06 octobre, 2024

CHILI / DESTITUTION DE BORIC ?

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GROUPE PARLEMENTAIRE CHILIEN DE DROITE RENOVACIÓN NACIONAL
LORS DE L'ANNONCE DE L'ACCUSATION CONSTITUTIONNELLE  CONTRE
 LE PRÉSIDENT GABRIEL BORIC
CHILI, le dimanche 6 octobre 2024 / Destitution de Boric ? / Face à la crise morale et politique ouverte par la mise à jour des réseaux de corruption de la droite, que trouve celle-ci pour contre-attaquer ? Débattre au Parlement d’une motion de destitution (Acusación Constitucional) du président de la République, Gabriel Boric, et de sa ministre de l’Intérieur parce qu’ils auraient failli sur le plan sécuritaire.

 CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

En dehors du fait que les chiffres disent le contraire, l’insécurité est en recul, ces motions de destitution n’ont aucune chance d’aboutir, elles divisent même au sein de la droite, c’est du pur populisme pour parler d’un autre sujet que celui qui est dans toutes les têtes au Chili. 

ANDREA MANTEGNA, MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN,  À GAUCHE,
 LOUVRE, À DROITE KUNSTHISTORISCHES MUSEUM, VIENNE


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Les affaires liées au « Caso Audio » et au « Caso Whatsapp » (cf notes des 19 et 27 septembre) sont comme des poupées russes. Dès qu’on met le doigt sur un problème, on débouche un autre problème. 

Après avoir mis en évidence que l’Université San Sebastián était un lieu de financement de l'UDI, principal parti de droite, et d’enrichissement personnel des dirigeants politiques de l'UDI, on découvre que la municipalité de La Florida (commune de plus de 400.000 habitants du sud de Santiago) jouait le même rôle à moindre échelle. Le maire UDI avait embauché plusieurs des personnalités déjà rémunérées par l’Université San Sebastián. En plus cette commune avait passé un contrat secret avec le président de l’Université San Sebastián, Andrés Chadwick. Etc, etc... Chaque jour apporte une pierre supplémentaire à l’édifice.

L’ancien ministre de l’Intérieur de Sebastián Piñera, Andrés Chadwick, va être entendu par la justice. Il devait être entendu comme simple témoin, désormais il le sera en tant qu’ « imputado » (qui correspond au statut de témoin assisté en France). Pour le moment il ne devrait être entendu que sur une intervention spécifique qu’il avait réalisée au profit d’une société financière et immobilière. Il n’est pas impossible qu’au moment où il comparaitra, la justice décide de le mettre en examen. 

Ce serait un véritable tremblement de terre à droite. C’est pourquoi celle-ci s’efforce de gagner du temps, au moins jusqu’aux élections locales (municipales et régionales) des 26 et 27 octobre. Alors la droite parle de destitution du président, de destitution de la ministre de l’Intérieur … 

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L’Université de Saint-Sébastien « s’autorégule »   
ILLUSTRATION RESUMEN.CL



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05 octobre, 2024

CHILI : LA VICTOIRE DU « NON »

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CHILI : LA VICTOIRE DU « NON »

1988 - 5 OCTOBRE - 2024
36ème ANNIVERSAIRE DU TRIOMPHE DU « NON» 
Le référendum chilien du 5 octobre 1988 fut organisé dans le cadre de l'application des dispositions transitoires (articles 27 à 29) de la constitution chilienne de 1980 pour décider de la prorogation au pouvoir jusqu'en 1997 du général Augusto Pinochet, exerçant la fonction de chef de l'État chilien suite au coup d'État militaire mené le 11 septembre 1973 contre le gouvernement du président Salvador Allende.

FLYER PCCH


Le résultat fut négatif à 55,99 % des voix, contre 44,01 % de soutien au chef de la dictature militaire chilienne.  La victoire du « No » débouche sur une transition démocratique avec l'élection d'un Congrès et d'un nouveau président de la république qui entra en fonction le 11 mars 1990.

 CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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« C'EST FACILE D'AVOIR L'AIR PARFAIT,
QUAND T'AS JAMAIS RIEN FAIT…»

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04 octobre, 2024

BOLIVIE, / OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE L’ANCIEN PRÉSIDENT EVO MORALES POUR LE VIOL D’UNE MINEURE PENDANT SON MANDAT

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EVO MORALES À COCHABAMBA, EN BOLIVIA,
LE 26 SEPTEMBRE 2024.
PHOTO PATRICIA PINTO
INTERNATIONAL / BOLIVIE / 
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LE MONDE
En Bolivie, ouverture d’une enquête contre l’ancien président Evo Morales pour le viol d’une mineure pendant son mandat / 
Selon le ministère de la justice, l’adolescente d’une quinzaine d’années a donné naissance à une fille après ce viol survenu il y a huit ans. / Une enquête a été ouverte contre l’ex-président Evo Morales, soupçonné d’avoir violé une mineure durant son mandat il y a huit ans, et avec laquelle il aurait eu une fille. [ 
Lutte fratricide et/ou stratégie du « lawfare » ?]

PROPAGANDE ÉLECTORALE CHILI
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES 2024

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Le Monde avec l'AFP

Temps de Lecture 1 min.

LUIS ARCE, PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE,
AUX CÔTÉS DE ANCIEN PRÉSIDENT
DE CE PAYS, EVO MORALES.
 PHOTO ARCHIVES | EFE

« Nous avons pris connaissance, avec indignation, de délits graves qui restent impunis : je me réfère tout particulièrement à une fille, une fille violée à l’âge de 15, 16 ans », a déclaré, jeudi 3 octobre, le ministre de la justice, César Siles, à la presse. « À la suite de ce viol, [la mère] a donné naissance à une fille et le père, reconnu dans l’acte de naissance, [est] M. Evo Morales Ayma », a ajouté le ministre.

Mercredi, une juge de Santa Cruz avait annulé un mandat d’arrêt visant M. Morales. Ce mandat, selon des extraits qui ont fuité dans la presse, affirmait que l’ex-président, 64 ans, avait eu une relation en 2016 avec une adolescente de 15 ans, avec qui il a eu une fille. Le ministère de la justice n’avait toutefois pas détaillé les faits reprochés. La procureure Sandra Gutierrez, qui avait émis cet arrêt, avait déclaré à la presse mercredi avoir été révoquée.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Sans mentionner explicitement l’affaire, M. Morales a réagi sur X : « Cela ne me surprend pas et ne me préoccupe pas. Tous les gouvernements néolibéraux, y compris l’actuel, m’ont menacé, persécuté, emprisonné et ont tenté de me tuer. »

► À lire aussi :         BOLIVIE : LA LUTTE ENTRE PARTISANS D'EVO MORALES ET DE LUIS ARCE FRACTURE LE MAS

Cinq procédures judiciaires

M. Morales a gouverné le pays entre 2006 et 2019 et a ensuite favorisé le triomphe électoral de Luis Arce, qui avait été son ministre de l’économie. Aujourd’hui en conflit, les deux leaders se disputent la direction du parti de gauche, au pouvoir, et la candidature de cette formation à la présidentielle d’août 2025.

M. Morales veut se présenter bien que la justice le lui ait interdit et tente, avec l’appui d’une aile de son parti, de faire céder les tribunaux.

Son ancien ministre de l’intérieur, Carlos Romero, a affirmé cette semaine que le gouvernement avait lancé pas moins de cinq procédures judiciaires à l’encontre de M. Morales, et que celui-ci vivait sous la protection d’agriculteurs dans son fief du Chapare, dans le centre du pays.

Le Monde avec AFP


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01 octobre, 2024

NICARAGUA / DÉCÈS D'HUMBERTO ORTEGA, ANCIEN CHEF DE L’ARMÉE SANDINISTE

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HUMBERTO ORTEGA, LORS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE,
À MANAGUA, LE 20 DÉCEMBRE 1994.
PHOTO PEDRO UGARTE

DISPARITIONS / NICARAGUA / 
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LE MONDE
L’ex-guérillero sandiniste Humberto Ortega, frère du président nicaraguayen, est mort / 
Compagnon de lutte de Daniel Ortega devenu chef de l’armée après la victoire des sandinistes, il avait eu par la suite des relations tumultueuses avec son frère, devenu l’homme fort du Nicaragua. Il est mort le 30 septembre, à 77 ans.

Par Angeline Montoya

Temps de Lecture 3 min.

HUMBERTO ORTEGA, DEBOUT SOUS UN
 PORTRAIT DE CÉSAR AUGUSTO SANDINO,
DANS UNE IMAGE D'ARCHIVE.
 PHOTO WILLIAM GENTILE

il avait formé, avec son frère Daniel Ortega, pendant plus de dix ans, un puissant binôme à la tête du Nicaragua. Mais c’est alors qu’il se trouvait assigné à résidence depuis quatre mois que l’ancien général Humberto Ortega est mort, lundi 30 septembre, à Managua, à l’âge de 77 ans, d’un arrêt cardiaque.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

La veille, la direction de l’hôpital militaire où il était hospitalisé depuis le 11 juin avait publié un communiqué informant d’une « brusque détérioration de son état avec un choc cardiogénique ». « Nous rappelons l’apport stratégique du général Ortega en tant que militant sandiniste depuis son adolescence, son courage lors d’actions militaires (…), ses écrits, plateformes, théories insurrectionnelles et historiques », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

DANIEL ORTEGA ET HUMBERTO ORTEGA, LORS
D'UNE APPARITION AU NICARAGUA, EN 1984.
PHOTO VINCENT FOURNIER

Le texte ne faisait pourtant nullement mention du fait que Humberto Ortega se trouvait en détention à domicile depuis le 19 mai, après un entretien qu’il avait donné au média en ligne Infobae. Il avait alors critiqué la « dictature » mise en place par son frère et avait assuré que ce dernier n’avait aucun successeur, pas même au sein de sa propre famille. Des déclarations qui avaient provoqué l’ire de la vice-présidente, Rosario Murillo, épouse de Daniel Ortega, qui compte bien sur leur fils, Laureano, pour assurer la suite du régime après la mort de son mari.

Formation militaire à Cuba

La réponse ne s’était pas fait attendre. La maison de Humberto Ortega avait été encerclée, ses employés arrêtés, son ordinateur et son téléphone saisis. Souffrant de graves problèmes coronariens, il n’avait cependant pas été tout de suite hospitalisé, malgré les demandes de ses proches. Ce n’est que trois semaines plus tard, après un infarctus, qu’il avait été transféré à l’hôpital militaire. Quelques jours plus tôt, son frère l’avait qualifié de « traître ».

Humberto Ortega est né le 10 janvier 1947 à Juigalpa, au sein d’une famille de gauche opposée à la dictature de la famille Somoza (1936-1979). Avec ses frères Daniel et Camilo – tué en 1978 lors d’un affrontement avec l’armée –, il commence très tôt à militer au sein de la Jeunesse patriotique nicaraguayenne, puis du Front sandiniste de libération nationale (FSLN).

En 1967, il est fait prisonnier une première fois après une tentative d’attaque contre le convoi du dictateur Anastasio Somoza Debayle. Rapidement libéré, il entre dans la clandestinité et part se former militairement à Cuba. Mais en 1969, au Costa Rica, il est gravement blessé alors qu’il tente de faire libérer le guérillero Carlos Fonseca. Il perd la mobilité de ses mains et est de nouveau emprisonné.

Sa libération survient en 1970 après le détournement d’un avion costaricain dans lequel se trouvaient quatre employés américains de l’entreprise bananière United Fruit Company, par un commando au sein duquel figurait notamment celle qui deviendra son épouse, Ligia Trejos Leiva, avec qui il aura trois enfants. De retour à Cuba, Humberto Ortega subit plusieurs opérations chirurgicales, mais ne retrouvera jamais le plein usage de ses mains, et renoncera à la lutte armée.

LES MINISTRES NICARAGUAYENS DE LA PRÉSIDENCE DE L'ÉPOQUE,
ANTONIO LACAYO (À GAUCHE), ET LE GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE,
HUMBERTO ORTEGA, AUX CÔTÉS DE LA PRÉSIDENTE VIOLETA CHAMORRO,
LORS D'UN ÉVÉNEMENT À MANAGUA LE 2 SEPTEMBRE 1991
PHOTO - / AFP/ARCHIVOS

Fortune à l’origine douteuse

Daniel et Humberto ont été les principaux idéologues de la tendance « tercériste » (ou « troisième tendance ») du FSLN, qui prônait une action militaire et des alliances tactiques avec tous les opposants à la dictature des Somoza, y compris les élites bourgeoises. Cette stratégie aboutit, le 19 juillet 1979, à l’entrée triomphale du FSLN à Managua et à la chute du somocisme.

Un gouvernement provisoire, dirigé par Daniel Ortega, est mis en place. Humberto devient le commandant en chef de l’Armée populaire sandiniste. Les deux frères se partagent ainsi le pouvoir. Et lorsque Daniel gagne la présidentielle en 1984, il nomme Humberto au poste de ministre de la défense. Là, ce dernier impose le « service militaire patriotique » obligatoire. Lorsque, en 1990, Daniel Ortega perd la présidentielle, remportée par Violeta Barrios de Chamorro (droite), celle-ci maintient Humberto au poste de ministre, ce que Daniel ne lui pardonnera pas.

Humberto Ortega se retire de la vie politique en 1995. Dès lors, il consacre sa vie à l’écriture d’ouvrages ou de mémoires, et à faire fructifier sa fortune personnelle, dont les origines sont douteuses : d’aucuns l’accusent d’avoir bénéficié de la « piñata sandiniste », la redistribution parmi les membres de la direction du parti des biens de l’État qui avaient été confisqués lors du triomphe de la révolution.

Sa relation avec Daniel, revenu au pouvoir en 2007, restera chaotique. Après la sanglante répression des manifestations de mécontentement de 2018, qui a fait 355 morts, Humberto suggère à son frère d’avancer les élections. Daniel Ortega le traite alors de « pion de l’empire », en référence aux États-Unis. Les critiques de Humberto à l’encontre du régime iront croissant.

Selon le quotidien espagnol El Pais, qui cite une source proche de l’ancien général, Humberto Ortega, qui se sentait très malade, aurait donné l’entretien à Infobae en mai comme une façon de « s’immoler à l’approche de la mort », « sa dernière grande contribution à la recherche d’une issue au Nicaragua».


Humberto Ortega en quelques dates

  • 1947 Naissance à Juigalpa (département de Chontales)
  • 1969 Blessé au Costa Rica et fait prisonnier
  • 1985-1995 Ministre de la défense
  • 19 mai 2024 Assigné à résidence par son frère Daniel Ortega
  • 30 septembre 2024 Mort à Managua


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CLAUDIA SHEINBAUM ASSUME LA PRÉSIDENCE DU MEXIQUE

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CLAUDIA SHEINBAUM, LA NOUVELLE PRÉSIDENTE DU MEXIQUE
COMME SON PRÉDÉCESSEUR AMLO, CLAUDIA SHEINBAUM AFFIRME
QUE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ EST SA PLUS GRANDE PRIORITÉ.
ICI, LE 2 JUIN 2024, À MEXICO.
PHOTO CARL DE SOUZA  

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PRENSA LATINA
Claudia Sheinbaum assume la présidence du Mexique / Mexico, le 1er octobre 2024. Claudia Sheinbaum marquera aujourd’hui l’histoire du Mexique en devenant la première femme à assumer la présidence d’un pays gouverné par des hommes depuis l’instauration de la République fédérale il y a 200 ans.

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Prensa Latina

CLAUDIA SHEINBAUM
PHOTO MEGHAN DHALIWAL 
Selon les informations diffusées, les activités commenceront vers 9 heures, heure locale, au Palais législatif de San Lázaro, siège du Congrès de l’Union et lieu de la cérémonie d’investiture.

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La présidente du Congrès, Ifigenia Martinez, demandera à Sheinbaum de prêter serment comme présidente constitutionnelle du Mexique devant le Congrès et, par la suite, le président sortant, Andrés Manuel López Obrador, lui remettra l’écharpe présidentielle.

La nouvelle présidente donnera alors son premier discours à la nation.

Pour l’investiture, des présidents, premiers ministres et autres hauts fonctionnaires de plus de 100 pays et 22 organismes internationaux se trouvent dans le pays; parmi eux, les dirigeants cubain, Miguel Díaz-Canel; du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva; de Colombie, Gustavo Petro, et du Chili, Gabriel Boric.

Sont également arrivés dans le pays les présidents du Honduras, Xiomara Castro, et du Paraguay, Santiago Peña; ainsi que les Premiers ministres de la République arabe sahraouie démocratique, Bucharaya Hamudi Beyun, et du Belize, John Briceño, et la conseillère présidente du Conseil présidentiel de transition d’Haïti, Régine Abraham, entre autres.

La première femme à occuper la présidence du Mexique a remporté une victoire écrasante lors des élections du 2 juin dernier, où elle a dépassé les 35,9 millions de voix et est devenue la candidate obtenant le plus de vote dans l&’histoire récente du pays, avec une avance énorme sur ses rivaux.

La candidate de l’alliance des partis Mouvement de régénération nationale, du travail et vert écologiste dans la course électorale, avec des victoires également écrasantes au Congrès et pour les postes de gouverneurs, l’ancienne chef du gouvernement de Mexico (2018-2023) promet de poursuivre le projet transformateur de López Obrador.

Je pars très heureux aussi parce que je vais remettre demain la bande présidentielle à une femme exceptionnelle, pleine d’amour, d’humilité, de bons sentiments, à une humaniste, a affirmé hier le président sortant. peo/lam/las

#Mexique

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Morena est le parti de l'espoir et du vrai changement. 

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CHILI / LE PRÉSIDENT BORIC VISÉ PAR UNE MOTION DE DESTITUTION

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LE PRÉSIDENT CHILIEN, GABRIEL BORIC, À SON
ARRIVÉE  AU MEXIQUE, LE 30 SEPTEMBRE 2024
PHOTO RODRIGO OROPEZA

LOGO COURRIER
INTERNATIONAL
Chili / Gabriel Boric / Politique. Le président Boric visé par une motion de destitution, sur fond d’insécurité au Chili / Alors que les homicides ne cessent d’augmenter au Chili, une partie de l’opposition de droite a demandé, mardi 1er octobre, la destitution du chef de l’État. Si celle-ci a peu de chances d’aboutir, elle est le signe d’un pays en plein désarroi face à l’augmentation de la violence, selon la presse chilienne. [ les unes anxiogènes de la droite médiatique]

Courrier international

Lecture 2 min. 

Le pays traverse un grave problème d’insécurité […], conséquence directe de la propagation de la criminalité organisée, que nous ne connaissions pas il y a peu de temps encore”, constate dans un éditorial le quotidien chilien de centre droite La Tercera.

[ “Une” anxiogène de
 la droite médiatique ]
UNE DE « LA TERCERA »

DU 30 SEPTEMBRE 2024

Le journal rappelle le bilan récent autour du long week-end des Fêtes patriotiques (qui célèbrent l’indépendance), du 18 au 22 septembre, avec près d’une quarantaine d’homicides, “la grande majorité par armes à feu”. “Pour en finir avec cette situation, il faut prendre des mesures qui appellent des accords consensuels entre toutes les forces politiques, quel que soit le gouvernement en place.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Pourtant, ce consensus n’est pas d’actualité, tant s’en faut. Mardi 1er octobre, l’un des principaux partis d’opposition, Renovación nacional (RN - Rénovation nationale, droite conservatrice), a annoncé qu’il déposerait une motion de destitution contre le président de gauche Gabriel Boric en l’accusant d’être responsable du climat de violence actuel.

Nous avons des preuves accablantes pour une accusation constitutionnelle”, a lancé Ximena Ossandón, présidente du groupe parlementaire RN à la Chambre des députés, reprise dans cet autre article de La Tercera :

PROPAGANDE ÉLECTORALE CHILI

ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES 2024

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CHILI / L’UNIVERSITÉ SAINT-SÉBASTIEN

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L’Université de Saint-Sébastien « s’autorégule »   
ILLUSTRATION RESUMEN.CL
Universidad San Sebastian (L’université Saint-Sébastien -USS-) CHILI, samedi 27 septembre 2024. Nous sommes à 3 semaines des élections municipales et régionales et la droite panique. Les révélations autour des affaires Audio et Whatsapp (cf note précédente du 19 septembre) se multiplient et partent dans tous les sens. 

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

Dans l’œil du cyclone se trouve maintenant l’Université San Sebastian (USS). Université privée qui appartient à un groupe d’impresarios millionnaires. Mais dont le budget est couvert à 45% par des subventions publiques.

ANDREA MANTEGNA, MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN,  À GAUCHE,
 LOUVRE, À DROITE KUNSTHISTORISCHES MUSEUM, VIENNE

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Quand Andrés Chadwick, le leader de la droite, avait dû renoncer à son poste de ministre de l’Intérieur de Piñera en 2019 suite à la censure votée par les députés, il s’était retrouvé président de l’USS et, en même temps, président de la faculté de Droit de cette même Université. Deux postes, deux salaires…

Depuis deux ans une loi interdit aux universités privées de faire du profit. Toute université, publique ou privée, doit être à but non lucratif. L’USS a visiblement trouvé le moyen de contourner la loi. Elle verse d’énormes salaires à son directoire où sont présents les 8 familles propriétaires de l’Université. Elle verse également des salaires mirobolants à certains professeurs et dirigeants dont Chadwick.

Cette Université sert de base arrière aux dirigeants de la droite, ex-ministres, ex-procureurs, … Un peu comme notre Conseil d’État où viennent pantoufler ou se recycler beaucoup de politiciens.

MARCELA CUBILLOS SIGALL
PHOTO USS

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La presse a révélé qu’une ex-ministre de l’Éducation de Piñera recevait un salaire mensuel de 17.000 euros mensuels pour un emploi plus ou moins fictif de professeur dans cette Université. Normalement au Chili un prof d’Université gagne environ 3.000 euros pas mois. Le salaire minimum est de 500 euros. En une année cette prof recevait 34 ans de salaire d’une personne payée au salaire minimum. 

Est-ce que ces salaires mirobolants payés à 45% par l’État chilien sont uniquement des profits déguisés ? S’agit-il aussi d’un financement caché des partis de droite ? Des enquêtes judiciaires et au sein du ministère de l’Éducation sont en cours.

«Le départ du général Yáñez ouvre un flanc au
gouvernement et à Tohá en pleine crise sécuritaire»
UNE DU JOURNAL « EL MERCURIO »
DU 28 SEPTEMBRE 2024

Que fait la droite pour répondre à ces révélations qui choquent tout un pays ? Comme partout dans le monde, elle botte en touche en parlant d’insécurité, mettant en avant les dernières affaires de meurtres, etc… Dans le Mercurio, le grand quotidien de la droite, de ce samedi, pas moins de 7 articles autour de l’insécurité et de la criminalité.

PROPAGANDA ELECTORAL CHILE  

ELECCIONES REGIONALES Y MUNICIPALES 2024 

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AU VENEZUELA, UNE CRISE SANS FIN

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JORGE JULIÁN ARISTIZÁBAL. – « SANS TITRE », 2016,
DE LA SÉRIE « INVISIBLE WOUNDS » (BLESSURES INVISIBLES)
PHOTO JORGE JULIÁN ARISTIZÁBAL
LOGO LE MONDE
DIPLOMATIQUE
Octobre 2024, pages 1 et 7, en kiosques / Élection contestée et tensions diplomatiques / Au Venezuela, une crise sans fin / Au cours de la dernière décennie, le Venezuela a connu toutes sortes de dysfonctionnements internes et subi des ingérences déstabilisatrices. Le pays de la « révolution bolivarienne » se consume. Pourquoi le scrutin présidentiel du 28 juillet 2024 n’a-t-il rien résolu ?

par Christophe Ventura  

Écouter cet article

LE MONDE DIPLOMATIQUE - AUDIO 
 « AU VENEZUELA, UNE CRISE SANS FIN »
par Christophe Ventura • Lu par Aude Rouannet 

Le Monde diplomatique Au Venezuela, une crise sans fin 

Caracas est un bruit. En cette soirée du 2 septembre, le chant des coquis, ces petites grenouilles dont les pluies orageuses favorisent l’apparition, prend possession de la ville quand le président Nicolas Máduro ouvre la « rencontre des cinq générations ». Celui dont le troisième mandat (2025-2031) débutera le 10 janvier 2025 réunit un parterre de militants, d’intellectuels, de militaires, de miliciens et de dirigeants historiques du chavisme dans le salon Boyacá du palais présidentiel de Miraflores, situé au cœur de la capitale.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Forgé à partir du nom de Hugo Chávez, président du Venezuela de 1999 à sa mort en 2013, le chavisme regroupe l’ensemble des forces sociales, politiques et militaires qui constituent le mouvement socio-politique — on parle ici d’« alliance civilo-militaire » — qui défend la « révolution bolivarienne ». Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), avec ses quatre millions d’adhérents revendiqués (sur une population d’environ vingt-huit millions), constitue aujourd’hui la force centrale de ce « bloc historique ». Ces dernières années, toutefois, un chavisme dissident a émergé au sein de la gauche, notamment du Parti communiste vénézuélien (PCV) et des organisations sociales du pays. Ses acteurs dénoncent un virage autoritaire et répressif du gouvernement contre ses opposants, parmi lesquels figurent désormais des syndicalistes ou des grévistes. Ensemble, ils contestent les mesures libérales mises en place en réponse à la crise économique et aux sanctions imposées par les États-Unis (1), la politique de dollarisation, de fait génératrice de fortes inégalités sociales, la libéralisation de plusieurs secteurs d’activité (ressources naturelles, agriculture, exploitation des sous-sols) au travers des zones économiques spéciales (ZES) inspirées du modèle chinois, la privatisation de terres cultivables ou encore des lois favorables aux investisseurs étrangers (exonérations fiscales, facilitations pour le rapatriement des profits, etc.).

  PROPAGANDA ELECTORAL CHILE  

ELECCIONES REGIONALES Y MUNICIPALES 2024 

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L’initiative présidentielle de Miraflores poursuit plusieurs objectifs politiques quelques semaines après l’annonce des résultats électoraux les plus contestés depuis le début du cycle bolivarien. En effet, le Conseil national électoral (CNE) a bien proclamé la victoire du président sortant le 28 juillet contre le candidat de la Plate-forme unitaire démocratique (PUD) Edmundo González Urrutia (2), résultat validé le 22 août par le Tribunal supérieur de justice (TSJ), la plus haute instance judiciaire du pays. Mais de nombreuses voix, qui ne proviennent plus seulement de l’opposition de droite, nationale et régionale, de Washington et de ses alliés occidentaux, se sont élevées pour questionner ou mettre en cause la transparence du CNE dans l’organisation et la comptabilisation des votes, ainsi que pour constater leur impossibilité d’authentifier et de corroborer, de manière indépendante, les résultats annoncés. Aucune publication officielle et détaillée du matériel électoral (bureau de vote par bureau de vote), aucun audit du système informatique et de transmission des résultats n’ont en effet été réalisés par le CNE, dans les délais légaux qui lui incombaient. L’autorité invoque une attaque cybernétique massive pour justifier ses dysfonctionnements.

Aujourd’hui, parmi ceux qui s’interrogent ou dénoncent les résultats s’expriment aussi des forces de gauche vénézuéliennes, régionales et internationales, et des gouvernements progressistes latino-américains. Le Brésil et la Colombie ne reconnaissent ni la victoire de M. Maduro ni celle de son ancien adversaire, désormais exilé en Espagne après l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui par le parquet vénézuélien. Ils exhortent Caracas à publier les résultats détaillés de l’élection. Pour sa part, le président chilien Gabriel Boric (centre gauche) a choisi la rupture et dénonce une « dictature qui falsifie les élections » (sur son compte X le 22 août dernier). Le Mexique, lui, s’est dans un premier temps aligné sur la position de Bogotá et de Brasília, avant, dans un second, de prendre acte de la décision du TSJ.

Enfin, le Centre Carter, spécialisé dans les missions électorales dans des dizaines de pays à travers le monde, et la mission d’experts électoraux des Nations unies, présents durant le scrutin, considèrent que ce dernier n’a pas répondu aux normes de transparence minimales permettant d’en vérifier l’intégrité et d’en certifier la véracité. Ces deux acteurs avaient toujours défendu jusque-là la sincérité des élections vénézuéliennes.

Contestée — à raison — du fait de l’impossibilité d’en authentifier les résultats, cette élection n’a donc rien réglé de la crise multifactorielle — économique, sociale, politique et géopolitique — qui épuise, depuis une décennie, le Venezuela. Elle la prolonge et la propulse dans une nouvelle phase… qui pourrait durer. Une question demeure toutefois : était-il possible d’organiser une élection « normale » dans les conditions matérielles et politiques actuelles du pays ?

Assurément non. Les États-Unis portent une responsabilité centrale dans la dégradation constante de la situation de l’État caribéen. Ils n’ont cessé de s’ingérer dans ses affaires internes et d’y soutenir toutes les tentatives de déstabilisation depuis le coup d’État contre Chávez d’avril 2002 (3). Ils ont alimenté la polarisation extrême et la violence politique qui ont progressivement miné le cadre de la vie démocratique nationale. Pour n’évoquer que la période ouverte avec l’arrivée au pouvoir de M. Maduro en 2013, leur hostilité s’est traduite par l’application de sanctions illégales au regard du droit international. Les premières, décidées en 2015 par le président Barack Obama (2008-2016) au motif fallacieux que le pays constituait une « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis », ont été renforcées par son successeur Donald Trump (2016-2020) et maintenues par M. Joseph Biden (2020-2024) malgré quelques assouplissements permettant à plusieurs multinationales (dont Chevron) de bénéficier de licences d’exploitation pétrolière sur le territoire (4). Ces mesures coercitives unilatérales visent les dirigeants chavistes, ainsi que toute « personne » ou « entité » entretenant une relation commerciale ou financière (ou faisant usage du dollar) avec l’État vénézuélien, des entreprises publiques nationales (dont la compagnie Petróleos de Venezuela, PDVSA) ou qui ont un lien avec les institutions. Elles lui interdisent depuis 2019 l’accès au marché énergétique (sauf dérogation), ainsi qu’au système financier et bancaire américain et à ses opérateurs dans le monde. Ainsi, le Venezuela se voit empêché de financer sa dette sur les marchés internationaux, et sa compagnie pétrolière ne peut plus utiliser le dollar. Cette politique de Washington accélère, en contradiction avec ses propres intérêts, les rapprochements de Caracas avec la Russie ou la Chine…

Pas de scrutin libre sous sanctions

L’action américaine asphyxie l’économie du pays, assèche ses entrées de devises, annihile son commerce extérieur et l’expose à un risque-pays prohibitif pour les investisseurs internationaux. Selon les autorités vénézuéliennes, 930 mesures ont ciblé le gouvernement, l’industrie pétrolière et le commerce extérieur entre 2015 et 2023. Elles ont significativement contribué, avec le manque d’investissements dans PDVSA (et la corruption en son sein), à éroder les exportations pétrolières vitales du pays. Ces dernières sont passées d’environ 3 millions de barils par jour en 2015 à 340 000 en 2020 (jusqu’en 2019, les États-Unis restaient le principal client du Venezuela), avant de refranchir la barre des 850 000 en 2024, permettant une relance sensible de l’économie. Le gouvernement évalue les pertes de l’industrie pétrolière à 232 milliards de dollars depuis 2015. Autre exemple : le blocage des ressources financières et la confiscation des actifs vénézuéliens à l’extérieur. Selon Caracas, cela représenterait entre 24 et 30 milliards de dollars (comptes bancaires, réserves d’or, compagnie Citgo, filiale de PDVSA établie aux États-Unis, etc.) (5).

La politique américaine contribue directement à l’appauvrissement de la population vénézuélienne, à ses problèmes économiques quotidiens et au départ de millions de personnes. Les « sanctions influencent aussi les élections », relève le Center for Economic and Policy Research (CEPR). Le think tank progressiste installé à Washington, reconnu pour sa compétence en matière d’expertise électorale, conclut à la non-transparence des résultats, mais considère que la politique américaine constitue une forme déterminante de guerre économique qui « peut convaincre les gens de voter comme le souhaitent les États-Unis ou de se débarrasser du gouvernement par d’autres moyens » (6).

Il ne saurait donc y avoir d’élection libre et juste dans un pays sous sanctions, mais également dysfonctionnel sur le plan institutionnel depuis une décennie. Un pays où, plus que des adversaires, des ennemis s’affrontent pour le pouvoir et la maîtrise de la rente pétrolière. L’appareil d’État, l’armée, les tribunaux, la force publique et le noyau militant « officialiste » sont mobilisés par M. Maduro. De son côté et selon ses intérêts circonstanciés, l’opposition accepte ou pas le jeu démocratique. Depuis 2002, elle a contesté la majorité des élections, qu’elle perdait, quand bien même ces dernières étaient validées par les missions d’observation et la « communauté internationale ». Elle les a boycottées (comme en 2005 lors des législatives ou, pour ses principales forces, en 2018 lors de la présidentielle ou encore en 2020 lors des législatives), laissant ainsi les pleins pouvoirs aux chavistes, notamment au sein du TSJ, dont les magistrats sont désignés pour une durée de douze ans par l’Assemblée nationale. Elle sait également recourir à l’option insurrectionnelle et violente (comme lors des manifestations de 2014 et 2017) et mobilise le soutien politique et financier systématique des États-Unis, voire militaire, comme l’a fait en 2020 Mme María Corina Machado, dirigeante de l’aile intransigeante prosanctions et prorenversement de M. Maduro, déclarée inéligible pour le scrutin de 2024.

JORGE JULIÁN ARISTIZÁBAL. —
« CAMUFLAJE » (CAMOUFLAGE), 1998

Une dialectique destructrice s’est ainsi mise en marche entre les deux camps tout au long de ces années. L’engrenage qui mène aux derniers développements résulte de la combinaison de plusieurs dynamiques liées à celle-ci. D’une part, les tentatives de déstabilisation, nombreuses : coup d’État en 2002, grève pétrolière en 2003, tentative d’assassinat par drones de M. Maduro en 2018, opérations d’incursion « humanitaire » depuis la Colombie en 2019 (durant la période de présidence par intérim autoproclamée de M. Juan Guaidó, soutenue par Washington) (7) et de mercenariat paramilitaire (opération « Gédéon » l’année suivante). On peut également rappeler la récompense promise depuis 2020 par le gouvernement américain : 15 millions de dollars en l’échange d’informations permettant l’arrestation et la condamnation du président vénézuélien pour narcoterrorisme.

D’autre part, l’usure d’un pouvoir aux commandes depuis un quart de siècle a favorisé les phénomènes de corruption et de clientélisme caractéristiques des pays où un lien organique existe entre pouvoir politique et captation de la rente pétrolière (8). L’affaiblissement de l’hégémonie chaviste amorcé après la mort de Chávez en 2013 a conduit M. Maduro à renforcer la composante militaire du chavisme au sein de l’État. Sa mauvaise gestion économique lors de la crise mondiale des années 2010, sur fond d’effondrement du prix du pétrole et d’essoufflement productif de PDVSA, l’a fragilisé. Dans ce contexte, l’opposition a joué l’obstruction systématique pour contrer ses tentatives de relance. Ainsi en 2015, lorsque l’Assemblée nationale nouvellement acquise à la droite promet d’évincer le président « dans les six mois » et lui refuse la possibilité de renégocier la dette souveraine du pays. Cette double décision provoque la rupture et la radicalisation sans retour de M. Maduro. Contraint de réduire drastiquement et brutalement les dépenses de l’État et les importations vitales du pays, le pouvoir provoque un choc austéritaire et une déflagration sociale. Alors démarre le cycle dysfonctionnel qui conduit à l’élection de 2024, durant lequel le Venezuela va même jusqu’à expérimenter, entre 2017 et 2022, un double système de pouvoir. D’un côté un gouvernement adossé à une Assemblée nationale constituante (qui ne soumettra jamais de projet de nouvelle Constitution) dont la fonction est de contourner l’Assemblée nationale et voter des lois proposées par l’exécutif. M. Maduro n’a pas hésité, lors de cette séquence, à changer les règles du jeu politique pour paralyser ses adversaires. De l’autre, une Assemblée nationale aux compétences suspendues et un président par intérim autoproclamé — M. Guaidó — issu des rangs de ce pouvoir législatif neutralisé, mais soutenu et financé par les États-Unis et une soixantaine de pays sur fond de crise économique aggravée et de manifestations violentes et réprimées en 2017 (« guarimbas »). Ce qui vaut au président vénézuélien de devoir faire face, depuis 2021, à l’ouverture d’une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur des allégations de crime contre l’humanité.

Éviter la diagonale du pire

Logiques d’affrontement jusqu’au-boutistes, ressentiments et ingérences systématiques constituent le triptyque de l’érosion démocratique vénézuélienne. Et expliquent comment M. Maduro, détenteur du pouvoir d’État réel, est entré par ses choix dans une dynamique autoritaire. Le chavisme d’État se perçoit désormais comme un pouvoir civilo-militaire engagé dans une lutte pour sa survie. Se voir promettre l’exil, la prison, un procès international ou l’épuration en cas de retour au pouvoir de l’opposition n’incite pas à desserrer l’étau sur ses adversaires. Tenir coûte que coûte devient un projet.

Voici donc pourquoi, lors de la « rencontre des cinq générations », M. Maduro défend ses positions bec et ongles et entend remobiliser le chavisme officiel, démontrer son indéfectible unité « civilo-militaro-policière » face aux violences « terroristes » menées, selon lui, par les courants « fascistes » de l’opposition dans le cadre d’une tentative de « coup d’État » soutenue depuis Washington. Il ne donne pas suite aux offres de médiation régionales proposées par le Brésil et la Colombie, et s’enorgueillit d’avoir procédé à l’arrestation de 2 400 personnes les jours qui ont suivi le 28 juillet (9). Frapper un grand coup, marquer les esprits et prévenir qu’aucune tentative de déstabilisation ne sera tolérée. La rencontre délivre, de ce point de vue, un message clair à ses détracteurs et à l’attention des chancelleries du monde entier : «Quand viendra le moment de rendre mon mandat, je le confierai à un président ou à une présidente chaviste, bolivarien(ne) et révolutionnaire ! », assène M. Maduro. Qui promet la poursuite de la révolution pour « les trente prochaines années ». De son côté, l’opposition dénonce une « fraude historique » et définit le pouvoir chaviste comme un « terrorisme d’État ».

C’est l’impasse. Il ne s’agit plus de débattre du caractère socialiste d’un processus qui a perdu sa force propulsive depuis plusieurs années, qui applique des politiques économiques orthodoxes après des années de sanctions et recourt à des actions répressives pour maintenir au pouvoir son groupe dirigeant. Mais, plus se poursuivra la politique de la « pression maximale » et des sanctions, plus le Venezuela empruntera une trajectoire de type nicaraguayenne (fermeture de l’espace politique, militarisation du pouvoir et de la société), avec le soutien de la Chine, de la Russie et de l’Iran.

Une telle perspective pourrait-elle conduire à une guerre civile dans un pays où circulent des millions d’armes ? Les conséquences — bombe migratoire (10), instabilité frontalière, bourbier militaire — seraient cataclysmiques pour la région, notamment pour le Brésil et la Colombie voisins, ainsi que pour les États-Unis. Redoutée par beaucoup, l’escalade vers un tel scénario de radicalisation explique la prudence de plusieurs capitales ou de l’Union européenne, qui, instruites de l’échec de la « tentative Guaidó », ne reconnaissent aucun vainqueur dans l’élection du 28 juillet et en appellent à une solution politique négociée. Ou même de Washington, qui, tout en reconnaissant la victoire de l’opposition, a soutenu la proposition d’une nouvelle élection — rejetée par tous les protagonistes à Caracas — formulée par le Brésil et la Colombie. Et ce tandis qu’une soixantaine d’autres pays dans le monde ont reconnu la victoire du président sortant.

Éviter la diagonale du pire impose moins l’organisation d’une élection formelle dans des conditions impossibles que des négociations libérées du poids des sanctions.

par Christophe Ventura  

Christophe Ventura Journaliste.

Notes :

(1) Lire Maëlle Mariette, « Le Venezuela brisé par les sanctions », Le Monde diplomatique, avril 2022.

(2) Avec 51,95 % des voix contre 43,18 %, selon le second bulletin officiel du Conseil national électoral publié le 2 août.

(3) Lire Maurice Lemoine, « Dans les laboratoires du mensonge au Venezuela », Le Monde diplomatique, août 2002.

(4) La multinationale espagnole Repsol ou l’entreprise française Maurel & Prom en bénéficient également.

(5) Données fournies par l’Observatoire vénézuélien anti-blocus.

(6) « Venezuela’s disputed election and the pathforward », CEPR, 12 août 2024.

(7) Lire Julia Buxton, « Où va l’opposition à Nicolás Maduro ? », Le Monde diplomatique, mars 2019.

(8) Lire Gregory Wilpert, « Le Venezuela se noie dans son pétrole », Le Monde diplomatique, novembre 2013.

(9) Auxquelles s’ajoutent 25 morts et 192 blessés (manifestants, fonctionnaires, militants chavistes) selon les autorités.

(10) Lire Guillaume Beaulande, « Sur la route des migrants vénézuéliens », Le Monde diplomatique, août 2019.

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LE MONDE DIPLOMATIQUE - AUDIO 
 « AU VENEZUELA, UNE CRISE SANS FIN »
par Christophe Ventura • Lu par Aude Rouannet 
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L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
ILLUSTRATION ARAUCO RÍA 

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