15 avril, 2020

CHILI : LES PARTIS DE DROITE BLOQUENT LA LOI DE BÉNÉFICE HUMANITAIRE

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PHOTO LA TERCERA
Santiago du Chili, 14 avril (Prensa Latina) Avec de nouvelles manœuvres judiciaires, les partis de droite bloquent aujourd’hui une loi qui bénéficie aux personnes âgées et aux femmes détenues pour des délits mineurs en commuant des peines de prison en réclusion à domicile.
PIÑERA
DESSIN RAMIRO ALONSO
L’initiative, présentée par le gouvernement et approuvée la semaine dernière à la majorité au Congrès, bénéficierait en principe à plus de 1.300 détenus et permettrait de réduire la surpopulation carcérale au Chili et ainsi de contribuer à atténuer l’expansion de la pandémie de Covid-19 dans ces enceintes.

Toutefois, sa mise en oeuvre a été entravé par les partis de droite, qui l’ont jugé discriminatoire, en excluant de ce bénéfice les prisonniers condamnés pour des crimes graves et contre l’humanité commis sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) et détenus à la prison de Punta Peuco.

Pour ce faire, des sénateurs de droite ont saisi la Cour Constitutionnelle (TC) d’un recours en inconstitutionnalité de cette législation.

Après plusieurs jours d’analyse de cette injonction, la nuit dernière, le TC l’a déclaré irrecevable, par sept voix contre trois, décision par laquelle l’initiative pourrait entrer en vigueur.

Mais le texte législatif devra encore attendre sa promulgation, car même avant que le TC ne présente sa décision, des députés du propre gouvernement et de l’extrême-droite ont présenté un autre recours similaire, avec le même argument, et qui conduira peut-être la Cour constitutionnelle à consacrer plus de jours à cette question.

Alors que durant sa campagne présidentielle, Sebastian Piñera a promis à la droite la plus rance de faire tout son possible pour faire sortir de derrière les barreaux les oppresseurs de la dictature, la dissidence au sein des rangs officiels sur ce sujet n’a pas permis à La Moneda (siège de l´Exécutif) de tenir promesse.

Le ministre de la Justice, Hernán Larraín, a déclaré que le jugement du TC a confirmé la légalité de la loi de grâce présentée pour des raisons sanitaires face à l’extension de la pandémie de Covid-19 et a appelé ceux qui ont présenté la seconde injonction à faire preuve d’un peu de conscience et à la retirer afin de ne plus différer une grâce qui s’avère aujourd’hui nécessaire.