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LA PROPOSITION DE LOI DE LA JEUNE DÉPUTÉE COMMUNISTE CAMILA VALLEJO,
UNE ANCIENNE LEADER ÉTUDIANTE, EST AU CENTRE DE L'ATTENTION CE MOIS-CI. |
Parmi les pays développés, le Chili est l'un de ceux où l'on travaille le plus au monde : 45 heures par semaine. Et justement le pays est en plein débat en ce moment, pour réduire la durée légale du travail. Une députée communiste, membre de l'opposition, propose de passer à 40 heures par semaine maximum.
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LE PARLEMENT CHILIEN DÉBAT ACTUELLEMENT SUR UNE LOI
POUR RÉDUIRE LE TEMPS DE TRAVAIL DE 45 À 40 HEURES. |
La proposition de loi sur le temps de travail est étudiée au Parlement chilien, mais le temps de travail est en fait devenu un sujet de débat à travers tout le Chili. Depuis fin juillet, les Chiliens parlent de ça dans les cafés, les transports en commun. Le sujet a aussi fait plusieurs fois la Une de tous les médias ici.
Le gouvernement vent debout
La proposition de loi est prise très au sérieux par le gouvernement chilien : il a même lancé une offensive intense contre le texte. Selon les ministres et le président, la proposition serait incohérente, contraire à la Constitution ou encore mal rédigée. Et d'après des chiffres avancés par le ministre du Travail, il ferait perdre plus de 250 000 emplois s'il était approuvé, à cause des coûts supplémentaires qu'une telle mesure représenterait pour les entreprises.
Mais ces chiffres sont invérifiables, et les critiques du gouvernement font finalement plutôt le jeu de l'opposition, car la proposition de loi de la jeune députée communiste Camila Vallejo, une ancienne leader étudiante, est au centre de l'attention ce mois-ci. Cela l'aurait même rendue plus populaire auprès des Chiliens, d'après un sondage publié récemment. Le gouvernement chilien n'a d’ailleurs pas de majorité au Parlement : l'adoption de ce texte proposé par l'opposition n'est donc pas exclue dans les prochaines semaines.
En substance, le texte prévoit simplement de réduire à 40 heures par semaine maximum la durée légale du travail, contre 45 heures aujourd'hui. Une mesure qui serait appliquée progressivement dans les petites et moyennes entreprises, pour leur laisser le temps de s'adapter.
Rendre les horaires plus flexibles
Dans un pays ultralibéral, où les salaires sont très bas par rapport au coût de la vie, la députée communiste affirme que réduire le temps de travail permettra aux salariés d'avoir plus de temps libre, sans affecter l'activité économique du pays, dit-elle.
Face à cela, le gouvernement a exhumé en urgence un projet de loi qui cherche à rendre plus flexible l'organisation du temps de travail. Les salariés travailleraient 41 heures par semaine en moyenne, en échange d'une plus grande flexibilité des horaires et des jours de travail. Autrement dit, ils pourraient devoir enchaîner des journées très longues, compensées ensuite par des jours de repos supplémentaires.
Plus de temps avec leurs familles
D'après un sondage publié au début du mois, près des trois quarts des personnes interrogées souhaitent une réduction du temps de travail à 40 heures maximum par semaine. Des salariés interrogés à Santiago soulignent qu'ils pourraient ainsi passer plus de temps avec leurs enfants et leur famille, surtout quand certains passent déjà plus de trois heures par jour dans les transports pour se rendre à leur travail.
En 2005, un gouvernement de centre-gauche avait déjà réduit le temps de travail, de 48 heures à 45 heures par semaine à l'époque, sans que cela affecte la croissance économique à l'époque. Mais aux yeux des grandes entreprises, la situation est différente désormais, à cause notamment des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, la croissance chilienne sera bien moins bonne que prévu cette année. Les chefs d'entreprises craignent donc qu'une telle mesure représente pour eux une difficulté supplémentaire.