JEANNETTE JARA ROMÁN MINISTRE CHILIENNE DU TRAVAIL ET DE
LA PRÉVOYANCE SOCIALE AU SEIN DU GOUVERNEMENT BORIC.
PHOTO TWITTER / XCHILI, le 24 janvier 2024. / Début d’une réforme des retraites. / Le gouvernement vient de remporter une petite victoire, mais une victoire néanmoins, sur le dossier des retraites. Le projet de loi concernant la réforme des retraites a été adopté par la Chambre des députés par 84 voix contre 64, soit une majorité plus large que prévue.
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Au Chili, à l’inverse de la France, la loi est d’abord votée de manière globale et générale et, si elle est adoptée, la discussion sur les amendements peut commencer.
Cette loi s’inscrit dans le cadre de la constitution de Pinochet puis-qu’après deux référendums négatifs sur deux projets de nouvelle constitution, c’est cette constitution qui reste valide aujourd’hui. Cette constitution interdit à l’État d’intervenir si le privé peut le faire… Ce qui est le cas pour les retraites. Aujourd’hui celles-ci sont entièrement gérées par des fonds de pension privés dominés par le capital étranger. Ces retraites sont basées sur le principe de la capitalisation individuelle. Chaque salarié a un compte propre et c’est cette épargne personnelle accumulée qui servira à financer sa retraite. Le rêve de Macron, le cauchemar des salariés français.
En quoi consiste la réforme ? A augmenter les cotisations sur les salaires pour les retraites de 10 à 16%. Les 6% supplémentaires seront partagés en deux moitiés, l’une ira d’office dans les caisses des fonds privés, l’autre moitié sera l’embryon d’une retraite solidaire. Dans un premier temps, ce nouveau système permettra d’augmenter de façon substantielle les retraites les plus basses.
Le gouvernement souhaitait que la totalité des 6 nouveaux % de cotisation aille dans le fonds public. La Démocratie-Chrétienne ne l’a pas voulu et, sans son appui, il n’y avait aucune réforme possible. D’où le compromis sur la division des 6%. En gros c’est près de 20% des cotisations qui vont alimenter le fonds commun. C’est un tout petit début pour lequel les tractations ont duré jusqu’au bout. La ministre communiste du Travail, Jeannette Jara, a accompli un travail énorme pour arracher ce compromis.
Cet accord montre toutes les limites de l’action du gouvernement de gauche coincé entre la constitution de Pinochet et l’absence d’une majorité au Parlement.
Cette petite victoire, après le rejet du projet de constitution écrit par l’extrême-droite, montre que rien n’est encore définitivement joué. Elle donne du baume au cœur à gauche. Celle-ci se remobilise lentement. La CUT, le principal syndicat chilien, a décidé d’une journée nationale de grèves, d’actions et de manifestations en avril. Nous en reparlerons.
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