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Le procès du Chilien Nicolas Zepeda, accusé d'avoir assassiné son ex-petite amie japonaise, Narumi Kurosaki, disparue sans laisser de trace en décembre 2016, s'est ouvert mardi matin devant la cour d'assises du Doubs.
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en chemise bleu clair et cravate sombre, le jeune homme de 31 ans a pris place, serein et concentré, sur le banc des accusés, derrière ses avocates Mes Jacqueline Laffont et Julie Benedetti.
À l'ouverture du procès, le jeune homme de 31 ans a décliné, en espagnol et d'une voix claire et posée, son identité et sa date de naissance, indiquant posséder "une maîtrise en administration en entreprises" et être "fondateur d'une petite entreprise".
Le président de la cour Matthieu Husson, qui avait déjà officié pour le procès de Jonathann Daval à Vesoul fin 2020, a souligné d'emblée que ce procès "se distingue par son internationalité" sur "une amplitude horaire de douze heures". Certains témoins seront entendus en visioconférence depuis le Japon et le Chili et six interprètes sont chargés d'assurer la traduction simultanée de l'intégralité des débats en japonais et en espagnol.
En détention provisoire à Besançon depuis l'été 2020 après avoir été extradé du Chili, Nicolas Zepeda est accusé d'être venu à Besançon avec l'intention de tuer son ancienne petite amie, qu'il avait rencontrée au Japon et qui l'avait éconduit. Selon l'accusation, il l'aurait étouffée, après une journée et une nuit de retrouvailles, se serait débarrassé de son corps dans une forêt du Jura, et aurait envoyé des messages aux proches de l'étudiante sur les réseaux sociaux pour faire croire qu'elle était encore vivante et retarder le début des recherches.
Mais le corps de Narumi Kurosaki n'a jamais été retrouvé et Nicolas Zepeda, unique suspect, affirme l'avoir quittée vivante avant de poursuivre son séjour en Europe puis de rentrer au Chili.
- Sanglots -
La mère et la plus jeune soeur de Narumi Kurosaki sont venues de Tokyo pour assister au procès. Visiblement très émues, étouffant des sanglots, elles ont pris place en silence, tête baissée, sur le banc des parties civiles. Se tenant par la main, elles ont évité de poser leur regard sur l'accusé.
Aucun des avocats de la défense ou des parties civiles, n'a fait de déclaration à la presse avant l'ouverture de ce procès prévu pour se prolonger jusqu'au 12 avril.
Venus de Santiago du Chili, les parents de Nicolas Zepeda sont également arrivés ensemble au tribunal, marchant d'un pas décidé devant les nombreux journalistes présents, visages fermés. Ils doivent être entendus mardi après-midi par la cour.
Dans la salle d'audience, les décalages horaires avec Tokyo et Santiago du Chili sont affichés. Huit cartons, trois piles de gros dossiers et différents éléments des scellés de l'enquête ont été rassemblés sur une table.
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Selon le planning prévu, la journée de mardi visera principalement à cerner la personnalité de l'accusé. Celui-ci commencera à être interrogé sur les faits proprement dits jeudi après-midi.
"Il n'y a pas de preuve de décès, ni de lieu, ni de modalités précises, pas de scénario clair de ce qui est arrivé. (...) Ce dossier est un peu un château de cartes", a soutenu, en amont du procès, la défense de Nicolas Zepeda.
- "D'autres scénarios" -
Du côté des parties civiles, la famille de Narumi Kurosaki et son petit ami français, Arthur Del Piccolo, s'attendent à ce que Nicolas Zepeda propose "d'autres scénarios que celui qui l'accuse".
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"Nous n'avons strictement aucun doute concernant l'implication de Zepeda parce que de nombreux éléments au dossier établissent cette implication", affirme Me Randall Schwerdorffer, avocat de M. Del Piccolo.
Parmi ces éléments figurent des données de téléphonie, la géolocalisation de la voiture louée par Nicolas Zepeda lors de son séjour en France, des achats par carte bancaire dont celui d'un bidon de produit inflammable et d'allumettes ou le témoignage troublant d'un cousin auquel il avait rendu visite en Espagne avant de retourner au Chili.
Fiers de leur fille et de ses brillantes études, les parents séparés de Narumi attendent avant tout de ce procès que Nicolas Zepeda passe aux aveux.
"Ils voudraient revenir avec le corps de leur fille" pour lui offrir des funérailles et pouvoir enfin faire leur deuil, a souligné Me Sylvie Galley, leur avocate.
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