Le 23 janvier 2019, deux manifestations secouent les rues de Caracas. Celle imposante des chavistes, celle massive de l’opposition. C’est dans la fièvre de cette dernière que, depuis l’estrade dressée place Juan Pablo II, dans le très chic « municipio » de Chacao, le député et président de l’Assemblée nationale [1] Juan Guaidó s’autoproclame « président par intérim » du Venezuela et « prête serment ». Arguments invoqués : les articles 233, 333 et 350 de la Constitution qui établissent que, en cas « d’absence absolue du chef de l’État », il revient au chef du pouvoir législatif d’occuper temporairement la présidence et de convoquer des élections. « Absence absolue » ? À quelques kilomètres de là, depuis le balcon du palais présidentiel de Miraflores, le chef de l’État constitutionnel, Nicolás Maduro, harangue la foule, au milieu des ovations.
« L'AUTO-PROCLAMATION DE JUAN GUAIDÓ » DESSIN ENEKO |
Sous la forte domination de Washington, la mondialisation néolibérale et une forme d’hégémonie euro-atlantique ont contribué, ces dernières années, à une érosion du droit et donné lieu à des actes belliqueux d’un caractère purement discrétionnaire. Avec des résultats généralement calamiteux.
« OUVREZ LA PORTE! "AIDE HUMANITAIRE" » DESSIN SERGIO LANGER |