27 avril, 2020

AU CHILI, LE CORONAVIRUS AFFAIBLIT AUSSI LES RETRAITES

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 LA CRISE PROVOQUÉE PAR LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS
FAIT BAISSER LA PENSION DE VERONICA TAPIA.
PHOTO ALAN LOQUET
Vigile à Santiago-du-Chili, Claudio Zamorano, 50 ans, fait les comptes, mâchoire serrée : Je viens de perdre, en un mois, 3 millions de pesos (3 260 €), l’équivalent de trois ans de cotisation. Je vais devoir travailler jusqu’à 68 ans, si ce n’est plus… Dans le sillage de la pandémie de coronavirus, la tempête financière érode la retraite de millions de Chiliens.
Alan LOQUET, correspondant au Chili
Ici, le système de capitalisation individuelle oblige à verser 10 % des salaires sur un compte géré par des organismes privés chargés de les faire fructifier sur les marchés financiers. Selon la Fondation Sol, 25 milliards de dollars ont été perdus en mars.

« C’est tout le système qu’il faut changer »


Le krach boursier a un impact direct sur la somme, actualisée chaque année, que je vais percevoir en 2021, fulmine Verónica Tapia, retraitée depuis trois ans. La pension de l’ancienne commerciale flirte avec le salaire minimum, soit 346 €. C’est mieux que les 164 € perçus par la moitié des retraités. Mais, avec cela, difficile de s’en sortir quand le coût de la vie est similaire à celui de l’Espagne. L’opposition de gauche propose de permettre aux plus vulnérables de retirer une partie de leur fonds pour traverser la crise. En vain.

« Ce serait une bonne mesure, insiste Rodrigo Miranda, travailleur indépendant. Mais c’est tout le système, instauré en pleine dictature, qu’il faut changer » À l’époque, le ministre du Travail de Pinochet s’appelait José Piñera… frère de Sebastian, actuel Président conservateur.