhicules utilisés par les supposés agresseurs auraient été abandonnés dans une caserne de l’armée, où un groupe de partisans d’Evo les auraient identifiés. « Nous ne savons pas s’il s’agit de militaires ou de policiers mais la seule chose qu’ils veulent vraiment, c’est assassiner Evo Morales », a déclaré à l’AFP Anyelo Céspedes, un député proche de l’ancien président.
« Luis Arce, tu as franchi la ligne rouge. Nous en appelons à une mobilisation. Si c’est possible, nous allons nous emparer des aéroports », a déclaré en conférence de presse Vicente Choque, le dirigeant du syndicat CSUTCB, qui avait été l’un des meneurs des actions de protestation en janvier contre la décision de justice disqualifiant Evo Morales pour l’élection présidentielle d’août 2025.
Persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce ?
Visé par une enquête pour « viol, trafic et traite d’êtres humains », Evo Morales se dit victime d’une persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce, son rival pour la candidature du parti au pouvoir à la prochaine présidentielle.
Les partisans pro-Morales du MAS-IPSP bloquent les principales routes depuis le 14 octobre pour protester contre la situation économique que traverse le pays et la disqualification de sa candidature. Des affrontements avec les forces sécuritaires auraient fait 14 blessés parmi les policiers quand 44 civils auraient été arrêtés, selon le gouvernement. Au total, plus de 20 barrages ont été signalés, la plupart dans l’État de Cochabamba, fief de Morales. Selon les autorités, plus de 1 700 policiers et 113 véhicules ont été déployés vendredi pour débloquer les routes.
L’attentat s’est produit le lendemain du changement de commandement militaire ordonné par le président Arce.
SUR LE MÊME SUJET :