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PHOTO PATRICK HERTZOG / AFP
Le Chilien est accusé d’avoir tué, en décembre 2016, son ex-petite amie Narumi Kurosaki, une Japonaise étudiant à Besançon, et fait disparaître son corps.
[ Le Chilien Nicolas Zepeda a été condamné, ce mardi 12 avril, à 28 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat, en 2016 à Besançon, de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki. À l'énoncé du verdict de la cour d'assises du Doubs et au terme de quatre heures de délibéré, le jeune homme de 31 ans, à l'encontre duquel avait été requise la réclusion criminelle à perpétuité, est resté figé, l'air abattu. ] La Depeche
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L’avocat général, Etienne Manteaux, a requis, lundi 11 avril, devant la cour d’assises du Doubs (Bourgogne-Franche-Comté) la réclusion criminelle à perpétuité contre Nicolas Zepeda, jugé pour l’assassinat en 2016 de Narumi Kurosaki, 21 ans, son ancienne petite amie japonaise, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
« Il a fait le choix délibéré de s’enferrer dans le déni », alors que, « dans ce dossier, tout, absolument tout, ramène à la responsabilité de Nicolas Zepeda, dans la mort de Narumi Kurosaki », a soutenu le représentant du ministère public, revenant sur les nombreux éléments de l’enquête qui accablent l’accusé.
Dans la nuit du 4 et 5 décembre 2016, des « cris stridents de femme » avaient été entendus par une dizaine d’étudiants « remplis d’effroi » dans la résidence universitaire où logeait la jeune femme. Depuis, personne ne l’a plus revue vivante ni entendue. « Ces cris de terreur d’une femme qui sent qu’elle va mourir sont ceux de Narumi Kurosaki. Ils provenaient de la chambre 106 », la sienne, alors qu’elle s’y trouvait avec Nicolas Zepeda, a assuré M. Manteaux. « Nicolas Zepeda l’a étouffée », a-t-il ajouté.
Selon l’avocat général, le Chilien avait prémédité son crime en achetant un bidon de 5 litres de combustible et une boîte d’allumettes avant de rejoindre la jeune Japonaise à Besançon. Il avait également effectué des repérages aux alentours de Dole (Jura) où, toujours selon M. Manteaux, Nicolas Zepeda a « immergé le corps de Narumi dans le Doubs ».
Plus tôt dans la journée, les avocats des parties civiles avaient demandé à la cour de reconnaître la culpabilité de Nicolas Zepeda, malgré les dénégations du Chilien, qu’ils qualifient de « menteur ». « Ce sont les larmes pudiques de la partie civile que vous devez privilégier en condamnant celui qui est dans le box, Nicolas Zepeda », a plaidé Sylvie Galley, l’avocate de la famille de Narumi Kurosaki.
Mercredi, le témoignage déchirant de la mère de la victime avait bouleversé le prétoire. Venue de Tokyo, Taeko Kurosaki avait longuement exprimé sa douleur, exacerbée par l’incertitude qui demeure sur le sort de la jeune femme. Quand Mme Galley a évoqué la disparue, « muette à jamais », Mme Kurosaki s’est recroquevillée ; depuis le début du procès, le 29 mars, elle tient serrée contre elle une photo de sa fille soigneusement enveloppée dans un tissu à fleurs.
« Narumi écrivait le 17 juillet 2016 : “Nicolas, je suis si fière (…), tu es assurément le meilleur garçon dans ma vie.” Cinq mois après, le meilleur garçon lui prenait la vie », a déclaré Mme Galley. « La mort de Narumi aurait pu (…) allonger la liste des féminicides », mais « la disparition de son corps » a fait basculer le scénario « dans l’horreur absolue », a poursuivi l’avocate, devant un public venu en nombre.
Sur le banc des accusés, Nicolas Zepeda est resté impassible tout au long de la matinée, lui qui a clamé son innocence durant les neuf premiers jours de son procès.
Il « a toute latitude pour faire dire à Narumi Kurosaki ce qu’il veut. Nous n’en sommes pas à un mensonge, à un déni, à une contradiction près dans ce dossier », a déploré l’avocate.
« Menteur, manipulateur, toxique », a également accusé Randall Schwerdorffer, avocat d’Arthur Del Piccolo, le petit ami français de l’étudiante japonaise au moment de sa disparition. Selon l’avocat, le Chilien a perpétré « un crime de sang-froid » et prémédité. « M. Zepeda fait tout pour dissimuler sa responsabilité, a-t-il regretté. La main de Nicolas Zepeda n’a pas tremblé et je demanderais à cette cour d’assises de ne pas trembler quand elle prendra sa décision. »
En force ou en douceur, tous les acteurs du procès ont tenté d’obtenir des aveux de Nicolas Zepeda, y compris sa propre avocate. Mais la question reste entière : qu’est-il arrivé à Narumi Kurosaki dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, dans cette étroite chambre 106 d’une résidence universitaire de Besançon ? Qu’est devenue cette brillante jeune femme de 21 ans?
Cette « audience particulièrement forte en émotions », selon les mots du président de la cour, Matthieu Husson, vendredi, n’aura pas apporté de réponse. Nicolas Zepeda a nié de bout en bout toute responsabilité dans la disparition de son ex-petite amie. « Je n’ai pas tué Narumi ! Moi aussi je veux savoir ! », a-t-il fini par hurler, en larmes.
Extradé de son pays à l’été 2020, le Chilien aura, comme le veut la règle, la parole en dernier, mardi, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer et rendre leur verdict.
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