09 janvier, 2023

BRÉSIL. MALGRÉ L'ÉCHEC DU COUP D'ÉTAT, LA MENACE PERSISTE

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PHOTO EVARISTO SA / AFP

  • Le Brésil se réveille en état de choc après la tentative de coup d'État organisée par des militants bolsonarsites. À Brasilia, les bâtiments symboles du pouvoir ont été saccagé. 
  • La gauche dénonce les complicités du gouverneur et des autorités chargées de la sécurité. Absent de la capitale au moment des faits, Lula annonce que les responsables et ceux qui les financent seront poursuivis.
  • Lula, le président élu, a décrété une intervention fédérale : une disposition constitutionnelle qui révoque temporairement l'autorité des États au profit de l'État fédéral. Cette disposition est limitée à la sécurité publique et restera en vigueur jusqu'au 31 janvier. Les dirigeants de la plupart des pays lui ont apporté leur soutien.

L'Humanité

 PHOTO SERGIO LIMA

Un conseiller du ministre de la défense aurait participé au coup d'État

Selon la presse brésilienne, Vilmar José Fortuna, un conseiller du ministre de la défense brésilien aurait participé à la tentative de putsch. Favorable au dialogue avec les insurgés, il a été pris en photo aux abords des bâtiments envahis par la foule dimanche.

Le gouverneur de Brasilia, Ibaneis Rocha, suspendu de ses fonctions pour une durée de 90 jours

CAPTURE D'ÉCRAN

Le gouverneur du district fédéral de Brasilia a été suspendu pour une durée de 90 jours suite à la tentative de coup d'Etat et l'envahissement des institutions brésiliennes par des partisans de l'ancien président Jair Bolsonaro.

Alexandre de Moraes, le juge de la cour suprême qui a prononcé cette suspension a aussi appelé à évacuer les camps des partisans de Bolsonaro installés près des bases militaires dans les vingt-quatre heures et à débloquer les routes et les bâtiments encore occupés.

PHOTO ERALDO PERES

L'ancien ministre de la justice critique la «répression » des putschistes

CAPTURE D'ÉCRAN

L'ancien ministre de la Justice du gouvernement Bolsonaro, Sergio Moro [le célèbre juge du « lawfare»] soutient le putschistes. « Le nouveau gouvernement Lula a commencé par se préoccuper davantage de réprimer les protestations et les opinions dissidentes que d'obtenir des résultats. »

Il avait envisagé de se présenter à l'élection présidentielle remportée par Lula, mais viserait la présidentielle de 2026.

LULA REPREND LE TRAVAIL

Lula reprend le travail

CAPTURE D'ÉCRAN

"J'étais hier soir au Palais Planalto et au STF. Les putschistes qui ont promu la destruction de biens publics à Brasilia sont en train d'être identifiés et seront punis. Demain nous reprenons le travail au Palais du Planalto. Démocratie toujours. Bonsoir".

Tentative de coup d'État au Brésil : les réactions à l'étranger

DESSIN RAMÓN DÍAZ YANES

Des centaines de partisans de l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi dimanche le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia, une semaine après l'investiture du président de gauche Lula dont ils refusent l'élection.

 PHOTO GUILHERME GANDOLFI

Voici les principales réactions à l'étranger:

- États-Unis -

D'un seul mot lancé aux journalistes, le président américain Joe Biden a jugé « scandaleuses » les violences des manifestants bolsonaristes, dans une réaction directe lors d'un déplacement au Texas, avant de partir au Mexique.

Dans un tweet, il a ensuite « condamné » cette «attaque contre la démocratie et le transfert paisible du pouvoir au Brésil. Les institutions démocratiques du Brésil ont tout notre soutien et la volonté du peuple brésilien ne doit pas être sapée », a ajouté Joe Biden, se disant « impatient » de travailler avec le président Lula.

DESSIN THIAGO LUCAS

- Mexique -

Le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador a exprimé son soutien à Lula. «Répréhensible et antidémocratique, la tentative de coup d'Etat des conservateurs au Brésil », a écrit le président mexicain sur Twitter. « Lula n'est pas seul, il a le soutien des forces progressistes de son pays, du Mexique, du continent américain et du monde », a-t-il ajouté.

DESSIN EMAD HAJJAJ

- Canada -

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a souligné dans un tweet que « le respect du droit démocratique des gens est primordial dans toute démocratie - y compris au Brésil ».

« Nous réaffirmons notre soutien au président Lula », a-t-il ajouté.

- Argentine -

Le président argentin Alberto Fernandez a insisté, lui aussi sur Twitter, sur « son soutien inconditionnel et celui du peuple argentin à @LulaOficial face à cette tentative de coup d'État ».

PHOTO UESLEI MARCELINO

- Cuba -

Le président cubain Miguel Diaz-Canel a condamné ces actes destinés à « générer le chaos et à bafouer la volonté populaire », estimant sur Twitter que les «bolsonaristes imitent les trumpistes » lorsque ceux-ci avaient pris d'assaut le Capitole à Washington.

- Bolivie -

« Les fascistes chercheront toujours à prendre par la force ce qu'ils n'ont pas obtenu dans les urnes », a déclaré sur Twitter le président bolivien Luis Arce.

- Chili -

« Le gouvernement brésilien a tout notre soutien face à cette attaque lâche et vile contre la démocratie », a commenté sur Twitter le président chilien Gabriel Boric.

- OEA -

Le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA) Luis Almagro a condamné « l'attaque contre les institutions à Brasilia, qui constitue une action répréhensible et une attaque directe contre la démocratie ». « Ces actions sont inexcusables et de nature fasciste », a-t-il tweeté.

- Venezuela -

Le dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro a condamné « de manière catégorique la violence générée par les groupes néofascistes de Bolsonaro » qui cherchent à destituer le président Lula.

- Union européenne -

Le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sur Twitter sa « condamnation absolue » de cet assaut et son « soutien total au président Lula da Silva, démocratiquement élu par des millions de Brésiliens à l'issue d'élections équitables et libres ».

Même soutien exprimé par le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, qui s'est dit « consterné » par les actes d' « extrémistes violents ». « La démocratie brésilienne l'emportera sur la violence et l'extrémisme », a-t-il tweeté.

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola s'est dite « profondément préocupée ». « La démocratie doit toujours être respectée », a-t-elle tweeté en portugais.

- France -

« La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées! Le président Lula peut compter sur le soutien indéfectible de la France », a tweeté le président français Emmanuel Macron, en français et en portugais.

« Ces attaques constituent une mise en cause inacceptable du résultat d'une élection démocratique, remportée sans ambiguïté le 30 octobre dernier par M. Luiz Inácio Lula da Silva », selon le Quai d'Orsay.

- Italie -

La Première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni a estimé que « ce qui se passe au Brésil ne peut pas nous laisser indifférents. Les images de l'irruption dans les sièges des institutions sont incompatibles avec toute forme de désaccord démocratique. Le retour à la normale est urgent et nous exprimons notre solidarité aux institutions brésiliennes », a-t-elle déclaré sur Twitter.

DESSIN ENEKO LAS HERAS

- Espagne -

Dans un communiqué, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dit soutenir « le gouvernement démocratique élu dans les urnes » et condamne « les actions des groupes qui s'opposent aux résultats légitimes ».

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CAPTURE D'ÉCRAN

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