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Dans son discours devant le Congrès, Lula s’est engagé « à reconstruire le pays, avec le peuple brésilien », évoquant le bilan « désastreux » de son prédécesseur. A 77 ans, il succède à Jair Bolsonaro, qui a quitté le pays deux jours avant la fin de son mandat.
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Son retour au palais du Planalto signe un come-back exceptionnel pour Lula, qui a connu la prison il y a seulement quatre ans après avoir été accusé de corruption. Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, mort jeudi, et au pape émérite Benoît XVI, mort samedi, juste avant l’intronisation de Lula et de son vice-président de droite, Geraldo Alckmin.
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Dans le discours au ton ferme qu’il a prononcé devant le Congrès, Lula s’est engagé « à reconstruire le pays, avec le peuple brésilien ». Il a évoqué le bilan « désastreux » de son prédécesseur, Jair Bolsonaro, qui a, selon lui, « épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement . Le Brésil « n’a pas besoin de déboiser » pour soutenir son agriculture, a-t-il clamé. « Nous allons pouvoir vivre sans abattre des arbres, sans brûler » des forêts, a déclaré Lula, rappelant son objectif de «déforestation zéro en Amazonie ».
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Jusqu’à 300 000 personnes attendues
Des dizaines de milliers de partisans portant la couleur du Parti des travailleurs (PT) ont salué le président dans la liesse alors qu’il se rendait au Congrès dans la traditionnelle Rolls Royce décapotable, avec M. Alckmin et leurs épouses, en dépit des craintes liées à la sécurité. Les cérémonies d’investiture ont été snobées par le chef de l’État sortant, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat. Il n’a donc pas remis l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique, ce qui ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire.
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Jusqu’à 300 000 personnes étaient attendues pour cette journée alliant la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles assistent dix-sept chefs d’Etat, et une fête populaire avec des concerts. Sous le soleil de plomb de ce début d’été austral, des milliers de Brésiliens ont dû patienter dans des files d’attente longues de centaines de mètres en raison des contrôles de sécurité. « Olé, olé, olà, Lula, Lula » et « A esplanada e nossa ! » (« l’esplanade est à nous »), criait une foule joyeuse, en référence à l’esplanade des Ministères, au cœur de Brasilia.
Reclus et quasi-muet depuis sa défaite d’octobre 2022, Bolsonaro, qui perd son immunité présidentielle, a quitté le Brésil vendredi pour la Floride. Alors que ses fidèles les plus radicaux veulent empêcher l’accession de Lula au pouvoir et campent toujours devant des casernes du pays, réclamant une intervention militaire, la sécurité a été renforcée.
Une « tâche herculéenne » dès lundi, selon le vice-président
Toutes les forces de police du district de Brasilia, quelque 8 000 agents, ont été mobilisées, ainsi qu’un millier de policiers fédéraux. Le nombre de personnes pouvant assister au discours de Lula devant le palais de Planalto a été limité à 30 000. Des patrouilles ont lieu à l’aéroport de Brasilia, près duquel un engin explosif a été découvert il y a une semaine dans un camion-citerne, posé par un bolsonariste qui voulait « créer le chaos » au Brésil.
La future première dame, Rosangela da Silva, dite « Janja », a été la grande ordonnatrice du volet festif de la journée, avec de nombreux concerts et une programmation éclectique, avec la drag-queen Pabllo Vittar ou encore la légende vivante de la samba Martinho da Vila.
Parmi ses premières mesures en tant que président, Lula a investi 37 ministres, soit 14 de plus que sous le gouvernement de Jair Bolsonaro, et avec un record de 11 femmes. Et, comme il l’avait promis, Lula a signé plusieurs décrets pour revenir sur les mesures de droite de son prédécesseur qui facilitaient l’accès aux armes, et renforcer les institutions environnementales en Amazonie. Il va devoir dès lundi s’attaquer à une « tâche herculéenne », selon son vice-président : l’équipe de transition a dressé un état des lieux très sombre du Brésil après quatre années de bolsonarisme.
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DESSIN ROBIN WALTER |
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