23 octobre, 2019

DÉCLARATION PUBLIQUE PARTI COMMUNISTE DU CHILI


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PHOTO MARCELO HERNÁNDEZ
Ce 23 octobre, lors de manifestations de protestation de masse, des centaines de milliers de Chiliennes et de Chiliens dans tout le pays et à l’étranger, ont exprimé leur mécontentement légitime et ont rejeté la répression et les miettes que le gouvernement de Piñera a annoncées il y a quelques heures.
Il s’agit de manifestations inédites au cours des dernières décennies, et peut-être sans précédent au cours du dernier cycle historique du Chili.

Des millions de personnes, de manière pacifique, se mobilisent depuis plusieurs jours et tout indique que les protestations et le mécontentement ne s’arrêtent pas. Ils grandissent.

Le Chili exige et réclame des changements maintenant. Et non des mesures cosmétiques.

Nous saluons et appuyons la convocation par la TABLE D’UNITÉ SOCIALE d’une grève générale qui se poursuit demain jeudi. La journée d’aujourd’hui a été la réponse massive au paquet de mesures annoncé par Piñera et qui ne trouve pas d’écho chez les citoyens.

Nous pensons que les partis politiques qui sont vraiment là pour écouter le peuple doivent soutenir cet espace large, démocratique et pluraliste de mouvements et d’organisations sociales.

Le seul espace de dialogue légitime et démocratique est celui qui considèrera, sur un pied d’égalité, la TABLE D’UNITÉ SOCIALE. Le gouvernement doit mettre fin à l’exclusion qu’il cherche à imposer.

Jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement a exclu et marginalisé le monde social et populaire. L’heure est venue d’écouter réellement les majorités nationales.
Le Chili rejette les tentatives visant à imposer des accords au sommet, discriminatoires, sectaires ; qui cherchent à imposer des mesures cosmétiques et antipopulaires.

Pour notre part, nous estimons que les demandes concrètes et urgentes à examiner sont les suivantes :
  • -Nouveau système de pensions garantissant la pleine dignité, en mettant fin au système de retraites privées.
  • -Des salaires décents, qui dépassent le seuil de pauvreté, dans le cadre des 40 heures hebdomadaires. Pas les 45 que le gouvernement essaie d’imposer.
  • -Nouvelle constitution politique, par voie d’une assemblée constituante.
  • -Gel des projets de loi qui ne favorisent que les plus riches, comme la réforme fiscale, des pensions et de la législation du travail.
  • -Nouveau système parlementaire, monocaméral, améliorant la pluralité et la représentation citoyenne, avec des traitements au niveau du système de la fonction publique.
  • -Fin immédiate de l'état d'urgence. 
  • -Fin à la répression criminelle : la lumière doit être faite sur les allégations de violations des droits de l’homme. 
  • -Enquête sérieuse sur les actions répressives. 
  • -Présence au Chili, de façon extrêmement urgente, d’organismes et d’observateurs internationaux de défense des droits de l’homme de l’ONU.

Piñera doit répondre. Lui et son gouvernement sont responsables de cette crise. Nous lançons une accusation constitutionnelle pour abandon sévère de l’état de droit, avec de graves conséquences pour la société et la démocratie.