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| « À QUI SON TOUR ? » DESSIN NÉSTOR SALAS |
Géopolitique Pérou Migrants et flux migratoires /
Courrier
internationalUne du jour. Avant les élections chiliennes, le Pérou militarise sa frontière / Le quotidien péruvien “Correo” consacre sa une au déploiement de dizaines de militaires à la frontière avec le Chili. L’état d’urgence a été décrété au Pérou après les déclarations du candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle chilienne, José Antonio Kast, promettant d’expulser les étrangers sans papiers.
Courrieri nternational Lecture 2 min. Publié le 1 décembre 2025 à 16h4
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| UNE DU JOURNAL PÉRUVIEN “CORREO” DU 1ER DÉCEMBRE 2025 |
Une colonne de militaires, lunettes noires et fusils d’assaut, avance au milieu d’une rue déserte. L’image choisie par le journal péruvien Correo à la une de son édition du 1er décembre illustre la méthode musclée privilégiée par le président José Jerí pour “renforcer le contrôle migratoire, face à la présence de groupes de personnes sans papiers qui cherchent à entrer dans le pays”, explique le tabloïd.
Élection présidentielle au Chili
Second tour le dimanche 14 décembre 2025
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| LA CANDIDATE COMMUNISTE JEANNETTE JARA PHOTO PABLO SANHUEZA |
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
Samedi 29 novembre, un contingent de 100 militaires et de 100 policiers a été dépêché sur place, afin de faire appliquer l’état d’urgence décrété la veille dans trois districts de la région de Tacna.
Cette militarisation de la frontière avec le Chili répond aux propos tenus par le candidat d’extrême droite à la présidence du Chili, José Antonio Kast, grand favori des sondages aux élections du 14 décembre.
Dans le cadre d’une campagne électorale très centrée sur les questions d’immigration et de sécurité, Kast, qui n’hésite pas à associer la migration à la délinquance et au crime organisé, s’est engagé à “expulser les étrangers en situation irrégulière s’il remporte les élections”. “Vous avez cent quatre jours pour partir volontairement”, a-t-il déclaré à Radio Cooperativa le 27 novembre.
En réaction à cet avertissement, mais aussi aux rumeurs de fermeture de la frontière côté péruvien, où le gouvernement craint de faire face à un “exode”, des dizaines de sans-papiers résidant au Chili se sont rendues à la frontière avec le Pérou en espérant passer. Faute de visas, ils ont bloqué la route durant une heure environ, vendredi 28 novembre, empêchant le transit des véhicules entre les deux pays.
Le flux des migrants reste cependant très limité. Et la majorité des “30 à 40 migrants” qu’a recensés Correo sont des citoyens vénézuéliens qui cherchent à “continuer leur voyage vers leur pays d’origine”, selon le quotidien.
“Notre position est ferme”
Le président péruvien, José Jerí (droite dure), n’en a pas moins sorti l’artillerie lourde. “Nos frontières se respectent”, a-t-il déclaré sur X après un Conseil des ministres extraordinaire convoqué dans la soirée de vendredi pour déclarer l’état d’urgence dans trois districts de la région de Tacna.
L’objectif est d’éviter l’entrée de migrants, laquelle “pourrait menacer la sécurité citoyenne du pays”, a ajouté le président, soucieux de faire remonter sa cote de popularité. Plus de 50 % des Péruviens considèrent qu’il n’aurait pas dû accéder à la présidence après la destitution de l’ex-présidente Dina Boluarte, selon une enquête de l’Institut des études péruviennes.
“La politique du gouvernement est de ne pas permettre la migration irrégulière. Notre position est ferme. Nous n’avons pas les conditions ni les capacités pour recevoir plus de migrants”, a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères péruvien, qui a annoncé son intention de créer “un comité binational de coopération migratoire” avec le Chili.
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