02 juin, 2020

CONCORDE. AU CHILI, LE PRÉSIDENT PIÑERA PROPOSE UN PACTE NATIONAL AVEC L’OPPOSITION

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DESSIN LO COLE
Sapés par les manifestations de l’automne dernier puis par la crise du coronavirus, les choix conservateurs et libéraux qu’affichait le président Sebastián Piñera lors de son élection en 2018 ont cédé la place à un désir de conciliation et d’union nationale pour relancer le pays.
«DIALOGUE SOCIAL» 
DESSIN ENEKO LAS HERAS
C’est l’heure des comptes au Chili, et ils ne sont pas bons. Ces derniers mois, des manifestations violentes et répétées ont balayé la superbe du président conservateur Sebastián Piñera, avant que la crise du coronavirus, ce printemps, ne vienne abattre les dernières résistances du gouvernement.

Et maintenant, constate El País, “Sebastián Piñera, le gouvernement et les parlementaires du pouvoir et de l’opposition cherchent à sceller un pacte axé sur la protection sociale, la relance et une stratégie financière pour faire face à la crise économique provoquée par le Covid-19”.

«JE VOIS QUE TU A BESOIN D’AIDE»
DESSIN MICO2020
Avec plus de 105 000 contagions et 1 113 morts au 1er juin, le Chili n’en a pas terminé avec le coronavirus, la courbe des contagions s’étant accélérée à la hausse à la mi-mai.

Et il semble loin le temps où, le 19 avril, le président annonçait un “plan de retour au travail”, avant de se voir contraint de confiner sévèrement le Grand Santiago le 16 mai et d’être confronté à des émeutes de la faim.

Je vais appeler à un accord transversal” a déclaré Sebastián Piñera le 25 mai, via la plateforme Zoom, cité par La Tercera, prenant de court son propre gouvernement et l’opposition – majoritaire – au Congrès.

Effets dévastateurs de la crise


Le temps presse, les besoins des Chiliens sont urgents”, a-t-il affirmé quelques jours plus tard, repris par BioBioChile, ajoutant :
« Cet accord doit renforcer le réseau de protection sociale en lui donnant plus de moyens, plus d’équipements […], doit renforcer la relance de l’économie, améliorer les salaires, épauler les PME et stimuler les investissements. »
Maintenant, donc, approuve La Tercera, “le gouvernement et l’opposition se donnent deux semaines pour parvenir à un pacte […] qui permette de contenir les effets dévastateurs qui s’annoncent”.

Le gouvernement a déjà investi près de 7 % de son PIB dans des mesures d’aide d’urgence qui bénéficient à quelque 4,5 millions de Chiliens. Elles sont déclinées sous forme de salaires versés aux personnes privées de leur activité informelle, de subventions et de paniers alimentaires. Mais c’est insuffisant, souligne  El País, face à la crise durable qui frappe des millions d’habitants.

Parmi les mesures envisagées, poursuit le journal, le Chili pourrait recourir à son Fonds de stabilisation économique et sociale (Fees) qui représente 5 % de son PIB et ainsi “s’affranchir des limites financières que s’était imposées le ministère des Finances”.

“Un dialogue plutôt qu’un pacte national”


Une première réunion de travail du gouvernement avec les partis de l’opposition s’est tenue le 29 mai. À cette occasion, le gouvernement a mis sur la table un projet regroupant des aspects de protection sociale, de finances publiques et de relance économique, et appelé à une “union politique”, rapporte BioBioChile dans un autre article. L’opposition a prudemment souligné qu’elle préférait évoquer “un dialogue plutôt qu’un pacte national”.

Néanmoins, constate El País, le président Piñera semble avoir regagné quelque confiance dans l’opinion publique. Après être tombée très bas pendant le soulèvement de la population à l’automne dernier, sa cote de popularité est remontée à 29 % ces dernières semaines. Soit celle qu’il avait avant la première manifestation du 18 octobre 2019.