22 avril, 2020

DÉCONFINEMENT. AU CHILI, LES FONCTIONNAIRES VONT BIENTÔT RETOURNER AU BUREAU

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
DÉCONFINEMENT.AU CHILI, LES FONCTIONNAIRES
 VONT BIENTÔT RETOURNER AU BUREAU
DESSIN NÉSTOR SALAS
Le président chilien Sebastián Piñera annonce la réouverture progressive des commerces et le retour au travail des fonctionnaires à partir de la fin du mois d’avril. Une décision contestée par les syndicats et le secteur médical, qui la jugent prématurée.
Courrier international
« REPRISE DES COURS  »
DESSIN LAUZAN
Avec quelque 10 000 personnes infectées et 133 morts en date du 19 avril, le Chili et ses 19 millions d’habitants ne sont pas encore en situation de stabilisation de l’épidémie. Mais, le 19 avril, le président chilien Sebastián Piñera a annoncé son plan de “retour graduel à leurs postes de travail pour les fonctionnaires”, indique La Tercera.

LA DEVANTURE D’UN MAGASIN DE QUARTIER À SANTIAGO DU CHILI, 
LE 16 AVRIL 2020, FERMÉE ET “À LOUER”, INDIQUE UN PANNEAU. 
PHOTO PABLO SANHUEZA
Les centres commerciaux peuvent également songer à rouvrir leurs portes, selon leurs possibilités et en prenant toutes les précautions de distanciation sociale et de désinfection.


De leur côté, les fonctionnaires sont invités à retourner “graduellement” à leurs bureaux, les directions des différents services de l’État en tête. Les employés les plus âgés, ou souffrant de diverses pathologies, les femmes enceintes et tous ceux qui peuvent télétravailler sont pour l’instant exemptés de reprendre leur poste physiquement.


Irresponsable, selon les syndicats


 MANIFESTATION DE FONCTIONNAIRES DEVANT LA MONEDA 
SIÈGE DE LA PRÉSIDENCE DU CHILI, LE LUNDI 20 AVRIL 2020
De même, les écoles rouvriront leurs portes début mai, également de façon graduelle selon un plan qui reste à définir, prévoit le gouvernement chilien.

Initialement, ce dernier avait fixé au 20 avril le retour progressif des serviteurs de l’État au travail. Mais le président a été vivement critiqué pour sa hâte à “vouloir préserver les intérêts économiques” du pays, comme le dit, cité par le journal argentin El Cronista, le syndicat des fonctionnaires de l’administration centrale (ANEF), qui a qualifié la mesure d’” irresponsabilité criminelle”.

Plusieurs parlementaires s’étaient joints à ces reproches, ainsi que l’Ordre des médecins, indiquant que le gouvernement ne pouvait pas “à la fois annoncer que le pic des infections n’était pas atteint et le retour au travail des fonctionnaires”, explique La Tercera résumant les critiques.

À LIRE AUSSI Témoignage. “Au Chili, la priorité du gouvernement, c’est l’économie”

Le gouvernement a donc fait machine arrière et retardé son projet de retour au travail des fonctionnaires à la fin avril et de manière progressive. Mais, a averti Sebastián Piñera cité par La Tercera,

Nous allons devoir apprendre à vivre dans une nouvelle normalité dans laquelle le coronavirus sera parmi nous pendant longtemps, et qui nous obligera à rendre compatible la protection de notre santé avec les autres obligations de notre vie quotidienne.

Sabine Grandadam