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DICTATURE • Le témoignage d’un ancien majordome du chef de la police secrète a permis de révéler l’un des secrets les mieux gardés du régime Pinochet, celui de la caserne Simon Bolivar.
« Je vous attendais depuis longtemps » répondit-il à Claudio Perez, membre de la brigade des Droits de l’homme de la police d’investigation. Arrêté le 19 janvier 2007 près du lac Vichuquen, au sud de Santiago, Jorgelino Vergara travaillait comme jardinier dans une propriété aux allures d’hacienda du XIXe siècle. Le soir même de son arrestation, il se confie aux policiers et rompt ainsi le pacte du silence conclu trente ans plus tôt avec ses camarades de la Direccion de inteligencia nacional (DINA), la police secrète d’Augusto Pinochet chargée de la répression des opposants à la dictature militaire.
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Ses propos vont révéler un des secrets les mieux gardés de la dictature chilienne. Jusqu’à cinq heures du matin, il raconte aux enquêteurs son histoire de mocito (maître d’hôtel) dans la famille de Manuel Contreras, directeur de la DINA et homme fort de la dictature militaire. Il va surtout témoigner de l’existence d’un centre de torture et d’extermination jusque-là inconnu: la caserne Simon Bolivar. A l’inverse de la célèbre Villa Grimaldi, ceux qui y «séjournaient » n’en ressortaient pas vivants. Sa confession a fait l’objet d’un documentaire et récemment d’un livre écrit par le journaliste Javier Rebolledo (1) – épuisé dès la première semaine de ventes.