20 avril, 2020

LES COMMUNISTES DU CHILI REJETTENT LE RETOUR AU TRAVAIL EN PLEINE PANDÉMIE

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« LE COÛT DE LA CRISE SANITAIRE ET SOCIALE 
NE PEUT PAS ÊTRE À LA CHARGE DES TRAVAILLEURS »
Santiago du Chili, 20 avril (Prensa Latina) Le Parti communiste du Chili (PCCh) a rejeté hier l’ordonnance du gouvernement concernant le retour sur leur lieu de travail des fonctionnaires au milieu de la pandémie de Covid-19, décision qu’il qualifie d’autoritarisme irresponsable.
Le PCCh a publié une déclaration qui s’ajoute aux expressions de rejet que cette directive a générées dans de nombreux secteurs et met en garde contre le fait que cette mesure vise à donner un sentiment de normalité lorsque la contagion est en plein développement, et ainsi faire avancer les processus de production sans tenir compte des conséquences graves que cela peut entraîner.

PHOTO MARTIN BERNETTI
La déclaration ajoute que cette décision continue de faire payer le coût de la crise économique liée à la pandémie aux travailleurs et rappelle qu’il y a déjà eu plus de 250 mille licenciements, qui s’ajoutent à 500 mille chômeurs structurels.

En outre, un pourcentage énorme de la population a vu ses salaires baisser, et que tant d’autres personnes se situent sous le seuil de pauvreté.

À cet égard, le PCCh note que l’appauvrissement de millions de chiliens contraste avec la situation des 10 personnes les plus riches du Chili, comprenant le président Sebastián Piñera, dont les fortunes personnelles s’élèvent ensemble à 37 milliards de dollars.
Il considère que si ces personnes se voyaient imposer un impôt de deux pour cent, l’État disposerait de 746 millions de dollars par an, et que si cette taxe pesait sur le 1 pour cent le plus riche du pays alors le trésor public percevrait 2,6 milliards de dollars.

MANIFESTATION DE FONCTIONNAIRES DEVANT
LE PALAIS PRÉSIDENTIEL DE LA MONEDA
PHOTO PUBLIMETRO.CL
Grâce à ces fonds, un revenu minimum pourrait être accordé aux secteurs des 40 pour cent les plus pauvres et à la grande masse de travailleurs informels, aux employés d’entreprises sans contrat, aux forains, aux commerçants ambulants, aux personnels licenciés et aux chômeurs, aux saisonniers, aux chauffeurs de taxi et autres, et ce pendant trois mois ou plus, ce qui faciliterait des mesures plus drastiques de confinement, précise la déclaration du PCCh.

Le PCCh dénonce le fait que 70 % des travailleurs sont contraints de travailler en étant présents physiquement, sous peine de ne pas avoir accès à la nourriture ou à des services essentiels, et qu´alors que les grandes entreprises refinancent ou contractent des dettes à taux zéro à la banque d’État, plus de 600 mille petites entreprises n’auront pas cette possibilité.

Le PCCh souligne que dans ce cadre de défense fermée des intérêts des plus riches et de sacrifice généralisé du reste de la population, le président appelle le secteur public à réintégrer le travail présentiel sans prévoir de dispositions de protection appropriées ni de mesures économiques de protection intégrale de la citoyenneté.

Il ajoute que 'cette défense d’intérêts minoritaires, privilégiés, qui a été instaurée de manière institutionnalisée, médiatique et factuelle, se transforme en l’installation d’un autoritarisme irresponsable du gouvernement qui ne mesure pas les conséquences sociales de son comportement'.