24 janvier, 2024

EN ARGENTINE, LE PRÉSIDENT JAVIER MILEI CONFRONTÉ À UNE GRÈVE GÉNÉRALE ET À DE NOMBREUSES MANIFESTATIONS

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UNE POUPÉE DU PRÉSIDENT ARGENTIN JAVIER MILEI LORS
D'UNE MANIFESTATION LORS D'UNE GRÈVE NATIONALE
 CONTRE LE GOUVERNEMENT DE JAVIER MILEI DANS LE
CENTRE DE BUENOS AIRES, LE 24 JANVIER 2024.
PHOTO TOMAS CUESTA

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LE MONDE

INTERNATIONAL / ARGENTINE / En Argentine, le président Javier Milei confronté à une grève générale et à de nombreuses manifestations / Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le pays, mercredi, alors que le Parlement argentin va examiner un projet de loi qui comprend de nombreuses mesures ultralibérales.

Le Monde avec l'AFP

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PLUSIEURS MILLIERS DE PERSONNES SE
SONT RASSEMBLÉES À BUENOS AIRES,
MERCREDI 24 JANVIER, POUR PROTESTER
 CONTRE LES RÉFORMES LIBÉRALES DU
NOUVEAU PRÉSIDENT JAVIER MILEI.
PHOTO LUIS ROBAYO / AFP

Un mois et demi après son arrivée au pouvoir, le président argentin, l’ultralibéral Javier Milei, a été confronté, mercredi 24 janvier, à une grève générale et à sa première contestation d’ampleur. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la capitale, Buenos Aires, ainsi qu’à Cordoba, Tucuman ou La Rioja, pour protester contre ses réformes d’austérité.

« (Paro = Grève)»
UNE DE PÁGINA | 12
DU 24 01 2024

L’immense place du Parlement, à Buenos Aires, s’est remplie au fil des heures de milliers de manifestants, à l’appel de la Confédération générale du travail de la République argentine (CGT, qui revendique 7 millions d’affiliés), centrale propéroniste (proche du précédent gouvernement), à laquelle s’étaient joints d’autres syndicats, mouvements de gauche radicale et organisations sociales.

Alors que le début du mandat de M. Milei est marqué par une avalanche de projets de loi dérégulateurs, une dévaluation de 54 % et des mesures d’austérité effectives ou planifiées, « nous venons défendre quarante ans de démocratie, défendre la patrie », a lancé à la foule le codirigeant de la CGT, Hector Daer. « Se promener avec une tronçonneuse est une chose, gouverner en est une autre », qui requiert « de faire preuve de mesure », a-t-il lancé, visant le chef de l’État.

L’exécutif défend son projet de loi

À Buenos Aires, la grève s’est déroulée de midi à minuit. Les transports ont circulé jusqu’à 19 heures pour acheminer et ramener les manifestants, avant un arrêt total jusqu’à minuit. Le trafic aérien a été fortement perturbé. La compagnie Aerolineas Argentinas a annoncé l’annulation de 295 vols, dont des vols internationaux, « affectant plus de 20 000 passagers », pour un coût « qui dépassera 2,5 millions de dollars ».

« Le pays est ouvert, le pays ne s’arrête pas ! », a claironné la ministre de la sécurité, Patricia Bullrich. « La mobilisation est faible par rapport au nombre de gens qui ont décidé d’aller travailler », a-t-elle assuré, dénonçant des « syndicats mafieux, gestionnaires de la pauvreté (…), qui résistent au changement démocratiquement décidé par la société ». Pour l’exécutif, « il n’y a pas d’alternative » aux réformes et à l’austérité, alors que le pays est structurellement endetté (déficit budgétaire à 2,9 % du PIB en 2023, soit un point au-delà de l’objectif), et afin de stabiliser une économie étranglée à 211 % d’inflation annuelle.

Le gouvernement pousse actuellement pour faire adopter un imposant train de réformes dit « loi omnibus », mais le rapport de force parlementaires – le parti de M. Milei, La Libertad Avanza, n’est que la troisième force dans les deux Chambres – contraint l’exécutif à des compromis.

Dans les tractations des derniers jours avec l’opposition, le chef de l’État a proposé de retirer 141 des 664 dispositions de départ. Les privatisations (41 entreprises d’État initialement visées), l’indexation des retraites, la délégation de pouvoirs à l’exécutif au nom de « l’urgence économique », les ressources des provinces sont les principaux points de friction. La Chambre des représentants doit examiner, jeudi, une première mouture du texte, avec le début de la contestation sociale en toile de fond.

Le Monde avec l'AFP

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DESSIN SERGIO LANGER


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