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«SHOW POLITIQUE» , «L'AIDE HUMANITAIRE»
ILLUSTRATION Lo Cole |
Sur le continent américain, tous les yeux sont désormais fixés sur la frontière entre le Venezuela et la Colombie : c'est là que se joue un nouveau round du bras de fer entre le président vénézuélien Nicolas Maduro, et le président auto-proclamé Juan Guaido. L'opposition vénézuélienne est en effet bien décidée à faire entrer dans le pays des camions d'aide humanitaire ce samedi 23 février, depuis la frontière avec la Colombie. Une aide humanitaire envoyée notamment par les États-Unis, francs soutiens de Juan Guaido, mais aussi, dans une moindre proportion, par le Chili.
Le président du Chili, Sebastian Piñera, fera le déplacement en même temps que 17 tonnes d'aide humanitaire envoyées depuis Santiago et destinées au Vénézuéliens. L'avion de l'armée chilienne apportera des médicaments, de la nourriture et des produits d'hygiène, pour un montant d'environ 150 000 dollars.
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PHOTO EFE |
Il atterrira en Colombie, pas très loin de la ville frontière de Cucuta, principal point de passage vers le Venezuela. C'est dans cette ville également que le président de droite Sebastian Pinera va se réunir avec son homologue colombien Ivan Duque, et avec le président du Paraguay, Mario Abdo.
Deux concerts pour deux camps opposés
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«VENEZUELA. L'AIDE HUMANITAIRE,
CHEVAL DE TROIE DES ÉTATS-UNIS»
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Trois présidents clairement positionnés à droite de l'échiquier politique. Sur le continent, les gouvernements de droite sont en effet ceux qui ont apporté le plus rapidement et le plus énergiquement leur soutien au président autoproclamé Juan Guaido, tandis que les gouvernements de gauche ont pour la plupart affiché leur neutralité, ou bien soutiennent le président Maduro.
Piñera, Duque et Abdo assisteront ce vendredi 22 février à un grand concert organisé à la frontière par un richissime Britannique. L'évènement a pour but de récupérer des fonds pour l'envoi d'aide humanitaire supplémentaire au Venezuela.
Nicolas Maduro a prévenu qu'il ne laisserait pas entrer dans le pays l'aide humanitaire venue de l'étranger, et accusé les États-Unis de préparer une intervention militaire. Et d'ailleurs le gouvernement organisera lui aussi un concert ce vendredi soir, de l'autre côté de la frontière, où il a fait venir ses propres cargaisons de nourriture.
Nicolas Maduro accuse les présidents de la Colombie et du Chili de provocation, et de vouloir prendre d'assaut la frontière de son pays.
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« NON À L'INGÉRENCE DE PIÑERA AU VENEZUELA »
DES MILITANTS SE SONT RASSEMBLÉS À SANTIAGO DU CHILI, EN SOUTIEN
AU VENEZUELA, CONTRE LA TENTATIVE DE PUTSCH ORGANISÉ PAR LES USA. |
Le voyage de Piñera à Cucuta divise les Chiliens
Ceux qui critiquent le plus durement Sébastien Piñera à cause de ce voyage, ce sont les représentants de l'opposition chilienne. La gauche, qui était encore récemment assez mal à l'aise et divisée sur la question du Venezuela, est désormais unie contre Sebastian Piñera.
Elle l'accuse de vouloir tirer profit de son voyage pour améliorer son image auprès des Chiliens, mais aussi de suivre la politique du président américain Donald Trump, et d'aggraver les tensions plutôt que de rechercher une solution pacifique à la crise politique au Venezuela.
L'opposition chilienne accuse aussi Sebastian Piñera de ne pas s'occuper assez des problèmes internes du pays, notamment les intempéries qui touchent le Chili en ce moment. De fortes pluies ont inondé le désert d'Atacama, dans le nord du pays, et fait neuf morts au début du mois. Et les pompiers chiliens luttent toujours contre de nombreux incendies dans le sud du pays cette fois.
Dans ces deux cas, l'opposition reproche au président de ne pas avoir tout de suite suspendu ses vacances pour venir soutenir les habitants, et d'avoir mal géré la situation. Sebastian Piñera, en déplacement dans une commune touchée par les incendies, s'est défendu ce jeudi 21 février de vouloir utiliser ce voyage à des fins de politique intérieure.
Un peu plus tôt cette semaine, il avait résumé ainsi l'objectif de son déplacement en Colombie : « Je vais à Cucuta pour défendre la liberté du Venezuela », avait-il affirmé.
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