24 juillet, 2025

JEANNETTE JARA, L’ANCIENNE MINISTRE COMMUNISTE QUI RÊVE DE LA PRÉSIDENCE CHILIENNE

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JEANNETTE JARA, L’ANCIENNE MINISTRE COMMUNISTE
 QUI RÊVE DE LA PRÉSIDENCE CHILIENNE

ENTREVUE
Jeannette Jara, l’ancienne ministre communiste qui rêve de la présidence chilienne / 
Jeannette Jara, figure montante de la gauche chilienne, entend bien devenir la prochaine présidente du Chili. Cette ancienne ministre du Travail, membre du Parti communiste, a remporté en juin dernier les primaires de la coalition de gauche au pouvoir, s’imposant comme la candidate officielle pour succéder au président Gabriel Boric. Sa victoire marque une étape majeure pour le Parti communiste chilien, rarement aussi proche du pouvoir exécutif depuis le retour à la démocratie.

Service Politique Entrevue 23 juillet 2025

Politique / 3 min  

Âgée de 49 ans, Jara a bâti sa carrière politique sur des positions sociales affirmées, centrées sur les droits des travailleurs, la protection sociale et la justice économique. Dans un entretien accordé à Reuters, elle a indiqué que sa campagne s’articulera autour de la croissance inclusive et de la lutte contre les inégalités, thèmes majeurs dans un pays toujours marqué par les profondes fractures révélées lors du soulèvement social de 2019.

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L’ancienne ministre se positionne comme une candidate de continuité sur les réformes sociales engagées par Boric, tout en cherchant à se démarquer par une approche plus offensive sur des sujets économiques stratégiques. Elle soutient notamment la création d’une entreprise publique distincte pour l’exploitation du lithium, ressource cruciale pour l’économie verte mondiale, dont le Chili détient d’importantes réserves. « Il faut que les richesses du pays profitent à l’ensemble des Chiliens, pas seulement à des intérêts privés ou étrangers », a-t-elle déclaré.


Sur le terrain migratoire, Jara critique fermement la rhétorique sécuritaire de la droite. Elle rejette les politiques d’expulsions massives ou de fermetures de frontières, privilégiant une approche qu’elle veut « humaniste mais ordonnée », en coordination avec les pays voisins. Ce positionnement pourrait néanmoins lui coûter des voix dans un contexte de montée des préoccupations sécuritaires parmi l’électorat.


Sa candidature soulève aussi des tensions au sein même de la coalition de gauche, où certains alliés centristes craignent qu’une figure ouvertement communiste puisse effrayer les électeurs modérés. Jeannette Jara, consciente de cet équilibre délicat, insiste sur son expérience gouvernementale et sa capacité à dialoguer avec l’ensemble des forces politiques, tout en restant fidèle à ses convictions.


Si elle venait à remporter l’élection prévue en novembre 2025, Jara deviendrait la première présidente communiste de l’histoire du Chili. Un symbole fort dans un pays où le souvenir de la dictature de Pinochet et de la guerre froide reste encore vif. Pour l’heure, les sondages montrent une course serrée, mais la dynamique créée par sa victoire aux primaires place Jeannette Jara au centre du jeu politique chilien.

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La terreur médiatique au
service de l’extrême-droite

La « stratégie Jara », telle
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 entraînerait  des faillites
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UNE DU JOURNAL «EL MERCURIO»
DU 20 JUILLET 2025

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