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Par Patrick BèleDans un entretien au site d’informations Axios diffusé dimanche, le président américain a paru changer de doctrine vis-à-vis du pouvoir chaviste et de son soutien à l’opposant Juan Guaido.
LES PÉRILS DE NICOLÁS MADURO
DESSIN LO COLE
PHOTO UESLEI MARCELINO |
DESSIN ENEKO LAS HERAS |
Un renversement de stratégie
Cet entretien accordé à Axios semble annoncer renversement total de stratégie. D’autant qu’au cours de l’échange, le président des États-Unis a émis des doutes sur les qualités de Juan Guaido. Un véritable coup de massue pour l’opposition antichaviste. Persécutés par le pouvoir, emprisonnés, forcés à l’exil ou la clandestinité, voire tués par la police politique, la Sebin, marginalisés par des décisions judiciaires d’un Tribunal suprême à la solde du gouvernement chaviste, les opposants ne pouvaient se raccrocher qu’à une seule chose: le soutien sans faille de la Maison-Blanche. Il n’y a pour l’instant aucune réaction officielle du pouvoir de Maduro, ni de l’entourage de Guaido. Si ce dernier pouvait se sentir protégé d’actions répressives directes de la part de Nicolas Maduro, «cette protection vient de disparaître», selon un proche du président intérimaire, dépité.
Trump sur Guaido : « Une homme faible à la différence de Maduro »
D’autant que le gouvernement Maduro a prévu d’organiser des élections législatives en décembre qui vont priver Juan Guaido de son statut de président de l’Assemblée nationale, les partis le soutenant ayant annoncé leur refus de participer à ce scrutin. Mais ce lâchage pourrait changer la donne et nul doute que des représentants de l’opposition vénézuélienne vont se précipiter à Washington pour obtenir le soutien des États-Unis et tenter de remplacer Juan Guaido dans le jeu diplomatique du président américain.
Selon les extraits du chapitre consacré au Vénézuéla dans le livre choc de John Bolton, Donald Trump n’a jamais apprécié Juan Guaido, «un homme faible à la différence de Maduro», à en croire les propos du président rapportés par son ancien conseiller à la sécurité nationale.
Ce nouveau positionnement de Donald Trump surprend à quelques mois de la présidentielle américaine. En effet, dans l’État clé de Floride, l’électorat latino, qui compte beaucoup de Cubains et de Vénézuéliens, est vent debout contre le gouvernement vénézuélien qui s’est beaucoup rapproché ces dernières années du régime castriste, au point que l’armée cubaine jouerait un rôle essentiel désormais au sein des Forces armées du pays.
Donald Trump a tenté lundi de corriger un peu le tir par tweet en écrivant qu’il était prêt à rencontrer Maduro «seulement pour discuter d’une sortie pacifique du pouvoir». Pas sûr que ses propos soient susceptibles de rassurer l’opposition vénézuélienne.
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