30 juin, 2020

CHILI: LE CHÔMAGE BONDIT À 11,2%, AU PLUS HAUT DEPUIS UNE DÉCENNIE

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LE CHÔMAGE BONDIT À 11,2%, AU PLUS
HAUT DEPUIS UNE DÉCENNIE
PHOTO INE
Santiago du Chili (awp/afp) - Le taux de chômage au Chili a bondi à 11,2% au cours du trimestre glissant mars-mai, au plus haut depuis une décennie, notamment à cause de la chute du commerce, de la construction et des services en pleine pandémie, a annoncé mardi l'Institut national de statistiques (INE).
Ce taux, qui avait atteint 9% au trimestre glissant précédent, de février à avril, a augmenté de 4 points de pourcentage en 12 mois.

Le Chili, frappé comme le reste de la région par la pandémie de Covid-19 depuis le mois de mars, totalise 270.000 cas, dont 5.500 décès confirmés via des tests et près de 9.000 morts si l'on prend en compte les cas "probables".

Avec une population active de 8,3 millions de travailleurs et un total de 940.360 chômeurs, le marché du travail a été fortement impacté par les mesures de confinement et de distanciation sociale.

Les secteurs du commerce, où le chômage a augmenté à 19,4%, la construction, avec une hausse à 23,1%, et les services et la restauration, avec un bond à 42,1%, sont parmi les plus touchés.

"Il y a une détérioration importante du marché du travail, liée à des secteurs importants pour l'économie et qui sont les plus dynamiques", a déclaré lors d'une conférence de presse la directrice de l'INE, Sandra Quijada.

Avec des cas toujours en hausse, malgré un confinement obligatoire qui dure déjà depuis six semaines dans la région de la capitale Santiago, laquelle regroupe 7 des 18 millions d'habitants du pays et produit près de la moitié du PIB chilien, l'avenir du marché du travail ne semble guère meilleur.

"Il est très probable que si nous maintenons les conditions actuelles, nous aurons des chiffres du chômage encore plus mauvais au cours des six prochains mois", a estimé Mme Quijada.

Les chiffres du chômage pourraient être encore plus élevés sans la loi de protection de l'emploi qui est entrée en vigueur en avril et permet de geler les contrats des travailleurs afin qu'ils puissent toucher leurs indemnités de chômage sans rompre la relation avec leur employeur, lequel continue de payer les charges patronales. Quelque 700.000 travailleurs ont bénéficié de cette nouvelle mesure.

PARIS : MANIFESTATION DE SOUTIEN AUX «PRISONNIERS POLITIQUES AU CHILI»

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« CLAVA » OU BÂTON DE COMMANDEMENT
COLLECTIF DE GRAPHISME, ARAXILOS 
COMMUNIQUÉ URGENT A LA COMMUNAUTÉ FRANCAISE ET INTERNATIONALE
Nous informons les autorités chiliennes, les citoyen.ne.s français.es et la communauté internationale que, depuis le 4 mai 2020 :
CNT
COLLECTIF DE GRAPHISME, ARAXILOS 
dans la prison d'Angol, huit prisonniers politiques mapuches poursuivent une grève de la faim liquide : Sergio Levinao Levinao, Juan Calbucoi Montanares, Víctor Llanquileo Pilquimán, Juan Queipul Millanao, Sinecio Huenchullán Queipul, Freddy Marileo Marileo, Danilo Nahuelpi Millanao et Reinaldo Penchulaf Sepúlveda. Ils demandent leur libération en raison de la pandémie de Covid-19 et du manque de conditions sanitaires dans la prison. Par ailleurs, leur porte-parole Rodrigo Kuripan dénonce que, depuis le 29 mai, la gendarmerie n'a pas permis l'entrée de médecins de confiance, ni d'un machi, pour pouvoir prodiguer des soins et connaître leur état de santé.

- Dans la prison de Temuco, le machi Celestino Córdova poursuit une grève de la faim illimitée jusqu'à ce qu’il puisse bénéficier en lieu et place de sa détention de l’assignation à résidence dans son espace spirituel et sa communauté, de même que les autres prisonniers politiques mapuche.

Il est établi dans le droit international des droits humains que la Convention 169 de l'OIT concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants doit être prise en compte lors de l'imposition de sanctions pénales prévues par la législation nationale, en tenant compte des caractéristiques économiques, sociales et culturelles des personnes accusées de crimes, ainsi qu'en donnant la préférence à des types de sanctions autres que l'emprisonnement. Cette convention a été ratifiée par l'État du Chili le 15 septembre 2008. La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, approuvée le 13 septembre 2007 par l'Assemblée générale des Nations unies, doit également être prise en compte. Ceci, en vertu du principe des normes minimales pour l'exercice des droits humains de ces peuples et conformément à la Convention n° 107 de 1957 sur la protection et l'intégration des peuples autochtones en vue de leur assimilation dans les sociétés occidentales.

En outre, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) de 1966 stipule dans son 1° article que "Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel".

Nous demandons instamment et en urgence aux autorités de l’État chilien :

Que les huit prisonniers politiques mapuches en grève de la faim à Angol et le Machi Celestino Cordova, à Temuco, puissent bénéficier de l'exécution de leur peine dans leur territoire, conformément à la Convention 169 de l'OIT et aux autres traités de droit international.

Enfin, nous rappelons qu’environ 2 500 militants de l'explosion sociale qui a commencé le 18 octobre 2020 se trouvent détenus dans plusieurs prisons du Chili. La majorité d'entre eux sont des jeunes, parfois mineurs, qui ont manifesté pour la première fois pour un Chili plus juste, plus égalitaire et plus démocratique. Tous ces jeunes sont en détention préventive depuis 8 mois pour certains, dans des espaces surpeuplés et insalubres, sans aucune protection sanitaire ou infirmerie contre la pandémie qui s’étend à tout le pays. Un seul centre pénitentiaire dispose actuellement d'un hôpital.

Nous demandons instamment et en urgence aux autorités de l’État chilien :

Que tous les prisonniers du soulèvement social bénéficient de l’assignation à résidence en lieu et place de leur détention préventive jusqu'à la fin de leur procès, afin de garantir leur protection sanitaire contre la pandémie qui se propage dans les prisons du Chili.

NOUS APPELONS À LA PROTECTION INTERNATIONALE DE LA VIE DES NEUF PRISONNIERS POLITIQUES MAPUCHE EN GRÈVE DE LA FAIM DEPUIS LE 4 MAI.

NOUS APPELONS À LA PROTECTION INTERNATIONALE DE LA VIE DES MILLIERS DE PRISONNIERS DE LA RÉVOLTE SOCIALE AU CHILI .

RASSEMBLEMENT MERCREDI 1er JUILLET FACE À L’AMBASSADE DU CHILI, À PARTIR DE 17h30.

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MANIFESTATION DE SOUTIEN AUX
«PRISONNIERS POLITIQUES AU CHILI»
DESSIN FEDERICA MATTA
Premiers Signataires   : 
Asociación de Ex Prisionieros Políticos chilenos – Francia, Asociación Nuevo Concepto Latino, Asociación Relmu-Paris, Colectivo Derechos Humanos en Chile (Francia), Colectivo internacional apadrinamiento de prisionieros políticos de la revuelta social en Chile, CSIA Nitassinan (Comité de Solidaridad con los Indígenas de las Americas), Historias Desobedientes-Chile, Hijas, Hijos y familiares de genocidas por la Memoria, la Verdad y la Justicia, Red sindical internacional de solidaridad y de luchas, Secretariat internacional de la CNT - GT America, Tierra y Libertad para Arauco, Unión sindical Solidaires…

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VÉNÉZUÉLA - RÉCIPROCITÉ : LE PRÉSIDENT NICOLAS MADURO DEMANDE À L’AMBASSADRICE DE L’UE DE QUITTER LE PAYS

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DESSIN RAMSES
Le président a donné soixante-douze heures à Isabel Brilhante Pedrosa pour faire ses valises, une réponse aux sanctions européennes qui visent des fonctionnaires vénézuéliens.
PHOTO LA PRENSA
le président Nicolas Maduro a donné lundi 29 juin trois jours à la chef de la délégation de l’Union européenne (UE) à Caracas pour quitter le Vénézuéla, en réaction aux sanctions adoptées le même jour par l’UE contre onze fonctionnaires vénézuéliens. Le président socialiste a annoncé l’expulsion de la représentante de l’UE, Isabel Brilhante Pedrosa, lors d’un discours au palais présidentiel de Miraflores.

« Qui sont-ils pour tenter de s’imposer par la menace? Qui sont-ils ? Ça suffit ! C’est pourquoi j’ai décidé de donner soixante-douze heures à l’ambassadrice de l’Union européenne pour quitter notre pays », a déclaré Nicolas Maduro. « Nous réglerons cela en soixante-douze heures (…) On lui fournira un avion pour qu’elle s’en aille, mais nous allons mettre nos affaires en ordre avec l’Union européenne », a-t-il poursuivi. Le Vénézuéla a en effet suspendu les vols commerciaux en raison de la pandémie due au nouveau coronavirus.


Bras de fer diplomatique



Le bras de fer entre l’Europe et le Vénézuéla s’est donc durci lundi, avec des sanctions adoptées contre 11 représentants vénézuéliens, parmi lesquels figurent Luis Parra, allié de Maduro désigné par la Cour suprême comme président de l’Assemblée nationale, Juan José Mendoza, président de la chambre constitutionnelle de la Cour suprême, et le général José Ornelas, qui dirige le conseil national de défense.

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L’UE leur reproche d’être « particulièrement responsables d’actions contre le fonctionnement démocratique de l’Assemblée nationale, notamment en privant d’immunité parlementaire plusieurs de ses membres ». Luis Parra a ainsi tenté de se substituer en mai à Juan Guaido à la présidence du Parlement. Celui-ci est reconnu comme président par intérim du Venezuela par une cinquantaine de pays. « La prétendue élection de Luis Parra n’était pas légitime car elle ne respectait pas les procédures juridiques, ni les principes constitutionnels démocratiques », a déclaré l’Union européenne.

Le Vénézuéla a été en 2017 le premier pays d’Amérique latine à faire l’objet de sanctions de la part de l’UE. Aucun commentaire n’a été obtenu dans l’immédiat auprès de la représentation diplomatique de l’UE à Caracas.
Le Monde avec l'AFP


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LES PÉRILS DE NICOLÁS MADURO
DESSIN LO COLE

29 juin, 2020

ISRAËL : LE PROJET D'ANNEXION EST «ILLÉGAL», SELON BACHELET (ONU)

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LA HAUT-COMMISSAIRE DE L'ONU, MICHELLE BACHELET, LE 17 JUIN 2020.
PHOTO POOL NEW / REUTERS
Pour la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, «les ondes de choc de l'annexion dureront des décennies» .
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé, ce lundi 29 juin, l'illégalité du projet israélien d'annexion de la Cisjordanie, avertissant que ses «ondes de choc dureront des décennies». «L'annexion est illégale. Point final», a affirmé Michelle Bachelet dans une déclaration écrite. «Toute annexion. Qu'il s'agisse de 30% de la Cisjordanie ou de 5%».

«Je demande instamment à Israël d'écouter ses propres anciens hauts fonctionnaires et généraux, ainsi que les nombreuses voix dans le monde, l'avertissant de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse», a-t-elle ajouté. Relevant que «les ondes de choc de l'annexion dureront des décennies et seront extrêmement préjudiciables à Israël, ainsi qu'aux Palestiniens», la haute responsable onusienne souligne qu'il est encore temps de revenir sur cette décision.

«Les conséquences précises de l'annexion ne peuvent être prédites»


L'État hébreu a fixé au 1er juillet la date à laquelle il doit se prononcer sur la mise en œuvre du plan américain pour le Proche-Orient. Le 28 janvier dernier, le président Donald Trump, avec à ses côtés le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a dévoilé son projet de résolution du conflit israélo-palestinien en partant de la situation sur le terrain et non, comme c'était le cas jusqu'à présent, du droit international et des résolutions de l'ONU.

Ce plan prévoit la création d'un État palestinien sur un territoire restreint et morcelé et l'annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. «Les conséquences précises de l'annexion ne peuvent être prédites, mais elles risquent d'être désastreuses pour les Palestiniens, pour Israël et pour l'ensemble de la région», a indiqué Mme Bachelet, soulignant que le secrétaire général de l'ONU avait appelé le gouvernement israélien à abandonner ses projets.

Cette annexion «nuira gravement à la perspective d'une solution à deux États, réduira les possibilités de reprise des négociations, et perpétuera les graves violations des droits humains et du droit humanitaire international dont nous sommes témoins aujourd'hui», a-t-elle poursuivi. Le texte souligne que s'il y a annexion, «les colonies - déjà une violation évidente du droit international - vont presque certainement s'étendre, augmentant les frictions existantes entre les deux communautés».

Un risque élevé de transfert forcé pour les Palestinien
Il note aussi que les Palestiniens seront soumis à une plus forte pression pour sortir de la zone annexée, et que des communautés entières seront exposées à un risque élevé de transfert forcé. Quant aux Palestiniens vivant en dehors de la zone annexée, ils risquent selon l'ONU d'être privés d'accès à leurs ressources naturelles.

Le Haut-Commissariat souligne que les restrictions du droit à la liberté de mouvement augmenteront aussi fortement à mesure que les centres de population palestinienne deviendront des «enclaves». L'ONU craint aussi que l'accès humanitaire puisse être entravé et s'inquiète des difficultés d'accès des Palestiniens aux terres agricoles et aux services, comme l'éducation et la santé.

27 juin, 2020

COVID-19. LA MARTINIQUE ACCUEILLE LES MÉDECINS CUBAINS VENUS EN RENFORT

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LA FRANCE DEVIENT AINSI LE TROISIÈME ETAT EUROPÉEN,
APRÈS L’ITALIE ET ANDORRE, À RECEVOIR L’AIDE DIRECTE

DE PROFESSIONNELS DE SANTÉ CUBAINS.
PHOTO YAMIL LAGE / AP
Après l’Italie et Andorre, la France est le troisième pays européens à autoriser une telle intervention pour aider à lutter contre la pandémie. 
DESSIN CARLOS LATUFF
Ils sont quinze. Quinze médecins venus de Cuba,
tous vêtus en blouse blanche, qui ont débarqué en Martinique pour aider le territoire face à l’épidémie de coronavirus et pallier la pénurie de praticiens. Leur mission en Martinique, qui durera trois mois, servira à couvrir certaines spécialités dont la pneumologie, l’infectiologie, la radiologie ou encore la médecine d’urgence, selon les autorités martiniquaises. Les médecins seront confinés pendant une semaine, avant de pouvoir prendre leur poste. Il leur sera ensuite dispensé des cours intensifs de langue française.

Leur mission vise à «faciliter les échanges de pratiques entre les équipes médicales de Martinique et leurs homologues cubains dans le contexte international de la gestion du Covid-19», et à «modéliser une coopération médicale plus active au sein de la Caraïbe», a indiqué la Collectivité territoriale de Martinique (CTM).

«Nous vivons un moment historique»


CUBA ENVOIE 15 MÉDECINS EN RENFORT EN MARTINIQUE, 
UNE PREMIÈRE SUR UN TERRITOIRE FRANÇAIS
PHOTO LIONEL CHAMOISEAU / AFP
Ils ont été accueillis notamment par le président de la collectivité territoriale Alfred Marie-Jeanne. «Nous vivons un moment historique», a déclaré ce dernier. «La venue en Martinique pour la première fois d’une brigade médicale de Cuba symbolise ce que la Caraïbe a de plus grand en fraternité... Saint-Martin et la Guyane nous ont déjà contactés pour s’inscrire dans la même démarche que nous ». Cette brigade compte un pneumologue, deux spécialistes en médecine interne, un infectiologue, deux anesthésistes, trois radiologues, deux néphrologues, un hématologue, un urgentiste, un chef de brigade et un directeur administratif.

Cette arrivée fait suite à l’adoption, en mars, d’un décret autorisant l’intervention de médecins cubains dans certains territoires d’Outre-mer (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon) afin de venir renforcer les équipes locales. La France devient donc le troisième Etat européen, après l’Italie et Andorre, à recevoir l’aide directe de professionnels de santé cubains. 

La Grande île a mis en place de longue date l’exportation de services médicaux. Au total, près de 30.000 médecins cubains sont déployés à l’année dans une soixantaine de pays, où ils aident à compléter le maillage sanitaire. Ce programme, lancé dans les années 1960 par Fidel Castro, a connu un véritable regain à l’occasion de la pandémie de coronavirus : Cuba a envoyé près de 2.000 professionnels de santé en mission temporaire dans près d’une quarantaine de pays.
Pierre Barbancey

24 juin, 2020

CHILI. AMNESTY INTERNATIONAL PUBLIE DES ÉLÉMENTS TENDANT À PROUVER QUE LA POLICE NATIONALE A DISSIMULÉ DES INFORMATIONS

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LE LIEUTENANT-COLONEL DES FORCES SPÉCIALES
DES CARABINIERS IDENTIFIÉ PAR LE CODE « G-3 » 
Amnesty International a publié le 24 juin 2020 de nouveaux éléments tendant à prouver que le lieutenant-colonel des forces spéciales des carabiniers identifié par le code « G-3 » aurait utilisé son arme de manière abusive contre des manifestant·e·s à plusieurs reprises pendant les manifestations de la fin de l’année 2019.
AMNESTY INTERNATIONAL
 Gustavo Gatica vient de 
perdre ses deux yeux, 
Santiago, le 8 novembre 2019

Au début du mois de mai 2020, il a été révélé que la police nationale chilienne avait tenté de dissimuler la présence de l’agent « G-3 » pendant l’opération lors de laquelle l’étudiant Gustavo Gatica a perdu la vue. Il s’avère que « G-3 » est le sous-préfet des Services 2, un commandant haut-gradé des forces spéciales faisant partie du « Haut Commandement Spécial », une équipe de conseil interne mise en place en période d’urgence ou de conflit, d’après son règlement intérieur.

« Il est inacceptable que les responsables de la police nationale tolèrent que des officiers de haut rang comme “G-3” utilisent à plusieurs reprises leur arme de manière abusive. »  Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International, le 24 juin 2020. 

En ne prenant pas de mesures concrètes pour empêcher ce sous-préfet et, par conséquent, ses subordonnés de continuer d’enfreindre les protocoles internes et les normes internationales dans leur fonctionnement, les responsables de la police nationale ont permis à l’un des événements les plus regrettables de l’histoire récente chilienne de se produire, lorsque Gustavo Gatica, 21 ans à peine, a perdu la vue après avoir été blessé par des tirs de billes de caoutchouc et de plomb alors qu’il participait à une manifestation », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International, le 24 juin 2020.

« Il est encore plus alarmant que la police nationale ait essayé de dissimuler la présence de “G-3” sur les lieux où Gustavo Gatica a été gravement blessé, sa déposition n’ayant même pas été prise pour le dossier, bien qu’il ait été l’un des responsables de l’opération et qu’il ait tiré 170 cartouches de 12 billes chacune ce jour-là. »

Amnesty International a également constaté avec inquiétude que la conclusion de la procédure interne de la police nationale, datée du 9 décembre 2019, évoque la possibilité que les blessures de Gustavo Gatica aient été causées par des manifestant·e·s. La police nationale doit fournir toutes les informations demandées par le ministère public en vue de clarifier les faits et doit mener une enquête interne rigoureuse et complète destinée à mettre au jour la vérité et à prononcer des sanctions appropriées le cas échéant.
« Il est inacceptable que les responsables de la police nationale tolèrent que des officiers de haut rang comme “G-3” utilisent à plusieurs reprises leur arme de manière abusive. »  
Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International, le 24 juin 2020
« Insinuer que les manifestant·e·s pourraient avoir causé les blessures de Gustavo Gatica est non seulement malveillant, mais cela illustre également le peu de volonté de mener une enquête interne sérieuse. Au lieu de protéger la population, la police nationale semble se protéger elle-même », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Amnesty International appelle le ministère public à continuer de mener des enquêtes sur « G-3 » et tous les responsables du commandement qui auraient pu et auraient dû empêcher cet agent d’enfreindre la loi, ainsi que sur les agents qui pourraient avoir participé à des actes d’obstruction et de dissimulation. La responsabilité par omission de la hiérarchie doit faire l’objet d’une enquête en bonne et due forme.


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PIÑERA, (IN)DIGNE HÉRITIER DE PINOCHET
PHOTO PABLO VERA. AFP
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23 juin, 2020

LE PRÉSIDENT NICOLAS MADURO « PRÊT » À DISCUTER AVEC DONALD TRUMP

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LE PRÉSIDENT NICOLAS MADURO « PRÊT » À DISCUTER AVEC DONALD TRUMP NICOLAS
MADURO A LIVRÉ UN DISCOURS DEVANT LES JEUNESSES 

SOCIALISTES À CARACAS (VÉNÉZUÉLA), LUNDI 22 JUIN 2020.  
PHOTO VIA REUTERS / MIRAFLORES PALACE
La veille, le président américain a ouvert la porte à une rencontre entre les deux chefs d’Etat. Avant de préciser sur Twitter que ce serait pour négocier « un départ pacifique du pouvoir ».
LES PÉRILS DE NICOLÁS MADURO
DESSIN LO COLE
Dans un entretien publié dimanche par le site d’information Axios, le président américain a ouvert la porte à une rencontre avec Nicolas Maduro, avant de préciser le lendemain sur Twitter que ce ne serait que pour négocier « un départ pacifique du pouvoir » du président vénézuélien. Nicolas Maduro n’a pas fait d’allusion au tweet de Donald Trump.

« De même que j’ai parlé avec [Joe] Biden, je pourrais parler avec Trump », a ajouté le président vénézuélien, en référence à une rencontre qu’il avait eue avec l’actuel candidat démocrate à la Maison Blanche lorsque ce dernier était vice-président des États-Unis sous Barack Obama.

Proposition rejetée d’un « cadre pour une transition démocratique »


Washington cherche depuis le début de 2019 à pousser Nicolas Maduro vers la sortie ; sa réélection en 2018 est considérée comme «frauduleuse» par l’opposition et par une partie de la communauté internationale. Les États-Unis et une cinquantaine d’autres pays [laquais] ont reconnu le [fantoche autoproclamé] chef de file de l’opposition,  Juan Guaido, en tant que président par intérim.

Selon Axios, durant l’interview, M. Trump a toutefois laissé entendre qu’il n’avait pas beaucoup confiance en Juan Guaido, expliquant notamment que la reconnaissance de sa légitimité par Washington n’avait pas « eu une grande signification, d’une façon ou d’une autre ».

Le président vénézuélien, dont le pouvoir est soumis à une batterie de sanctions imposées par Washington, a été inculpé en mars pour «narcoterrorisme » par la justice américaine avec une prime de 15 millions de dollars promise pour son arrestation.

Parallèlement, face à l’échec de leur stratégie pour chasser du pouvoir M. Maduro, soutenu par la Chine et la Russie, les États-Unis ont proposé un nouveau «cadre pour une transition démocratique » au Vénézuéla, appelant M. Guaido à faire un pas de côté dans l’attente d’une élection présidentielle « libre et juste ». Une proposition immédiatement rejetée par Caracas.
Le Monde avec l'AFP


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 LE FANTOCHE
AUTOPROCLAMÉ JUAN GUAIDÓ 
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AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: EN PLEINE PANDÉMIE, LA CRISE POLITIQUE S’AGGRAVE

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UNE FEMME MARCHE PRÈS D'UN CENTRE COMMERCIAL
FERMÉ À BUENOS AIRES, EN ARGENTINE.
PHOTO JUAN MABROMATA
Depuis plusieurs jours, l’OMS continue d’alerter sur la propagation du coronavirus, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le Brésil reste le pays où la pandémie est très inquiétante et au moment où la France accentue le déconfinement, la Guyane, territoire français à proximité du Brésil, pourrait être en grande difficulté sanitaire et se «reconfiner» dans les jours qui viennent.
Cette crise sanitaire est malheureusement aggravée par une crise politique, une crise sociale dans beaucoup de pays, et la période est marquée par des tentatives autoritaires de plusieurs gouvernements.

Comme dans le monde entier, la pandémie accélère et aggrave les difficultés sociales et les profondes inégalités. Les mouvements sociaux ont repris dans plusieurs pays et se transforment parfois en «émeute de la faim» comme au Chili où des personnes défient les mesures de confinement en disant «plutôt mourir du virus que mourir de faim».

Au Chili, le président Piñera, incapable de répondre aux besoins de la population, a choisi les actes d’autorité en permettant, par exemple, à un pseudo tribunal constitutionnel, la destitution du député communiste, Hugo Gutierrez. La crise sanitaire a interrompu le débat sur les modalités de changement de constitution sans nouvelle date pour le référendum mais n’a pas interrompu la volonté de sanction envers les «leaders» des mouvements féministes qui avaient montré leur force lors de la marche à Santiago en mars 2020.

En Équateur, Lenin Moreno montre la même volonté d’utiliser la crise sanitaire pour faire preuve d’autoritarisme en imposant des mesures contre la volonté de l’Assemblée nationale. À Quito, des mouvements de protestation ont eu lieu en pleine pandémie et cela malgré l’état d’urgence pour dénoncer la baisse du budget de l’éducation publique.

La Bolivie, moins touchée par la pandémie, vit maintenant depuis six mois dans une confusion politique totale où la sénatrice faisant fonction de présidente refuse pour l’instant de fixer une nouvelle datepour les élections générales qui devaient avoir lieu en mai.

Et que dire du Brésil, où le président d’extrême droite continue les provocations en prenant des bains de foule, en autorisant les manifestations d’extrême droite, en limogeant deux ministres de la santé, en essayant d’attaquer en justice les actions des gouverneurs qui tentent de prendre des mesures pour protéger la population du virus, en nommant un nouveau chef de la police pour essayer de couvrir son clan de toute attaque pour corruption, en attaquant la liberté de la presse et des médias, y compris des journaux de droite qui lui étaient plutôt favorables!

Le ministre des Affaires extérieures du Brésil, Ernesto Araujo, a même dit que l’OMS était le premier pas vers la construction de la solidarité communiste planétaire (…), comme si affronter le coronavirus ne suffisait pas, il faut affronter aussi le «comunavirus».

Il est évident que toutes ces déclarations ont un objectif électoral, car le pays va vivre son premier test électoral depuis l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir avec des municipales en novembre. D’ailleurs, la semaine dernière, le PCdoB a lancé un nouvel appel à la constitution d’un front large pour la démocratie, pour résister aux attaques de Bolsonaro et son clan.

Le chaos politique se mélange aussi à la crise sanitaire et à la grande pauvreté en Haïti et en République dominicaine avec des élections qui sont repoussées à des dates ultérieures.

La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) avait publié un rapport, au début de la pandémie, craignant une profonde régression sociale et un retour massif de la grande pauvreté. Cette commission appelait à la solidarité et à la mobilisation pour garantir l’accès aux soins, à l’alimentation, à l’énergie, aux médicaments, à l’eau.

On ne peut que constater pour l’instant la véracité de ce rapport et aussi l’incapacité actuelle de solidarités entre les différents pays d’Amérique latine et des Caraïbes pour lutter contre la propagation du virus. On peut aussi compléter ce rapport en exposant l’aggravation de la crise politique et du retour des volontés d’autoritarisme de certains dirigeants.

Le Parti communiste français affirme de nouveau toute sa solidarité et son soutien aux forces communistes, progressistes, aux groupes syndicaux, féministes, aux mouvements de jeunesse, aux mouvements LGBT qui organisent la solidarité, qui luttent pour que la démocratie vive en Amérique latine et aux Caraïbes.
PCF
Cécile DUMAS
responsable adjointe du secteur international du PCF

22 juin, 2020

VÉNÉZUÉLA: TRUMP N’EXCLUT PAS DE RENCONTRER MADURO

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LES PÉRILS DE NICOLÁS MADURO
DESSIN LO COLE
Dans un entretien au site d’informations Axios diffusé dimanche, le président américain a paru changer de doctrine vis-à-vis du pouvoir chaviste et de son soutien à l’opposant Juan Guaido.
Par Patrick Bèle
PHOTO UESLEI MARCELINO
«Je pourrais peut-être y penser. (…) Maduro voudrait qu’on se rencontre. Et je ne suis jamais opposé à des rencontres.» Dans son style particulier, Donald Trump a émis vendredi dans une interview accordée au site américain Axios l’hypothèse d’une rencontre avec le président vénézuélien Nicolas Maduro. Ce, alors même que l’administration américaine a mis à prix la tête du président vénézuélien à 15 millions de dollars pour narcotrafic, il y a à peine quelques semaines, et alourdi régulièrement son train de sanctions depuis de nombreux mois.

DESSIN ENEKO LAS HERAS
Cette rencontre est souhaitée depuis de nombreux mois par Nicolas Maduro. Mais après que Washington a affiché son soutien à Juan Guaido comme président intérimaire fin janvier 2019, suivi en cela par une cinquantaine de pays dont la France, les ponts semblaient coupés entre Washington et Caracas. Juan Guaido avait même été invité à Washington, reçu à la Maison-Blanche et avait assisté au discours sur l’État de l’Union en février dernier. Un appui salutaire jusque-là pour le principal opposant à Nicolas Maduro qui semblait le protéger d’une arrestation, lui qui est poursuivi par la justice de son pays pour tentative de coup d’État.

Un renversement de stratégie


Cet entretien accordé à Axios semble annoncer renversement total de stratégie. D’autant qu’au cours de l’échange, le président des États-Unis a émis des doutes sur les qualités de Juan Guaido. Un véritable coup de massue pour l’opposition antichaviste. Persécutés par le pouvoir, emprisonnés, forcés à l’exil ou la clandestinité, voire tués par la police politique, la Sebin, marginalisés par des décisions judiciaires d’un Tribunal suprême à la solde du gouvernement chaviste, les opposants ne pouvaient se raccrocher qu’à une seule chose: le soutien sans faille de la Maison-Blanche. Il n’y a pour l’instant aucune réaction officielle du pouvoir de Maduro, ni de l’entourage de Guaido. Si ce dernier pouvait se sentir protégé d’actions répressives directes de la part de Nicolas Maduro, «cette protection vient de disparaître», selon un proche du président intérimaire, dépité.

Trump sur Guaido : « Une homme faible à la différence de Maduro »


D’autant que le gouvernement Maduro a prévu d’organiser des élections législatives en décembre qui vont priver Juan Guaido de son statut de président de l’Assemblée nationale, les partis le soutenant ayant annoncé leur refus de participer à ce scrutin. Mais ce lâchage pourrait changer la donne et nul doute que des représentants de l’opposition vénézuélienne vont se précipiter à Washington pour obtenir le soutien des États-Unis et tenter de remplacer Juan Guaido dans le jeu diplomatique du président américain.

Selon les extraits du chapitre consacré au Vénézuéla dans le livre choc de John Bolton, Donald Trump n’a jamais apprécié Juan Guaido, «un homme faible à la différence de Maduro», à en croire les propos du président rapportés par son ancien conseiller à la sécurité nationale.

Ce nouveau positionnement de Donald Trump surprend à quelques mois de la présidentielle américaine. En effet, dans l’État clé de Floride, l’électorat latino, qui compte beaucoup de Cubains et de Vénézuéliens, est vent debout contre le gouvernement vénézuélien qui s’est beaucoup rapproché ces dernières années du régime castriste, au point que l’armée cubaine jouerait un rôle essentiel désormais au sein des Forces armées du pays.

Donald Trump a tenté lundi de corriger un peu le tir par tweet en écrivant qu’il était prêt à rencontrer Maduro «seulement pour discuter d’une sortie pacifique du pouvoir». Pas sûr que ses propos soient susceptibles de rassurer l’opposition vénézuélienne.

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