27 février, 2023

COMMEMORATION DU 41ème ANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINAT DE TUCAPEL JIMÉNEZ.

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TUCAPEL FRANCISCO JIMÉNEZ ALFARO 
1982 -25 FÉVRIER- 2023
QUARANTE-ET-UNIÈME ANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINAT DE TUCAPEL JIMÉNEZ.  
TUCAPEL JIMÉNEZ.
affaire Tucapel: le dirigeant syndical social-démocrate Tucapel Jiménez fut retrouvé égorgé en février 1985 près de Santiago après son interpellation par des agents de la Direction d'intelligence de l'armée chilienne (DINE).

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26 février, 2023

SOUS PRESSION MIGRATOIRE, LE CHILI ENVOIE L'ARMÉE AUX FRONTIÈRES DU PÉROU ET DE LA BOLIVIE

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LE BUREAU DE DOUANE FRONTALIER DE COLCHANE, AU CHILI, PRÈS DE PISIGA, EN
BOLIVIE, MARS 2022. LE 27 FÉVRIER 2023, LE CHILI LANCE LE DÉPLOIEMENT DE
L'ARMÉE POUR PROTÉGER SES FRONTIÈRES AU NORD DANS LE BUT DE CONTRÔLER L'ENTRÉE DE MIGRANTS PAR DES PASSAGES NON AUTORISÉS.
PHOTO AFP - JORGE BERNAL

Depuis plusieurs mois, le Chili fait face à une forte vague migratoire et peine à la contrôler. Le Congrès a approuvé une loi pour déployer les forces armées sur ces territoires en tension, frontaliers du Pérou et de la Bolivie. Dans le grand nord, les militaires seront autorisés à réaliser des contrôles d'identité, des fouilles de véhicules et de bagages, ou encore à procéder à des arrestations. [
Propos anti-migrants : attention, terrain glissant ! ]

Ce sont les régions d'Arica, de Tarapacá et d'Antofagasta qui sont concernées. Elles partagent plus de 1 000 kilomètres de frontières avec le Pérou et la Bolivie, et font face depuis plusieurs mois à une forte migration, des Vénézuéliens ou encore des Colombiens qui passent la frontière illégalement.


Là-bas, les élus locaux désemparés face à cette arrivée massive restent dubitatifs quant au déploiement de l'armée. Ils estiment que les militaires ne pourront pas freiner la vague migratoire, mais que cela pourra peut-être servir pour renforcer la sécurité.


Car la délinquance et les crimes augmentent dans le grand nord chilien. À Tarapacá, notamment, où le nombre d'assassinats a doublé en l'espace de quatre ans. Le procureur de cette région les attribue à des bandes criminelles étrangères avec des modes opératoires tout à fait différents des bandes chiliennes.

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Il appelle toutefois à ne pas tomber dans le discours xénophobe. Car selon lui, le principal problème aujourd'hui, ce sont les mafias transnationales, qui profitent du flux migratoire pour pénétrer sur le sol chilien.

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LES OISEAUX MIGRATEURS
DESSIN NÉSTOR SALAS


25 février, 2023

LULA INSISTE SUR DES NÉGOCIATIONS POUR METTRE FIN AU CONFLIT RUSSIE-UKRAINE

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PHOTO @STREETARTISFUN
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PRENSA LATINA
Brasilia, 25 février 2023.  Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, a de nouveau insisté hier sur une négociation pour mettre fin au conflit armé entre la Russie et l’Ukraine, tout juste à un an du début des hostilités. 

Prensa Latina

LULA EN DÉCEMBRE 2022.
PHOTO UESLEI MARCELINO / REUTERS

« À un moment où l’humanité, avec tant de défis, a besoin de paix, cela fait un an que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a débuté. Il est urgent qu’un groupe de pays, non impliqués dans le conflit, assume la responsabilité de conduire les négociations pour rétablir la paix », a réitéré Lula sur son compte Twitter.

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En janvier, l’ex-syndicaliste a confirmé la neutralité du Brésil dans l’affrontement militaire et a refusé d’envoyer des munitions de char Leopard 1 en Ukraine, comme le demandent des nations européennes.


«Le Brésil n’a aucun intérêt à envoyer des munitions pour qu’elles soient utilisées dans le contentieux entre l’Ukraine et la Russie. Le Brésil est un pays de paix. Le Brésil ne veut avoir aucune participation, y compris indirecte», a déclaré le fondateur du Parti des travailleurs, qui a rencontré à cette occasion le chancelier allemand Olaf Scholz au palais présidentiel du Planalto.

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Il a proposé à Scholz la création d’un mécanisme multilatéral qui pourrait servir d’intermédiaire à un accord de paix.

«J’ai dit au chancelier que, tout comme le G20 a été créé pour surmonter la crise économique de 2008, nous voulons créer un groupe de pays qui puisse discuter de la fin d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine. Ce conflit n’intéresse personne», a-t-il déclaré.

Il a réitéré la nécessité d’établir cet appareil «avec suffisamment de force pour être respecté à la table et s’asseoir pour négocier avec les deux (adversaires) parce que personne ne sait quand cette guerre va s’arrêter».

Il a déclaré qu’il avait discuté de cette initiative avec son homologue français, Emmanuel Macron, et qu’il l’avait également proposée à son homologue nord-américain, Joe Biden.  peo/ode/ocs

LE PRÉSIDENT VLADIMIR POUTINE  DE RUSSIE ET 
LE PRÉSIDENT UKRAINIEN VOLODYMYR ZELENSKY.
PHOTOS ALEXANDRA BEIER ALEXEÏ NIKOLSKI


23 février, 2023

DES MÉGA-INCENDIES HÉRITÉS DE PINOCHET

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PHOTO INFO-FLASH

Chili Des foyers d’incendie continuent de se propager dans le pays. Le gouvernement de Gabriel Boric a décrété, le 3 février, «  l’état de catastrophe naturelle » et a imposé un couvre-feu dans les régions affectées. [
Monoculture, sécheresse, industrie forestière intensive : pourquoi le feu dévore le Chili]

[ Pour écouter, cliquez ici ! ]

« EL HACHA » CHANSON ÉCRITE PAR PATRICIO MANNS
INTERPRÉTÉ PAR INTI-ILLIMANI
PARU DANS L'ALBUM «ARRIESGARÉ LA PIEL»
ENREGISTRÉ EN 1996, À  ROME ITALY
– SOUS LE LABEL CGD EAST WEST ‎– CD, ALBUM – 0630-14894-2   

On dénombre 25 morts et des milliers de déplacés. Divers spécialistes ont rappelé les causes «  humaines » et politiques à l’origine des incendies qui frappent de façon récurrente le Chili. Pinochet avait signé, en 1974, un décret destiné à subventionner l’industrie forestière intensive et la monoculture d’eucalyptus – une espèce hautement inflammable – dans le centre et le sud du pays. 


Des ONG de défense de l’environnement ont pointé la responsabilité des entreprises forestières. 440 000 hectares ont été brûlés, selon les statistiques de l’Office national des urgences. Youness Machichi


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INCENDIES

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20 février, 2023

«C'EST UNE OPÉRATION AMÉRICAINE DEPUIS LE DÉBUT» : HERSH REVIENT SUR LE SABOTAGE DE NORD STREAM

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LE CÉLÈBRE JOURNALISTE AMÉRICAIN SEYMOUR HERSH
PHOTO INSTITUT D'ÉTUDES POLITIQUES
 

Le célèbre journaliste américain Seymour Hersh a accordé une interview au média d'investigation Consortium News
Il y revient sur ses récentes révélations à propos du présumé sabotage américain des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. 
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RT France

Une dizaine de jours après avoir publié un article imputant à Washington une responsabilité directe dans les explosions de septembre 2022 des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, le journaliste Seymour Hersh a, le 17 février, accordé au média d'investigation Consortium News un entretien où il appuie de nouveau le scénario d'un sabotage américain.


LA FUITE SUR LE GAZODUC NORD STREAM 2 EN MER BALTIQUE,
SUR UNE PHOTO DES GARDES-CÔTES SUÉDOIS
PRISE LE 28 SEPTEMBRE 2022.
PHOTO TT NEWS AGENCY VIA REUTERS

Une opération nécessitant une compartimentation «très sophistiquée» 

Il y insiste notamment sur une planification opérationnelle ayant, selon lui, uniquement impliqué un cercle très restreint au-delà du président américain. «La Maison Blanche n'avait aucune idée de qui était le groupe» qui allait se charger de faire exploser le gazoduc, assure en effet Seymour Hersh, en référence à une chaîne de commande qu'il décrit comme faisant l'objet d'une compartimentation «très sophistiquée». 


Pour rappel, le célèbre journaliste américain avait déjà assuré, dans sa publication initiale, avoir obtenu des éléments en ce sens d'«une source ayant une connaissance directe de la planification opérationnelle [du sabotage]». «Les plongeurs [ayant mené l'opération] n'appartenaient [pas] au Commandement des opérations spéciales des États-Unis, dont les opérations secrètes doivent faire l'objet d'un rapport au Congrès et d'un briefing préalable aux dirigeants du Sénat et de la Chambre des représentants [...]. L'administration Biden faisait tout son possible pour éviter les fuites alors que la planification se déroulait à la fin de 2021 et dans les premiers mois de 2022», a notamment écrit Seymour Hersh dans son article paru le 8 février. 

C'est une opération américaine depuis le début 

Selon le journaliste américain, au sein de l'industrie concernée, il ne fait guère de doute sur le commanditaire du présumé sabotage de Nord Stream: «Dans le secteur des pipelines, [on] sait ce qui s'est passé mais [personne] ne le dira parce que [chacun] veut continuer à signer des contrats», estime-t-il en effet lors de l'entretien qu'il a accordé à Consortium news. Par ailleurs, Seymour Hersh explique ne pas être en mesure d'appuyer la thèse d'une implication significative du Royaume-Uni dans les explosions des gazoducs, comme avancé par la Défense russe en octobre 2022 : «Ils peuvent avoir donné quelques conseils ou contacts et des techniques mais c'est une opération américaine depuis le début.» 

Nuland-Blinken-Sullivan : un trio qui alimente le bellicisme antirusse de Washington ? 

«Ils ont établi [...] un programme qu'ils n'auraient jamais dû autoriser», déplore également le journaliste d'investigation au cours de sa dernière interview, alors qu'il évoque la réalisation d'études confidentielles «sur la façon de faire sauter un pipeline». 

«Quand le plan était [enclenché], ils n'ont pas pu s'empêcher d'en parler, ce qui est fou et stupide», ajoute-t-il, vraisemblablement en référence aux allusions implicites à ce sujet, début 2022, du président Joseph Biden ou encore de la haute responsable américaine Victoria Nuland. 

Durant le même entretien, Seymour Hersh appuie en outre l'idée que l'actuelle sous-secrétaire d'État américaine pour les Affaires politiques formerait, avec Antony Blinken (actuel secrétaire d'État) et Jake Sullivan (conseiller à la sécurité nationale auprès de Biden), un trio particulièrement belliciste depuis plusieurs années sur le dossier ukrainien. Victoria Nuland est personnellement impliquée de longue date dans l'élaboration de l'agenda américain en Ukraine. Elle a notamment occupé le poste de secrétaire chargée de l'Europe au département d'État à partir de 2013, soit un an en amont de la mise en place, avec le soutien actif et revendiqué des États-Unis, d'un très controversé gouvernement ukrainien de transition, dans la foulée de l'Euromaïdan (nom donné aux manifestations pro-européennes qui ont secoué la capitale ukrainienne entre 2013 et 2014 et ont débouché sur un coup d'État). Au cours de cette période, la haute responsable américaine s'était notamment illustrée par des propos peu amicaux à l'endroit de l'Union européenne, avec une formule devenue célèbre : «On emmerde l'UE», qu'elle avait lâchée lors d'un échange avec Geoffrey Pyatt, alors ambassadeur américain à Kiev. 

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LE JOURNALISTE D'INVESTIGATION
 AMÉRICAIN SEYMOUR HERSH.
PHOTO MARTHA CAMARILLO


ASSASSINAT DE NARUMI KUROSAKI : NICOLAS ZEPEDA REJUGÉ

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NICOLAS ZEPEDA ET SES CONSEILS LORZS DU PROCÈS
DEVANT LA COUR D'ASSISES DE BESANÇON. —
PHOTO PATRICK HERTZOG
Assassinat de Narumi Kurosaki : Condamné à 28 ans de prison, Nicolas Zepeda rejugé / APPEL Nouveau procès pour le Chilien Nicolas Zepeda. Il avait écopé de vingt-huit ans de réclusion pour l’assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki en première instance

20 Minutes avec l'AFP

LE PROCÈS EN APPEL DE NICOLAS ZEPEDA
S'EST OUVERT À VESOUL LE 21 FÉVRIER 2022. •
PHOTO SEBASTIEN BOZON / AFP

Le procès de Nicolas Zepeda, acte II. Condamné en première instance à vingt-huit ans de réclusion pour l’assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, le Chilien est rejugé à partir de mardi à Vesoul pour un crime qu’il nie. Et où il n’y a ni corps ni aveux, mais un faisceau « rarissime » de preuves.

► À lire aussi :  «C'EST UNE OPÉRATION AMÉRICAINE DEPUIS LE DÉBUT» : HERSH REVIENT SUR LE SABOTAGE DE NORD STREAM

À 9 heures, l’homme de 32 ans prendra place dans le box des accusés de la cour d’assises d’appel de la Haute-Saône. Comme au printemps dernier devant les assises du Doubs, celui-ci doit durer deux semaines et s’achever au plus tard le 8 mars.

Le dispositif déployé lors du premier procès, déjà très important, sera reconduit, selon le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux, avocat général pour les deux procès : traductions simultanées en espagnol et japonais, témoins entendus en visioconférence du Japon ou du Chili en fonction des décalages horaires, salles spéciales aménagées pour le public et la presse… Pas moins de 23 médias sont accrédités.

La grande interrogation tourne autour de la position qu’adoptera Nicolas Zepeda : continuera-t-il à clamer son innocence ou livrera-t-il une autre version des faits ? Sollicité, son nouvel avocat, Antoine Vey, n’a pas donné suite. Ce ténor du barreau parisien prend la relève d’une autre avocate chevronnée, Jacqueline Laffont, qui avait terminé le premier procès « très éprouvée » en avril dernier. « Je sors […] bouleversée par ce procès […] d’une intensité dramatique, douloureuse rarement atteinte », avait-elle confié.

« Je n’ai pas tué Narumi ! »

Lors d’une audience à haute tension, alors que son client était accablé par les éléments du dossier et soumis à un feu roulant de questions, elle avait semblé lui tendre la main pour d’hypothétiques aveux. Vacillant, l’accusé était malgré tout resté cramponné à sa position. « Je n’ai pas tué Narumi ! Moi aussi je veux savoir ! », avait-il crié, en larmes et tapant du poing. Le 12 avril, les jurés le condamnaient à 28 ans de réclusion criminelle pour assassinat. Présumé innocent, il risque cette fois la perpétuité.

Selon l’enquête, Narumi Kurosaki, arrivée à Besançon à l’été 2016 pour y apprendre le français, avait rompu avec Nicolas Zepeda qu’elle avait rencontré lorsqu’ils étudiaient tous deux au Japon. Sans la prévenir, l’amoureux éconduit était venu la retrouver à Besançon et avait passé avec elle la nuit du 4 au 5 décembre 2016.

Cette nuit-là, dans la résidence universitaire, des témoins disent avoir entendu des « hurlements de terreur » et un bruit sourd « comme si on frappait ». Personne n’a plus revu la Japonaise au visage fin, alors âgée de 21 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé. Depuis le début, ce garçon brun d’allure juvénile le martèle : il n’a rien à voir avec la disparition de Narumi.

« Je garde l’espoir d’un aveu »

Faux, rétorque l’accusation : fort d’un faisceau « rarissime » de preuves (témoignages, téléphonie, géolocalisation de la voiture louée par l’accusé…), l’avocat général avait soutenu en première instance que Nicolas Zepeda, qui n’a jamais supporté la rupture, l’avait étouffée ou étranglée avant d’immerger son corps dans le Doubs, près de Dole (Jura). Un crime prémédité, selon M. Manteaux.

Le Chilien a ensuite piraté les comptes de Narumi sur les réseaux sociaux pour la faire passer pour vivante, le temps de regagner le Chili d’où il a été extradé en juillet 2020 vers la France. « Je garde l’espoir d’un aveu dans ce second procès », a déclaré l’un des avocats des parties civiles, Randall Schwerdorffer, conseil du compagnon de Narumi au moment de sa disparition. « On a vu (Nicolas Zepeda) très chancelant plusieurs fois » en première instance, notamment « lorsque ses déclarations ont subi l’épreuve des questions », a-t-il ajouté.

JUSTICE

INFOGRAPHIE EST REPUBLICAIN


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      19 février, 2023

      AU LARGE DU CHILI, LES TRÉSORS DE LA HAUTE MER SUSPENDUS À UN VOTE DE L'ONU

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      INFOGRAPHIE GUSTAVO IZUS / AFP

      International / Au large du Chili, les trésors de la haute mer suspendus à un vote de l'ONU / La mer d'une incroyable richesse entourant les chaînes de montagnes sous-marines au large du Chili pourrait se convertir, sous l'impulsion du pays sud-américain et en cas de vote favorable à l'ONU, en un des premiers sanctuaires de biodiversité dans les eaux internationales.

      Le Point avec l'AFP

      Temps de lecture : 3 min  

      PHOTO PABLO COZZAGLIO

      les Nations unies se réunissent à partir de lundi à New York pour tenter d'accoucher d'un accord crucial pour les océans permettant notamment la création d'aires marines protégées (AMP) au-delà des zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, soit à 200 milles nautiques des côtes (370 km).

      ► À lire aussi :  PREMIÈRE RÉUNION DE L'ACCORD D'ESCAZU, TRAITÉ ENVIRONNEMENTAL LATINO-AMÉRICAIN

      Cette vaste zone de haute mer a longtemps été ignorée bien qu'elle représente 60 % des océans et recèle une grande biodiversité. Protéger ces eaux, qui couvrent près de la moitié de la planète, est crucial pour la santé de l'océan tout entier et capital pour limiter le réchauffement de la planète.

        PHOTO SYLVIE HUSSON / AFP

      Actuellement, seul 1 % de ces eaux est protégé.

      Pour le Chili, avec ses plus de 6.400 km de côtes et où la protection de l'environnement est un thème politique fort, la question est sensible.

      "Pas suffisant"

      Le pays a déjà créé 42 aires marines protégées dans ses eaux correspondant à une superficie de 150 millions d'hectares, soit 43 % de sa ZEE, selon le ministère de l'Environnement chilien.

      LE DÉSERT DE L'ATACAMA A FLEURI DE FAÇON INATTENDUE, ACCÉLÉRANT LE MOUVEMENT POUR SA PROTECTION

      Ce ministère avait toutefois jugé en 2021 que "ce n'est pas suffisant", et annoncé "des efforts pour créer une aire marine protégée en haute mer", dans le Pacifique oriental, "en tant que mesure prioritaire pour faire face à la crise climatique".

      PHOTO PABLO COZZAGLIO

      Cette aire verrait le jour autour des dorsales de Nazca et de Salas y Gomez, deux chaînes de montagnes sous-marines d'origine volcanique situées en majorité dans les eaux internationales, au large du Chili et du Pérou.

      ► À lire aussi :  ARCHIPEL DE JUAN FERNANDEZ : SUR L'ÎLE DE ROBINSON CRUSOÉ

      Avec des trésors de biodiversité et d'espèces endémiques, ces dorsales qui s'étirent sur quelque 2.900 km, à la perpendiculaire des côtes chiliennes, font partie des dix sites retenus par l'ONU comme prioritaires en matière de conservation dans les eaux sous juridiction d'aucun pays.

      Du fait de son isolement, cette zone dispose d'une "biodiversité unique qui est marquée par l'un des plus hauts niveaux d'endémisme marin sur Terre", assure une étude publiée en 2021 dans la revue de référence Marine Policy.

      PHOTO ANA FERNANDEZ

      Les deux dorsales servent de refuge à une grande diversité d'espèces résidentes et migratrices: éponges, coraux, tortues, étoiles de mer et une myriade de poissons, mollusques et autres crustacés. Les rorquals bleus et les tortues luth, menacés, reviennent notamment dans ces eaux chaque année pour se reproduire et se nourrir.

      ► À lire aussi :  LES GEYSERS DE L'ATACAMA MENACÉS PAR UN PROJET DE CENTRALE

      "Chaque fois que nous allons dans cette zone et que nous prélevons des échantillons, nous trouvons de nouvelles espèces", souligne auprès de l'AFP Javier Sellanes, du Centre d'écologie et de gestion durable des îles océaniques de l'Université catholique du Nord.

      "Protéger cette diversité unique sur la planète est de la plus haute importance", estime-t-il, comparant les deux dorsales "à une sorte d'oasis au milieu d'un désert marin".

      Une aire marine à cet endroit permettrait de "relier" celles créés par le Chili dans ses eaux, dont celle entourant la célèbre île de Pâques, plaide en outre le pays sud-américain.

      Le Pérou a également protégé en 2021 une partie de cette zone se trouvant dans ses eaux.

      "Le Chili a élaboré et mis en oeuvre un plan de travail scientifique, qui vient étoffer les connaissances scientifiques déjà solides expliquant pourquoi cette zone est importante pour la biodiversité", souligne auprès de l'AFP Liz Karan de l'ONG Pew Charitable Trusts, estimant le pays "absolument à la hauteur de la tâche".

      Selon le projet de traité en débat à l'ONU, un pays, agissant seul ou avec d'autres, peut demander la protection d'une zone de haute mer, une décision ensuite soumise au vote des Nations unies. Il ne précise cependant pas comment assurer concrètement la mise en oeuvre de mesures de protection dans ces vastes étendues isolées. Certains experts comptent sur les satellites.

      Selon l'étude de Marine Policy, les stratégies les plus efficaces pour protéger la haute mer au large du Chili comprennent la limitation des activités de pêche et l'interdiction de l'exploitation minière, "encore à un niveau peu élevé"...

      PHOTO ALBERTO PEÑA




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      16 février, 2023

      DERRIÈRE LA RÉFORME DE LA COUR SUPRÊME ISRAÉLIENNE, L’ENGRENAGE D’UNE NOUVELLE NAKBA

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      MANIFESTATION DE JURISTES CONTRE LA RÉFORME DU SYSTÈME JUDICIAIRE.
      SUR LA PANCARTE : « LA COUR SUPRÊME NOUS PROTÈGE TOUS »
      TEL AVIV, 12 JANVIER 2023.
      PHOTO JACK GUEZ/AFP
      ISRAËL-PALESTINE /  Derrière la réforme de la Cour suprême israélienne, l’engrenage d’une nouvelle Nakba / Pour la sixième semaine consécutive, plus de 80 000 Israéliens ont défilé le 11 février pour contester le projet de Benyamin Nétanyahou de « réforme » de la Cour suprême. Si cette réforme entend rogner l’État de droit pour les citoyens juifs, elle ouvre plus encore la voie à un renforcement drastique des mesures de ségrégation envers les Palestiniens.

      par SYLVAIN CYPEL - ORIENT XXI

      Cest une « attaque débridée contre le système judiciaire, comme si [la Cour] était un ennemi qui doit être attaqué et soumis », a déclaré la présidente de la Cour suprême, la juge Esther Hayut, un « coup fatal à l’identité démocratique d’Israël » que s’apprête à porter le nouveau gouvernement. Le ministre de la justice Yariv Levin a en effet déjà présenté un projet de loi qui empêcherait la Cour de récuser la nomination d’un ministre (et a fortiori d’un premier ministre). Mais le projet qu’il a l’intention de soumettre au vote du Parlement va bien au-delà. Il suit trois lignes de force :

      ➞ imposer ladite « clause dérogatoire » qui donnerait à une majorité simple à la Knesset la possibilité d’imposer une loi que la Cour, en l’absence de Constitution en Israël, aurait considérée non conforme aux quatorze « lois fondamentales » servant de facto de base du droit israélien ;

      ➞ les ministres pourraient choisir leurs propres conseillers juridiques, qui seraient désormais indépendants du procureur général et n’auraient plus à lui rendre compte ;

      ➞ surtout, le premier ministre et celui de la justice pourraient modifier la composition du Comité juridique de nomination des juges de la Cour. Composé aujourd’hui de membres du gouvernement, de députés et de représentants des corps juridiques, barreau inclus, ce serait désormais le gouvernement et sa majorité parlementaire qui désigneraient seuls les juges suprêmes.

      ► À lire aussi :  ISRAËL HANTÉ PAR LA NAKBA

      MUETTE SUR LES PALESTINIENS

      Pourtant, note Hagaï El-Ad, le directeur général de B’Tselem, l’association israélienne de défense des droits humains, la juge Hayut, dans sa déclaration, offre huit exemples du rôle de la Cour pour préserver l’État de droit, sans un seul mot sur ce qui advient aux Palestiniens dans l’espace territorial que gère Israël1. Pas un mot sur les déplacements massifs de populations qui ont lieu en ce moment dans plusieurs bourgs des territoires occupés. Ni sur la « loi sur les commissions d’admission » qui permet aux mairies israéliennes d’interdire le droit de résidence sur le territoire communal à toute personne non agréée par elles. Traduction : à toute personne arabe.

      Plus généralement, en 75 ans d’existence, la Cour a validé le gouvernorat militaire imposé de 1948 à 1966 par l’État d’Israël à la population palestinienne restée sur ses terres à l’issue de la Nakba (la « catastrophe » de l’expulsion). Elle a également systématiquement validé l’utilisation des « règlements d’urgence » transposés de l’arsenal juridique militaire du mandat britannique dans le droit israélien et permettant d’incarcérer quiconque, devenu « détenu administratif », pour des durées de six mois renouvelables sans lui fournir la moindre information sur ses supposés délits et sans inculpation. Depuis la conquête des territoires palestiniens par Israël en juin 1967, ces Palestiniens qui ont été incarcérés pour des périodes de quelques semaines jusqu’à parfois quinze années, se chiffrent en dizaines de milliers. Le nombre de juifs israéliens ayant subi ce sort se compte sur les doigts d’une main…

      ► À lire aussi :  «C'EST UNE OPÉRATION AMÉRICAINE DEPUIS LE DÉBUT» : HERSH REVIENT SUR LE SABOTAGE DE NORD STREAM

      On pourrait multiplier les exemples d’absence totale de considération du droit des Palestiniens dans les décisions de la Cour suprême israélienne. Elle n’a empêché ni la création des colonies, ni les expulsions forcées, ni la captation permanente des terres et de l’eau en territoire palestinien, ni les destructions répétées des maisons des familles de « terroristes », etc.

      UNE DÉFENSE RÉDUITE AUX SEULS JUIFS ISRAÉLIENS

      Bref, la présidente de la Cour suprême a réduit la défense des droits humains… aux seuls juifs israéliens, démontrant une fois de plus que, sur l’enjeu colonial, cette cour a toujours servi de feuille de vigne destinée à préserver l’image d’une « démocratie israélienne » supposément exemplaire. Selon El-Ad, « nous assistons à l’effondrement intellectuel total de la politique pharisienne que la Cour suprême a essayé de mener »2 depuis la création de l’État d’Israël. Dans la même veine, le journaliste Gideon Levy explique pourquoi il ne participera pas aux manifestations en cours. « Bonne chance, les amis, du fond du cœur », lance-t-il aux manifestants. « Mais même si vous l’emportez, ce sera toujours l’apartheid, pas la démocratie ».

      Car la plupart des voix qui s’élèvent en Israël pour contester la réforme de la Cour suprême, celles qui marchent en tête des cortèges de manifestants, n’entendent pas modifier la politique menée depuis si longtemps en faveur de l’occupation des Palestiniens. Ceux-là se nomment Benny Gantz, ex-ministre de la défense qui se vanta, en campagne électorale, d’avoir « tué 1364 terroristes palestiniens » en 2014, lors des bombardements israéliens sur Gaza, lorsqu’il était chef d’état-major de l’armée. Ou encore l’actuelle procureure générale israélienne, Gali Baharav-Miara, ex-avocate de l’armée qui a obtenu gain de cause contre le médecin palestinien Izzedine Abouelaish, qui avait perdu ses trois filles et une nièce dans le tir d’un char sur un immeuble de civils lors d’une autre opération israélienne à Gaza, en 2009.

      Évidemment, si ce sont là les dirigeants des cortèges de manifestants, et si, comme on l’a vu ici et là, ces manifestants s’en prennent violemment à leurs homologues anticolonialistes qui défilent en brandissant des drapeaux palestiniens (un acte que le gouvernement entend bientôt pénaliser), cela incite peu ces derniers à s’associer au mouvement pour empêcher Nétanyahou de parvenir à ses fins. Pour autant, d’autres, comme Ayman Odeh, le chef du parti Hadash (communiste), prône malgré les difficultés le soutien au mouvement actuel de contestation. Certes, explique-t-il, le bilan réel de la Cour suprême est loin d’être celui du parangon de vertu que décrivent les manifestants, mais sa mise au pas ouvrirait la voie à une situation bien pire.

      C’est que Ben Gvir, Smotrich et leurs fidèles sont des fanatiques très déterminés. La réforme de la Cour mise en place par Yariv Levin paverait la voie à des événements qui, hier encore, seraient apparus irréalistes. Ce n’est pas un hasard si en Israël les partis religieux et d’extrême droite (laïcs inclus) ont développé une haine viscérale de la Cour suprême. Les premiers parce qu’ils entendent promouvoir leurs ambitions théocratiques. La mise au pas de la Cour leur est nécessaire pour imposer un respect plus strict de la loi rabbinique. Les seconds parce que cette Cour, tout en avalisant la politique coloniale israélienne, cherche à l’insérer dans des formes s’apparentant à un respect du droit.

      UN ORDRE NOUVEAU

      Par exemple, les colonies créées par des initiatives privées dans les territoires palestiniens sont déclarées « illégales » par l’État, les colonies soutenues par le gouvernement étant dès lors « légales » bien que parfaitement illégales au regard du droit international. En Israël, la différence entre les deux types de colonies ressort du tour de passe-passe (les colonies « illégales » sont presque toujours « légalisées » quelques années plus tard). Mais cette fiction de différence de statut permet soit de leurrer les ignorants du droit, soit de donner quitus à ceux qui, en Israël, disent respecter la seule « loi israélienne » (comprendre : pas le droit international). Pour Ben Gvir et Smotrich, la colonisation des territoires palestiniens est une mission sacrée, et la Cour suprême n’a pas à interférer. Menée par le gouvernement ou par des initiatives privées, elle ne doit être soumise à aucune contrainte. C’est cela que les ministres fascistes alliés à Nétanyahou entendent faire respecter.

      Au-delà de la seule colonisation de toute la Palestine, ce que vise ce gouvernement, écrit le journaliste israélien Zvi Bar’el, c’est de « créer un nouvel ordre» 3. Un ordre où toute entrave serait levée aux frontières du pays, frontières territoriales, frontières politiques et frontières mentales. Il rappelle le mot d’Itshak Rabin : ce que veut le camp des colons, c’est un pays « sans Cour suprême et sans B’Tselem », avait-il dit avant son assassinat par un colon religieux juif fanatique en 1995. Si la mise au pas de la Cour suprême réussit, cette perspective s’ouvrirait. Sans Cour suprême, les organismes de la société civile qui se mobilisent pour les Palestiniens, B’Tselem, les soldats de Breaking the Silence qui témoignent des exactions de l’armée, les juristes de Yesh Din qui défendent les prisonniers palestiniens, les Rabbins pour les droits humains, et bien d’autres encore, bref, tous ces juifs israéliens « déloyaux » que Ben Gvir entend « expulser » du pays, pourraient vite être confrontés au risque d’une mise au ban juridique de la société et à l’impossibilité de poursuivre leur travail.

      PHOTO HAARETZ

      Parmi les premières lois que le gouvernement entend faire voter, ne trouve-t-on pas l’interdiction de la publication des « informations sensibles » ? Le nouveau ministre israélien de la communication a déjà annoncé des mesures visant à fermer les sites publics d’information radiotélévisée, qui restent des lieux de débat plus ouverts. D’autres mesures de contrôle de l’information sont en préparation 4. Si tout cela advient, s’interroge Bar’el, « qui empêchera la création d’avant-postes sauvages sur des terres palestiniennes privées ? Qui empêchera les personnes condamnées pour activités terroristes d’être déchues de leur citoyenneté ? Vers qui les détenus administratifs se tourneront-ils, même s’ils savent que la Haute Cour ne les aidera pas vraiment ? Une fois qu’elle [la Cour] aura disparu, la fête pourra commencer. » 5.

      « EN FINIR UNE FOIS POUR TOUTES » AVEC LES PALESTINIENS

      LE DIRECTEUR DE LA CIA WILLIAM BURNS RENCONTRE
      LE PRÉSIDENT DE L'AUTORITÉ PALESTINIENNE MAHMOUD ABBAS
      DANS LE BUREAU DE CE DERNIER
      À RAMALLAH LE 29 JANVIER 2023. (WAFA)

      Cette tendance-là de l’opinion n’entend pas oublier le comportement d’une Cour suprême soumise depuis toujours aux intérêts impérieux du colonialisme israélien, mais elle estime que son musèlement ouvrirait une période plus difficile encore. Beaucoup d’Israéliens craignent qu’Itamar Ben Gvir et les siens multiplient les provocations pour mener à une troisième intifada, qui ouvrirait la porte à leurs rêves d’annexion définitive des territoires occupés. De fait, certains milieux militaires israéliens se disent très inquiets. L’idée d’une « troisième intifada » fait son chemin dans l’opinion, avec débats sur les plateaux télévisés et les réseaux sociaux. Aux États-Unis, la revue Foreign Affairs s’alarme 6 et le directeur de la CIA a lui-même évoqué cette idée 7. Si une explosion de violence advenait, nul doute que Ben Gvir serait au premier rang de la bataille pour la transformer en occasion d’« en finir une fois pour toutes » avec la présence palestinienne sur la « terre d’Israël », une idée devenue l’espoir d’un très grand nombre de juifs dans ce pays.

      NASEEM ABU FUDA, PALESTINIEN EN DEUIL,
      HÉBRON, CISJORDANIE, JANVIER 2023
      PHOTO MOUSSA QAWASMA / REUTERS

      D’ailleurs, le ministre de la sécurité nationale a commencé de multiplier les provocations. La première fut sa venue sur l’esplanade des Mosquées, trois jours après sa désignation comme ministre. Il entend désormais aggraver radicalement les conditions d’incarcération des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, qu’il a assimilées à une vie « à l’hôtel ». Une insulte méprisable. Mais surtout, il sait que le thème des prisonniers, incarcérés pour leurs actes ou leurs opinions et considérés comme des héros de la résistance — ils sont actuellement 4 500, dont 530 « détenus administratifs » — a de tout temps constitué un facteur de mobilisation important dans la société palestinienne, où quasiment chaque famille a vu, au fil des décennies, un ou plusieurs de ses membres être embastillés.

      La situation actuelle, juge la correspondante de Haaretz dans les territoires occupés Amira Hass, est devenue dangereuse pour de nombreux juifs, mais elle le reste beaucoup plus encore pour les Palestiniens. « Pour qu’une nouvelle expulsion massive leur arrive, pour les repousser hors des frontières du Grand Israël, il faut créer un chaos politico-militaire. Il faut une guerre pour qu’une nouvelle Nakba puisse être mise en œuvre. (…) Mais si une telle expulsion massive semble être une fiction, rappelons-nous que jusque récemment un coup de force législatif contre la démocratie nous semblait ressortir de l’illusion », écrit-elle. Et elle conclut : « Ceci n’est pas une prophétie. C’est une alarme, un cri de SOS »8.  Lors d’un colloque au Sénat, le 3 février 2023 réunissant aussi des Palestiniens et des Israéliens, l’ex-ambassadeur palestinien à l’Unesco Elias Sanbar tenait exactement les mêmes propos. Membre fondateur de l’ONG Breaking the Silence, Yehuda Shaul précise : « Pour que le pire advienne, il faudrait un alignement de planètes. Nous en restons loin. Mais la voie qui y mène est pavée. »

      SYLVAIN CYPEL

      A été membre de la rédaction en chef du Monde, et auparavant directeur de la rédaction du Courrier international. Il est l’auteur de Les emmurés. La société israélienne dans l’impasse (La Découverte, 2006) et de L’État d’Israël contre les Juifs (La Découverte, 2020). Derrière la réforme de la Cour suprême israélienne, l’engrenage

      NOTES :

      1. Hagaï El-Ad, « HaReshout HaShoteket » (« l’institution silencieuse »), paru sur le journal en ligne Si’ha Mekomit (appel local), 19 janvier 2023. Article paru en partie en français dans Médiapart, 31 janvier 2023
      2. Ibidem.
      3. Zvi Bar’el, « Not just about Netanyahu : Judicial overhaul will destroy Palestinian rights”, Haaretz, 25 janvier 2023.
      4. Refaella Goichman, Nati Tucker, « Netanyahu’s Plan to Kill Israel’s Media Enters Its Next Phase », Haaretz, 24 janvier 2023.
      5. Bar’el, op.cit.
      6. Daniel Byman, « The Third Intifada ? », Foreign Affairs, 7 février 2003.
      7. Jacob Majid, « CIA director : Current Israeli-Palestinian tensions resemble Second Intifada », Times of Israel, 7 février 2023.
      8. Amira Hass, « Over Decades, Democracy for Israeli has been a military junta for Palestinians », Haaretz, 6 février 2022.

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