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LE PRÉSIDENT VÉNÉZUÉLIEN NICOLÁS MADURO |
Caracas, 10 mars La récente visite d'une délégation du gouvernement nord-américain au Vénézuéla a ouvert aujourd'hui les portes à un rapprochement entre les deux pays et ratifie l'échec du programme de coup d'État mis en vigueur contre la nation sud-américaine.
PHOTO IVAN ALVARADO |
Le chef d'État a été catégorique en affirmant que la réunion s'est déroulée dans une atmosphère diplomatique, respectueuse et cordiale, dans laquelle les représentants de Washington et du gouvernement bolivarien ont convenu de développer "un agenda positif pour l'avenir".
"Je rappelle notre volonté au moyen de la diplomatie et du respect de bien pouvoir faire avancer un agenda qui permette la stabilité et la paix pour les peuples de notre région", a déclaré le dirigeant vénézuélien.
Maduro a également annoncé la décision de raviver le dialogue national et d'aller de l'avant dans un processus de consultation plus inclusif et plus vaste, qui s'adresse à tous les secteurs intéressés à assurer la paix et la reprise économique du pays.
La réunion qui s'est tenue à la demande de l'administration de Joe Biden revêt une grande importance symbolique, car signifiant la reconnaissance de la légitimité du président vénézuélien après plusieurs années de soutien de la Maison Blanche à un supposé gouvernement intérimaire, en la personne de l'ancien député de l'opposition Juan Guaidó.
Le rapprochement des États-Unis avec le pays sud-américain a de même eu lieu dans le contexte de l'opération militaire russe en Ukraine et des mesures de rétorsion sévères mises en place par l'Occident contre Moscou, entraînant un impact important sur le commerce international de l'énergie.
À cet égard, le secrétaire d'État nord-américain Antony Blinken a avéré le rôle décisif que le Vénézuéla pourrait jouer dans le maintien de l'approvisionnement en hydrocarbures face à la hausse des prix et aux obstacles imposés aux exportations russes de pétrole et de gaz.
Le chef de la diplomatie étasunienne a enjolivé la position de Washington en soulignant que ses intérêts avec le pays sud-américain incluaient "le soutien aux aspirations démocratiques du peuple vénézuélien", une ligne récurrente dans le discours d'ingérence contre Caracas.
Néanmoins, Blinken a admis que les États-Unis portaient intérêt à maintenir un approvisionnement ininterrompu en énergie dans le monde grâce à leurs "efforts diplomatiques", et que le Vénézuéla jouerait un rôle stratégique à cet effet.
Le secrétaire d'État a d’ailleurs salué la libération par Caracas de Gustavo Cárdenas et Jorge Alberto Fernández, anciens cadres de la corporation Citgo - filiale de Petróleos de Vénézuéla aux États-Unis - qui purgeaient des peines de prison depuis 2017 pour des faits de corruption.
Ce geste de bonne volonté s'inscrirait dans le prolongement des accords conclus entre la délégation nord-américaine et le président Nicolás Maduro.
Des analystes estiment que si l'administration de Joe Biden avait l'intention de remplacer ses importations d'énergie par le marché vénézuélien en raison du blocus imposé aux exportations russes, les premières actions devraient porter sur la levée des mesures coercitives adoptées à l'encontre du pays sud-américain.
Selon les chiffres officiels, le Vénézuéla a subi une forte baisse de 99 % de ses recettes internationales ces dernières années, en raison de la politique de sanctions des Etats-Unis, dirigée notamment contre son industrie pétrolière.
Selon un article publié par l'équipe de recherche et d'analyse Mision Verdad, pour que le Vénézuéla ait un plus grand pouvoir incisif dans la dynamique pétrolière mondiale, la compagnie pétrolière publique PDVSA doit se remettre de toutes les attaques qu'elle a subies dans le cadre de la stratégie conçue par Washington afin de créer les conditions d'un changement de régime.
L'accès du Vénézuéla au crédit international est essentiel dans ce contexte. Cet aspect a très probablement été discuté auprès de la délégation nord-américaine, selon la source spécialisée.
Le Vénézuéla a rompu ses relations diplomatiques avec les États-Unis en janvier 2019, face à la reconnaissance par l'administration de Donald Trump (2017-2021) de l'auto-proclamation du député de l'époque Juan Guaidó comme président en exercice du pays sud-américain.
Cet acte d'usurpation, perçu à Caracas comme un coup d'État à caractère continu, a ouvert les portes à la recrudescence du blocus économique, commercial et financier, de même qu'au dépouillement de milliards de dollars d'actifs vénézuéliens à l'étranger, dont la société Citgo. jcc/oda/wup
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