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JORGE JULIÁN ARISTIZÁBAL. – « SANS TITRE », 2016, DE LA SÉRIE « INVISIBLE WOUNDS » (BLESSURES INVISIBLES) PHOTO JORGE JULIÁN ARISTIZÁBAL |
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Octobre 2024, pages 1 et 7, en kiosques / Élection contestée et tensions diplomatiques / Au Venezuela, une crise sans fin / Au cours de la dernière décennie, le Venezuela a connu toutes sortes de dysfonctionnements internes et subi des ingérences déstabilisatrices. Le pays de la « révolution bolivarienne » se consume. Pourquoi le scrutin présidentiel du 28 juillet 2024 n’a-t-il rien résolu ?
par Christophe Ventura
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« AU VENEZUELA, UNE CRISE SANS FIN »
par Christophe Ventura • Lu par Aude Rouannet
Le Monde diplomatique Au Venezuela, une crise sans fin
Caracas est un bruit. En cette soirée du 2 septembre, le chant des coquis, ces petites grenouilles dont les pluies orageuses favorisent l’apparition, prend possession de la ville quand le président Nicolas Máduro ouvre la « rencontre des cinq générations ». Celui dont le troisième mandat (2025-2031) débutera le 10 janvier 2025 réunit un parterre de militants, d’intellectuels, de militaires, de miliciens et de dirigeants historiques du chavisme dans le salon Boyacá du palais présidentiel de Miraflores, situé au cœur de la capitale.
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Forgé à partir du nom de Hugo Chávez, président du Venezuela de 1999 à sa mort en 2013, le chavisme regroupe l’ensemble des forces sociales, politiques et militaires qui constituent le mouvement socio-politique — on parle ici d’« alliance civilo-militaire » — qui défend la « révolution bolivarienne ». Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), avec ses quatre millions d’adhérents revendiqués (sur une population d’environ vingt-huit millions), constitue aujourd’hui la force centrale de ce « bloc historique ». Ces dernières années, toutefois, un chavisme dissident a émergé au sein de la gauche, notamment du Parti communiste vénézuélien (PCV) et des organisations sociales du pays. Ses acteurs dénoncent un virage autoritaire et répressif du gouvernement contre ses opposants, parmi lesquels figurent désormais des syndicalistes ou des grévistes. Ensemble, ils contestent les mesures libérales mises en place en réponse à la crise économique et aux sanctions imposées par les États-Unis (1), la politique de dollarisation, de fait génératrice de fortes inégalités sociales, la libéralisation de plusieurs secteurs d’activité (ressources naturelles, agriculture, exploitation des sous-sols) au travers des zones économiques spéciales (ZES) inspirées du modèle chinois, la privatisation de terres cultivables ou encore des lois favorables aux investisseurs étrangers (exonérations fiscales, facilitations pour le rapatriement des profits, etc.).
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L’initiative présidentielle de Miraflores poursuit plusieurs objectifs politiques quelques semaines après l’annonce des résultats électoraux les plus contestés depuis le début du cycle bolivarien. En effet, le Conseil national électoral (CNE) a bien proclamé la victoire du président sortant le 28 juillet contre le candidat de la Plate-forme unitaire démocratique (PUD) Edmundo González Urrutia (2), résultat validé le 22 août par le Tribunal supérieur de justice (TSJ), la plus haute instance judiciaire du pays. Mais de nombreuses voix, qui ne proviennent plus seulement de l’opposition de droite, nationale et régionale, de Washington et de ses alliés occidentaux, se sont élevées pour questionner ou mettre en cause la transparence du CNE dans l’organisation et la comptabilisation des votes, ainsi que pour constater leur impossibilité d’authentifier et de corroborer, de manière indépendante, les résultats annoncés. Aucune publication officielle et détaillée du matériel électoral (bureau de vote par bureau de vote), aucun audit du système informatique et de transmission des résultats n’ont en effet été réalisés par le CNE, dans les délais légaux qui lui incombaient. L’autorité invoque une attaque cybernétique massive pour justifier ses dysfonctionnements.
Aujourd’hui, parmi ceux qui s’interrogent ou dénoncent les résultats s’expriment aussi des forces de gauche vénézuéliennes, régionales et internationales, et des gouvernements progressistes latino-américains. Le Brésil et la Colombie ne reconnaissent ni la victoire de M. Maduro ni celle de son ancien adversaire, désormais exilé en Espagne après l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui par le parquet vénézuélien. Ils exhortent Caracas à publier les résultats détaillés de l’élection. Pour sa part, le président chilien Gabriel Boric (centre gauche) a choisi la rupture et dénonce une « dictature qui falsifie les élections » (sur son compte X le 22 août dernier). Le Mexique, lui, s’est dans un premier temps aligné sur la position de Bogotá et de Brasília, avant, dans un second, de prendre acte de la décision du TSJ.
Enfin, le Centre Carter, spécialisé dans les missions électorales dans des dizaines de pays à travers le monde, et la mission d’experts électoraux des Nations unies, présents durant le scrutin, considèrent que ce dernier n’a pas répondu aux normes de transparence minimales permettant d’en vérifier l’intégrité et d’en certifier la véracité. Ces deux acteurs avaient toujours défendu jusque-là la sincérité des élections vénézuéliennes.
Contestée — à raison — du fait de l’impossibilité d’en authentifier les résultats, cette élection n’a donc rien réglé de la crise multifactorielle — économique, sociale, politique et géopolitique — qui épuise, depuis une décennie, le Venezuela. Elle la prolonge et la propulse dans une nouvelle phase… qui pourrait durer. Une question demeure toutefois : était-il possible d’organiser une élection « normale » dans les conditions matérielles et politiques actuelles du pays ?
Assurément non. Les États-Unis portent une responsabilité centrale dans la dégradation constante de la situation de l’État caribéen. Ils n’ont cessé de s’ingérer dans ses affaires internes et d’y soutenir toutes les tentatives de déstabilisation depuis le coup d’État contre Chávez d’avril 2002 (3). Ils ont alimenté la polarisation extrême et la violence politique qui ont progressivement miné le cadre de la vie démocratique nationale. Pour n’évoquer que la période ouverte avec l’arrivée au pouvoir de M. Maduro en 2013, leur hostilité s’est traduite par l’application de sanctions illégales au regard du droit international. Les premières, décidées en 2015 par le président Barack Obama (2008-2016) au motif fallacieux que le pays constituait une « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis », ont été renforcées par son successeur Donald Trump (2016-2020) et maintenues par M. Joseph Biden (2020-2024) malgré quelques assouplissements permettant à plusieurs multinationales (dont Chevron) de bénéficier de licences d’exploitation pétrolière sur le territoire (4). Ces mesures coercitives unilatérales visent les dirigeants chavistes, ainsi que toute « personne » ou « entité » entretenant une relation commerciale ou financière (ou faisant usage du dollar) avec l’État vénézuélien, des entreprises publiques nationales (dont la compagnie Petróleos de Venezuela, PDVSA) ou qui ont un lien avec les institutions. Elles lui interdisent depuis 2019 l’accès au marché énergétique (sauf dérogation), ainsi qu’au système financier et bancaire américain et à ses opérateurs dans le monde. Ainsi, le Venezuela se voit empêché de financer sa dette sur les marchés internationaux, et sa compagnie pétrolière ne peut plus utiliser le dollar. Cette politique de Washington accélère, en contradiction avec ses propres intérêts, les rapprochements de Caracas avec la Russie ou la Chine…
Pas de scrutin libre sous sanctions
L’action américaine asphyxie l’économie du pays, assèche ses entrées de devises, annihile son commerce extérieur et l’expose à un risque-pays prohibitif pour les investisseurs internationaux. Selon les autorités vénézuéliennes, 930 mesures ont ciblé le gouvernement, l’industrie pétrolière et le commerce extérieur entre 2015 et 2023. Elles ont significativement contribué, avec le manque d’investissements dans PDVSA (et la corruption en son sein), à éroder les exportations pétrolières vitales du pays. Ces dernières sont passées d’environ 3 millions de barils par jour en 2015 à 340 000 en 2020 (jusqu’en 2019, les États-Unis restaient le principal client du Venezuela), avant de refranchir la barre des 850 000 en 2024, permettant une relance sensible de l’économie. Le gouvernement évalue les pertes de l’industrie pétrolière à 232 milliards de dollars depuis 2015. Autre exemple : le blocage des ressources financières et la confiscation des actifs vénézuéliens à l’extérieur. Selon Caracas, cela représenterait entre 24 et 30 milliards de dollars (comptes bancaires, réserves d’or, compagnie Citgo, filiale de PDVSA établie aux États-Unis, etc.) (5).
La politique américaine contribue directement à l’appauvrissement de la population vénézuélienne, à ses problèmes économiques quotidiens et au départ de millions de personnes. Les « sanctions influencent aussi les élections », relève le Center for Economic and Policy Research (CEPR). Le think tank progressiste installé à Washington, reconnu pour sa compétence en matière d’expertise électorale, conclut à la non-transparence des résultats, mais considère que la politique américaine constitue une forme déterminante de guerre économique qui « peut convaincre les gens de voter comme le souhaitent les États-Unis ou de se débarrasser du gouvernement par d’autres moyens » (6).
Il ne saurait donc y avoir d’élection libre et juste dans un pays sous sanctions, mais également dysfonctionnel sur le plan institutionnel depuis une décennie. Un pays où, plus que des adversaires, des ennemis s’affrontent pour le pouvoir et la maîtrise de la rente pétrolière. L’appareil d’État, l’armée, les tribunaux, la force publique et le noyau militant « officialiste » sont mobilisés par M. Maduro. De son côté et selon ses intérêts circonstanciés, l’opposition accepte ou pas le jeu démocratique. Depuis 2002, elle a contesté la majorité des élections, qu’elle perdait, quand bien même ces dernières étaient validées par les missions d’observation et la « communauté internationale ». Elle les a boycottées (comme en 2005 lors des législatives ou, pour ses principales forces, en 2018 lors de la présidentielle ou encore en 2020 lors des législatives), laissant ainsi les pleins pouvoirs aux chavistes, notamment au sein du TSJ, dont les magistrats sont désignés pour une durée de douze ans par l’Assemblée nationale. Elle sait également recourir à l’option insurrectionnelle et violente (comme lors des manifestations de 2014 et 2017) et mobilise le soutien politique et financier systématique des États-Unis, voire militaire, comme l’a fait en 2020 Mme María Corina Machado, dirigeante de l’aile intransigeante prosanctions et prorenversement de M. Maduro, déclarée inéligible pour le scrutin de 2024.
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JORGE JULIÁN ARISTIZÁBAL. — « CAMUFLAJE » (CAMOUFLAGE), 1998 |
Une dialectique destructrice s’est ainsi mise en marche entre les deux camps tout au long de ces années. L’engrenage qui mène aux derniers développements résulte de la combinaison de plusieurs dynamiques liées à celle-ci. D’une part, les tentatives de déstabilisation, nombreuses : coup d’État en 2002, grève pétrolière en 2003, tentative d’assassinat par drones de M. Maduro en 2018, opérations d’incursion « humanitaire » depuis la Colombie en 2019 (durant la période de présidence par intérim autoproclamée de M. Juan Guaidó, soutenue par Washington) (7) et de mercenariat paramilitaire (opération « Gédéon » l’année suivante). On peut également rappeler la récompense promise depuis 2020 par le gouvernement américain : 15 millions de dollars en l’échange d’informations permettant l’arrestation et la condamnation du président vénézuélien pour narcoterrorisme.
D’autre part, l’usure d’un pouvoir aux commandes depuis un quart de siècle a favorisé les phénomènes de corruption et de clientélisme caractéristiques des pays où un lien organique existe entre pouvoir politique et captation de la rente pétrolière (8). L’affaiblissement de l’hégémonie chaviste amorcé après la mort de Chávez en 2013 a conduit M. Maduro à renforcer la composante militaire du chavisme au sein de l’État. Sa mauvaise gestion économique lors de la crise mondiale des années 2010, sur fond d’effondrement du prix du pétrole et d’essoufflement productif de PDVSA, l’a fragilisé. Dans ce contexte, l’opposition a joué l’obstruction systématique pour contrer ses tentatives de relance. Ainsi en 2015, lorsque l’Assemblée nationale nouvellement acquise à la droite promet d’évincer le président « dans les six mois » et lui refuse la possibilité de renégocier la dette souveraine du pays. Cette double décision provoque la rupture et la radicalisation sans retour de M. Maduro. Contraint de réduire drastiquement et brutalement les dépenses de l’État et les importations vitales du pays, le pouvoir provoque un choc austéritaire et une déflagration sociale. Alors démarre le cycle dysfonctionnel qui conduit à l’élection de 2024, durant lequel le Venezuela va même jusqu’à expérimenter, entre 2017 et 2022, un double système de pouvoir. D’un côté un gouvernement adossé à une Assemblée nationale constituante (qui ne soumettra jamais de projet de nouvelle Constitution) dont la fonction est de contourner l’Assemblée nationale et voter des lois proposées par l’exécutif. M. Maduro n’a pas hésité, lors de cette séquence, à changer les règles du jeu politique pour paralyser ses adversaires. De l’autre, une Assemblée nationale aux compétences suspendues et un président par intérim autoproclamé — M. Guaidó — issu des rangs de ce pouvoir législatif neutralisé, mais soutenu et financé par les États-Unis et une soixantaine de pays sur fond de crise économique aggravée et de manifestations violentes et réprimées en 2017 (« guarimbas »). Ce qui vaut au président vénézuélien de devoir faire face, depuis 2021, à l’ouverture d’une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur des allégations de crime contre l’humanité.
Éviter la diagonale du pire
Logiques d’affrontement jusqu’au-boutistes, ressentiments et ingérences systématiques constituent le triptyque de l’érosion démocratique vénézuélienne. Et expliquent comment M. Maduro, détenteur du pouvoir d’État réel, est entré par ses choix dans une dynamique autoritaire. Le chavisme d’État se perçoit désormais comme un pouvoir civilo-militaire engagé dans une lutte pour sa survie. Se voir promettre l’exil, la prison, un procès international ou l’épuration en cas de retour au pouvoir de l’opposition n’incite pas à desserrer l’étau sur ses adversaires. Tenir coûte que coûte devient un projet.
Voici donc pourquoi, lors de la « rencontre des cinq générations », M. Maduro défend ses positions bec et ongles et entend remobiliser le chavisme officiel, démontrer son indéfectible unité « civilo-militaro-policière » face aux violences « terroristes » menées, selon lui, par les courants « fascistes » de l’opposition dans le cadre d’une tentative de « coup d’État » soutenue depuis Washington. Il ne donne pas suite aux offres de médiation régionales proposées par le Brésil et la Colombie, et s’enorgueillit d’avoir procédé à l’arrestation de 2 400 personnes les jours qui ont suivi le 28 juillet (9). Frapper un grand coup, marquer les esprits et prévenir qu’aucune tentative de déstabilisation ne sera tolérée. La rencontre délivre, de ce point de vue, un message clair à ses détracteurs et à l’attention des chancelleries du monde entier : «Quand viendra le moment de rendre mon mandat, je le confierai à un président ou à une présidente chaviste, bolivarien(ne) et révolutionnaire ! », assène M. Maduro. Qui promet la poursuite de la révolution pour « les trente prochaines années ». De son côté, l’opposition dénonce une « fraude historique » et définit le pouvoir chaviste comme un « terrorisme d’État ».
C’est l’impasse. Il ne s’agit plus de débattre du caractère socialiste d’un processus qui a perdu sa force propulsive depuis plusieurs années, qui applique des politiques économiques orthodoxes après des années de sanctions et recourt à des actions répressives pour maintenir au pouvoir son groupe dirigeant. Mais, plus se poursuivra la politique de la « pression maximale » et des sanctions, plus le Venezuela empruntera une trajectoire de type nicaraguayenne (fermeture de l’espace politique, militarisation du pouvoir et de la société), avec le soutien de la Chine, de la Russie et de l’Iran.
Une telle perspective pourrait-elle conduire à une guerre civile dans un pays où circulent des millions d’armes ? Les conséquences — bombe migratoire (10), instabilité frontalière, bourbier militaire — seraient cataclysmiques pour la région, notamment pour le Brésil et la Colombie voisins, ainsi que pour les États-Unis. Redoutée par beaucoup, l’escalade vers un tel scénario de radicalisation explique la prudence de plusieurs capitales ou de l’Union européenne, qui, instruites de l’échec de la « tentative Guaidó », ne reconnaissent aucun vainqueur dans l’élection du 28 juillet et en appellent à une solution politique négociée. Ou même de Washington, qui, tout en reconnaissant la victoire de l’opposition, a soutenu la proposition d’une nouvelle élection — rejetée par tous les protagonistes à Caracas — formulée par le Brésil et la Colombie. Et ce tandis qu’une soixantaine d’autres pays dans le monde ont reconnu la victoire du président sortant.
Éviter la diagonale du pire impose moins l’organisation d’une élection formelle dans des conditions impossibles que des négociations libérées du poids des sanctions.
par Christophe Ventura
Christophe Ventura Journaliste.
Notes :
(1) Lire Maëlle Mariette, « Le Venezuela brisé par les sanctions », Le Monde diplomatique, avril 2022.
(2) Avec 51,95 % des voix contre 43,18 %, selon le second bulletin officiel du Conseil national électoral publié le 2 août.
(3) Lire Maurice Lemoine, « Dans les laboratoires du mensonge au Venezuela », Le Monde diplomatique, août 2002.
(4) La multinationale espagnole Repsol ou l’entreprise française Maurel & Prom en bénéficient également.
(5) Données fournies par l’Observatoire vénézuélien anti-blocus.
(6) « Venezuela’s disputed election and the pathforward », CEPR, 12 août 2024.
(7) Lire Julia Buxton, « Où va l’opposition à Nicolás Maduro ? », Le Monde diplomatique, mars 2019.
(8) Lire Gregory Wilpert, « Le Venezuela se noie dans son pétrole », Le Monde diplomatique, novembre 2013.
(9) Auxquelles s’ajoutent 25 morts et 192 blessés (manifestants, fonctionnaires, militants chavistes) selon les autorités.
(10) Lire Guillaume Beaulande, « Sur la route des migrants vénézuéliens », Le Monde diplomatique, août 2019.
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par Christophe Ventura • Lu par Aude Rouannet
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L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE ILLUSTRATION ARAUCO RÍA |
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